Noces

NOCES

 

Est-ce si important de savoir que ce film est inspiré d’une histoire vraie, qui s’est déroulée à Charleroi, en 2007 ? Non, car il est aussi inéluctable, implacable et universel qu’une tragédie grecque, seulement déplacée sous le ciel gris du plat pays.

Zahira, une beauté sombre de 18 ans, fait la fierté de son aimante famille belgopakistanaise. Elle est étudiante et si elle se tourne vers l’avenir, c’est sans renier ses origines. Jusqu’au jour où sa jeune vie s’emballe et se détraque. Non seulement elle apprend qu’elle est enceinte d’un garçon qui la repousse alors, mais elle se voit aussi imposer par son père un mariage traditionnel, version Skype, avec un Pakistanais resté au pays. Après avoir tenté de résister, Zahira finit, croit-on, par céder. Mais le pire est encore à venir.

Le Bruxellois Stephan Streker, dont c’est le troisième film, a l’intelligence d’arbitrer, sans prendre parti (un art où excelle l’Iranien Asghar Farhadi), le combat clandestin qui oppose, dans un petit appartement européen, deux cultures, deux mondes irréconciliables, que Zahira avait pourtant réussi à harmoniser.

Dans le rôle de l’héroïne sacrificielle, Lina El Arabi, cette Antigone d’aujourd’hui, est proprement époustouflante. Elle est la révélation de ce film sans illusions sur les « Noces » de la coutume et de la modernité. Elle offre à la rébellion un visage doux et décidé. Celui de la liberté que seule la fatalité peut entraver. Sujet ultra sensible.

3 Prix et 5 Nominations dans les Festivals

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