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Dream Scenario

Un film de Kristofer BorgliUSA 2023 1h41

Avec Nîcolas Cage, Michael Cera Juliana Nlcholson,

Dream Scénario a pour protagoniste Paul (Nicolas Cage), un professeur d’univer- sité apprécié, heureux mari. père comblé, qui mène un confortable train de vie.

Seulement il est insatisfait de son sort ; ll voudrait être publié, célèbre, bref reconnu.
Il le sera, reconnu, car un double de Paul se met à surgir dans les rêves de millions d’inconnus.

Devenu un phénomène viral, l’homme se transfonne en une sorte dînfluenceur malgré lui ; son image est gérée par une société de relations publiques.
Paul, ravi de l’attention initiale. n’a aucun contrôle sur cette image.

ll déchante quand on le tient pour responsable de mauvaises actions réelles ou imaginaires, de son double.
Après son heure de gloire, ce Monsieur tout le monde passe d’icône à paria.

Voyage fascinant et parfois déconcertant, ce film mêle subtilement réalisme et sa- tire poignante de la société médiatique contemporaine, assujettie au marketing et aux réseaux sociaux. qui n’ont de cesse d’ériger la vacuité et le paraître en va- leurs dominantes.

Au départ joyeuse farce inolîensive et agréablement rafraîchissant, l’oeuvre se pare ensuite d’un discours mordant sur l’identité et la célébrité.

Le réalisateur réussit à maintenir un équilibre délicat entre l’absurde et le poi- gnant offrant, avec ce film audacieux et original qiu transcende les genres, une expérience riche en émotions.

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FREMONT

Semaine du premier  au 6 février : FREMONT

De BABAK JALALI 2023 -USA- 1H28- VOST

Avec Anahita Wali Zada…. Jeremy Allen White, Gregg Turkington, Hilda Schmelling, Avis See-

Prix du jury au Festival du cinéma américain de Deauville

Dessiné dans les rondeurs de l’enfance, le visage que l’on voit occupant toute l’image et qui sera de quasi tous les plans délivre une douceur pleine de détermination. Cela tient, sans doute, au regard, direct et franc, qui l’illumine. Donya (Anaita Wali Zada), réfugiée afghane de 21 ans, ancienne traductrice pour l’armée américaine et expatriée au retour au pouvoir des talibans, vit désormais à Fremont, ville de la baie de San Francisco, en Californie. Elle y a trouvé un nouveau travail dans une petite fabrique familiale de fortune cookies (« biscuits à message ») tenue par un couple d’immigrés chinois. Le soir, elle dîne seule dans un petit restaurant de quartier, toujours le même, avant de retrouver son studio, où elle peine à s’endormir.

C’est ainsi que s’esquisse le portrait auquel le cinéaste Babak Jalali consacre son quatrième long-métrage, Fremont, petite merveille en noir et blanc, épurée du superflu et d’effets, au profit d’une grâce un brin mélancolique et d’une rare beauté.

Fremont, nous parle d’exil (géographique, social, mental), de ces vies en marge et de la solitude qui en résulte : il a  reçu, en septembre, le Prix du jury au Festival du cinéma américain de Deauville

A cet exil, source de nombreuses souffrances, le cinéaste ajoute néanmoins une puissance dont il se fait un devoir. Celui d’accorder force et volonté aux personnages de ses films, à l’inverse du caractère victimaire dont on affuble le plus souvent les déracinés. Donya porte ce flambeau, qui, malgré sa modestie, refuse de se laisser faire et sait ce qu’elle veut. Le film agit de même : la tristesse diffuse sans cesse contrariée par des situations absurdes, une drôlerie pince-sans-rire pour le moins irrésistible. Bien que routinière, la vie de Donya croise une galerie de personnages plus ou moins loufoques, sujets aux névroses, un vague à l’âme dont il est préférable de rire plutôt que de pleurer : La politesse de Babak Jalali…. Donya trace, doucement son chemin. Promue au sein de la petite entreprise où elle travaille, elle rédige désormais les messages incorporés aux biscuits qu’elle se contentait il y a peu d’emballer. Ces courts messages destinés à offrir en quelques mots un peu d’espoir à ceux qui les découvrent nous livrent désormais les humeurs et les désirs de la jeune femme. Notamment celui de vivre une histoire sentimentale qui l’aiderait à rompre avec sa solitude. Décidée à forcer le hasard, Donya glissera son numéro de téléphone sur l’une de ces petites langues de papier. On taira évidemment l’issue, surprenante et admirable, à laquelle conduira cette initiative. On dira seulement qu’elle est à l’image de Fremont, film profond et émouvant.

D’après la critique du  Monde de Véronique Caubaopé

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PROGRAMMATION JANVIER FEVRIER 24

 Du 4 au 9 Janvier 24

DEMENAGEMENT 

De Shinji Sômai-Japon-1993-2h04-VOST 

Avec Tomoko Tabat, Kiichi Nakai, Junko Sakurada… 

Dixième long métrage de ce cinéaste injustement confidentiel, Déménagement est le récit d’un divorce vu à travers les yeux d’une enfant de onze ans, soudain ballottée entre deux foyers. À Kyoto, la petite Renko, parfaitement consciente du drame intime vécu par ses parents désaccordés, revendique toutefois sa place au sein du chaos. Par plans-séquences, la mise en scène parvient à restituer la tension à la fois psychologique et physique. Sorti en 1993 sans distribution en France, ce film essentiel ressort trente ans après, dans une reconnaissance tardive soutenue par la fine fleur du cinéma japonais actuel, Kore-Eda, Kurosawa et Hamaguchi en tête, qui reconnaissent en Shinji Sômai un de leurs maîtres. 

Du 11 au 16 Janvier 24

Du 11 au 16 Janvier 24 L’INNOCENCE 

De Hirokazu Kore-Eda- Japon- 2023-2H06- VOST 

Avec Sakuro ando, Eita Nagayama... 

Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de rencontrer l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Dans ce film, les mêmes scènes sont vues 3 fois , avec la vision de la mère, puis du professeur, et enfin de Minato lui-même. Les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu et la vérité sera bien plus complexe et nuancée que ce qui avait été anticipé au départ. Hirokazu Kore Eda a reçu en 2018 la palme d’or à cannes Une Histoire de famille 

Prix du scénario à Cannes 2023 

Du 18 au 23 Janvier 24

Du 18 au 23 Janvier 24

PAUVRES CREATURES 

De YORGOS LANTHIMOS – americano – britannico – irlandais – VOST – 2h21 

Avec EMMA STONE, MARK RUFFALO… 

Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le professeur Baxter, une sommité dans le domaine des greffes organiques. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s’enfuit avec un avocat habile et débauché et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. 

Après La favorite, le réalisateur retrouve Emma Stone pour une oeuvre aussi fantastique que politique, aussi géniale que loufoque, aussi drôle que cynique. 

Lion d’or au festival de Venise 

http://cinecimes.fr/6083-2/

 

Du 25 au 30 Janvier 24

Du 25 au 30 Janvier 24

PAST LIVES, NOS VIES D’AVANT 

De Celine Song – Etats-Unis – 2023 – 1h46- VOST 

Avec Greta Lee, John Magaro, Teo Yoo… 

Miroir d’un moment intime de la vie de Celine Song, le récit gravite autour de la relation inachevée de Nora et Hae Sung. D’abord la pureté: l’amour doit il nécessairement être vécu pour avoir de la valeur? Ensuite l’affliction. La réalisatrice submerge son film de fatalité, confronte ses personnages aux déchirants »et si?». Dépouillé de tout artifice, ce drame sublimé par une mise en scène intimiste fascine par son utilisation du vide, celui des mots non prononcés, des sentiments non éprouvés. Le regret partout, la mélancolie omniprésente mais la finesse du scénario demeure dans l’écriture de ses personnages superbement incarnés par ce trio. 

http://cinecimes.fr/celine-song-past-lives/

Du 1 au 6 Février 24

Du 1° au 6  Février 24

FREMONT 

De Babak Jalali – USA– 1h 28 – VOSTF – Noir et Blanc 

Avec Anaita Wali Zada, Gregg Turkington, Jeremy Allen White… 

Prix du jury du festival du cinéma américain de Deauville 2023 

Fremont, du nom d’une bourgade de la Silicone Valley qui a pour particularité de concentrer le plus grand nombre de réfugiés afghans. Donya, jeune afghane de 20 ans a fui son pays à l’arrivée des Talibans après avoir travaillé comme interprète pour l’armée américaine. Pour l’heure, elle est employée dans une usine de « fortune cookies », petits gâteaux dans lesquels sont insérés des messages de bonne fortune, servis dans les restaurants asiatiques. Vie monotone dans un environnement pesant, rythmée par ses insomnies. Son existence va basculer quand, après la mort brutale de la vieille dame chargée de la rédaction des messages divinatoires, cette tâche essentielle va lui être confiée… 

Du 8 au 13 Février 24

Du 8 au 13 Février 24

Dream Scenario 

De Kristoffer Borgli – USA – 2023 – VOST – 1h 41 

Avec Nicolas Cage, Julianne Nicholson, Michael Cera…. 

Calvitie, bedaine et pantalon beige, ce terne professeur de biologie et père de famille américaine sans histoire voit sa vie bouleversée quand sa fille, puis une ex, puis ses étudiants, puis la moitié de la planète rêvent de lui. Le type le plus banal devient le plus désiré, donc le plus désirable. Dans notre société du spectacle permanent, sens dessus dessous, le vrai est un moment de faux et il est possible de devenir célèbre (« viral ») sans rien faire…. Mais quand les rêves des uns et des autres se transforment en cauchemars, Paul, fantasmé en bourreau des cerveaux, devient paria… Une fable qui interroge notre rapport aux images désormais malmené par l’intelligence artificielle et le « deep fake ». 

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Shinji Sômai (Déménagement)

« Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à Sômai Shinji. Chaque jour, je récite une prière pour lui. Oui, je peux le dire, je crois bien que je suis atteint par une ‘sômaïte aiguë ».

C’est en ces termes que l’acteur Asano Tadanobu expliquait son attachement au cinéaste dans un entretien publié en 2011 à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition. (suite…)

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Pauvres Créatures

PAUVRES CREATURES

 

    De   Yorgos Lanthimos

    Avec : Emma stone, Marc Ruffalo

Chirurgien de génie, le professeur Godwin Baxter est une sommité dans le domaine des greffes organiques. Lorsque qu’une femme enceinte de huit mois se jette d’un pont pour fuir son mari violent, il décide de greffer le cerveau du fœtus dans le corps de la jeune femme pour lui redonner la vie. Pauvres Créatures nous conte la renaissance de cette femme et son (ré)apprentissage de la vie sans le corset des conventions. Des yeux d’enfant dans un corps d’adulte, voilà le cocktail explosif qui va plonger Bella dans de merveilleuses aventures. Curieuse de tout, elle veut découvrir le monde. Non formatée par le monde des humains, notre héroïne plonge dans la vie à cœur et corps perdus et (re)met vite en question l’ordre social, la domination masculine, les prédations et les injustices en tout genre. Face à un monde étriqué, que va-t-il advenir de cette créature sans préjugés et spontanée en quête de liberté et d’égalité ? 

Après La Favorite, YórgosLánthimos retrouve Emma Stone pour son nouveau film, Pauvres Créatures, une œuvre aussi fantastique que politique, aussi géniale que loufoque, aussi drôle que cynique, qui permet au ton décalé propre au cinéaste grec d’exploser enfin pleinement ! Biberonné au cinéma fantastique et fin admirateur de l’expressionnisme allemand, Lánthimos joue sur la palette du gothique et de l’onirisme en inventant ici un monde rétro-futuriste qui bien que très marqué est d’une beauté, d’une intemporalité et d’une universalité foudroyante. Il (ré)invente totalement notre monde occidental pour mieux ausculter nos névroses avec sa caméra scalpel. Son film est un véritable pamphlet philosophique qui décortique notre société avec lucidité et sévérité. Bien sûr, on pense à Frankenstein et à sa créature tout au long du film et Pauvres Créatures porte bien son nom car c’est de notre condition de pauvre humain sur laquelle Lánthimossouhaite nous faire réfléchir. Bella c’est une version contemporaine du Edward de Tim Burton, une sorte de double féminin, comme une piqûre de rappel à notre époque trop sophistiquée de la nécessité de faire sinon table rase, tout au moins l’éloge de la simplicité. C’est vraiment du côté du merveilleux que nous plonge Lánthimos. Merveilleux et conscient ! 

Sylvain Pichon – Cinéma(s) Le(s) Méliès(s), Saint-Etienne

 

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Déménagement

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L’Innocence

L’INNOCENCE

Japon  2023  2H06  VOST

De Hirokazu Kore-eda

Avec Soya Kurokawa, Hinata Hiiragi, Sakura Ando, Eita Nagayama

Musique de Ryuichi Sakamoto (son ultime composition pour le cinéma)

PRIX DU SCENARIO  Festival de Cannes 2023

QUEER PALM du Festival de Cannes 2023

Ce nouveau film de Hirokazu Kore-eda (Palme d’Or en 2018 avec Une affaire de famille ) est une oeuvre en 3 temps.

C’est d’abord, dans une première partie, un récit quasi policier fondé sur une supposée histoire de harcèlement scolaire. Le jeune Minato, âgé d’une dizaine d’années,  adopte un comportement de plus en plus étrange, ce qui inquiète sa mère (veuve et qui l’élève seule) qui le croit victime de harcèlement de la part d’un professeur et se rend dans son école. On y découvre un personnel étrange, et l’on est persuadé d’assister à un film qui dénonce l’indifférence de l’institution et la souffrance des écoliers.

La deuxième partie de l’intrigue donne le point de vue de l’enseignant accusé qui, lui, soupçonne Minato d’être le bourreau du frêle Eri.

La troisième partie , à hauteur d’enfant donc,  contient le coeur du film, reprend les mêmes scènes mais vues par Minato lui-même, et nous donne peu à peu les pièces manquantes du puzzle jusqu’à une vérité déstabilisante pour le spectateur….

Les chemins de traverse qu’emprunte le cinéaste pour révéler la clé du « mystère » semblent dans un premier temps exagérément tortueux, les ruses du script un peu trop alambiquées, au point de donner l’impression d’empêcher l’ensemble de respirer. Mais une fois que les pièces s’assemblent, dans le troisième acte, L’Innocence finit par foudroyer. 

Kore-eda bouleverse en dépeignant la fugue des deux enfants dans la forêt qui jouxte la ville, leurs journées à la Huckleberry Finn passées dans un bus scolaire abandonné aux airs de cabane magique. Loin du monde, des autres, de ce « monstre » qu’est la société et qui condamne aux jugements hâtifs et aux demi-vérités. Comme toujours chez le cinéaste, la délicatesse du trait n’interdit pas, loin de là, une âpreté et une amertume dans le constat sociétal. 

A la fin, après une ode déchirante au pouvoir de la musique dans une salle de classe, et au son du piano de Ryuichi Sakamoto (la dernière œuvre pour le ciné du génial musicien, mort en mars dernier), la pluie cesse, le sens de la fable se révèle, le film lui-même semble se libérer du corset scénaristique dans lequel on le croyait engoncé, et le cinéma de Kore-eda triomphe, encore une fois

D’après Première, les Inrocks, et Culturellement votre.

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Past Lives Nos vies d’avant

 

PAST LIVES , NOS VIES D’AVANT

Film de Céline Song – Etats-Unis – 1h46

Avec Greta Lee, John Magaro, Teo Yoo…

Past Lives, la première réalisation de Céline Song, tisse une tapisserie complexe et émotionnelle sur l’amour ,la perte et la recherche éternelle de liens qui transcendent le temps. Avec pour toile de fond la ville de New York, ce drame poignant plonge dans la vie de trois personnes dont les chemins se croisent de manière inattendue et profonde, exploitant les thèmes du destin, des regrets et du pouvoir durable des relations humaines.

Le film nous présente Na-Young (Seung Ah Moon) et Hae-Sung (Seung Min Yim), des amis d’enfance dont la vie est bouleversée à jamais lorsque la famille de Na-Young déménage au Canada. Les premiers chapitres du récit capturent habilement l’innocence et l’intensité de l’amour jeune, peignant une image vivante de leur lien vibrant. L’alchimie entre les jeunes acteurs est palpable, leurs performances entraînant les spectateurs dans le monde réconfortant mais éphémère de la romance adolescente.

L’histoire fait ensuite un bond dans le temps, retraçant les chemins divergents de Na-Young et Hae-Sung sur une période de deux décennies. Greta Lee et Teo Yoo entrent dans la peau de leurs homologues adultes, imprégnant leurs personnages d’un sentiment de désir et de nostalgie. Le passage du temps est habilement rendu par les costumes et les décors, soulignant la transformation qu’entraînent les expériences de la vie.

Le cœur de Past Lives réside dans l’exposition de la complexité émotionnelle qui survient lorsque Hae- Sung et Na-Young, devenue Nora, reprennent contact après des années de séparation. Greta Lee livre une performance de tour de force, capturant l’essence d’une femme déchirée entre l’amour de son passé et les engagements de son présent. Tee Yoo, dans le rôle de Hae-Sung, apporte une intensité tranquille à l’écran, incarnant le poids des occasions manquées et des émotions non résolues. John Magaro, dans le rôle d’Arthur, le mari compréhensif qui la soutient, insuffle à son personnage profondeur et empathie.

La formation théâtrale de la réalisatrice Céline Song est évidente dans le rythme délibéré et le cadrage réfléchi du film. Chaque scène est méticuleusement conçue, avec des métaphores visuelles qui ajoutent de la profondeur à la narration. Les miroirs deviennent des reflets symboliques des luttes intérieures des personnages, tandis que le paysage de la ville de New York sert à la fois de toile de fond et de métaphore pour les voyages des personnages. La cinématographie du film, dirigée par Shabier Kirchner, capture l’énergie et la diversité de la ville, amplifiant les émotions des personnages sur une toile de fond urbaine vibrante .

Le film met en valeur le talent de la scénariste-réalisatrice grâce à une écriture précise, du dialogue poétique et une mise en scène délicate. L’un des moments les plus marquants du film est une rencontre apparemment ordinaire sur un trottoir de la ville, qui se transforme en un spectacle hypnotique de tension contenue. L’échange entre Nora et Hae-Sung, chargé de mots non exprimés et d’émotions refoulées, est une classe de maître en matière d’interprétation et de mise en scène. L’utilisation de prises de vue prolongées et de gros plans intensifie l’impact émotionnel, donnant lieu à une scène qui reste gravée dans la mémoire longtemps après le générique.

Past Lives n’est pas seulement une histoire d’amour, mais une méditation profonde sur la complexité des liens humains. Le film mêle harmonieusement des éléments de romance, de philosophie et de nostalgie pour créer un récit à plusieurs niveaux qui trouve un écho profond auprès de son public. En entremêlant le passé et le présent, Past Lives souligne la vérité universelle selon laquelle les choix que nous faisons et les liens que nous tissons se répercutent à travers le temps, façonnant nos destins d’une manière que nous ne comprenons peut-être pas entièrement.

Le film explore toutes les personnes que nous aurions pu devenir et souligne que finalement personne parmi elles n’a autant d’importance que la personne que nous sommes aujourd’hui : un ensemble de connexions que nous créons. 

Past Lives est aussi un rappel poignant que le pouvoir de la narration réside dans sa capacité à capturer l’essence de l’expérience humaine. La première réalisation de Céline Song est une réussite indéniable, invitant les spectateurs à réfléchir à leur propre passé, à contempler des chemins non empruntés et à apprécier les fils complexes qui tissent la trame de nos vies.

Critiques de Mulder.

Ciné Surprise le 08/01/2024

Jeudi, Vendredi, Lundi, Mardi : horaires sur les sites cinecimes.fr ou cinemontblanc.fr

Ne jetez pas ce document sur la voie publique.

                                      

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Mohamed Kordofani (Goodbye Julia)

Mohamed Kordofani : « La guerre au Soudan a atteint un niveau extrême »

Dans son nouveau film Goodbye Julia, le réalisateur soudanais Mohamed Kordofani raconte l’amitié entre une femme musulmane arabe et sa domestique, une chrétienne du sud du pays, au moment où le Soudan du Sud accède à son indépendance. À cette occasion, le réalisateur livre son regard sur la guerre qui ravage son pays depuis tout juste six mois. Entretien :

(suite…)

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Wim Wenders,réalisateur

Wim_Wenders_pour_Nouvel_Écran14 Août 1945 Dusseldorf

Allemagne

Réalisateur

Alice dans les Villes, Au Fil du TempsL’Ami AméricainParis TexasLes Ailes du DésirSi loin, si ProcheBuena Vista Social Club, Le Sel de la Terre, Everything Will Be Fine, Anselm, Perfect Days.

ENTRETIEN : Le cinéaste, né en août 1945 en Allemagne, revient sur son enfance dans un pays en ruine.

Le quinzième prix Louis Lumière récompensera à Lyon, le 20 octobre, le réalisateur allemand Wim Wenders, dont la carrière s’étend sur plus d’un demi-siècle. A 78 ans, il sort simultanément deux films en salle : Anselm, un documentaire consacré au plasticien Anselm Kiefer, et Perfect Days, une fiction japonaise.

Je ne serais pas arrivé là si…

… si je n’avais pas découvert, à 22 ans, que le cinéma était une formidable alternative à la peinture. Que c’était même un art plus riche, puisqu’il impliquait tous les autres. C’était pour moi une découverte bouleversante, car je rêvais jusque-là d’être peintre. C’est à cette fin que j’avais quitté Düsseldorf pour venir étudier à Paris. Mais comme mes après-midi étaient libres et ma chambre de bonne glaciale, j’avais trouvé refuge à la Cinémathèque française. J’ai commencé par voir un film par jour, puis deux, puis trois, tous présentés par Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque. En un an, j’avais visionné toute la collection. Et compris que je voulais devenir cinéaste.

Donc un changement de cap radical !

En vérité, c’était mon deuxième changement de cap. Car, en Allemagne, j’avais commencé par étudier la médecine. Mon père l’exerçait avec foi, et je trouvais que c’était un beau métier.

Vous embrassiez la médecine pour faire plaisir à votre père…

Oui, mais pas seulement. J’avais travaillé à l’hôpital auprès des malades, et j’avais adoré cela : les laver, les nourrir, les raser avant les opérations…

Il faut aimer les gens pour choisir d’accomplir ces tâches…

J’aimais les gens, beaucoup. Et j’aimais l’hôpital. Mais la peinture me taraudait et j’ai vite compris qu’elle me donnait plus de plaisir que mes cours de médecine. Quand je l’ai annoncé à mon père, il a ri : « Je le savais depuis le début ! Mais c’était à toi de le découvrir par toi-même ! » Ça m’a libéré. « Veux-tu faire une école ? »,a-t-il demandé. « Non, je veux aller à Paris. »

C’était bien arrogant de viser tout de suite Paris, mais je souhaitais être au cœur de la création, là où les grands peintres avaient étudié. Mon père a avalé sa salive : « D’accord. Je vais continuer à t’entretenir au niveau de ce que coûterait la fac de médecine ou une école allemande. Mais si Paris se révèle plus cher, ce sera pour toi. » Je ne serais donc pas arrivé là si mon père ne m’avait pas laissé venir à Paris… siège de la Cinémathèque !

Jean-Paul Sartre disait : « L’enfance décide. » Qu’a donc décidé votre enfance ?

Tout ! Mais laissez-moi d’abord vous raconter ma rencontre éclair avec Sartre ! Vous voyez le coin du boulevard Saint-Germain et de la rue du Dragon ? C’est là, un soir d’hiver 1964, alors qu’il neigeait et que je courais aussi vite que possible sur la chaussée glissante, que j’ai percuté de plein fouet un petit monsieur qui est tombé par terre en conservant sa pipe entre les lèvres. Il était fou furieux. Comme je l’aidais à se relever, en me confondant en excuses, j’ai reconnu Jean-Paul Sartre. Il a secoué la neige accrochée à son manteau et il est parti en maugréant. Je n’ai même pas eu le temps de lui dire qu’en cours de littérature, quand on nous avait demandé de traduire en allemand un texte récent, j’avais choisi de traduire Les Mots. J’avais eu une bonne note.

Mais l’enfance ?

Ah, l’enfance ! Je n’ai pas fait exception à la règle : mes 7-8 ans ont décidé de qui je serais. C’est à cette époque que j’ai senti, compris, intégré beaucoup de choses, notamment les règles sociales dans une Allemagne en ruine, une Allemagne qui n’existait quasiment plus mais qu’il fallait reconstruire, un pays nouveau qui ne savait pas encore ce qu’il était, mais qui avait un avenir… à condition d’oublier son passé et d’être solidaires. On était tous égaux. Il n’y avait pas de hiérarchie, de classes sociales. Tout le monde était pauvre, mais content d’avoir survécu et d’avoir une nouvelle chance. Alors on s’entraidait. Il y avait une vraie fraternité. Un respect mutuel. Et une considération pour la valeur des choses. On ne jetait rien et chaque pièce comptait. J’ai adoré cette société-là.

L’optimisme prévalait-il ?

Mais oui ! Lorsqu’on naît le 14 août 1945 en Allemagne, les choses ne peuvent qu’aller mieux. Le credo des adultes tenait en trois phrases : le passé n’existe pas, le présent est important, l’avenir est tout. On était persuadés qu’un jour l’Allemagne serait de nouveau quelqu’un. Mais en attendant, on éprouvait une immense méfiance pour notre propre culture, et le pays, dans un même élan, a fait sienne la culture américaine. J’investissais mon argent de poche dans les BD américaines, les Mickey Mouse et les super-héros. Et dans les juke-box, j’écoutais Chuck Berry. C’était ça la vraie vie !

D’où l’envie de partir ? De quitter l’Allemagne ?

C’est à l’âge de 15-16 ans que j’ai clairement perçu le grand malaise du pays à l’égard de son passé récent. Les profs ne savaient pas comment en parler et sautaient la période du nazisme pour arriver directement à l’après-guerre. Au discours de certains, je comprenais que c’était probablement d’anciens nazis. Le prof d’histoire était impossible. Le prof de maths portait encore la petite moustache noire d’Hitler. Le prof d’allemand, heureusement, était un vrai libéral qui nous a ouvert les yeux sur ce sujet tabou. C’est à ce moment-là, oui, que j’ai commencé à rêver de partir découvrir le monde. Le Brésil, parce que j’avais lu qu’Oscar Niemeyer construisait une nouvelle capitale au cœur de la jungle et que je collectionnais toutes les photos de cette utopie splendide. Et puis l’Amérique, ses grands espaces, ses voitures splendides et ses gratte-ciel. Rien que ce mot… Mais l’Amérique était une aspiration puissante depuis que, tout petit, j’avais lu Mark Twain. C’est simple : j’étais Tom Sawyer !

Qu’en était-il de votre projet de cinéma ?

Je me suis inscrit dans une toute nouvelle école qui s’ouvrait à Munich et dont j’avais lu l’annonce dans un journal allemand trouvé sur une table du café Les Deux Magots. Une déception épouvantable : l’école était sous-équipée, l’enseignement nullissime. Mais a surgi Mai 68. Les étudiants français ont soulevé Paris et nous, à Munich, avons fait la même chose. Nous avons occupé l’école, viré les responsables, concocté un nouveau programme, choisi nos profs. Hélas, comme j’avais participé à des manifs, caméra à l’épaule pour filmer le mouvement, y compris la violence, j’ai été arrêté, jeté trois jours en prison et la police a confisqué ma caméra, ma si précieuse caméra Bolex achetée en vendant mon saxophone. Pendant ce temps-là, [Rainer Werner] Fassbinder, qui n’avait pas été accepté à l’école, nous narguait en faisant son premier long-métrage.

Vous vous êtes rattrapé !

Pas tout de suite. Le temps qu’on quitte l’école, il avait déjà fait quatre films ! Mais j’ai ensuite enchaîné trois longs-métrages, en faisant équipe avec des jeunes gens qui démarraient aussi et avec lesquels j’allais former une équipe indissociable pendant des années. On a appris ensemble, construit, progressé.

Le facteur humain vous paraît-il essentiel ?

Fondamental ! Je ne peux faire du cinéma qu’avec des gens que j’aime. Et quand il faut recruter, je choisis les gens dont j’aime le regard. C’est mon critère à moi. Pour un casting, je ne regarde que les yeux. Et je sais. Je sens. Je lis dans le regard. Pas la peine d’éplucher le CV. Les gens peuvent tromper avec mille choses. Pas avec leurs yeux.

N’est-ce pas pourtant le job des acteurs de faire croire ce qu’ils ne sont pas ?

Je préfère ceux qui ne trompent pas, ceux qui s’investissent dans leurs rôles avec leur propre histoire, leur caractère, leur âme. Ce sont évidemment les plus fragiles sur un plateau. Et le metteur en scène a envers eux une grande responsabilité. Surtout envers les enfants, dont on devient si proches le temps du tournage et qu’on n’a pas le droit d’abandonner à la fin. J’ai gardé des liens avec les enfants de tous mes films, y compris la petite Alice du film Alice dans les villes, sorti en 1974.

Etait-ce votre quatrième film ?

Oui, mais je le considère comme le premier, car c’est celui où j’ai trouvé ma propre voix. Le premier était inspiré par [John] Cassavetes, le deuxième par [Alfred] Hitchcock, le troisième imitait maladroitement David Lean. Stop ! Ça ne sert à rien de tourner un film « à la mode de… » Avec Alice, j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui n’appartenait qu’à moi. Cette manière de tourner en voyageant, de suivre l’ordre chronologique en improvisant le scénario… J’étais comme un poisson dans l’eau. Et pour la première fois, en inscrivant mon nom sur une fiche d’hôtel, j’ai écrit avec assurance : metteur en scène. J’avais gagné ce droit.

Y compris celui de partir à Hollywood…

Je le ferai plus tard, en 1978, à l’initiative de [Francis Ford] Coppola, qui m’a appelé pour tourner Hammett. Mais comment imaginer, moi qui avais jusque-là fait un film par an, que celui-ci en prendrait quatre, qu’on écrirait quarante versions du scénario avec quatre scénaristes différents et qu’on devrait tourner le film deux fois parce que la première mouture ne plaisait pas au studio ? Après cette expérience douloureuse, croyez-moi, je n’ai eu qu’une envie : tourner avec mes proches, dans une liberté absolue et la fièvre d’une aventure à inventer tous ensemble. En Amérique, certes, mais avec une identité totalement européenne. Et ce fut Paris, Texas. Un rêve. Il a gagné la Palme d’or à Cannes et il a changé ma vie. Hélas, on attendait ensuite que je tourne un Paris, Texas numéro deux. Et c’est la dernière chose que je voulais faire.

Pourquoi ?

Mais parce que le cinéma, ce n’est pas répéter ce qu’on sait faire ! C’est choisir ce qu’on n’a encore jamais fait. Et qu’on n’est même pas sûr de savoir maîtriser. Pas de modèle, zéro formule, voilà ma bible. C’est alors que je me suis senti prêt à revenir faire un film en Allemagne. Je commençais à m’accepter Allemand, à m’identifier à l’histoire de mon pays. Je suis un romantique allemand, c’est l’Amérique qui me l’a appris, dont acte. Et j’ai tourné à Berlin Les Ailes du désir. C’était le film d’un revenant, heureux de rentrer à la maison.

Dans une Allemagne encore coupée en deux…

Oui. Et les quelques plans de Berlin-Est ont été filmés clandestinement. Quand la chute du Mur est arrivée, deux ans plus tard, j’étais au fin fond du désert australien pour tourner un autre film. Il n’y avait ni radio ni téléphone satellite, et mon bureau ne pouvait me joindre que dans la supérette qui desservait une zone de 1 000 kilomètres alentour et dans laquelle nous allions nous ravitailler une fois par semaine en eau, essence et alimentation. Un jour, on m’a tendu un fax illisible avec une photo toute noire sur laquelle on devinait des silhouettes en train de danser sur un mur ou sur un toit. Il m’a fallu des heures pour obtenir une liaison téléphonique avec l’Allemagne. Quelqu’un alors m’a dit : « C’est la fête à Berlin ! Le Mur est ouvert depuis une semaine. » J’étais abasourdi.

L’envie de vous réapproprier votre pays en a-t-elle été décuplée ?

Bien sûr. C’était un nouveau pays. Et je me suis lancé dans le tournage de Si loin, si proche, avec les mêmes anges, les mêmes acteurs, le même Peter Falk, le même Bruno Ganz, mais aussi Lou Reed, et d’autres personnages incroyables. Mais, deux ans après la réunification, plus personne en Allemagne ne voulait en entendre parler. Les gens en avaient marre. La jubilation avait fait place au cauchemar, la confrontation Est-Ouest était bien plus violente que prévu. Nous partagions la même langue allemande, mais les mots disaient autre chose. Mon film a obtenu le Grand Prix du Festival de Cannes, grâce à Louis Malle, mais il n’a pas eu un sort très heureux. Un jour peut-être…

Pourquoi y avoir enrôlé Gorbatchev ?

C’était un remplaçant ! En fait, je voulais Willy Brandt, l’ancien chancelier allemand et Prix Nobel de la paix, qui était le héros de mon enfance. Il était d’accord, on avait même fait des répétitions en costume, mais son cancer l’a contraint à annuler. Je me suis donc tourné vers Mikhaïl Gorbatchev, héros de la réunification et, lui aussi, grand humaniste. Il était encore chef du Kremlin et il m’a accordé deux heures.

Diriez-vous, comme l’artiste Pierre Soulages : « C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche » ?

La liberté est pour moi essentielle. Et j’ai découvert que le documentaire m’offrait un champ d’une souplesse prodigieuse. Et puis, un jour, je me suis aperçu que la plupart de mes fictions étaient en fait filmées comme des documentaires. Et que mes documentaires étaient de plus en plus enrichis par des éléments de fiction. C’est donc ça, mon idéal : combiner fiction et réel. Mais pour coller le plus possible à la réalité.

Dans quel but ? Qu’est-ce qui réunit vos films ?

Comment vivre ? Pourquoi vivre ? Qu’est-ce qui l’emporte sur tout ? Pour ma part, j’ai compris que ce qui importe et demeure, ce sont les actes d’amour. Tout ce qu’on fait sans conviction, sans amour, sans tendresse se perd, ne passe pas la rampe. Mais ce qu’on fait avec sincérité, fidélité à soi-même et amour se transmet, se partage, a de l’impact. Peut-être est-ce un héritage de mon père médecin, que j’ai tant admiré, qui connaissait ses patients par leur prénom, s’asseyait au bord de leur lit, les regardait, les touchait et leur parlait. C’est ça, un bon médecin. Au fond, c’est ce que j’ai essayé de faire avec le cinéma.

Avez-vous la conviction que les films aussi peuvent faire du bien ?

Oui. Et quand cela arrive, que le public sort du cinéma avec de nouvelles clés pour vivre, je vous assure que c’est une grande joie.

Vous avez dit un jour que tous vos films auraient pu être intitulés « A la recherche du temps perdu »…

Proust a inventé le meilleur titre et, hélas, on ne peut plus le lui piquer pour un film. Le temps est pourtant le grand maître du cinéma. Et le temps perdu ma hantise.

Qu’appelez-vous « le temps perdu » ?

C’est le temps gaspillé et stérile, qui n’a servi à rien et ne portera aucun fruit. C’est le temps dénué d’actes d’amour.

D’après des propos recueillis par Annick Cojean pour Le Monde.

 

Entretien avec Wim Venders

Quand il y a quelques années au festival de Sundance – vous avez demandé au scénariste du film, Bjørn Olaf Johannessen, de vous envoyer son prochain scénario, vous pensiez seulement donner un coup de main à un jeune talent comme vous le faites souvent, c’est bien cela?

Exactement. Je ne m’attendais pas à ce qu’il écrive quelque chose pour moi. Le scénario auquel nous avions décerné un prix à l’époque, et qui a été filmé par la suite, s’appelait Nowhere Man – c’était déjà plutôt un bon titre pour un début – et de tous les scénarios que j’ai lus cette année-là, c’était le meilleur. C’est pourquoi je lui ai dit : “Envoie-moi ton prochain scénario ! ”Trois ans plus tard, alors que j’avais complétement oublié cet épisode, j’ai trouvé un scénario dans ma boite aux lettres. J’ai tellement aimé le premier jet d’Every Thing Will Be Fine que je l’ai immédiatement donné à mon producteur Gian-piero Ringel et que nous avons décidé de poser une option dessus.

Quelle est la première chose qui vous a attiré quand vous avez lu le scénario ?

C’était le thème de la culpabilité, bien que l’enjeu du récit ne soit pas tant de savoir si cet homme est coupable de quoi que ce soit qui pourrait être lié à l’accident, que d’interroger la culpabilité qui est au cœur de toute création d’un écrivain ou d’un cinéaste qui « exploite » la vie réelle. Est-il légitime d’utiliser dans son propre travail les expériences (suite…)

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