-
Archives
- novembre 2024
- octobre 2024
- septembre 2024
- juillet 2024
- juin 2024
- mai 2024
- avril 2024
- mars 2024
- février 2024
- janvier 2024
- décembre 2023
- novembre 2023
- octobre 2023
- septembre 2023
- août 2023
- juillet 2023
- juin 2023
- mai 2023
- avril 2023
- mars 2023
- février 2023
- janvier 2023
- décembre 2022
- novembre 2022
- octobre 2022
- septembre 2022
- août 2022
- juillet 2022
- juin 2022
- mai 2022
- avril 2022
- mars 2022
- février 2022
- janvier 2022
- décembre 2021
- novembre 2021
- octobre 2021
- septembre 2021
- août 2021
- mai 2021
- octobre 2020
- septembre 2020
- août 2020
- mars 2020
- février 2020
- janvier 2020
- décembre 2019
- novembre 2019
- octobre 2019
- septembre 2019
- août 2019
- juin 2019
- mai 2019
- avril 2019
- mars 2019
- février 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- novembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- juin 2018
- mai 2018
- avril 2018
- mars 2018
- février 2018
- janvier 2018
- décembre 2017
- novembre 2017
- octobre 2017
- septembre 2017
- juin 2017
- mai 2017
- avril 2017
- mars 2017
- février 2017
- janvier 2017
- décembre 2016
- novembre 2016
- octobre 2016
- août 2016
- juin 2016
- mai 2016
- avril 2016
- mars 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juin 2015
- mai 2015
- avril 2015
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- août 2014
- mai 2014
- avril 2014
- mars 2014
- février 2014
- janvier 2014
- décembre 2013
- novembre 2013
-
Meta
Archives pour mai 2014
Jean-Luc Godard
Jean-Luc Godard est né dans une famille de la bourgeoisie franco-suisse. Durant la seconde guerre mondiale, il est naturalisé suisse. Il commence ses études à Lyon avant de retourner à Paris en 1949 où il obtient une maîtrise en Ethnologie à la Sorbonne. C’est à cette époque qu’il rencontre François Truffaut, Jacques Rivette et Eric Rohmer. Avec les deux derniers, il fonde La gazette du cinéma, puis devient critique à Arts et aux Cahiers du cinéma.
En 1954, il fait ses premiers pas derrière la caméra avec son premier court métrage Operation beton. Il faut attendre 1959, pour qu’il réalise son premier long métrage A bout de souffle, un gros succès critique et public, qui sera le film-phare de la Nouvelle Vague. C’est le début d’une série de films où Godard pense le cinéma en réinventant la forme narrative : Une femme est une femme, Le Petit Soldat (censuré car il abordait ouvertement la Guerre d’Algérie, sujet tabou de l’époque), Les Carabiniers, Le Mépris, Pierrot le Fou, Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution et Masculin-Feminin. Il participe également à des films collectifs : Les Plus belles escroqueries du monde et Paris vu par….
Mai 68 : Godard est un militant actif et son cinéma devient un moyen de lutter contre le système (La Chinoise, Week-End). Il prône un cinéma idéaliste qui permettrait au prolétariat d’obtenir les moyens de production et de diffusion. Il part alors à l’étranger (New York, Canada, Cuba, Italie, Prague) où il commence des films qu’il ne terminera pas ou qu’il refusera de voir diffuser (One American Movie, Communication(s), British Sounds, Lotte in Italia). Les années 70 sont celles de l’expérimentation vidéo : Numero deux, Ici et ailleurs, Jean-Luc six fois deux -sur et sous la communication.
En 1980, il revient à un cinéma plus grand public qui attire des acteurs de renom. Il se retrouve sélectionné au festival de Cannes trois fois : Sauve qui peut la vie (1980, avec Isabelle Huppert et Jacques Dutronc), Passion (1982), Detective (1985 avec Johnny Hallyday) et obtient le Lion d’or au Festival de Venise pour Prénom Carmen (qui révèle Maruschka Detmers). Mais ses films continuent à faire scandale : Je vous salue Marie est censuré en France et dans le monde.
Godard fait un retour à l’expérimentation dans les années 90 : JLG/JLG, For Ever Mozart, Histoire(s) du cinéma (une vision filmée et personnelle de l’histoire du cinéma) et Eloge de l’amour, présenté en compétition sur la Croisette en 2001. Le cinéaste y fait son retour trois ans plus tard avec Notre musique, tryptique sur l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis présenté en sélection officielle hors-compétition. C’est la huitième venue de Godard à Cannes.
Au début du XXIème siècle, il apparait dans deux films dans lesquels il joue son propre rôle (Le Fantôme d’Henri Langlois de Jacques Richard (II) et Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard de Alain Fleischer), avant de refaire parler de lui sur la Croisette avec son Film Socialisme, sélectionné dans la section « Un certain regard » 2010.
Agé de plus de quatre-vingt ans, le cinéaste se fait rare dans le paysage cinématographique, mais beaucoup moins dans les allées du Festival de Cannes. Il réalise 3-Désastres, un des trois segments de l’énigmatique 3x3D (2012), qui passe à la loupe la perception de la 3D, présenté en clôture de la 52ème Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2013.
Treize ans après Eloge de l’amour, Jean-Luc Godard fait son grand retour en compétition cannoise en 2014 avec Adieu au Langage, son sixième film à concourir pour la Palme d’or.
Allo Ciné
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Jean-Luc Godard
Xavier Dolan
Xavier Dolan, fils d’un acteur-danseur, naît à Montréal en 1989. A peine six ans plus tard, on le découvre à la télévision dans plusieurs publicités pour une enseigne pharmaceutique. Amoureux du jeu, sa relation avec le cinéma s’impose très tôt et sa carrière d’acteur débute par plusieurs longs-métrages canadiens tels que J’en suis (1997), La Forteresse suspendue (2001), ou encore Suzie (2009). Un an plus tôt, avec la production franco-québécoise gore Martyrs, il pose, pour la première fois à l’écran, la pointe des pieds hors de ses frontières.
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Xavier Dolan
Doris Buttignol et Carole Menduni
Interview de Doris Buttignol et Carole Menduni
Comment en êtes-vous venu à préparer un film documentaire sur les hydrocarbures de schiste ?
Doris Buttignol : Nous habitons toutes les deux dans la Drôme et nous sommes concernées par le permis de Montélimar, à proximité de la ville de Villeneuve-de-Berg qui s’est illustrée par une forte mobilisation citoyenne début 2011 pour stopper les velléités des pétroliers qui souhaitaient extraire du hydrocarbures de schiste (gaz et huiles, N.D.L.R.) avec la méthode de la fracturation hydraulique.
Carole Menduni : Au début, nous avions très peu d’informations. La première fois que l’on entendait parler du gaz de schiste c’était à la fin de l’année 2010. Mais très vite, on a compris qu’il se passait quelque chose d’important. C’est la que l’on a décidé de prendre nos caméras.
Ce que vous avez découvert vous a-t-il conforté dans vos convictions ?
D. B. : Effectivement, la fracturation hydraulique est tellement dommageable pour l’environnement et les êtres humains que nous ne pouvions pas passer ça sous silence. Nous avions en plus la chance de nous appuyer sur l’expérience malheureuse de la fracturation hydraulique qui existe depuis quinze ans aux États-Unis et au Canada.
Quelle était votre ambition avec ce film documentaire ?
C. M. : Le film américain Gasland, de Josh Fox, a été le premier à réveiller les consciences. Nous voulions prendre le relais pour nous adresser aux Français afin de leur dire que le combat n’est pas gagné et qu’il existe toujours de vrais risques.
Pourtant, la fracturation hydraulique est interdite en France depuis la loi Jacob de juillet 2011…
C. M. : Ce n’est pas pour autant que le risque est complètement écarté. Qui nous dit que dans quelques années cette fameuse loi ne sera pas abrogée sous les pressions des lobbies pétroliers qui jouent quotidiennement de leurs influences au Parlement européen ?
D. B. : C’est pour cela que nous avons construit ce documentaire de manière didactique, afin de rendre claire et compréhensible un débat qui peut paraître compliqué.
Dans votre documentaire, la Seine-et-Marne semble particulièrement concernée par cette problématique…
C. M. : C’est le département de France le plus à risque ! Il y a déjà une installation pétrolière forte avec toutes les infrastructures nécessaires. De plus, la mobilisation et le blocage citoyen n’ont pas été aussi importants que dans le sud-est de la France, ce qui rend le département encore plus vulnérable si jamais la loi est cassée ou contournée.
D. B. : Les conséquences d’une exploitation dépassent même les limites de ce territoire. Il y a d’importantes nappes phréatiques en Seine-et-Marne qui pourraient être contaminées si les pétroliers se mettaient à rechercher des hydrocarbures non conventionnels, c’est-à-dire les hydrocarbures de schiste. Or, la Seine-et-Marne sert notamment à alimenter en eau toute la région Ile-de-France…
Propos recueillis par Pierre CHOISNET – La République de Seine-et-Marne
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Doris Buttignol et Carole Menduni
Yves Montmayeur
Après avoir travaillé en tant que critique de cinéma pour plusieurs magazines, ainsi que comme journaliste pour l’émission TV Rive Droite/Rive Gauche diffusée sur Paris Première, Yves Montmayeur se lance dans la réalisation de documentaires sur le cinéma, en affichant une prédilection affirmée pour les cinématographies et nouveaux auteurs venus d’Asie. Mais il affectionne tout autant les portraits de personnalités atypiques, à l’exemple du chef opérateur Christopher Doyle, ou de l’actrice et réalisatrice italienne Asia Argento. En parallèle de la réalisation de ses films qui sont régulièrement programmés dans les festivals internationaux, Yves Montmayeur continue de collaborer à l’émission Tracks programmée sur la chaîne Arte et pour laquelle il réalise depuis 1998 des sujets sur le cinéma, la musique et les arts plastiques. Il dirigera ainsi plusieurs émissions spéciales de Tracks consacrées à de grands auteurs tels que Guillermo del Toro, Quentin Tarantino, David Cronenberg, David Lynch, Werner Herzog, Terry Gilliam et Takeshi Kitano. Yves Montmayeur a aussi été pendant plusieurs années l’un des programmateurs de l’Etrange Festival au Forum des Images de Paris.
Première
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Yves Montmayeur
Céline Darmayan
Née à Limoux (France) en 1984, Céline Darmayan est réalisatrice et monteuse. En 2004, diplômée du BTS audiovisuel de Bayonne, elle part en Inde pendant un an travailler dans une association à la réalisation d’un film et d’un livre sur le handicap Un autre regard, édité par la collection Interculture.
À son retour en Europe, en 2005, elle décide de s’installer à Bruxelles. Elle multiplie les expériences de montage, à la télévision d’abord, puis dans le documentaire, avant de s’intéresser à la réalisation d’ateliers vidéos et radiophoniques. En collaboration avec le CVB, puis les Ateliers Graphoui, elle réalise et anime plusieurs ateliers, pour des enfants, des personnes avec un handicap ou des groupes de femmes.
En parallèle, elle se lance avec Origan Cannella dans la réalisation de son premier long métrage, 9ter, qui a reçu le premier prix du Faito Doc Festival en Italie. En 2010, elle participe à la création de l’asbl Cinétik, au sein de laquelle elle développe la création d’ateliers radiophoniques.
Leïla Films
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Céline Darmayan
Destin Cretton
Destin Daniel Cretton réalisateur américain est né et a grandi sur l’île de Maui, à Hawaï. Il a écrit et réalisé 4 courts- métrages, tous récompensés : Longbranch : A Suburban Parable (présenté au Tribeca Film Festival de 2002), Bartholomew’s Song (finaliste aux Student Academy Awards en 2006), Deacon’s Monday (finaliste aux Student Academy Awards de 2007, Prix du Meilleur Film Etudiant décerné par HBO Films), et Short Term 12 (Vainqueur du Prix du Jury au Festival de Sundance en 2009, et entre autres prix primé à l’Aspen Shorts Festival, au Festival du Film Indépendant de Boston, au Festival International du Film de Seattle).
Son premier long métrage de fiction, I am not a hipster, a été très remarqué par la critique lors de sa présentation au Festival de Sundance en 2012. Destin a également réalisé deux longs métrages documentaires : Drakmar : A Vassal’s Journey, diffusé sur HBO Family, a remporté le Prix du Meilleur Documentaire au Comic Con de 2006 ; et Born without arms a été diffusé sur Discovery Channel en 2009. En 2013, réalise States of Grace.
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Destin Cretton
Robin Campillo
Robin Campillo est un cinéaste français, né à Mohammedia (Maroc) le 16 août 1962. Après des études à Aix-en-Provence, il est formé à l’IDHEC au début des années 1980 où il rencontre Laurent Cantet. Au milieu des années quatre-vingt-dix, il devient scénariste et monteur de L’Emploi du temps, Entre les murs (palme d’or du festival de Cannes 2008), Foxfire, Confessions d’un gang de filles.
Il réalise en 2004 son premier long-métrage Les Revenants. 10 ans plus tard, il revient derrière la caméra pour le drame Eastern boys.
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Robin Campillo
Georg Maas
Biographie
(traduction automatique d’un article en allemand)
Georg Maas , né en 1960 à Aachen, un apprentissage de menuisier et a ensuite travaillé plusieurs années en tant que charpentier et avec les jeunes sans-abri. En 1984, il a pris l’étude de la réalisation à la German Film and Television Academy Berlin, qu’il achève en 1991. Dans le cadre de ses études, il a fait plusieurs courts métrages primés, y compris une Trilogie sur le travail et la vie quotidienne : un mélange de films expérimentaux et longs , où il a la manière d’un homme au travail, le monde sonore sur un chantier de construction et le chemin de la maison travailleur.
Depuis, Maas a travaillé comme un écrivain et réalisateur indépendant ; il a tiré une série de documentaires de longueur moyenne pour diverses stations de télévision, tels que L’Autre Univers de Klaus Beyer (1994 ), un ouvrier d’usine qui tourne des films poétiques en super-8 dans son temps libre et agit comme l’artiste Beatles, et Runaways (1995 ), sur la vie de la maison et les enfants des rues. En outre, Maas a participé à Directed master classes de l’Académie européenne du cinéma, entre autres, István Szabó et Krzysztof Kieslowski . En 1997, il a été co-fondateur des acteurs-réalisateurs-scénaristes Laboratories (SRAL ) à Berlin.
1998 tourne Meuse pleine longueur documentaire (?) TV Pathfinder, sur les différents mais très étroitement liés chemins empruntés par deux vieux amis. Son premier long métrage en 2003, il posa avant avec Terre-Neuve, l’histoire mélancolique et romantique d’un homme qui tente sa chance avec une idée d’affaires inhabituel en Allemagne de l’Est ; le film avec Jochen Nickel , Anna Loos et Axel Prahl a reçu le Grand Prix de Genève 2003 pour le meilleur scénario dans les rôles principaux et a été nominé pour le Prix Bernhard Wicki au Festival de Emden – Aurich – Norderney .
Dans les années d’après Georg Maas réalisé en collaboration avec le réalisateur Dieter Zeppenfeld le documentaire télévisé Le monde réel de Peter Gabriel (2009 ) et Le Bouddha Walla (2010 ) , sur un Anglais qui dans les années 1970 moine Thaïlande et a été plus tard construit des centres de méditation à travers le monde.
Au Festival de Biberach en 2012 célébré alors le long métrage de Maas de première D’une vie à l’autre (Zwei Leben). Le drame avec Liv Ullmann et Juliane Köhler parle d’une femme qui, un jour, est contrainte de se réconcilier avec son passé comme agent des services secrete de RDA. A Biberach Zwei Leben a eu le Grand Prix du Jury, au Festival 2012 de Emden le Prix du Public . En Septembre 2013, le film est projeté dans les salles allemandes. En 2013 il réalise le documentaire Liv Ullmann en plans rapprochés.
Publié dans Archives réalisateurs
Commentaires fermés sur Georg Maas
D’une vie à l’autre
De Georg Maas – Allemagne/Norvège – 1h37 – VOST
Avec : Juliane Köhler, Liv Ullmann, Sven Nordin, Ken Duken, Julia Bache-Wiig, Rainer Bock, Thomas Lawincki, Klara Manzel.
Voilà à la fois un polar historique et un drame familial sur un sujet méconnu du grand public, les enfants norvégiens « confisqués » par les nazis. Katryn est l’un d’entre eux. Mais loin de tomber dans le récit traumatique, Georg Maas en fait une héroïne d’action. Il teinte son intrigue de l’ambiance de la guerre froide et n’hésite pas à jongler avec les époques (le grain façon seventies est magnifique). Le film dénonce les agissements de la STASI qui surveillait des Lebensborn, « enfants du Reich », enrôlés comme espions après la Seconde Guerre mondiale. C’est donc une page historique que raconte ce film, en suivant le cas d’une femme, Katryn, fruit d’une relation entre une Norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale, et porteuse d’un lourd secret politico-familial qui peu à peu se dévoile. Les faits sont édifiants, mais le réalisateur ne choisit jamais entre thriller à suspense et drame psychologique ; plutôt, il veut mener ces deux axes de front et n’y parvient pas toujours. La réalité prime ici sur le cinéma.
Europe 1990, le mur de Berlin est tombé. Katryn a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat Norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse. Progressivement de lourds secrets refont surface, dévoilant le rôle de la STASI, les services secrets de la RDA, dans le destin de ces enfants. Pour elle et ses proches, quel est le plus important ? la vie qu’ils ont construite ensemble, ou le mensonge sur lequel elle repose ?… Au sein d’une distribution impeccable, Liv Ullmann et Juliane Köhler, mère et fille à l’écran, suscitent des émotions fortes en jouant la carte de la retenue et de la délicatesse. Beau film grave, intriguant et bouleversant.
Critiques de Presse
Studio CineLive (Sophie Benamon) : Il y a du Millénium dans ce polar, tant il ne cesse de surprendre par ses rebondissements. Il y a aussi de La Vie des Autres et de son ambiance paranoïaque dans ce film d’espionnage qui pointe les excès de la RDA.
Le Figaro (Marie-Noëlle Tranchant) : Ces faits authentiques découverts malgré la destruction hâtive d’archives par la Stasi, fournissent son intrigue de thriller, habilement diffusée dans la vie ordinaire. Le film a le grand intérêt de mettre en perspective la destinée tragique des enfants du Lebensborn, à travers trois époques successives. De bons comédiens apportent à l’épisode historique ses tragiques résonances intimes. Reste du Lebensborn un amer désastre humain.
Première (Isabelle Danel) : Dans les années 40, des centaines d’enfants nés de soldats allemands et de Norvégiennes ont été arrachés à leur mère et placés dans des orphelinats en Allemagne. Devenus grands, certains ont été utilisés comme espions par la Stasi. Fondé sur ces faits réels et sur un roman de Hannelore Hippe, D’une Vie à l’Autre tisse son intrigue entre documentaire, mélo et film d’espionnage. Personnages se retrouvant le jouet des circonstances, famille au bord de l’implosion, hommes de l’ombre prêts à faire disparaître les gêneurs… Cette enquête sur le mensonge reste classique dans sa forme. Sur le fond, elle ménage quelques surprises en dévoilant, avec l’évocation des « enfants de la honte », un pan peu reluisant de l’histoire.
Nouvel Obs (Marie-Elisabeth Rouchy ) : Entre polar et drame identitaire, le film, porté par la comédienne Juliane Köhler, distille une petite musique sourde, lourde des violences du passé.
New York Times (Stephen Holden) : Ce film est absorbant, bien joué, haletant ; les évènements sont impénétrables.
Les Fiches du Cinéma (Michel Berjon) : Deux pays, deux vies, font par conséquent deux films : un drame familial peu banal et un film d’espionnage efficace.
Le Monde (Sandrine Marques) : Ce thriller politique lève le voile sur la condition douloureuse d’enfants issus de ces amours réprouvées avec l’occupant.
Publié dans Archives films
Commentaires fermés sur D’une vie à l’autre
Eastern boys
de ROBIN CAMPILLO
France 2h08
Avec : Olivier Rabourdin, Kyrill Emelyanov, Daniil Vorobyev
Une drague, gare du Nord : Daniel, un homme plus tout jeune, soudain ébloui par le visage d’un adolescent, lui fixe rendez-vous, chez lui, le lendemain… Ainsi commence ce film original, ambitieux, constamment sur le fil de l’inattendu et de l’ambiguïté. Rien n’y est prévisible, tout semble s’y dérober sans cesse. Se métamorphoser. A commencer par la sexualité, presque crue, d’abord, entre les deux hommes, qui se mue peu à peu en affection. En attachement. En éducation sentimentale. Et c’est cet amour imprévu et incongru qui poussera, plus tard, Daniel à dépasser sa médiocrité. A se transfigurer, si l’on ose dire, pour s’en aller, au péril de sa vie, sauver cet amant, devenu bien plus qu’un objet de désir.
Deux moments superbes, où le temps semble s’étirer à l’infini, soutiennent le film, comme deux piliers. Dans le premier, Daniel attend celui qu’il a dragué la veille. Mais c’est un gamin nettement plus jeune qui sonne à sa porte. Trois autres ados s’introduisent à sa suite. D’autres encore, et parmi eux le « boss », un peu plus âgé, un petit mec à la redresse, inquiétant et suave, visiblement le patron de ce petit gang d’eastern boys venus de Russie et d’Ukraine. Ils s’éparpillent dans l’appartement, repèrent les objets de valeur, vident le frigo, s’emparent de l’ordinateur. Ils mettent de la musique, ils dansent, ils versent de l’alcool dans des verres, en offrent même à leur hôte : ce sont les mendiants buñueliens envahissant un monde qui les exclut. Et contre toute attente, Daniel participe à la farandole grotesque. Il accepte cette fête dont il est l’otage : il bouge, il se déhanche, il boit. Tout autour de lui, comme dans un rêve, passent des objets familiers, sa télé, ses peintures, son lustre, et même le grand miroir du salon ; le gang les emporte. Au cœur des stridences et de sa transe, il croise le regard du beau jeune homme qui l’a trahi. Mais c’est la voix du boss qu’il entend : « C’est toi qui es venu nous chercher à la gare. C’est toi qui nous as dit de venir. »
L’autre grand moment, aussi long, aussi intense, joue sur des rapports de force inversés : humilié chez lui, Daniel pénètre dans l’hôtel bizarre où le gang retient son jeune amant. Le film vire au polar, avec rapides travellings dans les couloirs et sensation d’un danger qui menace, telle une bombe à retardement. Daniel le bien nommé semble alors y lutter avec des lions modernes. Et, comme dans un conte de jadis, il affronte, une à une, des épreuves qui le font progresser vers son bien-aimé. Afin de le délivrer des sortilèges et le ramener, enfin, à la lumière.
Ces deux (longs) passages sont magnifiques, mais le film de Robin Campillo (on lui doit Les Revenants, qui a inspiré la série télé à succès) reste, tout du long, excitant. Et dérangeant. Parce que le réalisateur semble autant détester la mièvrerie que les bons sentiments. Aucun de ses personnages n’attire vraiment la connivence. Daniel (remarquablement interprété par Olivier Rabourdin), même s’il progresse vers sa vérité, reste jusqu’au bout complexe et énigmatique : est-il bon, est-il méchant ?, se demande-t-on tout le temps… Le jeune Ukrainien (Kyrill Emelyanov, impeccable) est, évidemment, une victime, mais aussi un calculateur qui accepte de se servir de sa seule arme — son corps — pour survivre : entre ces deux hommes, les rapports de force se modifient mais ne s’effacent pas. Le plus fascinant de tous reste le boss (Daniil Vorobyev, superbe). Flanqué de sa petite cour des Miracles — et surtout de ce gamin qui s’accroche à ses épaules comme un petit singe —, il ressemble à un héros de roman picaresque, un dieu venimeux, tout-puissant en apparence mais fragile dès lors que sa jeunesse et sa force qui fondent son pouvoir le fuient, déjà…
Sur cette France des miséreux qui errent sans but dans les gares, sur l’homosexualité, la paternité, sur la solitude, aussi, et les liens qui se tissent, néanmoins, entre les êtres, Robin Campillo pose un regard aiguisé. Lyrique. Romanesque, au sens stendhalien du terme : un film-miroir que l’on promènerait le long d’un chemin.
Publié dans Archives films
Commentaires fermés sur Eastern boys