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Archives pour avril 2019
C’est ca l’amour
C est ca l’amour de Claire Burger- France 2018- 1h 38
Avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg
Avec ce titre peu prometteur, le second long métrage, de Claire Burger, (après Party Girl, caméra d’or au festival de Cannes en 2014) raconte une histoire ordinaire : un couple de quinquagénaire est en crise : Armelle, la mère quitte la maison, le père Mario reste, seul avec ses 2 filles, Nikki et Frida.
Librement inspiré de l’histoire de la réalisatrice, ce deuxième long métrage est, comme le précédent, tourné à Forbach, avec un casting en partie non professionnel. A l’énergie brute du naturalisme, se mêlent des visions mélancoliques et burlesques.
Tout tient d’abord dans le portrait de ce père joué par Bouli Lanners : petit homme dépassé et débonnaire, amoureux de sa femme comme de ses enfants, avec l’air perpétuellement perdu, se révélant bouleversant, juste, toujours a sa place.
Et c’est ensuite dans l’intimité de cette maison, dont on connaît bientôt les moindres recoins, et le désordre de sa vie personnelle, où se déploient des relations devenues explosives avec ses filles, Nikki et Frida (extraordinaires non-professionnelles, Justine Lacroix et Sarah Henochsberg), que le film s’incarne. L’attention portée à leurs échanges, leurs éclats, leurs accès de tendresse, et à la manière dont leurs corps se partagent l’espace (les portes ouvertes qui devraient rester fermées, la fenêtre de la chambre comme seule échappatoire), donne au tableau la richesse du vécu.
La bonne idée du film est de diffracter le désarroi sentimental de Mario sur ses filles, un flirt de l ainée et les premières expériences homosexuelles de la plus jeune, comme si le départ de la mère avait libéré des énergies amoureuses déclinées sur un large spectre.
L’ensemble a une tendresse comique, indéniablement touchante, ne tombant jamais dans le sentimentalisme. : C’est un film d’une grande émotion.
Publié dans Archives films
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Eva Trobisch ( « Comme si de rien n’était » )
Avec “Comme si de rien n’était”, Eva Trobisch s’empare de la question de la sexualité et du pouvoir. Rencontre avec la réalisatrice allemande, qui s’intéresse à la complexité des émotions et du désir et qui sait faire monter la tension à l’écran, pour mieux nous inviter à réfléchir.
Votre film aborde la question, souvent taboue, de la violence dans les relations entre hommes et femmes. Quel message voulez-vous faire passer ?
Aucun ! J’ai fait ce film parce que je n’ai pas de réponse toute faite aux questions complexes que soulèvent les relations entre les hommes et les femmes. (suite…)
Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs
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FUNAN
FUNAN De Denis Dos – France/Belgique/Luxembourg/Cambodge – 2018 – 1h22 Avec les voix de Bérénice Bejo, Louis Garrel.
Une famille cambodgienne dans la tourmente de l’histoire à l’arrivée des Khmers rouges. Un premier film et un sommet du cinéma d’animation, justement plébiscité et couronné lors du dernier festival d’Annecy.
En 1975, les Khmers rouges décident de vider Phnom Penh et de déporter ses habitants vers des camps de travaux forcés. Quiconque se révolte est tué. Une famille comme les autres prend le chemin des camps de travail. Dans cette longue file : des hommes et des femmes, des jeunes et des vieillards, qui avancent tête baissée dans l’angoisse de ce que l’avenir leur réserve. Soudain, un gamin de 4 ans lâche la main de sa mère. Les parents hurlent son nom. La grand-mère file à sa poursuite. Trop tard ! Les armes bloquent désormais le passage. Sovanh et ses parents sont séparés. De camp en camp, ils n’auront de cesse de chercher leur fils, de savoir s’il est en vie, de se rapprocher de lui. Au fil du temps, les conditions de détention vont se faire de plus en plus dures. La nourriture de plus en plus rare.
HORS CHAMP. Funan nous fait vivre le drame cambodgien à travers l’odyssée de cette famille. La principale qualité de Denis Do tient dans sa simplicité. Son récit se déplie harmonieusement ; la narration linéaire nous fait ressentir le temps qui passe. C’est par la suggestion que le cinéaste impose les images les plus fortes. Celle des mets abandonnés dans le logis au début du film symbolise la rapidité de la rafle opérée par les Khmers rouges. La vision de la ville déserte fait monter l’angoisse d’un cran. Et on imagine plus qu’on ne voit les atrocités commises par les autorités du camp. C’est hors champ que les hommes sont tués, que les femmes meurent de faim. Il s’autorise une seule exception dans ce très subtil traitement de la violence : celle d’un prisonnier contre son ancien bourreau. Pour ne pas passer sous silence que le désir de vengeance existe.
DÉLICATESSE
Denis Do travaille ainsi sur l’émotion du spectateur sans jamais forcer le pathos. Il tisse un suspense qui nous fait espérer les retrouvailles entre la mère et son fils. Et en maniant l’ellipse avec intelligence, le cinéaste nous fait ressentir tout au long de son récit ces quatre années de camp de façon très intime. Il s’en dégage une poésie, une délicatesse sans égales. Sans doute parce que dans ce film qui parle du désespoir des hommes, le réalisateur accorde une grande place à la nature. On voit les femmes qui travaillent à la rizière, l’immensité des champs, le foisonnement de la forêt tout autour. On est témoin par flashs de la vie de Sovanh – petite silhouette menue et songeuse, à cinq kilomètres du camp des parents… ou peut-être à cent – sans jamais savoir s’il s’agit de la réalité ou des rêves de la mère. Son graphisme, influencé par l’animation japonaise, et notamment le travail des Studios Ghibli, est très réaliste mais garde une candeur enfantine. Le jury du Festival d’Annecy ne s’y est pas trompé en le récompensant lors de son édition 2018 d’un Cristal, la récompense suprême. Denis Do a tout d’un grand.
– D’après les critiques de PREMIERE – Sophie Benamon.
Publié dans Archives films
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TEL AVIV ON FIRE
TEL AVIV ON FIRE
de Sameh ZOABI – Luxembourg – France – Israël – 1h37 VOST
Avec : Kais Nashif, Lubna Azabal, Yaniv Biton
Stagiaire, à 30 ans, sur un feuilleton d’espionnage palestinien à succès, Salam est arrêté à un check-point. Alors que son travail ne consiste qu’à aider l’actrice principale à bien prononcer l’hébreu, il se vante auprès d’un officier israélien d’être le scénariste… Mal (ou bien) lui en prend, car ce militaire, plus sentimental qu’il n’y paraît, tient dur comme fer à une fin heureuse, mais peu orthodoxe, pour le dernier épisode…Cette comédie insolite réussit à montrer une zone géopolitique des plus brûlantes avec un humour des plus pacifiques. Construite en allers-retours constants entre Ramallah et Jérusalem, et entre le feuilleton et ses coulisses, elle s’appuie sur un bel espoir : la fiction peut réconcilier les inconciliables, pour une nouvelle génération désireuse d’écrire sa propre histoire… (Télérama Guillemette Odicino)
Une tragicomédie détonante qui s’empare malicieusement du conflit israélo-palestinien par le biais de l’écriture et du tournage d’un feuilleton à l’eau de rose, pour livrer un irrésistible plaidoyer humaniste. Une satire politique décalée à l’ingénieuse mise en scène appliquée au service d’un scénario très malin et une narration bien rythmée. Un précieux long métrage où le burlesque et le kitsch ramènent le sourire des deux côtés de la barrière de séparation, histoire de faire oublier un peu les armes et les larmes, grâce à cet intelligent humour salvateur distillé par un casting épatant. Audacieux. Pacifique. Une belle réussite
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Cagla Zencirci-Guillaume Giovanetti (Sibel)
Sibel : entretien avec Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti où il est notamment question du parcours des deux cinéastes, de condition féminine et de la fascinante langue sifflée qui au cœur du film.
Gilles Tourman : Vous avez eu l’idée de ce film en lisant le livre de Michel Malherbe, Les Langages de l’Humanité. D’où vous vient cet intérêt pour les langues ?
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Cinédébat
Notre prochain ciné-débat aura lieu le lundi 6 Décembre 2021, dans la salle, à l’issue de la projection de » La Jeune-Fille et l’Araignée « . Vous êtes cordialement invités à y participer.
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Claire Burger ( « C’est ça l’amour » )
France
Scénariste , réalisatrice
Party Girl, C’est ça l’Amour
Rencontre avec Claire Burger et l’acteur principal Bouli Lanners, lors de la présentation du film Ç’est ça l’amour où l’on a appris que la réalisatrice, qui a tourné dans la maison de son enfance, s’est inspirée pour une très grande partie de sa propre vie. La parentalité, l’intimité, la place des uns et des autres et la façon dont l’amour circule dans une famille sont ainsi des sujets qui tiennent à cœur de la réalisatrice. Elle a offert un beau rôle d’homme sensible à Bouli Lanners, qui nous a raconté comment il l’avait envisagé.
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A. Carracedo – R. Bahar (Le Silence des Autres)
« Le Silence des autres » : la patiente exhumation de la mémoire espagnole
A la chute du franquisme, la loi d’amnistie a bâillonné, au nom de l’unité nationale, les survivants.
Une très vieille femme marche le long d’une route toute neuve, à travers la campagne. Une caméra suit son lent cheminement jusqu’à un endroit que rien ne distingue. Elle y dépose quelques fleurs. Elle s’arrête et raconte : c’est là que sa mère a été jetée dans une fosse commune, après avoir été arrêtée, déshabillée, humiliée puis assassinée. C’était il y a plus de quatre-vingts ans, au moment du coup d’Etat militaire contre la république espagnole. (suite…)
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Le Silence des Autres
Madrid n’en a toujours pas fini avec son passé franquiste
L’une des premières promesses du socialiste Pedro Sanchez, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, le 1er juin 2018, a été de procéder au plus vite à l’exhumation de Franco. Le corps embaumé du dictateur repose, depuis 1975, dans un immense mausolée, el Valle de los Caidos, construit après la guerre civile par des milliers de prisonniers républicains. Sa tombe, toujours fleurie, visitée par des touristes, mais aussi par des nostalgiques de la dictature, est entourée de cryptes qui renferment les ossements de près de 33 000 morts de la guerre civile, nationalistes mais aussi républicains, déterrés des fosses communes sans l’accord de leur famille. Elle est le symbole du retard de l’Espagne dans son travail de mémoire. Alors qu’on ne compte pas les monuments en hommage aux victimes du camp « national » et aux religieux assassinés, la politique de réparation publique envers les morts adverses reste à compléter.
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Judith Davis (Tout ce qui me reste de la Révolution)
Judith Davis, cinéaste : « On a besoin de rire de ce qui nous aliène »
La réalisatrice raconte la genèse de son film, « Tout ce qu’il me reste de la révolution », qu’elle a écrit pour les comédiens de son collectif, en plein mouvement des « gilets jaunes ». Une comédie sur l’engagement politique et la colère sociale d’un genre tout à fait inédit. Tout ce qu’il me reste de la révolution raconte la tentative ubuesque d’un groupe d’amis de créer un collectif, de trouver un dénominateur commun à leurs luttes : sur quoi sont-ils d’accord ? Peuvent-ils encore dire « nous » ? (suite…)
Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs
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