Archives pour février 2017

Fais de beaux reves

FAIS DE BEAUX REVES

Turin, années 1960. Massimo a neuf ans et sa mère remplit sa vie d’une joie immense. Une mère aimante, dansante, enjouée, fascinée par Belphegor. Mais c’est aussi une mère qui semble parfois absente, lointaine, comme perdue dans son monde, recluse entre les murs qu’elle dresse elle-même autour d’elle. Une mère qui passe du rire le plus naturel à la gravité la plus insondable, sans prévenir. Massimo l’aime inconditionnellement, cette mère, comme elle est : privilège des enfants d’aimer sans réserve. Mais au matin d’une nuit pas comme les autres, agitée, décousue, Massimo se réveille et sa mère a disparu, partie comme une étoile filante. Son départ laisse évidemment un vide abyssal, que rien ni personne ne peut combler.

A cette époque (mais est-ce si différent aujourd’hui ?), on croit encore qu’il est préférable de ne pas tout dire aux enfants, qu’ils ne peuvent pas comprendre, que le secret voire le mensonge sont préférables à la douloureuse vérité. Et Massimo ne saura rien ou presque… Alors pour accepter l’inacceptable il va chercher de l’aide auprès de leur amie Belphégor…
Avec une extrême délicatesse, Marco Bellochio filme Massimo à plusieurs âges de sa vie, jusqu’à la quarantaine. Nous sommes avec lui, parfois aussi perdus que lui, dans ce monde où les enfants ne sont informés que par des bribes de conversations volées aux adultes. Nous sommes encore avec lui quand, adolescent, il se fabrique une carapace en mentant aux autres et un peu à lui-même. Mais, tant bien que mal, il trace sa vie. Ainsi, grandi avec le stade de l’équipe du Torino juste sous ses fenêtres, il sera d’abord journaliste sportif, puis il deviendra reporter de guerre. Une profession où il parle des autres pour mieux se cacher encore. Mais sa fêlure intérieure ne lui permet jamais d’être véritablement relié au monde.

La caméra virtuose de Bellochio donne à ce drame intimiste une réelle ampleur, notamment par la beauté des plans et par l’ambiance si juste qui parcourt tout le film.

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« Souvenir » de Bavo Defurne.

Interview d’Isabelle Huppert

SOUVENIR présentait-il un défi particulier ? – Je n’ai pas de difficultés particulières à aborder un film quel qu’il soit dès lors que j’ai compris qu’il y a un vrai metteur en scène derrière. C’est le cas avec Bavo Defurne, qui est un authentique et très bon metteur en scène dont j’avais vu le premier film, SUR LE CHEMIN DES DUNES (NOORDZEE, TEXAS). Je trouvais riche que la métaphore du passage entre la lumière et l’ombre se raconte à travers un personnage qui a été public et qui redevient anonyme, mais au fond ce passage est présent dans toute vie. On offre tous plusieurs visages selon les moments de la journée ou les gens à qui on s’adresse ; (suite…)

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Bavo Defurne

defurneNé le 8 juin 1971 à Gand

Belgique

Réalisateur, scénariste, monteur, producteur

Sur le Chemin des Dunes, Souvenir

 

Son premier court métrage, Atlantis, date de 1990, puis suivent Rohypnol en 1992, Trailer et Ludodrome en 1993, Particularly Now in Spring en 1996, Saint en 1997, Matroos en 1998 et Kampvuur / Campfire en l’an 2000. (suite…)

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Marco Bellocchio

330px-Marco_Bellocchio_SienaNé le 9 Novembre 1939 à Bobbio

Italie

Réalisateur, scénariste

Le Diable au Corps, Buongiorno Notte, Vincere, La Belle Endormie, Fais de Beaux Rêves

 

 

 

Marco Bellocchio, tout yeux, tout oreilles

Certains noms sonnent comme des défis. Voyez Marco Bellocchio, qu’un traducteur peu regardant franciserait en Marc Belœil : pas commode, au pays de Michel-Ange, de porter un patronyme qui en jette ainsi plein la vue. (suite…)

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