Archives auteur : admincc

Terre battue

Terre battueDe Stéphane Demoustier – France , Belgique – 2014 – 1h35
Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne…

Jérôme, directeur commercial au chômage, décide de lancer son propre magasin de chaussures. Pendant ce temps sa femme s’enfonce dans la dépression, et son fils Hugo ambitionne de devenir champion de tennis. Comme son père il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Destins croisés du père et du fils, l’un à la hausse, l’autre à la baisse, avec la même obsession de la réussite. Le réalisateur tend le miroir d’une société ultra-compétitive, qui n’accepte plus la défaite. D’où la tension sourde, la menace de dérapage fatal qui plane jusqu’au bout…

Critique

Tout le monde a l’air ému et le salue, comme pour le féliciter. En vérité, Jérôme (Olivier Gourmet), cadre quinqua toujours dynamique, vient de perdre son emploi. Il garde malgré tout le sourire, tient à faire bonne figure. Il a déjà en tête le projet d’une société qu’il aimerait monter, se bat pour trouver les fonds, quitte à franchir un peu la ligne jaune. Un personnage original, qui vibre pour la grande distribution et les zones commerciales. (suite…)

Publié dans Archives films | Commentaires fermés sur Terre battue

Damien Chazelle

Damien Chazelle

Note d’intention du réalisateur

Il existe beaucoup de films sur la joie que procure la musique. Mais en tant que jeune batteur d’un orchestre de jazz dans un conservatoire, je ressentais bien plus souvent de la peur. La peur de rater une mesure, de perdre le tempo. Et surtout, la peur de mon chef d’orchestre. Avec Whiplash, je voulais réaliser un film qui ressemble à un film de guerre ou de gangsters – un film dans lequel les instruments de musique remplacent les armes à feu et où l’action ne se déroule pas sur un champ de bataille, mais dans une salle de répétition ou sur une scène de concert.
J’ai toujours été très intrigué par la figure du jeune Charlie Parker. (suite…)
Publié dans Archives réalisateurs | Commentaires fermés sur Damien Chazelle

Programme janvier et février 2015

WHIPLASHMR TURNERLE TEMPS DES AVEUXSE BATTRE LOIN DES HOMMESTERRE BATTUEDISCOUNT

 Attention : vérifier les horaires des séances sur le site Ciné Mont Blanc

Du 8 au 13 janvier

WHIPLASH
WhiplashDe Damien Chazelle – USA – 2014 – 1h45 – VOST
Avec Miles Teller, J.K. Simmons, Melissa Benoist, Paul Reiser…
« Avec Whiplash, je voulais réaliser un film qui ressemble à un polar à suspense- un film
dans lequel les instruments de musique remplacent les armes à feu et où l’action se déroule dans une salle de répétition ou sur une scène de concert- et je voulais filmer chaque concert comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort, une course-poursuite ou disons un braquage de banque. » Damien Chazelle.
Et c’est au rythme trépidant d’un récit mené tambour battant que se bâtit l’itinéraire de ce débutant se battant pour renverser les obstacles l’empêchant d’être un batteur épatant.

Du 15 au 20 janvier

MR TURNER
Mr TrunerDe Mike Leigh – Grande Bretagne – 2014 – 2h30 – VOST
Avec Timothy Spall, Marion Bailey, Paul Jesson…
Ce peintre misanthrope a créé une oeuvre d’une beauté exceptionnelle et Mike Leigh le filme comme un autre lui-même. Dans ce récit fragmenté des 25 dernières années de sa vie, l’art de Turner est d’abord montré comme un métier, pas sans analogie avec celui du cinéaste.
Les apparences les plus contrefaites recèlent des trésors : on songe à ce paradoxe en voyant l’immense acteur Timothy Spall, justement primé à Cannes, faire du peintre anglais William Turner (1775-1851) un presque obèse au visage grimaçant. Cerné par la perte de ses proches, Turner s’est toute sa vie entraîné à ne voir que la beauté : innombrables paysages ou marines magnifiques, travail saisissant sans cesse recommencé sur la lumière.
De l’ogre difforme sort la conscience d’un éden perdu, c’est bouleversant.
Prix d’interprétation masculine à Cannes

Du 22 au 27 janvier

LE TEMPS DES AVEUX
Le temps des aveuxDe Régis Warnier– Cambodge, Belgique, France – 2014 – 1h35
Avec Raphaël Personnaz. Kompheak Phoeung…
Vingt ans après un événement traumatisant au Cambodge en pleine révolution khmère, l’ethnologue François Bizot retourne à Phnom Penh pour rencontrer son ancien geôlier, le tortionnaire Douch à qui, il doit la vie. L’incroyable histoire de François Bizot méritait d’être racontée parce qu’elle repose sur un paradoxe : il doit sa vie à un tueur. Il a en effet connu Douch avant que celui-ci « n’exerce » à grande échelle, ce qui évite au réalisateur d’illustrer le génocide mais lui permet de questionner l’incompréhensible cruauté de certains hommes. Comme chez Rithy Panh, un soupçon de lumière semble éclairer le mystère. Son humanité, qu’il n’a jamais remise en question, ressort alors, fascinante et contradictoire, l’espace de quelques instants.

Le 29 janvier

SE BATTRE
Se battre2De Jean-Pierre Duret et Andréa Santana – Documentaire français – 1h30

La France compte de plus en plus de travailleurs pauvres. Tourné à Givors, ce documentaire dresse le portrait de ces « invisibles » : rapport au travail, survie au quotidien grâce au Secours populaire, etc… Il y a le combat – au pied de la lettre – d’Eddy, jeune boxeur et il y a les autres, les précaires permanents, les chercheurs d’emploi chronicisés. Sans pathos, les réalisateurs constatent. C’est effrayant, mais le courage et l’espoir subsistent.
Documentaire présenté par l’association « Sallanches autrement »

Du 29 janvier au 3 février

LOIN DES HOMMES
Loin des hommes 2De David Oelhoffen – France – 2015 – 1h41
Avec Viggo Mortensen, Reda Ketab…
Adapté de la Nouvelle L’hôte d’Albert Camus.
1954: Alors que la rébellion gronde dans la vallée,deux hommes que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas Algérien. Au cœur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un paysan accusé du meurtre de son cousin. Poursuivis par des colons revanchards, les deux hommes se révoltent. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté.
Grand Prix au festival de La Réunion

Du 5 au 10 février

TERRE BATTUE
Terre battueDe Stéphane Demoustier – France , Belgique – 2014 – 1h35
Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne…
Sous des dehors de film social façon frères Dardenne – qui coproduisent d’ailleurs le film – dans lequel le monde du travail et celui du sport sont appréhendés de façon documentaire, Terre battue dévoile peu à peu ses intentions. Stéphane Demoustier commence par jouer en fond de court et montre les destins croisés du père (Olivier Gourmet, figure paternelle dardennienne par excellence) et du fils, le premier à la baisse, le second à la hausse. Ce n’est que lorsque les deux protagonistes montent au filet que les choses s’animent. L’obsession de la réussite qui les caractérise dissimule en fait un vide affectif abyssal que la mère, de plus en plus absente du récit (Valeria Bruni Tedeschi, qui habite avec force chaque plan dans lequel elle apparaît) n’est pas en mesure de combler. Cette « disparition » maternelle est la bonne idée d’un film qui interroge la masculinité, son rapport au pouvoir, à la violence, sa grande fragilité aussi.

Du 12 au 17 février

DISCOUNT
Discount 1De Louis – Julien PETIT – France – 1h45
Avec Olivier Barthélémy, Corinne Masiero, Pascal Delomon, M’Barek Belkouk, Zabou Breitman…….

Pour lutter contre la mise en place de caisses automatiques qui menace leurs emplois, les employés d’un Hard Discount créent clandestinement leur propre « Discount alternatif », en récupérant des produits qui auraient dû être gaspillés…

Publié dans Archives programmes | Commentaires fermés sur Programme janvier et février 2015

Christian Schwochow

Christian SchwochowChristian Schwochow est né en 1978 à Bergen en RDA. Il travaille comme auteur, et journaliste de radio et de télévision, avant d’étudier à la célèbre Film Academy Baden- Württemberg. En 2007, il obtient son diplôme avec le film November Child (L’enfant de novembre), qui fut un gros succès en salles et qui a remporté une douzaine de prix dont notamment le prix du public à Sarrebruck.
En 2011, il réalise son deuxième long-métrage Cracks In The Shell (La fille invisible) qui remporte le prix du Jury œcuménique, le prix de la meilleure actrice à Karlovy Vary et le prix german film pour la meilleure actrice dans un second rôle. Pour ces deux films, il écrit le scénario avec Heide Schwochow.
En 2012, il réalise l’adaptation du roman «TOWER» Best-seller pour la télévision allemande, qui remporte six prix Grimme.

Entretien avec le réalisateur Christian Schwochow et la scénariste Heide Schwochow

Comment avez-vous découvert le roman «Lagerfeuer» (Feu de Camp) de Julia Franck ?

CS : J’ai découvert ce roman au début des années 2000. A cette période, de nombreux livres de jeunes écrivains de l’Est, traitant de l’époque de la RDA et de ses conséquences, furent publiés. J’étais très intéressé par ces histoires de personnages qui changent de vie, aspirant à en vivre une autre, se retrouvant ainsi coincés dans un lieu transitoire étrange. J’ai eu le sentiment que c’était d’une certaine manière lié à mon histoire personnelle. (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs | Commentaires fermés sur Christian Schwochow

Abderrahmane Sissako

Abderrahmane Sissako

Violences, manque de sécurité, menace djihadiste… Pour réaliser “Timbuktu” au Mali, Abderrahmane Sissako a dû se confronter à la réalité qu’il dénonce.

Avec Timbuktu, Abderrahmane Sissako n’en finit plus de voyager. Au terme d’un périple entre le Mali, la Mauritanie et Paris, le cinéaste a présenté à Cannes, en mai dernier, son quatrième long métrage : tranche de vie (et de résistance) d’une ville occupée par les islamistes.

Très chaleureusement accueilli sur la Croisette, le film en est reparti bredouille, mais s’est taillé une réputation qui a conduit l’auteur de En attendant le bonheur (2002) etBamako (2006), figure de proue du cinéma africain, à sillonner la planète. A Los Angeles, où il fait campagne pour les Oscars. Au festival de Moscou, où il s’éclipse d’une projection pour sonner avec émotion à la porte de son ancienne chambre d’étudiant au VGIK, la grande école du cinéma soviétique.

Extrait de notre entretien avec Abderrahmane Sissako:

A Cannes, vous disiez que la révolte monte en vous depuis des années. Un événement particulier vous a-t-il poussé à écrire Timbuktu ?
Une femme et un homme lapidés, dans une petite ville du Mali, parce qu’ils avaient eu des enfants sans se marier devant Dieu. (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs | Commentaires fermés sur Abderrahmane Sissako

David André

index

Le Blog documentaire : Quelle drôle d’idée que ce film ! Une « comédie musicale documentaire », ou alors faudrait-il dire « documentaire social en chansons ». Comment en es-tu arrivé à cette proposition plutôt audacieuse ?

David André : Je m’interroge encore ! J’ai toujours fait de la musique, depuis que j’ai 16 ans. J’ai longtemps composé, chanté, fait chanter les autres… C’est quelque chose que j’adore, passionnément et simplement. Il y avait même une époque où je me trouvais assez bon… (rires) Et puis un jour, en discutant avec un ami, nous nous sommes dit en rigolant : « Y’en a marre de ces films trop sérieux et un peu austère ; faisons donc de la comédie musicale pour changer ! ». (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs | Commentaires fermés sur David André

1 – L’image au cinéma

Les mardis du cinéma – CR de la Conférence du 14 octobre 2014
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée

Le cinéma est l’art de l’illusion

Le cinéma est une histoire très ancienne ; le 1er dispositif évoquant la salle de cinéma est l’allégorie de la caverne de PLATON. C’est l’idée que les hommes vivent dans un monde d’illusions et que pour y échapper, il fait accéder à la sagesse.
Tout ce qui tourne autour de l’image animée a un enjeu fort : les dictatures, la publicité utilisent ce média car l’image exerce une sorte de fascination et suscite un pouvoir d’adhésion très fort ; les technologies de l’image qui se développent actuellement renforcent cette adhésion. .
28 décembre 1895 : date de naissance du cinéma avec les frères Lumière ; c’est la première séance dans une salle avec un public payant.
Il se développe dans un contexte particulier avec l’essor industriel et économique ; il s’agit de recréer le monde d’une certaine manière. Le cinéma évolue avec la vidéo, les jeux 3D les jeux vidéo où l’on intervient dans le déroulement de l’action .
– Le cinéma, c’est l’illusion de l’image animée : l’image n’est pas animée ; ce qui crée l’illusion, c’est la persistance rétinienne : l’image reste dans l’œil et les images sont raccordées.
– C’est l’imaginaire du spectateur qui crée du lien en passant d’un plan à un autre et qui donne du sens à ce qu’il voit. C’est le pacte spectatoriel ; le spectateur paie pour voir et se transformer en quelqu’un d’autre.

Le vocabulaire du cinéma et le langage cinématographique : voir la fiche donnée à la conférence

Le langage du cinéma utilisent différentes techniques ; les codes diffèrent selon les époques et d’un auteur à l’autre.

Le spectateur est enchaîné pendant la durée du spectacle comme dans la caverne de Platon puis il retourne à la liberté à condition de faire la différence entre la réalité et la fiction ; or aujourd’hui tout est fait pour brouiller cette différence et il y a danger.

Mardi du cinéma 1a

Publié dans Conférences | Commentaires fermés sur 1 – L’image au cinéma

2 – Le son au cinéma

Les mardis du cinéma – CR de la onférence du 18 novembre 2014
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée

« L’objectif de cette séance est de prolonger la précédente en insistant davantage sur un aspect trop souvent négligé lorsque l’on parle d’un film et de cinéma en général, celui de la bande sonore, et des rapports plus ou moins complexes qu’elle entretient avec l’image. Loin de n’être qu’une simple « illustration » comme on le dit trop souvent, la bande sonore, dans ses différentes composantes (bruits, paroles, musique) est au contraire un élément essentiel de l’œuvre cinématographique, ce que nous nous efforcerons de démontrer, comme pour la première séance, à partir d’extraits de films. »

I. Le son au cinéma : le cinéma n’est pas muet, c’est la caméra qui est sourde ; il n’y a pas de son synchronisé à l’image mais la séance est sonore avec les musiciens d’accompagnement, le bonimenteur qui commente l’histoire, dit la parole prononcée ou supposée du personnage et les commentaires des spectateurs ; paradoxalement, l’apparition du son va imposer le silence dans la salle.
Les étapes du cinéma sonore au cinéma parlant ; on peut rapidement synchroniser une musique sur des images animées mais un problème de désynchronisation se pose rapidement avec les paroles ou le bruitage ; le cinéma sonore apparaît à la fin des années 30 avec « le chanteur de jazz » film sonore et parlant à peu de moments avec une parole synchronisée avec l’acteur.
Le cinéma parlant est une révolution dans l’industrie cinématographique et pour les acteurs ; le métier est bouleversé ; dans le cinéma muet, le corps, par sa gestuelle, dit l’essentiel ; mais à partir du cinéma parlant, il faut savoir parler devant une caméra et de grandes stars du muet ne peuvent franchir ce cap (exception faite de Greta Garbo par ex).

II. Le cinéma devient un art polyphonique : il s’exprime par l’image et la bande sonore
On peut distinguer :
– 5 canaux dans l’audiovision
Visuels : ​image proprement dite ;
ce qui est écrit dans l’image ou rajouté (sous-titres , carton….)

Sonores : ​paroles
musiques
bruits :
sons in : je vois à l’écran ce qui provoque le son : ex la voiture qui arrive
hors champ : je ne vois pas l’origine du son mais je sais qu’il est entendu depuis le lieu de l’action (bruits de circulation , de voisinage) ; ils participent à la scène filmée
off : le son est rajouté mais ne participe pas à la scène filmée (commentaires, musique additionnelle…)

– rapports son-image
analogie : le son et l’image se correspondent : sons d’ambiance, bruitage (portière qui claque)
redondance : le son (musique) est en rapport avec l’action
contre-point ou opposition : le son est en opposition ou sans rapport immédiat avec l’image (effet déstabilisateur qui indique ce qui va se passer plus tard)

– Plan sonore
De même qu’il existe différents plans au niveau de l’image, il y a des plans sonores (ex : l’enregistrement du son se fait à proximité du personnage)
Le son évoque une image mais une image n’évoque jamais un son.
Le son peut être un accélérateur de récit
Il permet le traitement humoristique du récit (film avec Charlot)

Mardi du cinéma 2a

Publié dans 2-Le son | Commentaires fermés sur 2 – Le son au cinéma

3 – I. Alain Resnais / Un cinéma drôlement grave /

Les mardis du cinémaCR de la conférence du 9 décembre 2014
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée

Première partie – Se souvenir pour pouvoir « oublier »… et vivre

« Alain Resnais nous a quittés il y a quelques mois, le 1° mars 2014, juste avant la sortie de son dernier film, Aimer, boire et chanter. Ce titre à lui seul résume toute son œuvre, une des plus homogènes sans doute, malgré son extrême variété apparente. L’apparence, justement, c’est bien là un de ses thèmes favoris… » François Grospiron

Alain RESNAIS : un recycleur de formes

1ère partie : se souvenir pour pouvoir oublier et « vivre »

« Je suis un formaliste », disait Alain Resnais de lui-même. Né à Vannes en 1922, il disparaît le 1° mars 2014, tout récemment donc, juste avant la sortie de son dernier film, Aimer, boire et chanter. Ce titre à lui seul résume toute son œuvre, une des plus homogènes sans doute, malgré son extrême diversité apparente. Quoi de commun en effet entre Nuit et Brouillard, qui reste un des plus beaux témoignages sur les camps nazis, et le marivaudage de On connaît la chanson ou son dernier film ? C’est ce que nous essaierons de commencer à dégager ce mardi 8 novembre. » François Grospiron

I). Alain Resnais naît dans une famille aisée et cultivée ; il est élevé dans des institutions religieuses qui vont le marquer profondément ; il en garde une certaine hostilité vis-à-vis de la religion mais aussi une forme de mysticisme.

Il reçoit une petite caméra à l’âge de 12 ans avec laquelle il commence à tourner des petits films.

Il est boulimique de culture, fréquente des peintres, lit les philosophes, les BD, les romans populaires… Il s’intéresse à toutes formes de musique : jazz, classique, contemporaine, opérettes, chansons populaires.

Il se dit imprégné de surréalisme en ce sens qu’il refuse toutes les censures, politiques, morales et religieuses qui entravent l’imaginaire. De l’imaginaire on arrive au rêve, au désir et à la psychanalyse. (Recherches freudiennes sur les lapsus, les mots d’esprit, et ses rapports avec l’Inconscient).

Passionné de théâtre, et contrairement à celui-ci il considère que ce n’est pas normal de déclamer au cinéma ; il est contre la volonté de réalisme au cinéma.

Tous ses films réalisés sont écrits par des scénaristes ; mais dans la 2ème partie de son œuvre, il adapte des œuvres d’auteurs (Mélo) .

II). Alain Resnais est sensible à différentes formes d’expression populaire telle la BD. Il se considère comme un « bricoleur de formes ». C’est un cinéaste de l’imaginaire, philosophe, et poète qui fait un cinéma qui donne à penser, un cinéma de l’intuition et de l’émotion. Il joue dans tous ces registres, dans ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain. Il dit de lui-même : « je serais content si on disait que mes films étaient des documentaires sur l’imaginaire. »

III). Toute l’œuvre de Alain Resnais est une réflexion sur la mémoire.

Dans la 1ère partie de son œuvre il va travailler sur la mémoire pour en voir les limites et les contours ; dans la 2ème partie, la mémoire est considérée sous l’angle du désir, de la rencontre avec autrui, toujours marquée par l’imaginaire qui fausse, et rend possible à la fois, la relation avec l’autre.

Au sortir de la guerre, la question de la mémoire est un enjeu politique : il faut oublier à la fois ce qui s’est passé et en même temps ne pas oublier ; c’est le devoir de mémoire : comment évoluer entre ces 2 choses là ?  Alain Resnais se rattache à l’imaginaire en recherchant dans le présent les traces du passé. Il est l’inventeur du travelling qui est aussi une manière de montrer la pensée au travail.

Mardi du cinéma 3a

Publié dans 3-Resnais_1 | Commentaires fermés sur 3 – I. Alain Resnais / Un cinéma drôlement grave /

Les Mardis du cinéma

Un cycle de conférences sur le cinéma en 2014-2015 dans le cadre des actvité de l’Université populaire–Sallanches–Passy– Haute Vallée Comprendre pour agir

(Rubrique en cours de préparation)

Publié dans Uncategorized | Commentaires fermés sur Les Mardis du cinéma