PRIMA LA VITA

De Francesca Comencini – Italie – 1h50 – VOST
Avec Fabrizio Gifuni, Romana Maggiora Vergano, Anna
Mangiocavallo…
Elle fait du cinéma depuis plus de 20 ans mais sans avoir
jamais vraiment marqué les esprits. Peut-être à cause d’un
nom trop écrasant à porter. Sans doute fallait-il qu’elle
embrasse de front son rapport avec son père Luigi, auteur
de tant de chefs-d’œuvre, pour que Francesca Comencini
livre son plus beau film. A travers cette déclaration d’amour
d’une fille à son père, la réalisatrice nous fait à la fois péné-
trer dans l’intimité de leur relation – sans passer sous silence
les soubresauts chaotiques de l’adolescence et la tentation
des paradis artificiels -, les coulisses de leurs films mais aus-
si la manière dont les « années de plomb » ont percuté leur
vie. Le résultat se révèle aussi délicat que poignant, notam-
ment dans la manière
qu’a la cinéaste de se raconter en fille certaine qu’elle ne
sera jamais à la hauteur de son patronyme tout en dressant
le portrait de ce père, conscient de ce mal-être et qui a tout
fait pour l’atténuer. Une merveille de sensibilité.
WHEN THE LIGHT BREAKS

De Runar Runarsson – Islande, Pays Bas, Croatie, France –
1h22 – VOST
Avec Elin Hall, Mikael Kaaber, Katia Njalsdottir…
Le cinéma permet une vie en accélérée. Ainsi la jeune Una
se réveille amoureuse et, presque aussitôt, apprendra à
faire le deuil de ce qu’elle croyait éternel. Elle tentera en-
suite de partager sa peine et connaitra des vents contraires.
C’est beaucoup, certes, pourtant, ce long de l’islandais
Runar Runarsson parvient à imprimer une gravité sans se
départir de douceur. Il garde en tête l’image idyllique d’un
contre-jour ensoleillé où les amants devenus silhouettes se
dessinent au-dessus des rochers face à la mer. Une image
presque arrêtée que tout récit contrariera mais dont le sou-
venir s’imprime durablement. Pour Una, ce chemin de croix
a valeur de roman d’ apprentissage.
A REAL PAIN

De Jesse Eisenberg – USA – 1h30 – Vost
Avec Jesse Eisenberg, Kieran Culkin, Will Sharpe…
Deux cousins, David et Benji, s’envolent pour Varsovie afin
de participer à un voyage sur la Shoah en hommage à leur
grand-mère issue de l’immigration polonaise. Se succèdent
alors des visites de monuments mémoriaux et des conversa-
tions entre Benji doté d’un charme fou et David, un inquiet
toujours en retrait. Une savoureuse comédie dépressive aux
accents alléniens et un questionnement troublant sur la mé-
moire de la Shoah.
Nommé aux Oscars pour son scénario original et l’interpré-
tation de Kieran Kulkin, A real pain superpose la souffrance
de Benji aux traces écrasantes d’un trauma historique.
Oscar du second rôle pour Kieran Kulkin.
BLACK DOG
De Hu Guan – Chine – 1h56 – VOST

Avec Liya Tong, Eddie Peng, Jia Zhangke…
Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de
Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée
de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’ami-
tié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un
nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.
Ce film a remporté le Prix Un Certain Regard au Festival
de Cannes 2024.
MAMAN DECHIRE

De Emilie BRISAVOINE – France – documentaire – 1h20.
Pas facile de grandir avec une mère explosive. La réalisa-
trice a survécu aux éclats et raconte comment. Sa mère,
Maud, qui l’a beaucoup fait souffrir, elle, mais aussi son
petit frère, Florian. Pour cela, elle ressort du placard jour-
naux intimes, dessins, films de famille en VHS. Et en avant
l’aventure pour recoller les morceaux de son enfance. Et
c’en est une : émaillée d’images kitsch dignes d’un voyage
intergalactique, Maman Déchire est conçu comme une mi-
ni-odyssée dans la psyché. Émilie retrace sa folle enfance, le
divorce tumultueux de ses parents, l’éloignement d’avec sa
mère, qui a refait sa vie . Une mère illuminée, médium à ses
heures. Celle qui abandonnait le soir ses enfants pour aller
s’éclater en boîte, est une punk survivante, ex-reine de la
nuit, ravagée mais inébranlable. Elle a beau être aujourd’hui
une super grand-mère, ses absences d’hier ont laissé des
marques de peur et de névrose.
LE GARCON

De Zabou Breitman et Florian Vassault – France – 2024 –
1H37
Tout débute avec des photos d’une famille, découvertes
dans une brocante : Une famille inconnue, qui parait ba-
nale, et pourtant on a l’impression de la connaitre et dans
ces photos il y a au centre, un Garçon : qui est -il ? Quelle
est son histoire ?
Les réalisateurs vont mener une enquête réelle autour de ce
garçon ,à travers les photos, en réaliser un documentaire et
parallèlement en faire une fiction : la réalité et l’imaginaire
se mélangent alors, réalisant un voyage émotionnel , qui
bouleverse et rassure à la fois : ce garçon , finalement ce
peut être nous, il n’y a pas de petites histoires, la sienne comme la notre méritent d’être racontées