Du 9 au 14 janvier
LA SAINTE FAMILLE
De Louis-Do de LENCQUESAING-France-1h30.
Avec Marthe Keller, L.-D. de Lencquesaing, Laura Smet, Léa Drucker.
Jean, anthropologue devient ministre de la Famille, alors que la sienne déborde de faux-semblants, de secrets et de sentiments inavouables. Ainsi lorsqu’il se retrouve dans la même pièce que sa cousine au visage de madone (qui a la fiévreuse beauté de Laura Smet) dont la conception ne fut guère immaculée… Une jolie chronique sur une famille noble et zinzin, piquante même. Où l’on bouge sans cesse pour garder contenance, ne pas avoir à dire je t’aime… Loin d’un énième film sur les petits tracas existentiels, cette comédie dramatique jette une lumière singulière sur les origines de nos névroses.
Du 16 au 21 Janvier
UNE VIE CACHEE (TITRE ORIGINAL A HIDDEN LIFE)
De Terrence Malick – Etats Unis/Allemagne – 2019 – 2h53
Avec : August Diehl, Valerie Pachner, Maria Simon, Michael Nyqvist, Matthias Schoenaerts…
Malick signe un film d’une beauté terrassante sur la foi et le doute. On n’est pas près d’oublier la projection cannoise d’Une vie cachée. Après quelques images, les yeux mouillés, les pupilles dilatées, on savait qu’on n’oublierait jamais cette séance. Le film suit le parcours de Franz Jägerstätter, paysan autrichien croyant qui refusa de prêter allégeance à Hitler et finit décapité en 1943. Des débuts arcadiens (dans de sublimes paysages) à sa faillite transcendantale et sa fin enténébrée, on découvrait une fresque sublime, étirée, qui s’imposait immédiatement comme l’un des sommets du réalisateur. Malick est avant tout un artiste qui sait submerger d’émotion par l’agencement des sensations du spectateur. Ses films parlent d’eux-mêmes avec des fulgurances d’images, de mots, de sons… Ce que raconte Malick, c’est l’histoire d’une foi. Franz doit reconnaître que son acte de résistance détruira sa vie, sa famille et tout ce qu’il aime, et pour quoi ? Trop peu d’impact. C’est en tout cas ce que lui dit sa femme. Cette Vie cachée regarde la lutte de Franz entre la tentation d’abdiquer et sa soif de transcendance.
C’est en tout cas ce que lui dit sa femme. Cette Vie cachée regarde la lutte de Franz entre la tentation d’abdiquer et sa soif de transcendance.
Du 23 au 28 janvier
IT MUST BE HEAVEN
De Elia Suleiman – France Palestine – 2019 – 1H37 – VOST
Avec : Elia Suleiman, Tarik Kopty, Kareem Ghneim….
Oeuvre singulière, très drôle, et éminemment politique, sous forme de conte. L’action commence à Jérusalem, à propos d’un vol de citrons dans un jardin, dont on aura plusieurs versions, puis s’envole vers Paris, puis New York. Notre héros observe, muet, désabusé, la comédie humaine et son absurdité, à travers divers personnages, inquiet de l’inflation sécuritaire du monde et du climat de tension mondial. Le monde ressemble donc désormais à la Palestine! Tout est chorégraphié et filmé avec précision. Il joue sans cesse avec le dedans et le dehors, ce qui est dans le cadre et ce qui ne l’est pas…
Suleiman nous offre un film d’une grande poésie, sublimée par une mise en scène au cordeau et la beauté des cadres éclairés par Sofian El Fani (Timbuktu..)
Mention spéciale du jury au festival de Cannes 2019 et Pris Fipresci de la critique
Du 30 janvier au 4 février
LA VIE INVISIBLE D’EURÍDICE GUSMÃO
De Karim AÏNOUZ–Brésil-2h19..
Avec Carol Duarte, Julia Stockler, Gregorio Duvivier. VOST
Au Brésil, deux soeurs de la classe moyenne, inséparables à l’adolescence dans les années 1950, se perdent de vue involontairement, à l’âge des premières amours, et ne parviennent plus à se retrouver ensuite. Ce récit romanesque (d’après Martha Batalha) s’étend sur plus de 50 ans. C’est un hommage aux femmes « invisibles » de la seconde moitié du XXème siècle, malmenées par les codes sociaux, les modes de vie imposés, la sexualité orientée vers le seul plaisir masculin… Des solidarités féminines, dans ce Brésil suffocant, deviennent essentielles.
Prix un certain regard à Cannes 2019
Du 6 au 11 Février
LE LAC AUX OIES SAUVAGES
De Diao Yinan Chine -1h50 -VOST
Avec : Hu Ge, Gwei Lun Meu, Luao Fan
Sur un quai de gare, sous un déluge crépitant, un homme amoché reste caché derrière un pilier. Une femme aux cheveux courts s’approche et lui annonce qu’elle vient à la place de sa compagne. L’homme est un chef de gang traqué à la fois par la police et par une bande rivale. Elle est une prostituée (de celles que l’on surnomme « baigneuses »), prête à tout pour échapper à son triste sort. Une très grosse récompense promise par la police est en jeu. Le fugitif le sait, prêt à se sacrifier pour que cet argent revienne à sa femme et à son fils.
Entre loyauté et traîtrise, on ne sait qui manipule qui.
Il y a de l’humour et de la satire dans ce polar qui ne se prend pas au sérieux, même s’il décrit une réalité violente. C’est aussi un état des lieux de la Chine contemporaine
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