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Programmation du 7février au 12 mars 2019

L’ORDRE DES MEDECINS De David Roux – France, Belgique – 2019  – 1H33 – VOST Avec Jérémie Reignier, Marthe Keller, Zita Hanrot

Film autobiographique, ce premier film de David Roux  investit comme décor l’hôpital non celui du rythme trépidant des urgences, des brancards fous,  et des soignants sauveurs mais celui, que tout le monde peut connaitre, celui des temps morts,  des attentes, des annonces difficiles et de la souffrance  contenue. Que ce soit du côté du patient, de sa famille ou du soignant . Ici Simon, (joué par Jérémie Reignier)  pneumologue aguerri, passe de son statut de soignant reconnu  à celui de fils qui perd pied devant la maladie pneumologique, fatale, de sa propre mère.(admirable Marthe Keller). Le film est d’une grande justesse , explorant, sans pathos et avec élégance, la frontière entre le professionnel et l’intime pour un médecin,  dès qu’un proche vit ses dernières heures, permettant de passer avec fluidité d’un film sur l’hôpital à une émouvante histoire  de famille.

Du 14 au 19 février

LES ESTIVANTS De Valeria Bruni Tedeschi – France,  Italie – 2018 – 2h08 Avec : Valeria Bruni Tedeschi, Pierre Arditi, Valeria Golino, Noemie Lvovsky, Yolande Moreau

Quelques jours d’été dans une grande belle propriété de la Côte d’Azur. Une famille réunie. Un lieu de rêve, de grandes tablées où on échange…  puis le récit s’enfonce dans la parodie caustique entre domination, bassesse, rivalités, jalousie, indifférence, lutte des classes. On se réjouit alors de la vivacité de Valéria Golino avec qui VBT forme un duo de sœurs épatant, de la jubilation évidente de Pierre Arditi à enfiler ce costume de patron de droite à la fatuité réjouissante, du jeu en demi-teinte de Bruno Raffaelli, de la faconde de Yolande Moreau et du talent sans cesse renouvelé de cette belle galerie de portraits. Cette comédie décalée nous délivre une appétissante tranche de vie, entre rires et larmes.

21 au 26 février

L’HOMME FIDELE De Louis GARREL – France – 1h15 Avec Louis Garrel, Laetitia Casta,  Lily-Rose Depp

Abel et Marianne s’aiment et vivent ensemble mais, un matin, elle lui annonce qu’elle est enceinte et qu’elle va se marier avec Paul, son meilleur ami. La séquence, vive et cocasse, déjoue notre attente, par la candeur perverse de Marianne et la docilité d’Abel. Dix ans ont passé, Abel retrouve Marianne à l’enterrement de Paul et il cherche à la reconquérir.  Mais Joseph, le fils de 10 ans, lui glisse un secret inquiétant : “Papa, c’est maman qui l’a tué”. A travers cet enfant, Louis Garrel explore la relation de (beau)-parent à enfant, les liens du sang et l’adoption de manière ludique et profonde. Avec ce thème, le fils de Philipe Garrel s’inscrit clairement dans l’histoire du cinéma en détournant avec finesse les figures paternelles de la Nouvelle Vague. Chaque scène est ciselée au cordeau, tout s’enchaine avec une fluidité jouissive, L’Homme fidèle se grignote comme une friandise et on se love avec plaisir dans ce cocon.

28 février au 5 mars

MONSIEUR De Rohena Gera  –  2018  –  1h 39  –  Franco-Indien – VOST Avec Tillotana Shome, Vivek Gomber…

Ratna est domestique chez Ashwin, le fils d’une riche famille de Mumbai. En apparence, la vie du jeune homme semble idéale et pourtant il est un peu perdu. Ratna comprend vite qu’il a renoncé à ses rêves. Elle, elle ne possède rien mais ses espoirs et sa détermination la guident obstinément. Deux mondes que tout oppose vont cohabiter, se découvrir, s’effleurer. Sur fond de lutte des castes ou des classes , si l’on préfère, une très élégante histoire d’amour. Un film plein d’espoir. Un premier opus très réussi salué par la critique.

7 au 12 mars

ASAKO 1 ET 2 De Ryusuke Hamaguchi  –  2019  –  1h 59  –  Japon – VOST Avec  Masahiro, Enka Karata…

Lorsque son premier grand amour disparaît du jour au lendemain, Asako est abasourdie et quitte Osaka pour changer de vie. Deux ans plus tard, à Tokyo, elle tombe de nouveau amoureuse ; elle s’apprête à se marier… à un homme qui ressemble traits pour traits à son premier amour évanoui. Un film encensé tant par la presse que par les spectateurs cannois dont on peut penser qu’ils ont été séduits par la subtilité de la mise en scène. « Un film d’une richesse et d’une sensibilité rare » nous dit J. Mandelbaum du « Monde »

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programmation du 6 septembre au 9 octobre

LE POIRIER SAUVAGE du 06 au 11 septembre
De Nuri Bilge Ceylan – France – Turquie – Allemagne – Bulgarie
2018 – 3h08 – VOST
Avec Ayden Demirkol, Murat Cemcir, Hazar Ergüçlü…
Sinan retourne dans sa ville natale après avoir terminé ses études.
Il ambitionne de devenir écrivain mais s’interroge : doit-il se définir
par ses racines ou contre elles ? Ce fils prodigue, fêté par sa famille,
peine à rétablir le contact avec son père. Ce très beau film est une
méditation profonde et profondément littéraire, sur l’amour, y
compris filial, sur la reconnaissance , y compris artistique, sur la
valeur du travail, y compris manuel… mais aussi sur la religion au
cours d’un étonnant dialogue entre le héros et deux imams. A
travers son cinéma ample, aux dimensions des paysages turcs filmés
admirablement, le réalisateur fait le pari de longs dialogues fouillés,
qui révèlent les personnages jusqu’à l’âme.

WOMAN AT WAR du 13 au 18 septembre
De Benedikt Erlingsson – Islande-France-Ukraine – 2018 – 1h41
VOST
Avec Halldora Geirhardosdottir, David Thor Jonsson, Magnus
Trygvason Eliassen…
Entre landes et volcans d’Islande, Halla, une activiste écolo, fait
sauter les lignes à haute tension ou exploser les pylônes qui
alimentent une usine d’aluminium. Traquée par la police, elle sait
s’organiser et utiliser au mieux sa vie tranquille de chef de chorale
comme couverture. Ce film joyeusement militant nous montre une
Artémis en lutte contre ce grand capital qui n’hésite pas à sacrifier
la nature pour faire des profits. Une histoire personnelle vient
transcender le combat politique, il lui faut choisir : être mère ou
hors-la -loi. Burlesque et décalé, ce film est aussi un manuel illustré
de résistance contre les technologies qui nous pistent : portables,
drones, caméras thermiques, ADN ….

De Emmanuel Mouret – du 20 au 25 septembre

France – 2018 – 1 h 49
Avec Cécile de France, Edouard Baer, Laure Calamy, Natalia
Dontcheva…
Scénario librement inspiré de Denis Diderot
Madame de la Pommeraye est une jeune veuve retirée du monde
et de ses futilités. Dans sa vaste demeure, elle profite de la compagnie
du Marquis des Arcis, libre penseur, esprit vif autant qu’espiègle
et bien connu pour ses nombreuses conquêtes amoureuses.
Entre eux des joutes verbales, des raisonnements pointus, de subtils
bons mots… Il lui fait la cour avec une douce obstination, elle
résiste, longtemps, puis finit par céder. Après la raison, la passion,
puis les fleurs se fanent…
Madame de la Pommeraye va se venger avec un talent incendiaire,
grâce à la fille de Madame de Joncquières, d’une beauté irradiante
et juvénile.
Vous n’allez pas vous ennuyer dans les dorures des salons, emporté
par ce tourbillon d’intelligence et de raffinement, et séduit par le
naturel confondant de Edouard Baer qui parle  la langue du 18ème siècle , comme si c’était la sienne

UNE VALSE DANS LES ALLEES du 27 septembre au 2 octobre
De Thomas Stuber – Allemagne – 2018 – 2h05 – VOST – scénario
de Clemens Meyer et T. Stuber
Avec Franz Rogowski, Sandra Hüller, Peter Kurth…
Embauché dans un hypermarché, un jeune homme taciturne se
forme à la conduite du chariot élévateur sous la direction d’un vieux
briscard attachant. Il y a aussi une jeune collègue qui ne le laisse
pas indifférent. Inspiré d’une nouvelle de Clemens Meyer, Thomas
Stuber réussit un film âpre et sensible. Sa vision stylisée transforme
un hypermarché en un lieu initiatique. Le couple formé par la jeune
vendeuse déprimée et le conducteur du chariot introverti est une
vraie réussite portée par deux jeunes acteurs en vogue du cinéma
allemand, Franz Rogowski et Sandra Hüller qui brillent face à
l’excellent Peter Kurth.

BURNING du 4 au 9 octobre

De Lee Chang Dong
Corée du Sud – 2018 – 2H28 – VOST
Avec Yoo Ah-in, Yun Jong-seo, Steven Yeun…
Jongsu, coursier timide, qui aspire à être écrivain, retrouve par
hasard Haemi, une ancienne voisine : elle le séduit puis lui demande
de garder son chat, le temps d’un voyage en Afrique. A son retour,
elle lui présente un garçon riche et mystérieux, plein d’assurance ;
un lien de complicité se crée entre les 3 personnages, puis lentement
s’établit un lien plus complexe, entre les 2 hommes que tout ou
presque oppose .Qu’y a-t-il entre eux ? un rapport de classe, de
dominant à dominé ? Une rivalité ? De la jalousie ? De l’attirance ?
Fable insolite et ambiguë, aux allures d’abord de comédie
romantique, puis de thriller paranoïaque, le film entretient le
suspense avec une belle aisance jusqu’à un final ahurissant.
En compétition officielle à Cannes 2018, le coup de cœur de la critique

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Programmation avril mai 2018

26 avril au 2 mai

ABRACADABRA
De Pablo Berger – Espagne – 2017 – 1h33 – VOST
Avec Maribel Verdú, Antonio de la Torre, José Mota

L’auteur réalisateur à qui nous devons l’étonnant « Biancanieves »,nous entraîne ici dans la folle histoire de Carmen, mariée à un affreux macho, conducteur de grue, amateur de foot. Durant un spectacle donné au cours d’un mariage, ce dernier hypnotisé par un spirite amateur, change de comportement. Désormais aucunes des tâches ménagères ne le rebutent, vaisselle, aspirateur…Cherchant à élucider ce phénomène, l’épouse découvre un homme à double visage, tendre, certes, mais avec quelques tendances meurtrières.
Sous prétexte d’une comédie hypnotique, exubérante, Pablo Berger
parle du couple. Conjugalité, paradis ou enfer? Carmen croit en l’amour,
pourtant confrontée depuis toujours à la violence masculine ambiante.
Ce film original, drôle, émouvant aussi, d’actualité semble-t-il, a
été plusieurs fois nommé aux Goy

Séance unique le 25 avril

L’ORDRE DES CHOSES (séance unique le 25 avril)
De Andrea Segre – Drame – Italie – France – Tunisie – 2018 – 1h
55 – VOST
Avec Paolo Pierobon, Giuseppe Battiston …
Un remarquable film politique sur la question des migrants. Il montre le dilemme entre devoir et conscience auquel sera confronté unpolicier chargé par le gouvernement italien de négocier le maintiendes migrants sur le sol africain. Un policier que rien ne devrait fairedévier de sa tâche jusqu’à ce qu’il ressente de l’empathie pour unejeune Somalienne et prenne conscience que ces hommes et femmesqui fuient leur pays ne forment pas un tout indifférencié mais une
multitude de destins individuels forcément poignants

 

2 mai au 8 mai

MADAME HYDE
De Serge BOZON – France – 1h35.
Avec Isabelle Huppert, Romain Duris, Adda Senani, José Garcia,
Guillaume Verdier.
Madame Géquil est professeure de sciences physiques dans une classe technologique en banlieue. Mais, petite créature criarde et fébrile, elle n’a pas la moindre autorité face à ses élèves et elle est l’objet de leur raillerie. Mais un évènement inattendu nous conduit à une version toute nouvelle de L’étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson. Et la fable s’avère très drôle
dans sa manière de reprendre bon nombre d’archétypes sur l’école
pour mieux les pervertir. Chaque personnage détonne, en particulier le proviseur et  l’enseignante  à l agonie , livrant héroïquement  va-telle
enfin pouvoir transmettre son savoir ?

10 mai au 15 mai

NUL HOMME N’EST UNE ÎLE
De Dominique Marchais – Documentaire – France – 2017 – 1H36 – VOST
« Nul homme n’est une île » est un film documentaire : c’est un film – voyage en Europe, de la Méditerranée aux Alpes : on y  découvre des hommes et des femmes qui travaillent à faire vivre
localement l’esprit de la démocratie et à produire le paysage du bon gouvernement, à contrecourant des modèles économiques dominants (libre concurrence et course au profit). Des agriculteurs de la coopérative les Galline Felici (les poules heureuses) à Catane
en Sicile, aux architectes, artisans et élus des Alpes du Tessin en Suisse et du Vorarlberg en Autriche : tous font de la politique  à partir de leur travail et se pensent un destin commun. Le local serait il le dernier territoire  de l utopie?

17 mai au 22 mai

THE RIDER
De Chloé Zhao – Etats Unis – 2018 – 1h44 – VOST
Avec : Brady, Tim et Lily Jandreau, Lane Scott
Le jeune cowboy Brady, étoile montante du rodéo, apprend qu’après son tragique accident de cheval, les compétitions lui sont désormais interdites. De retour chez lui, Brady doit trouver un enouvelle raison de vivre, à présent qu’il ne peut plus s’adonner à
l’équitation et à la compétition qui donnaient tout son sens à sa vie. Dans ses efforts pour reprendre en main son destin, Brady se lance à la recherche d’une nouvelle identité et tente de définir ce
qu’implique être un homme au cœur de l’Amérique.
Tous les acteurs, non professionnels, campent des personnages fidèles à ce qu’ils sont dans la vraie vie. Chloé Zhao aborde des questions aussi cruciales que l’assimilation, la relation homme animal,
la nature et la culture.
2 Prix et 8 Nominations.

Le 16 mai séance unique

HUMAN FLOW (séance unique le 16 mai)
De AI WEIWEI – Documentaire allemand – 2h20 – VOST
Plus de 65 millions de personnes ont été contraintes ces dernières années de quitter leur pays d’origine à cause de la guerre ou de lafamine. Ai Weiwei, l’artiste dissident chinois a parcouru 23 pays sur les traces des migrants en filmant leur quotidien d’humains
maltraités. Ce documentaire rappelle que tout être humain a le droit de migrer et d’être accueilli mais que ce droit fondamental est bafoué

 

 

24 mai au 29 mai

VENT DU NORD
De Walid MATTAR – France – 1h29.
Avec Philippe Rebbot, Mohamed Amine Hamzaoui, Kacey Mottet
Klein, Corinne Masiero.
La galère et les rêves d’un ouvrier touché comme ses pairs par la délocalisation de leur entreprise. Oui, on peut rire avec le chômage !
Voilà une comédie sociale qui aborde avec humour, malgré la gravité du sujet, comment un personnage profite de ses indemnités de licenciement pour vivre de sa passion, la pêche. Mais rien ne se passe comme prévu. Et, dans la banlieue de Tunis, là où l’usine
a été délocalisée, un jeune ouvrier est obligé d’accepter des conditions de travail humiliantes sur la chaîne où a sué toute sa vie son aîné français. Une description lucide des souffrances sociales de notre époque racontée sur un ton léger.

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Programmation mars avril 2018

22 mars au 27 mars

Du jeudi 22 au mardi 27 mars

NI JUGE NI SOUMISE

De Yves Hinant et Jean Libon – France/Belgique  – 2018 – 1h39

 L’émission franco-belge « Strip Tease » s’invite sur grand écran avec un documentaire qui retrace le quotidien d’une juge d’instruction bruxelloise. Au volant de sa 2 CV bleue pervenche, elle sillonne Bruxelles, sa ville, d’une scène de crime à l’autre. Caustique, capable de sortir une blague dans les situations les plus éprouvantes, Anne Gruwez aurait pu être un truculent personnage de fiction. Elle est pourtant une authentique juge, à la langue bien pendue et au cœur bien accroché que Yves Hinant et Jean Libon ont suivie pendant trois ans. A chaque instant, le sordide côtoie la misère humaine la plus noire. « C’est souvent dans l’histoire qu’on peut voir à la loupe la société dans laquelle on patauge » tel est le credo des réalisateurs. Ca n’est pas du cinéma, c’est pire !

 

Du Jeudi 29 mars au mardi 3 avril

MEKTOUB MY LOVE

De Abdellatif Kechiche – F – 2h55

Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche….

Librement adapté du roman de François Bégaudeau « La blessure », « Mektoub my love » est une œuvre fidèle à l’univers de Kechiche, un conte d’été et un récit d’initiation où le réalisateur prend le temps de s’attacher à des personnages pris au jeu de l’amour et de la sensualité.
Amin, qui fait ses études à Paris est revenu passer l’été dans sa famille qui tient un restaurant tunisien à Sète. Il y retrouve ses amis de jeunesse. Le film va suivre ces jeunes gens qui vont vivre au rythme de l’amour, des rapports humains, des journées ensoleillées et des soirées festives.

A côté du tourbillon des corps, Kechiche parvient à générer le mystère et la poésie à travers un couple atypique et platonique : la voluptueuse Ophélie et Amin, témoin troublant des amours des autres.

Comme d’habitude Kechiche ne laisse jamais insensible et comme pour « Adèle », ce film va fasciner ou déranger.

Nominé à la Mostra de Venise en 2017


Du jeudi 5 avril au mardi 10 avril

RAZZIA

 De Nabil Ayouch – Drame –  France – Belgique – Maroc – 2018– 1h 59 – VOST

Avec Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Abdelilah Rachid…

Nabil Ayouch, le réalisateur de «  Much Loved » nous propose cette fois-ci un film choral qui suit l’histoire de cinq personnages en quête de libertés individuelles, personnelles et intimes. Des personnages  que tout sépare dans des époques différentes  (des années 80 au Maroc actuel) mais qui tous, ont le désir de s’affranchir des contraintes trop pesantes d’une société islamo-marocaine verrouillée et schizophrène. C’est un film qui critique et soulève un grand nombre de tabous : éducation, avortement, place de la femme dans le mariage, homosexualité …  sans retenue mais sans manipulation. Aucune faille, aucune erreur, aucune longueur dans ce film, une réalisation impeccable  avec des images à couper le souffle.

Film sélectionné au festival international de Toronto (2017) dans la catégorie Platform  ainsi qu’au festival de Sarlat (2017)

 

 Du jeudi 12 avril au mardi 17 avril

CALL ME BY YOUR NAME

De Luca  Guadagnino – EU –  2h12 –  VOST

Avec Armie Hammer, Timothée Challamet, Michael Stuhlbarg

L’Italie, les années 1980, la campagne lombarde, une belle demeure, une famille : les Perlman ; le père américain est professeur d’archéologie et d’histoire de l’art à l’université ; la mère est franco-italienne, traductrice  de profession et leur fils Elio adolescent (17 ans) est versé dans la musicologie ; il passe l’été à retranscrire les pièces de Bach, à lire, à flirter avec la fille des voisins .Tout va bien au royaume de la bourgeoisie…

Jusqu’à l’arrivée d’un svelte et élégant doctorant américain Oliver : il vient passer l’été, chez les Perlman, pour assister le professeur dans ses recherches. Entre Elio et lui, une attraction immédiate produit étincelles et courts circuits.

Peinture d’une classe sociale, dont les acteurs sont déchargés de toute contrainte matérielle, le film se consacre entièrement aux choses de l’esprit et de la chair et son intensité naît du déploiement de la cristallisation amoureuse et de la séparation annoncée des 2 amants…

 

Du Jeudi 19 avril au mardi 24 avril

LES BONNES MANIERESDe Juliana Rojas et Marco Dutra -Brésil- 2017-2H15- VOST

Avec Isabel Zuaa, Marjorie Estiano, Miguel Lobo

Présenté au festival de Locarno 2017, « Les Bonnes Manières » est un film de monstre pas comme les autres ! La première partie est un mélodrame social et intimiste autour de Lara, qui devient la femme de chambre de Ana, jeune femme aisée, enceinte et seule. Jeu d’attraction/répulsion entre les 2 femmes, exacerbé jusqu’à devenir un mélange de pulsions amoureuses et de terreur. La deuxième partie se situe sept ans plus tard, elle  est très différente : l’enfant est devenu un loup-garou et Clara doit l’empêcher de succomber à ses instincts meurtriers nocturnes…

Les cinéastes s’appuient sur un récit métaphorique, pour décliner une fable politique et intime où les rapports familiaux et maternels structurent les actes, sans oublier l’invitation à l’imaginaire.

 Primé à L’Étrange Festival 2017 (Prix du jury) et au festival international du film fantastique de Gérardmer 2018 (Prix du jury) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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programmation fevrier mars 2018

Du 15au 20 février

15 au 20 fevrier

ENQUÊTE AU PARADIS

De Merzak Allouache- documentaire franco-algérien-2h15

Avec Salima Abada, Younès Sabeur Chérif, Aïda Kechoud…

En Algérie, une jeune journaliste enquête sur le « paradis », celui des prédicateurs salafistes du Maghreb et du Moyen-Orient véhiculés par des vidéos circulant sur Internet. Elle interroge la prégnance de cette croyance dans la population et ses conséquences. Sobre, d’une redoutable efficacité et non dénué d’humour, le dispositif permet tout à la fois de déconstruire le discours salafiste et de dresser un état des lieux de la société algérienne. Stylisé par un superbe noir et blanc, cet état des lieux flippant allie l’acuité de la reporter, affable et attentive à la distanciation du cinéaste. Il concerne aussi la France, à un degré moindre.

 

22au 27 février

22 au 27 fevrier

FORTUNATA

De Sergio Castellito – Italie – 2017 – 1h43 – VOST

Avec Jasmine Trinca, Stefano, Hanna Schygulla…

Fortunata a une vie tourmentée, une fille de huit ans et un mariage raté derrière elle. Elle est coiffeuse à domicile, vit en banlieue, traverse la ville, entre dans les appartements bourgeois et colore les cheveux des femmes.  Fortunata se bat tous les jours avec une détermination farouche pour réaliser son rêve : ouvrir un salon de coiffure et prendre en main son destin, conquérir son indépendance et son droit au bonheur. Fortunata sait que pour aller au bout de ses rêves, il faut de la persévérance : elle a pensé à tout, elle est prête à tout, mais elle n’a pas pris en compte la variable de l’amour, la seule force perturbatrice capable de faire vaciller toutes ses certitudes. Aussi parce que, pour la première fois peut-être, quelqu’un la regarde telle qu’elle est et l’aime vraiment.

1 prix et 5 nominations au Festival de Cannes 2017

 

1 au 6 mars

1 au 6 mars

OH LUCY !

De Atsuko Hirayanagi – Japon – 1h35 – VOST

Avec Shinobu Terajima, Josh Hartnett, Kaho Minami…

Cette étonnante comédie dramatique japonaise met en scène une employée de bureau dépressive, qui se découvre une énergie insoupçonnée grâce à des cours d’anglais dans lesquels elle porte une perruque blonde et peut se libérer de ses inhibitions. Setsuko, devenue Lucy, tombe rapidement amoureuse de son professeur, et quand celui-ci disparaît soudainement, elle embarque sa sœur dans une quête qui les mène jusqu’au sud californien.

L’apprentissage d’une langue étrangère implique un changement de personnalité : c’est la belle idée de ce premier long métrage doux-amer.

 

8 au 13 mars

BELINDA

De Maria Dumora – France – 2017 – 1H47

Documentaire

 

Documentariste qui aime travailler ses sujets sur le long terme, Maria Dumora suit depuis une décennie et demie une jeune fille du nom de Belinda, devenue aujourd’hui jeune femme. L’accompagnent sa sœur, ses parents, malgré les placements en famille d’accueil, son amoureux qui ne sait pas lire… Un microcosme yéniche (des tziganes au patois dérivé de l’allemand), digne d’un roman naturaliste, dans une France de la marge, de la paupérisation, dans l’Est de l’Hexagone, pour lesquels il est souvent également question de prison – elle est évoquée pour le père, le futur mari et Belinda elle-même, faute de pouvoir s’insérer dans la société.Avec un regard naturaliste évident, la réalisatrice trahit surtout son attachement pour la jeune femme, sa gouaille prolétaire, son authenticité qui transpire la générosité à chacune de ses apparitions, dans des tenues de Cosette des temps modernes.

Marqué du seau qualitatif de l’ACID à Cannes, le film de Marie Dumora est un bijou.

 

15 au 20 mars

LE RIRE DE MA MERE

De Colombe Savignac et Pascal Ralite – France/Belgique – 2017 – 1h32

Avec Suzanne Clément, Grégoire Colin, Pierre Demolon, Igor Van Dessel, Corrado Invernizzi, Sabrina Seyvecou…

Adrien est un adolescent timide. Bousculé depuis que ses parents, Romain et Marie, sont séparés, il partage son temps entre son père et sa mère qui ont gardé une douce complicité. Un jour, Adrien apprend le pire : sa mère est gravement malade. Elle a beau rester bravache, l’ado sait qu’il va devoir être très courageux et grandir plus vite que prévu… La jolie réussite de ce premier long métrage réside dans sa manière d’éviter le pathos ; c’est un drame lumineux, d’une pudeur remarquable pour un tel sujet: le deuil du point de vue de l’enfant. Une tendresse diffuse et de nombreux traits d’humour tirent le film vers une ode à la transmission de la vitalité et aux souvenirs joyeux, qu’il faut garder coûte que coûte.

 

 

 

 

 

 

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programmation janvier fevrier 2018

 

 

Du 4 au 9 janvier

Du 4 au 9 Janvier

UN HOMME INTEGRE

De Mohamed Rasoulof – Iran – 2017 – 1h57 – VOST

Avec Reza AkhlaghiIrad, Soudabeh Beizaee, Nazim Adabi

Reza a quitté Téhéran avec femme et enfants pour se consacrer  à l’élevage des poissons loin  de la violence de la capitale. Celle ci le rattrape quand une compagnie privée décide d’acquérir par tous les moyens un terrain qu’il possède mais ne veut pas vendre.

Comment lutter quand les moyens légaux se révèlent inefficaces autrement qu’en utilisant les armes de l’adversaire : violence et corruption ? Le réalisateur passe ainsi d’une dénonciation kafkaïenne d’un système social à un thriller mafieux dans lequel les convictions morales du héros finissent par céder devant la nécessité de sauver sa peau.

Tourné en Iran et cependant sans espoir d’y être distribué, le film a obtenu le Prix “Un Certain Regard” à Cannes 2017.

 

Du 11 au 16 janvier

Du 11 au 16 Janvier

MAKALA

D’Emmanuel GRAS –  documentaire français – 1h36. 

Avec Kabwita Kasongo

Au Congo, un jeune villageois a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Après nous avoir fait partager son quotidien, le cinéaste nous embarque avec lui et son vélo surchargé sur la route périlleuse vers Kolwesi, où Kabwita espère vendre le fruit de son travail pour nourrir sa famille. Il sublime cette réalité en révélant sa part d’étrangeté, de grandeur ou même de beauté et il élève la quête de son héros à une dimension onirique.

C’est un film aride, contemplatif et néanmoins incisif sur la misère en Afrique. Tout y est vrai et cinématographique.

 

Du 18 au 23 janvier

Du 18 au 23 Janvier

Grand prix de la Semaine de la Critique à Cannes 2017

LES GARDIENNES

De Xavier Beauvois – France – 2017- 2h14

Avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry…

Que deviennent les femmes quand les hommes font la guerre ? Ayant débusqué un roman oublié paru en 1924 et signé d’Ernest Pérochon, un écrivain qui ne l’est pas moins, Xavier Beauvois, en l’adaptant, a tenté, à sa manière de nous le faire voir.

Début 1915, à la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l’assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille…

Le réalisateur et son opératrice Caroline Champetier filment magnifiquement les visages : Laura Smet (la fille aînée), Cyril Descours (le fils cadet) n’ont jamais paru aussi vulnérables et vrais. Dans le rôle de l’orpheline, la débutante, Iris Bry (Francine), mélange de modestie et d’éclat, devient, irrésistiblement, la véritable héroïne des « Gardiennes… »

Xavier Beauvois restitue les réalités d’il y a un siècle, mais regarde également notre époque droit dans les yeux » (Marianne).

 

Du 25 au 30 janvier

Du 25 au 30 Janvier

L’INTRUSA

De  Leonardo Di Costanzo – Italie – 2017 – 1h35 – VOST

Avec  Raffaella Giordano, Valentina Vannino, Martina Abbate

Naples. Aujourd’hui. Giovanna, travailleuse sociale combative de 60 ans, fait face à une criminalité omniprésente. Elle gère un centre qui s’occupe d’enfants défavorisés et offre ainsi une alternative à la domination mafieuse de la ville. Un jour, l’épouse d’un criminel impitoyable de la Camorra, la jeune Maria, en fuite avec ses deux enfants, se réfugie dans ce centre. Lorsqu’elle lui demande sa protection, Giovanna se retrouve confrontée, telle une Antigone moderne, à un dilemme moral qui menace de détruire son travail et sa vie.

 On retrouve dans ce film une utopie sociale filmée avec intelligence et sensibilité, un îlot de solidarité aux prises avec la Camorra, la peinture d’un laboratoire social plein de promesses et d’espoir. C’est aussi un formidable portrait de femme. Rafaella Giordano irradie dans le rôle de Giovanna.                                                                                                                               Présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes 2017.

 

Du 1 au 6 février

Du 1 au 6 Fevrier

IN THE FADE

 De Fatih Akin – Drame-Thriller – France – Allemagne – 2017 – 1h 40

Avec Diane Kruger, Ulrich Tukur, Johannes Krisch, Denis Moschito, Numan Açar

La vie de Katja, blonde allemande aux yeux bleus, s’effondre lorsque son mari Nuri, d’origine kurde et son fils meurent dans un attentat à la bombe.  Sur fond de trafic de drogue et d’agissements divers de mafias communautaires, « In the Fade » montre avec subtilité comment la suspicion envers les victimes reflète des préjugés sociaux et ethniques.

Le couple Katja/Nuri, modèle d’union intercommunautaire harmonieuse, n’était visiblement pas du goût de leurs parents respectifs, côté allemand comme côté kurde…

Le film est découpé en trois chapitres qui permettent de suivre le cheminement de Katja, du bonheur insouciant au désir de vengeance, avec un dernier volet intense, oscillant entre le thriller et la tragédie grecque. Dénonciation efficace du terrorisme néo-nazi, ce thriller est aussi un touchant portrait de femme qui offre son meilleur rôle à Diane Kruger

Prix d’interprétation féminine pour Diane Kruger au festival de Cannes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Archives programmes | Commentaires fermés sur programmation janvier fevrier 2018

Programmation Novembre décembre 2017

Carre 35/
Du 16 au 21 novembre

Du 16 au 21 novembre

CARRÉ 35

De Eric Caravaca-France-2017-1h07

Ce documentaire est traité comme une série noire, dont Caravaca est le privé. Il enquête sur une sœur aînée, Christine, morte à 3 ans, avant sa propre naissance et celle de son frère et enterrée dans le carré 35 de la partie française du cimetière de Casablanca. (suite…)

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Programmation octobre novembre 2017

FAUTE D’AMOUR (LOVELESS) du 12  au 17 octobre  

De Andrey Zvyagintsev – Russie, France – 2017 – 2h08 – VOST

Avec Mariana Spivak, Alexei Rozin, Matvei Novikpv, Marina Vasilieva, Andris Keishs…. 

Boris et Zhenya ne s’aiment plus et entament une procédure de divorce. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre.
(suite…)

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Programmation septembre -octobre 2017

DJAM du 7 au 12 septembre

De Tony Gatlif – France – 2017 – 1h

Avec Daphnée Patakia, Simon Abraciana¦.

La musique et l’exil sont les deux sources qui irriguent le cinéma généreux de Tony Gatlif. « Djam » est un road movie, voyageant de Lesbos à  Istanbul. Djam, jeune fille solaire et rebelle, croise des vies brisées par la crise et met ses pas dans ceux des migrants.

Tony Gatlif nous montre une Grèce exsangue, pas celle colorée des cartes postales,

une Grèce hivernale dépouillée par les banques, laissée comme nue dans une bise glaciale. Mais comme le dit en substance l’oncle de Djam : il nous reste la fraternité, la musique et l’envie de se battre ; de quoi réchauffer le cœur au fil de cette bouillonnante  odyssée humaniste à  la fois triste et joyeuse.


LOLA PATER du 14 au 19 septembre

De Nadir Moknèche France – Belgique  2017 – 1h32

Avec Fanny Ardent, Tewik Jallab, Nadia Kaci, Véronique Dumont¦

Zino, fils d’immigrés algériens enterre sa mère à Paris. Enfant unique, il a grandi avec elle après le départ brutal de son père Farid, parti depuis plus de vingt ans ; d’après les dires de sa mère, Zino croit que son père l’a abandonné. Le notaire lui apprend que Farid n’est pas retourné en Algérie mais qu’il réside en Camargue et que ses parents n’ont jamais divorcé. Pourquoi sa mère lui a-t-elle menti ? Zino décide d’aller le retrouver. Ce qu’il découvre va le plonger dans un grand désarroi. Malgré tout, il va tenter de renouer avec ce « nouveau Pater ».

Film remarquablement interprété par Fanny Ardent et Tewfik Jallab.

 

GABRIEL ET LA MONTAGNE du 21 au 26 septembre

De Fellipe Barbosa Brésil 2017 – 2h17 – VOST

Avec Joao Pedro Zappa, Caroline Abras..

Au Malawi, sur le mont Mulanje, deux agriculteurs fauchent de hautes herbes : l’un d’eux s’approche d’un rocher, sous lequel il découvre le corps d’un jeune homme, allongé en chien de fusil, comme plongé dans un profond sommeil. C’est le corps de Gabriel Bushman, ami d’enfance du réalisateur, disparu deux semaines plutôt sur ce mont Mulanje, à l’issue d’un voyage de plusieurs mois   travers le Kenya, la Tanzanie et la Zambie. Le film retrace les 70 derniers jours de Gabriel, voyage insensé, qui révéler sa personnalité  complexe et ambivalente, faite de contradictions et qui va finir par le conduire à  sa chute. A travers celle-ci, il met aussi en scène la culpabilité de la bourgeoisie brésilienne dont Gabriel est issu, le rapport entre le Brésil, puissance mergente et le Tiers Monde auquel il appartenait il y a peu. Quelque chose dans ce film bouleversant hantera pour quelque temps ceux qui l’ont vu.

Sélectionné à  Cannes (semaine de la critique)

 

Les FILLES d’AVRIL du 21 au 26 septembre

De Michel Franco  Mexique – 1h43 – VOST.

 Avec Emma Suarez, Ana Valeria Becerril, Joanna Larequi 

Valeria, 17 ans, vit avec sa grande sœur, dans une petite maison face à la mer. Elle est enceinte et amoureuse d’ un garçon du même âge, attentionné mais pas très mur. Elle accouche. Mais, très vite, avec son bébé, elle est dépassée. Sa mère vient l’aider. Mais la jeune grand-mère accapare l’enfant. Le film épouse les trois points de vue féminins de ce quatuor ou seul l’homme demeure passif et décrit une dérive de l’instinct maternel dans la relation mère-fille.

En compétition à Cannes dans la catégorie « Un certain regard ».

 

UN ETE 93 du 28 septembre au 3 octobre 

De Carla Simon  Espagne 2017 – 1H34 – VOST

Avec Laïa Artigas, Paula Roblès

Frida : c’est une petite bouille ronde et grave sous une tignasse toute bouclée  Une de ces petites figures craquantes du grand écran. Pour Frida, cet été là  va devenir un nouveau commencement, mais aussi la fin de quelque chose.

Il fait beau, elle part rejoindre oncle, tante, cousine dans un coin de campagne, loin de la ville ; il fait chaud, en apparence les vacances ordinaires s’écoulent.

Le film apparaît comme une célébration du temps d’été présent qui ‘écoule  tranquillement, mais on sent une douleur latente suspendue, qui flotte et tarde à  s’exprimer : nous ne devinons que par bribes : Frida vient de perdre ses parents . ETE93 est un beau film sur le cheminement, lent et imperceptible, qui s’opère dans l’esprit de Frida, cheminement d’une émotion contenue qui finit par éclater au grand jour. Elle se communique au spectateur età  terme «  Eté 93″ s’avéré un beau film sur la puissance du refoulement.

Prix du meilleur premier film au festival de Berlin

 

UNE VIE VIOLENTE du 5 octobre au 10 octobre

De Thierry de Peretti“ France  2017  1h47

Avec Jean Michelangeli, Henri-Noel Tabary, Cédric Appietto…

A l’occasion de l’enterrement de son ami d’enfance assassiné, Stéphane, jeune militant nationaliste corse parti se planquer à  Paris, décide de revenir au village. Librement inspiré de la trajectoire de Nicolas Montigny, militant d’Armata Corsa assassiné comme ses leaders J.M.Rossi et F. Santini, le réalisateur corse De Peretti nous livre un film engagé et brulant, en nous donnant une vision de l’intérieur, montrant la passion militante mais aussi  l’embrigadement et les dérives mafieuses. En contrepoint, une scène criante de vérité montre des mères, résignées, déplorant l’escalade de la vendetta. Ce sont des jeunes qui, hier encore étaient des frères, qu’on abat froidement. Le film montre l’attachement viscéral à cette terre comme une passion romantique aussi fascinante que pathétique et suicidaire.

Sélectionné à Cannes (semaine de la critique)

 

 

 

 

 

 

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Programmation juin juillet 2017

APRÈS LA TEMPÊTE  du 1er au 6 juin

 De Hirokazu Kore-Eda -Japon – 2016 – 1h58 – VOST. 

Avec Hiroshi Abe, Yoko Maki, Yoshizawa Taiyo

Un typhon oblige une famille disloquée à passer la nuit ensemble. Le père tente de regagner la confiance des siens. « Après la tempête », c’est ce qui reste de soi une fois passés les ambitions, les espoirs, les aspirations, une fois survenus l’amertume, l’échec, les déceptions. Voilà ce que dit avec une grande délicatesse et une douce langueur ce beau film grave et lent. Portée par les dialogues d’un duo mère-fils, c’est une ode à l’instant présent, seul refuge précaire dans un monde où rien n’est permanent, et surtout pas les rapports humains au

I AM NOT YOUR NEGRO  du 8 au 13 juin

  De Raoul Peck – Documentaire américano-français – 2016 – 95 mn

 En juin 1979, l’auteur noir américain James Baldwin écrit à son agent littéraire pour lui raconter le livre qu’il prépare : le récit des vies et des assassinats de ses amis Martin Luther King Jr, Medgar Evers, membre de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et Malcolm X. En l’espace de cinq années, leur mort a traumatisé une génération. En 1987, l’écrivain disparait avant d’avoir achevé son projet. Il laisse un manuscrit de trente pages, «Remember This House», que son exécuteur testamentaire confie plus tard à Raoul Peck («L’Ecole du pouvoir», «Lumumba»). Avec pour seule voix off la prose de Baldwin, le cinéaste revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, les trois assassinats précités, et se penche sur la recrudescence actuelle de la violence envers les Noirs américains…

LES MAUVAISES HERBES Du  15 au 20 juin

De Louis Bélanger – Québec – 2h47

Avec Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier- – Martinez, Alexis Martin

Un acteur criblé de dettes, un vieux misanthrope qui cultive du cannabis, une jeune femme passée relever les compteurs au mauvais moment et un préteur sur gages assez nerveux. Tout ce petit monde est réuni autour d’une intrigue où le cannabis n’est qu’un prétexte car chacun des personnages pris en otage par le vieux Simon va en découvrir plus sur la vie et sur eux mêmes en un mois qu’ils ne l’avaient fait en 10 ans.

Des dialogues enlevés pimentés d’une bonne dose de dialecte de français québecois achèvent de nous installer dans un monde de bonne humeur communicative.

Une vraie bonne surprise révélée au festival d’Angoulême l’an dernier.

Une vraie bonne surprise révélée au festival d’Angoulême l’an dernier

UNE FAMILLE HEUREUSE

Du 22 au 27 juin

De Nana Ekvtimishvili et Simon Gross – Georgie, Allemagne, F – 2017 – 2h – VOST

Avec la Shugliashvili, Merab Ninidze, Berta Khapava…

Professeure dans un lycée de Tbilissi, Manana est mariée depuis 25 ans à Soso. Ensemble, ils partagent leur appartement avec les parents de Manana, leurs deux enfants et leur gendre. Une famille en apparence heureuse et soudée jusqu’à ce qu’à la surprise de tous, Manana annonce au soir de son 52e anniversaire sa décision de quitter le domicile conjugal pour s’installer seule.

Le poids de la famille, amplifié dans un pays à fortes traditions, face au désir de liberté d’une femme qui veut enfin vivre par et pour elle-même : un film géorgien, qui a valeur largement universelle…

ZÉRO PHYTO 100% BIO 

Le 26 juin 2017

Documentaire de Guillaume Bodin 

EN AVANT-PREMIÈRE LE LUNDI 26 JUIN à 20h.

Zéro Phyto 100% bio, c’est le troisième documentaire de Guillaume Bodin sur des cantines bio et des villes sans pesticides, les enjeux de demain. Dans une enquête passionnante, il part à la rencontre de ces communes françaises qui n’ont pas attendu la loi Labbé pour être bio et écolo.

Depuis le 1er janvier 2017, la Loi Labbé interdit l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces publics, une loi déjà mise en pratique par plusieurs communes de France. Guillaume Bodin est parti à la rencontre de creux qui prônent le bio dans les cantines scolaires, les entreprises ou l’agriculture et qui contribuent à la santé de la population et à la protection de l’environnement. Un documentaire   d’utilité publique.

A la fin du film, Guillaume Bodin sera présent et nous pourrons engager le débat avec lui.

L’HOMME AUX MILLE VISAGES 

Du 29 juin au 4 juillet

D’Alberto RODRIGUEZ- Espagne – 2h02 – VOST.  

Avec Eduard Fernandez, José Coronado, Marta Etura Luis 

Un escroc de haut vol au cœur d’un scandale d’État va entrainer la chute de deux ministres de l’intérieur de l’Espagne, puis précipiter la défaite électorale du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez. Francisco Paesa dit « Paco » aurait utilisé l’ex-premier flic d’Espagne pour se venger des mauvaises manières du gouvernement à son égard et, au passage gagner des milliards de pesetas. Le cinéaste reconstitue cette arnaque comme un thriller dopé à l’humour noir. Il réussit à ne pas égarer le spectateur dans un tel labyrinthe de manipulations croisées et de coups de billard à trois bandes bien que rien ne soit jamais sûr dans cette histoire, certes tirées de faits réels, mais dont on sait, dès la première séquence, qu’elle contiendra des mensonges.

 

 

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