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Une grande fille

UNE GRANDE FILLE

De Kantemir BALAGOV–Russie 2h17 avec Viktoria Miroshnichenko, Vasilisa Perelygina, Timofey Glazkov. VOST

Le jeune prodige du cinéma russe, 28 ans, est à l’image de ses films : un mélange d’énergie et de tendresse. La première dynamise sa réalisation virtuose, la seconde nourrit ses héroïnes puissantes. « Une grande fille » (prix de la mise en scène à Un certain regard lors du dernier festival de Cannes) chronique l’amitié tourmentée, dans le Leningrad en ruines de 1945, de deux anciennes militaires traumatisées par la guerre. « Les femmes sont les héroïnes de notre temps, assure Kantemir Balagov. Un homme qui se rebelle finit toujours par revenir à une certaine forme de tradition. Les femmes, elles, font vraiment exploser les cadres. »

Une grande fille est l’adaptation très libre de La guerre n’a pas un visage de femme, le bouleversant recueil de témoignages de Svletana Alexievitch sur la Seconde Guerre Mondiale en Union Soviétique. Mais le jeune réalisateur explique avoir trouvé son inspiration dans les nouvelles de Tchekhov. Cependant, « Le cinéma est un art des sensations, analyse-t-il.  Je ne m’intéresse pas à ce que pense un personnage, mais à ce qu’il ressent. » Il a conçu le scénario puis le montage d’Une grande fille pour provoquer « une cascade d’émotions », avec une scène « particulièrement secouante dans le premier quart d’heure pour accrocher les spectateurs ». Il aime désarçonner le public en amenant ses personnages vers des comportements amoraux, et « parvenir à les justifier »

Ces portraits de femmes blessées ne seraient pas aussi admirables sans les personnages secondaires que le réalisateur parvient à faire exister en quelques scènes inoubliables.

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Erwan Le Duc

Voici un cinéaste au parcours atypique. Ancien chargé de mission culturelle, il a travaillé à l’ambassade de France à Sanaa, au Yémen. Depuis une dizaine d’années, Erwan Le Duc est surtout journaliste sportif au Monde. Seul reliquat du sport dans Perdrix : une jeune ado vive, recluse et persévérante, qui s’entraîne toute seule au ping-pong sur une demi-table, dans sa chambre. Pour le reste, cette comédie à la musique stylée (de Gérard Manset à Purcell) explore de manière originale le sentiment amoureux, à travers la rencontre très loufoque d’un gendarme et d’une adorable peste. Rencontre avec l’auteur de ce premier long-métrage, peuplé de doux-dingues, de nudistes révolutionnaires et de pandores poètes.

(suite…)

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Programmation septembre octobre 19

29 aout au 3 septembre

Du 29 aout au 3 septembre

ROUBAIX, UNE LUMIERE

D’Arnaud Despleschin – France – 2019 – 1H59 VO

Avec Roshdy Zem, Léa Seydoux et Sarah Forestier

Voilà un meurtre : une vieille dame esseulée, cambriolée etassassinée, dans son lit, pendant les fêtes de fin d’année ; voilàdeux suspectes : les jeunes voisines, vivant en couple, sans revenus,marginales ; voilà un commissaire viril, un brin paternaliste,inflexible mais bienveillant (exceptionnel Roshdy Zem) : voilà unegrande affaire d’enquête criminelle. Inspiré d’un fait divers quil’a hanté, le dernier film d’Arnaud Despleschin (tourné chez lui àRoubaix) est une tragédie où se mêlent amour, ignominie, trahisonet folie ; derrière celle-ci, le film révèle bien d’autres histoirescachées qui l’éclairent ..

Polar réaliste, avec une dimension métaphysique, ce film signe lechangement de registre réussi du cinéaste.

 

5 au 10 septembre

Du 5 au 10 septembre

PERDRIX

De Erwan Le Duc – France – 1h39

Avec Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant, Nicolas Maury.

Le capitaine Perdrix (drôle de nom pour un gendarme) est ungrand romantique qui peine à exprimer ses sentiments. La fantasqueJuliette est cash jusqu’au sans-gêne mais brise toute relation dèsqu’elle pourrait tomber amoureuse. Tout les oppose donc. Lepremier long métrage du réalisateur s’appuie sur ce schéma ultra-classique de la comédie romantique, mais avec une finessed’écriture, une habileté à mêler le burlesque absurde et lamélancolie qui renouvelle le genre.

Dans la famille Perdrix : la mère (Fanny Ardant), une veuveinconsolable qui anime un courrier du coeur radiophonique, lefrère professeur de biologie, et la nièce une ado fugueuse. Labrigade de gendarmerie est au diapason, avec ses pandoresneurasthéniques, plus occupés à philosopher qu’à résoudre lesenquêtes. Ajoutez le gag récurrent et hilarant des opérationscommandos menées par une secte de naturistes révolutionnaires,et vous obtenez la comédie la plus rafraîchissante de l’été.

 

12 au 17 septembre

Du 12 au 17 septembre

SO LONG, MY SON

De Wang Xiashuai – Chine – 3 h 05 – VOST

Avec Wang Jingchun, Yong Mei, Xi Qi…

Au loin, un enfant se noie. Cette première scène, terrible etlacunaire, ne cessera de hanter le film ; le chagrin de la familleest d’autant plus dévastateur que, au début des années 1980, legouvernement chinois impose la politique de l’enfant unique.

Dix ans après le drame, on retrouve les parents endeuillés auxprises avec un adolescent difficile, malheureux, qui porteétrangement le prénom du disparu…Des flash-back permettentde comprendre peu à peu une situation aussi dérangeante.

Cette fresque familiale court sur plusieurs décennies et épouseen creux les évolutions et les bouleversements de la Chinemoderne.

Prix d’interprétation pour les deux acteurs principaux à ladernière Berlinale

 

19 au 24 septembre

 Du 19 au 24 septembre

UNE GRANDE FILLE 

De Kantemir BALAGOV – Russie – 2h17. 

Avec Viktoria Miroshnichenko, Vasilisa Perelygina, TimofeyGlazkov. VOST

Automne 1945 à Leningrad. Le cinéaste mêle brillamment desdestins individuels à la grande histoire. Deux aides-soignantes démobilisées de l’Armée rouge travaillent dans unhôpital militaire. La guerre est finie, mais ses répercussions se fontsentir dans le corps et la psyché des anciens combattants. Iya,grande blonde timide est une incarnation de la bonté. Masha,petite rousse volubile, est revenue du front, stérile. Elle a la rageau coeur. Un pacte tragique va les lier, et rendre leur relation à lafois complice et toxique. Les personnages secondaires, unehumanité souffrante en quête de bonheur, contribuent à desscènes inoubliables. 

Prix de la mise en scène à Un certain regard à Cannes en 2019

Débat dans la salle après la projection du film le lundi 23 septembre

 

26 septembre au 1° octobre

Du 26 septembre au 1er Octobre

GIVE ME LIBERTY
Un film de Kirill Mikhanovsky – Etats-Unis – 1h51 – VOST
Avec : Chris Galust, Lauren « Lolo » Spencer, Darya Ekamasova…
 
Vic (Chris Galust), jeune conducteur de véhicule utilitaire pour personnes sévèrement handicapées, veille également sur un grand-père russe qui retombe dans une enfance particulièrement agitée. Le jour où cet aïeul doit assister à des funérailles, Vic accepte de le transporter au cimetière avec d’autres seniors de la communauté, tout en menant de front ses courses du jour. Mais les requêtes de chacun, auxquelles s’ajoutent une pluie d’imprévus, compliquent considérablement son parcours. Comme cette manifestation qui bloque le quartier afro-américain et l’empêche de récupérer à temps une jeune femme noire atteinte de la maladie de Charcot, Tracy (Lauren « Lolo » Spencer), excédée par son retard. Sous pression, Vic prend également à son bord un dénommé Dima (Maxim Stoyanov), un Russe louche qui se prétend le neveu de la défunte, mais dont on perçoit mal les véritables intentions. L’attelage hétéroclite fonce aux quatre coins de la ville et manque plus d’une fois de chavirer…
Give Me Liberty, qui se déroule sur une seule journée, se signale d’emblée par son rythme trépidant, celui d’une course folle à travers la ville. Sous ses airs de comédie à l’habillage réaliste, le film vaut pour son incroyable galerie de personnages, interprétés par un casting d’acteurs non professionnels, pour certains issus de Milwaukee, qui sont aussi bien la chair que le moteur du récit. Vieillards azimutés, clandestins russophones, minorité afro-américaine, handicapés moteurs et mentaux : ceux-ci composent un attelage hétéroclite, réserve de visages hirsutes, de corps cabossés, d’accents étrangers et de mobilités incontrôlables, qui ne rencontrent pas souvent les honneurs de la fiction officielle.
La camionnette de Vic est, en quelque sorte, la métaphore du film : elle est la voiture-balai des derniers laissés-pour-compte de l’Amérique, ceux dont les corps sont dépourvus de la moindre valeur marchande.

« Dans ce mélange d’excentricités, de tendresse et de tragédie, réside sans doute un peu de ce mystère qu’est l’âme russe frotté au melting-pot américain « (Baptiste Thion).

 

 

3 au 8 octobre

Du 3 au 8 Octobre

PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE ENFEU

De Céline Sciamma – France 2019 – Durée 2h

Avec Adèle Haenel, Noémie Merlant, Valeria Golino 

1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariaged’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïserésiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne vadevoir la peindre en secret. Très vite les deux jeunes femmeséchangent des regards amoureux et vont s’abandonner à unepassion intense et brève. Le film sonne comme un élan romanesqueautour de la solidarité entre femmes et de la recherche de laliberté. La lumière est superbe et les costumes nous transportentdans un tableau de Vermeer.

Prix du scénario au festival de Cannes 2019

 

10 au 15 octobre

Du 10 au 15 Octobre

303

De Hans WEINGARTNER – Allemagne – 2h. 

Avec Anton Spieker, Mala Emde, Arndt Schwering-Sohnrey.VOST

Deux jeunes étudiants sont en partance pour le Sud. Alors qu’elle,Jule, fait le plein de son 303, un vieux van brinquebalant, dansune station-service près de Berlin, lui, Jan, cherche un covoiturage.Il est en quête d’un père inconnu en Espagne. Elle, d’un amoureuxau Portugal. Au fil des kilomètres ils débattent et s’opposent sur lanature humaine. Peu à peu, disputes, confidences, moments douxet aléas d’un long trajet, développent la fragile progression del’intimité que Hans Weingartner sait capturer.

On a rarement l’occasion de voir au cinéma naître ainsiprogressivement l’amour. Libres, sensuels et vrais, Mala Emde etAnton Spieker portent avec délicatesse cette échappée belle. 

 

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Arnaud Desplechin

Né le 31 Octobre 1960 à Roubaix

France

Réalisateur

Comment je me suis disputé…, Esther Kahn, Rois et Reines, Trois Souvenirs de ma Jeunesse, Roubaix, une lumière.

Avec Roubaix, une lumière, Arnaud Desplechin, figure de proue de la génération post-Nouvelle Vague des années 1990, poursuit ses retrouvailles avec sa ville natale vue, cette fois, à travers les rondes quotidiennes d’un commissariat, sous un jour beaucoup plus sombre. Le film pratique surtout une expérience de cinéma hors du commun : le remake fictionnel d’un documentaire – Roubaix, commissariat central : affaires courantes (2008), de Mosco Boucault – resté dans les mémoires pour avoir suivi de bout en bout une enquête pour homicide et recueilli les aveux des principales suspectes, deux jeunes femmes inoubliables. (suite…)

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João Salaviza et Renée Nader Messora (Le Chant de la Forêt)

« Le Chant de la forêt » met en scène un jeune indigène de la tribu Kraho, dans le Cerrado brésilien, qui refuse de célébrer, selon la tradition, le deuil de son père. Cette fiction écrite et partagée avec les autochtones a été mise en scène par la Brésilienne Renée Nader Messora et le Portugais Joao Salaviza. Ce dernier évoque l’aventure de ce projet hors norme. (suite…)

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Jonah Hill ( 90’s )

Né le 20 décembre 1983 à Los Angeles

USA

Acteur, scénariste, réalisateur

90’s

Avec “90’s”, l’histoire d’un adolescent mal dans sa peau qui lui ressemble comme un frère, le réalisateur débutant joue la carte de la nostalgie sensible.

« After laughter comes tears. » Après les rires, viennent les larmes. En choisissant de placer Tearz, la déchirante chanson des rappeurs du Wu-Tang Clan, dans son premier film, 90’s, Jonah Hill revendique à demi-mot la perte d’une innocence et d’une immaturité qui avaient fini par devenir encombrantes. Après les comédies régressives de la bande à Judd Apatow (40 ans, toujours puceau ; En cloque, mode d’emploi ; Supergrave ), l’acteur américain a décidé de passer aux choses sérieuses et derrière la caméra (suite…)

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Jayro Bustamente ( Tremblements )

Né en 1977

Guatemala

Réalisateur, scénariste, producteur

Ixcanul, Tremblements

Après Ixcanul, sur la discrimination des Mayas, le réalisateur guatémaltèque revient avec un autre film social sur l’ostracisation touchant les homosexuels. Tremblements prend la forme d’une saisissante histoire d’amour impossible entre deux hommes, l’un mari et père, pris dans l’étau du fanatisme de sa famille, issue de l’Église évangélique. L’autre, gay assumé.

Avez-vous envisagé Tremblements comme un film militant ?

(suite…)

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Cristina Gallego – Ciro Guerra ( Les Oiseaux de Passage )

Productrice et réalisateurs colombiens

L’Etreinte du Serpent

 

ENTRETIEN AVEC CRISTINA GALLEGO ET CIRO GUERRA

Votre film s’inscrit-il dans la continuité avec vos projets précédents ou dans une rupture consciente ?
Ciro Guerra. Sans renoncer aux sources de nos films précédents, il y a effectivement une certaine rupture car il s’agit de notre première incursion dans le cinéma de genre. Il s’agit, cette fois, d’une réflexion sur la notion du mythe, qui m’intéresse depuis très longtemps. Comme dans nos films précédents, on a voulu parler des peuples originaires de l’Amérique latine et de leurs histoires souvent ignorées mais en les adaptant aux canons du cinéma de genre. Tout est parti d’une volonté de renouveler le genre, de le réinventer… (suite…)

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Sebastian Lelio ( Gloria Bell )

Né le 8 mars 1978 à Mendoza ( Argentine )

Chilien

Réalisateur, scénariste, producteur

Une Femme Fantastique

Extrait de l’entretien avec Sebastián Lelio, réalisateur*

Quel est le sujet du film ?  

GLORIA BELL parle d’une femme d’un certain âge et, d’une certaine manière, on pourrait croire qu’elle ne «mérite» pas qu’on lui consacre un film. Mais le film ne cesse de lui dire «Vous méritez un film ! Vous êtes un film !» Du coup, GLORIA BELL s’apparente à une lettre d’amour adressée à la protagoniste mais il s’agit aussi d’une étude psychologique si bien qu’on perçoit sa part d’ombre et de lumière.

Y a-t-il une filiation entre GLORIA, que vous avez tourné en 2013, et GLORIA BELL ?  

J’ai bien entendu tourné GLORIA sans me douter que j’allais en réaliser une nouvelle version cinq ans plus tard. Avec le recul, j’ai aujourd’hui l’impression qu’en 2013, GLORIA était un peu en avance sur son temps et qu’il préfigurait, en quelque sorte, la place centrale des femmes dans notre société. Et j’ai le sentiment que cette nouvelle version est totalement ancrée dans son époque parce que nous avons eu cinq ans de débats et que l’aspiration des femmes d’un certain âge à être entendues, vues et respectées – et leur revendication à jouir de la vie – a soudain un caractère d’urgence.

Parlez-moi de John Turturro, qui campe Arnold, et de sa relation avec Gloria.

  Je dirais que GLORIA BELL est l’histoire d’une femme d’un certain âge en quête de sens ou d’amour en dehors d’elle et qui, à la fin de son périple, est prête à fouiller en elle-même. Du coup, au début, on la voit danser en observant les hommes autour d’elle, et à la fin, elle danse dans un tout autre lieu, seule. Cette évolution résume la simplicité et la complexité de sa trajectoire. Au cours de sa quête, elle rencontre Arnold, ils se plaisent et il y a quelque chose chez lui qui la touche profondément. J’adore l’alchimie qui se produit entre ces deux comédiens.

Cette étincelle qu’on remarque quand ils dansent ou qu’ils passent un bon moment. Arnold écoute Gloria avec attention, il semble sincèrement s’attacher à elle et de toute évidence il commence à éprouver des sentiments à son égard. Ils se rapprochent mais il y a des choses qu’il ne dévoile pas et qui paraissent liées à son passé. Peu à peu, ce passé ressurgit. Et lorsque ce passé le rattrape, Gloria est dévastée et doit trouver le moyen de se relever une fois encore. J’étais franchement emballé par la perspective que John campe Arnold, d’autant que c’était un choix inattendu et qu’ils allaient se donner la réplique pour la première fois au cinéma.

Quels sentiments animent Arnold à l’égard de Gloria ?  

Je crois qu’il tombe sincèrement amoureux d’elle, mais il a des problèmes et il n’a pas tous les outils à sa disposition pour «gérer» son ex-femme et ses filles, et pour s’affranchir de ce passé qui le hante. Dans le même temps, il fait vraiment de son mieux pour s’en sortir et c’est ce que j’aime chez lui. Et Gloria est une femme trop forte pour lui ! (rires) Elle l’écrase un peu… Mais il tente de faire de son mieux, et c’est assez admirable, même si vers la fin il ne fait pas forcément les bons choix.

Parlons de la musique qui, évidemment, fait partie intégrante du film.  

Dans les deux films, la passion de Gloria pour la musique est centrale. Trouver les chansons correspondant à chaque scène est un aspect de la réalisation que j’adore. Pour moi, GLORIA BELL est un musical (une comédie musicale) non assumé ! L’intrigue progresse au rythme de morceaux de musique et de chansons, un peu comme dans un musical. C’est un peu comme si les chansons qu’entonne Gloria et sur lesquelles elle danse révélaient d’autres aspects de sa trajectoire. Les paroles des chansons et les émotions qu’elles véhiculent font écho à son tumulte intérieur.

*Entretien issu du dossier de presse  

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Programmation du 23 mai au 2 juillet 2019

23 au 28 mai

Du 23 au 28 mai

LOURDES De Thierry Demaiziere et Alban Teurlai – Documentaire Français – 1H35

Des mains, plus ou moins parcheminées, caressent la paroi de la grotte et recueillent un peu de son humidité pour s’en mouiller le front, les joues. Hommes, femmes, vieillards ou enfants défilent, cohorte recueillie et pleine d’espoir… Les réalisateurs ont choisi d’entrer dans l’intimité des pèlerins qui entreprennent le voyage. Avec ce film, ils n’ont pas filmé la religion, mais la beauté d’un corps social dans son entièreté, valide et invalide. Sa souffrance et sa grâce. A la fin de ce grand film de cinéma, on en vient à espérer des miracles

 

30 mai au 4 juin

Du 30 mai au 4 juin

GLORIA BELL De Sébastian Lelio- film américain et chilien-2019-1H41-VOST
Avec Julianne Moore, John Turturro, Mikael Cera, Brad Garett, Barbara Sukowa
Au commencement était Gloria Cumplido, quinquagénaire chilienne de Santiago, personnage central de Gloria, déjà de Sébastian Lelio. Six ans plus tard, voici Gloria Bell, employée dans un cabinet d’assurances à Los Angeles, qu’incarne Julianne Moore. Remake très proche de l’original, la réaction que produit la rencontre entre le scénario et cette actrice fait naitre un film inédit, plus rêveur, plus poétique que son prédécesseur, il permet à son interprète principale, de déployer son talent, formidablement soutenue par une distribution étonnante d’éclectisme, servie par une mise en scène discrète et sensible .C’ est l’histoire d’une femme entre deux mondes, entre deux âges, entre deux amants, tiraillée par des amours impossibles, qui va apprendre à s’ accepter, seule , autonome , face au désir masculin .

 

6 au 11 juin

Du 6 au 11 juin

LES OISEAUX DE PASSAGE De Cristina GALLEGO et Ciro GUERRA –Colombie-MexiqueDanemark-France-2h05. VOST
Avec Carmina Martinez, José Acosta, Jhon Narváez, Natalia Reyes, José Vicente.
Un commerce honteux Nord–Sud, figure de noces tragiques, commence par une vente de marijuana pour constituer une dot exorbitante en vue d’un mariage : et c’est la naissance des cartels à Guajira, péninsule désertique à la pointe septentrionale de la Colombie. Le récit quasi ethnographique sur la tribu des Wayuu se mue progressivement en film de gangsters et de tragédie familiale pour raconter une page d’histoire méconnue démarrée en 1968, dans un style cinématographique classique, de grandeur et décadence, avec son lot de dilemmes moraux et familiaux. Tous les acteurs sont colombiens et le personnage clé est une femme, forte et âgée, conformément à la tradition matriarcale Wayuu

 

13 au 18 juin

Du 13 au 18 juin

TREMBLEMENTS De Jayro Bustamente – Guatemala – 1H40 – VOST
Avec Juan Pablo Olyslager, Diane Bathen, Mauricio Amas Zebadua
Après avoir dénoncé l’oppression chez la femme dans « Ixcanul », le réalisateur met en scène l’histoire d’un père de famille qui va tout perdre en révélant son homosexualité, dans une société intolérante et castratrice. Il devra choisir son camp, c’est-à-dire vivre en paria, mais en accord avec lui-même, ou respecter les règles imposées par la morale et par la religion pour conserver sa position – et accessoirement son haut niveau de vie qu’une procédure de divorce mettrait largement à mal. L’accusation contre le pouvoir rétrograde de la religion fait écho à une réalité brûlante dans toute l’Amérique Latine. Le titre du film fait aussi bien référence aux séismes qui secouent régulièrement le pays, qu’à la crainte du système de voir vaciller son socle de valeurs.

 

20 au 25 juin

Du 20 au 25 juin

90 ‘S De Jonah Hill – USA – 1H24 – VOST
Avec Sunny Suljic , Olan Prenatt…
Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans a du mal à trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère caractériel. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie. Un sujet archi balisé : on ne néglige aucun des passages obligés de l’enfance à l’adolescence. Pas de pathos , pas non plus d’angélisme, tout sonne juste. Un premier film magnifique aux accents autobiographiques

 

 

 

27 juin au 2 juillet

Du 27 juin au 2 juillet

LE CHANT DE LA FORÊT De Joa Salaviza et Renée Nadir Messara – Portugal-Brésil – 1h54 – VOST
Avec Henrique Ihjac – Kraho – Koto Kraho…
Ce soir dans la forêt qui encercle le village au nord du Brésil, le calme règne. Ihjac, un jeune indigène de la tribu Kraho, marche dans l’obscurité. Il entend le chant de son père disparu qui l’appelle. Il est temps pour lui d’organiser la fête funéraire qui doit libérer son esprit et mettre fin au deuil. Habité par le pouvoir de communiquer avec les morts, Ihjac refuse cependant de devenir chaman. Pour échapper à son destin, il s’enfuit vers la ville et est alors confronté à une autre réalité, celle d’un indigène dans le Brésil d’aujourd’hui. Un film très simple, très méditatif, où on ne s’ennuie jamais. Prix spécial du jury « Un Certain Regard » Cannes 2018

 

 

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