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Salem

Roméo et Juliette transposé à Marseille…

Le long-métrage se découpe en trois parties. La première se déroule quand Djibril a quatorze ans. Il est amoureux de Camilla et celle-ci tombe enceinte. Tels les Capulets et les Montaigus, les deux jeunes viennent de deux cités rivales, mais aussi de deux façons de vivre différentes. Djibril se retrouve partagé entre son amour pour Camilla et la guerre des cités. Lorsque l’un de ses amis meurt sous ses yeux, il prend des décisions qui vont le mener en prison. 

Les deuxièmes et troisièmes parties se concentrent sur un Djibril adulte qui sort d’un hôpital psychiatrique 15 ans après les événements de son enfance. Il va rencontrer sa fille, Ali. Djibril veut la paix. Il ne veut plus d’une guerre entre les cités. 

Une tragédie jusqu’au-boutiste

La troisième partie, la plus courte, prend le parti de changer de point de vue. Dans les deux premiers actes, nous avions le point de vue de Djibril, dans la dernière ce sera celui de sa fille Ali. Un changement qui redynamise le long-métrage pour apporter une conclusion. Au travers de cette tragédie, Jean-Bernard Marlin nous montre la vie quotidienne dans les quartiers Nord de Marseille, où tout est prétexte à la violence. Du côté de la réalisation, Jean-Bernard Marlin fait majoritairement dans le classicisme, avec surtout des plans fixes. Il gère aussi bien les silences. Beaucoup de scènes ont peu ou pas de dialogues. Il laisse ses images parler d’elles mêmes.

Des acteurs non-professionnels qui offrent des performances réalistes

Enfin, le casting est composé uniquement d’acteurs non-professionnels. Et, que ce soit les jeunes acteurs de quatorze ans (Dalil Abdourahim, Mohamed Soumare, Wallenn El Gharabaoui et Maryssa Bakoum) ou les adultes (Oumar Moindjie, Inès Bouzid, Amal Issihaka Hali et Rachid Ousseni), tous sont intéressants. Le réalisateur a su obtenir des performances extrêmement réalistes de ses acteurs.

Salem est donc une tragédie shakespearienne dans les quartiers Nord de Marseille qui fait mouche. Malgré une petite réticence sur un choix narratif, Jean-Bernard Marlin nous propose un second long-métrage avec de belles qualités. Entre mysticisme, transmission et  réalité d’une guerre des quartiers  son film fait clairement passer un message de paix, comme son titre l’indique (Salem signifie paix en arabe)

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