Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu
le Lundi 2 Décembre 2024 à 20h 00.
A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
Archives : Archives programmes
Programmation septembre 2016
Du 1er au 6 septembre
STEFAN ZWEIG, ADIEU L’EUROPE
De Maria Schrader – Allemagne – 2016 – 1h46 – VOST
Avec Josef Hader, Barbara Sukowa, Aenne Schwartz…
L’auteur de Lettre d’une inconnue a beaucoup inspiré les cinéastes mais, plus ambitieuse et plus originale, la réalisatrice et actrice allemande ne se contente pas d’un biopic de plus. Elle reconstitue quelques moments des derniers moments d’une vie que l’arrivée de Hitler a jetée sur les chemins de l’exil. A New-York, Rio de Janeiro, Bahia, tout souligne la stature du romancier: on l’admire, on le flatte, on le sollicite…Pourtant, épuisé par les voyages, déraciné, il n’a plus la force de combattre la guerre ni profiter de la vie sous le soleil du Brésil. Grâce à un acteur étonnant, Josef Hader, le film décrit un sentiment subtil : le détachement qui se charge, peu à peu, d’une force délétère et tragique.
Du 8 au 13 septembre
TONI ERDMANN
De Maren Ade – Allemagne – 2016 – 2h42 – VOST
Avec Sandra Huller, Peter Simonischek…
Sélection officielle Cannes 2016
Allemande de 37 ans expatriée à Bucarest, Inès est une femme d’affaires psychorigide, droguée de travail. A la veille d’une négociation délicate, elle n’apprécie pas l’arrivée de son père, un boute- en train négligé qui jaillit dans le hall de son entreprise, affublé d’une perruque et d’un dentier postiche. Ce père farceur va s’incruster dans son environnement, révélateur d’un monde occidental obsédé par la performance et le résultat. Pour assurer cette farce aussi hilarante qu’émouvante, Maren Ade a choisi des comédiens impressionnants, Peter Simonischek, un grand du théâtre allemand et Sandra Huller parfaite en exécutive woman dominatrice et fragile.
Du 15 au 20 septembre
SIERANEVADA
De Cristi Puiu – Roumanie – 2016 – 2h53 – VOST
Avec Mimi Branescu, Judith State, Bogda Dumitrache…
En compétition au Festival de Cannes
Contrairement à ce que laisse supposer le titre, l’action de Sieranevava se déroule principalement à Bucarest. Ce film aux allures de requiem est l’occasion d’explorer les tensions, les passions et les rancœurs qui tissent les liens familiaux. Sieranevada se concentre dans un seul lieu : un appartement où, quarante jours après le décès d’un être cher, sa famille et ses amis se réunissent pour lui rendre hommage selon les rites orthodoxes. Jusqu’alors, l’âme du mort était restée dans les parages pour ne pas se séparer trop brutalement des siens. Aujourd’hui, il est temps pour lui de partir, indifférent aux cris et aux larmes des convives qui s’engueulent, se croisent et s’étripent dans ce lieu clos. Tout ce petit monde est exaspéré, a faim et aimerait passer à table, mais nul n’y est autorisé avant l’arrivée du pope, chargé de bénir êtres et lieux. Et le pope est très en retard… Sieranevada sent bon le western et la musique de la langue espagnole. C’est un film sur la Roumanie, mais qui reflète un désespoir plus général. Quand le dîner peut enfin commencer, on se croirait soudain dans une pièce de Tchekhov, regrets et remords effacés… Un chef d’oeuvre lyrique.
Du 22 au 27 septembre
JUSTE LA FIN DU MONDE
De Xavier Dolan – Canadien, Français – 2016 – 1h35
Avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Marion Cotillard.
Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont des retrouvailles tendues et souvent drôles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les querelles, et aussi les rancœurs. L’écart qui s’est creusé entre les uns et les autres génère l’incommunicable, une tragédie de l’intime, et aussi des échappées fantasques, ou encore le réveil de souvenirs lumineux. Adapté de la pièce de Jean – Luc Lagarce en 1990 alors qu’il était atteint du sida, ce sixième long métrage de Xavier Dolan est son plus abouti.
Grand prix du jury à Cannes
Du 29 septembre au 4 octobre
MIMOSAS
De Olivier Laxee – Espagne, France, Maroc, Quatar – 2016 – 1h33 – VOST
Avec Ahmed Hammoud, Mohamed Shakib Ben Omar, Said Aagli…
Une caravane accompagne un Cheikh mourant à travers le Haut tlas marocain. Sa dernière volonté est d’être enterré près des siens. Mais la mort n’attend pas… Craignant la montagne, les caravaniers refusent de transporter le corps. Saïd et Ahmed, deux vauriens voyageant avec la caravane, promettent de porter la dépouille à destination. Mais connaissent-ils le chemin ? Dans un monde parallèle, Shakib est désigné pour partir dans la montagne avec une mission : aider ces caravaniers de fortune. Mimosas, la voie de l’Atlas conte à la fois un voyage épique et mystique dans les montagnes de l’Atlas au Maroc. Road movie aux décors somptueux, aux histoires mêlées et aux questionnement profonds.
Ce film a été présenté à la Semaine de la critique à Cannes.
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programmation septembre 2016
Programme juin 2016
Du 2 au 7 juin
DALTON TRUMBO
De Jay ROACH – Etats-Unis – 2016 – 2h04 – VOST
Scénario : John McNamara, d’après Bruce Cook.
Avec Bryan Cranston, Diane Lane, Helen Mirren…
Ce Dalton-là, c’est le plus célèbre résistant à une chasse aux sorcières dirigée contre les « communistes » ou supposés tels, pendant les années 1950, où le maccarthysme sévissait à Hollywood. Ce personnage attachant, rusé et intègre, et interprété par Bryan Cranston qui met en scène son charisme, son énergie et son élégance narquoise, fut retenu coupable d’appartenir au Parti communiste américain. Il fut condamné à 11 mois de prison avec interdiction d’exercer son métier de scénariste. Il dut entrer dans la clandestinité. La profession lui décerna deux Oscars sans le savoir. Ce drame traité avec la fluidité, l’humour et l’éclat d’une comédie ressuscite tout un monde de célébrités confrontées à ce climat de guerre froide.
Vendredi 3 juin
Séance unique en présence de membres d’Amnesty International et suivie d’un débat
L’HOMME QUI REPARE LES FEMMES
De Thierry Michel – Documentaire belge -2015 – 1h52
« L’Homme qui répare les femmes » évoque le travail exceptionnel du docteur Denis Mukwege : médecin gynécologue, il a traité plus de 40 000 victimes et survivantes de violences sexuelles liées aux conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo. En s’installant dans son quotidien et dans celui de quelques-unes de ses patientes à l’hôpital de Panzi, en l’accompagnant aussi lors de déplacements en Europe ou aux Etats-Unis, où il est régulièrement invité à parler de la situation des femmes du Kivu, ce film révèle comment et combien cet homme fait bouger les choses et donne espoir à la société congolaise. C’est donc tout naturellement qu’Amnesty International France est partenaire de ce film.
Du 9 au 14 juin
BADEN BADEN
De Rachel Lang – France, Belgique – 2016 – 1h34
Avec Salomé Richard, Claude Gensac, Swann Arlaud…
Après une expérience ratée sur le tournage d’un film à l’étranger, Ana, 26 ans, retourne à Strasbourg, sa ville natale. Le temps d’un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain pied, mange des petits pois carotte au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans les bras de son ex. Bref, cet été là, Ana tente de se débrouiller avec la vie. La beauté du film réside dans les stratégies de résistance déployées pour faire face à la tornade de la brutalité. Le trouble que suscite la comédie tient à l’ambivalence totale du personnage de Salomé Richard qui, oscillant entre le masculin et le féminin, ne renonce pas à l’idée de la force et prend plaisir à détruire à la massue la baignoire de sa grand-mère.
Du 16 au 21 juin
LA SAISON DES FEMMES
De Leena Yadav – 2015 – Inde – 1h56 – VO
Avec Tannishtha Chatterjeen, Radhika Apte, Surveen Chawla …
Inde, Etat du Gujarat, de nos jours. Quatre femmes vivent dans un village écrasé par la sécheresse et par le poids des traditions familiales aliénantes qui se transmettent de mère en fille et qui donnent tous les pouvoirs aux hommes. Rani, Lajjo, Bijli et Janaki parlent librement entre elles de leurs problèmes et tentent d’y trouver des solutions. Eprises de liberté, elles luttent contre leurs propres démons et rêvent d’un ailleurs, où l’amour serait possible. Après deux longs métrages réalisés à Bollywood, Leena Yadav a bifurqué vers le film indépendant. Non sans risque. Car, pour briser les tabous d’une société archaïque, elle montre ce que le cinéma indien, même alternatif, ne montre (presque) jamais : la violence conjugale, insoutenable. Ou des corps dénudés. Le film fascine pour ses fulgurances et ses ruptures de ton qui font passer de l’effroi au rire. Et l’on est bouleversé par le moment, d’une intense sensualité, où l’une soigne le corps tuméfié de son amie, frappée par son ivrogne de mari. Amitié intense qui glisserait presque vers l’amour.
Du 23 au 28 juin
LES HABITANTS
De Raymond Depardon – France – 2016 – Documentaire – 1h45
Dans ce nouveau documentaire, Raymond Depardon a voulu montrer le visage et les vraies préoccupations des Français. Avec une caravane pour seul studio, des centaines de kilomètres parcourus, il a choisi de donner la parole aux Français rencontrés par hasard le long des routes. Le résultat est surprenant. Le photographe et cinéaste nous donne à voir et à entendre, sans filtre ni a priori, une France souvent absente des médias et du cinéma. La simplicité du dispositif nous invite à l’écoute, sans jamais faire de nous des témoins embarrassés mais au contraire en nous plaçant de plain-pied avec nos contemporains que le film nous rend proches et souvent attachants.
Du 30 juin au 5 juillet
FOLLES DE JOIE
Paolo Virzi – France, Italie -2016 – 1h56
Avec Valeria Bruni-Tedeschi, Micaella Ramazzotti, Valentina Carn…
A la Villla Blondi, institution psychiatrique, les pensionnaires jouissent d’une certaine liberté. Beatrice est une mythomane bavarde, au comportement excessif. Au contraire Donatella est une jeune femme tatouée, fragile et introvertie. Elles vont se lier d’amitié et décider de s’enfuir bien décidées à trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu’est le monde des gens « sains». Film solaire sur la folie douce et joyeuse, porté par une Valeria Bruni-Tedeschi, inspirée, vibrionnante qui donne à voir un rythme haletant.
Film présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes
Publié dans Archives programmes, Uncategorized
Commentaires fermés sur Programme juin 2016
Programme Avril, mai 2016
Du 21 au 26 avril
L’AVENIR
De Mia Hansen-Løve – France -2016 – 1h37
Avec Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka….
Nathalie est prof de philo tout comme son mari et publie des articles philosophiques qui la passionnent. Le temps d’un été, Nathalie voit son monde s’effacer et ses repères vaciller. Le film raconte avec beaucoup de délicatesse ce moment où, quand son existence bascule, il faut tout reconstruire. Que faire de cette liberté nouvelle et soudaine ? Isabelle Huppert trouve là un rôle à la hauteur de son talent, apportant mille nuances à son personnage. Lumineuse en prof de philo, toujours en mouvement, elle est à la fois énergique et bouleversante de fragilité, intello et légère. Il se dégage de ce film une profonde douceur.
Prix de la mise en scène à Berlin.
Du 28 avril au 3 mai
FRITZ BAUER UN HÉROS ALLEMAND
De Lars Kraume – Allemagne – 2016 – 1h46 – VOST
Avec Burghart Klaußner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg…
Pour sauver son pays, il faut savoir le trahir. En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu’Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires et rêve de l’extrader. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que de le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens.
Fritz Bauer est un personnage hors du commun : il ne s’est pas du tout comporté comme la plupart des victimes de l’Holocauste qui ne voulaient plus en parler. Bien qu’il ait eu à faire face à une très forte résistance, il voulait poursuivre les nazis – non pas par esprit de vengeance, mais parce qu’il était guidé par un grand esprit humaniste et qu’il voulait informer ses compatriotes. Il avait une personnalité lumineuse et il est devenu le personnage principal du film.
Du 5 au 10 mai
LE CŒUR RÉGULIER
De Vanja D’Alcantara – Belge, Français, Canadien – 2016 – 1h35
Avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, Niels Schneider…
Alice a une vie bien réglée, entre mari, enfants adolescents et belle maison design. Nathan, son frère cadet, vient lui rendre visite. Après un passé agité, il semble avoir trouvé la sérénité au Japon auprès de sa petite amie et grâce au sage Daïsuke. Alors que son avenir s’annonce radieux, il se tue dans un accident de moto. Bouleversée et décidée à faire le point sur sa vie, Alice se rend au pays du Soleil-Levant, pour rendre visite à ce fameux Daïsuke. Sur place, elle découvre des falaises d’où se jettent les désespérés. Daïsuke les surveille pour que ces suicidaires ne commettent pas leur geste fatal. Il les recueille ensuite chez lui. Dans une atmosphère toute japonaise, elle se remet à écouter son cœur…
Du 12 au 17 mai
SKY
De Fabienne Berthaud – 2015 – France -1h42
Avec Diane Kruger, Norman Reedus, Q’Orianka Kilcher, Gilles Lellouche, Lena Dunham…
Romy est en vacances avec Richard, son mari français. Mais le voyage ne se passe pas comme prévu et révèle un peu plus les failles dans le couple. Complètement saoul, Richard se met à flirter avec deux blondes dans un bar. Romy le surprend. Lors d’une énième dispute où il lui reproche d’être stérile, elle pense l’avoir tué. Elle fuit au volant d’une vieille Plymouth mais finit par apprendre que Richard est vivant et à l’hôpital. Elle lui annonce qu’elle le quitte. Enfin libérée, elle entreprend un road-trip entre Las Vegas et les plaines du Nevada. Elle y croise le chemin de Diego, un séduisant ranger… Fabienne Berthaud entraîne sa muse Diane Kruger sur les routes américaines. La cinéaste s’approprie les codes du road-movie et signe le portrait libre et inspiré d’une femme blessée mais lumineuse.
Du 19 au 24 mai
PAULINA
De Santiago Mitre – Argentine, Brésil, France – 2015 – 1h43 – VOST
Avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez…
Paulina, 28 ans, renonce à une brillante carrière d’avocate pour se consacrer à l’enseignement dans une région défavorisée d’Argentine. Confrontée à un environnement hostile, elle s’accroche pourtant à sa mission pédagogique, seule garantie à ses yeux d’un engagement politique. Quitte à lui sacrifier son petit ami et la confiance de son père, un juge puissant de la région. Peu de temps après son arrivée, elle est violemment agressée par une bande de jeunes et découvre que certains d’entre eux sont ses élèves. En dépit de l’ampleur du traumatisme et de l’incompréhension de son entourage, Paulina s’efforcera de rester fidèle à son idéal social.
Du 26 au 31 mai
THE ASSASSIN
De Hou Hsiao-Hsien – 2015 – Taîwan – 1h45 – VOST
Avec Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou…
The Assassin nous propose un bond en arrière jusqu’au IXe siècle, au coeur de la dynastie Tang, une des plus florissantes périodes de la Chine. Une jeune femme , Nie Yinniang, revient chez elle après plusieurs années d’un exil mystérieux. On découvre peu à peu qu’elle a séjourné auprès d’une nonne qui lui a enseigné les arts martiaux ; Nie Yinniang est devenue une professionnelle de l’assassinat, envoyée à Huebo pour tuer le gouverneur félon de la province, son cousin à qui elle fut fiancée.
Le film est ponctué de rares combats, magnifiquement chorégraphiés, ciselés avec grâce, mais la tension réside essentiellement dans l’atmosphère feutrée des palais où les intrigues se nouent. Hou Hsia-Hsien filme magnifiquement les paysages grandioses de la Mongolie et de la Chine, et magnifie en clair obscur les intérieurs couleur sang et or que n’aurait pas renié Caravage, des intérieurs où se nouent les amours déçues, les vengeances longtemps enfouies… Nous sommes transportés dans un monde frémissant, comme si la caméra-pinceau de Hou Hsia-Hsien avait rapporté des images documentaires du IXè siècle ! La mise en scène est d’une admirable précision et les plans séquences maîtrisés à la perfection, illuminés par l’égérie du cinéaste, Shu Qi.
Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2015
Publié dans Archives programmes, Uncategorized
Commentaires fermés sur Programme Avril, mai 2016
Programme mars, avril 2016
Du 10 au 15 mars
STEVE JOBS
De Danny Boyle – 2015 – USA – 2h – VOST
Avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels…
Boyle-Sorkin-Fassbender : trio magique pour un biopic hors normes. Le génial scénariste Aaron Sorkin fait de Steve Jobs (le fondateur d’Apple décédé en 2011) un de ces monstres fascinants et terribles comme le cinéma les aime. Sorkin surprend Steve Jobs à trois moments clés de sa carrière, dans trois lieux symboliques de San Francisco : en 1984, au Flint Center, il y lance son Macintosh. En 1988, il y présente son NeXT, qui ne connaîtra pas un grand succès. En 1998, au Davies Symphony Hall, il devient une légende en créant l’iMac. Sorkin trouve ici une idée, à la fois géniale et gonflée, pour raconter cet homme nombreux qu’était Jobs et dépeindre le boss visionnaire comme l’homme tyrannique. Un tourbillon de mots, de gestes et de sentiments qui tiennent en haleine de la première à l’ultime image. Le rythme et la tension sont aussi donnés par la mise en scène sobre de Danny Boyle. Enfin, Michael Fassbender livre une prestation renversante dans le rôle de Jobs et en restitue l’essentiel : l’aura, l’intelligence, la violence, l’incapacité à nouer des rapports humains simples. Un film virtuose.
Du 17 au 22 mars
NAHID
De Ida Panahandeh – 2015 – Iran – 1h45 – VOST
Avec Sareh Bayat , Pejman Bazeghi , Navid Mohammadzadeh…
En Iran, le couple et la loi : un canevas complexe qu’explore un film inventif. Nahid, jeune divorcée désargentée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier, immature, toxicomane et instable, a accepté de la céder à son ex-femme à condition qu’elle ne se remarie pas… Mais que faire quand elle tombe amoureuse d’un type bien qui veut vivre avec elle ? Le film révèle une surprise, contenue dans le code de la loi, qui va se révéler aussi pratique que tragique pour le nouveau couple. A pas feutrés, la cinéaste, dont c’est le premier film, monte un piège incroyable avec une mise en scène qui joue avec les points de vue. C’est subtil et intense.
Du 24 au 29 mars
PEUR DE RIEN
De Danielle Arbid – France – 2h00
Avec Mana Issa, Vincent Lacoste, Paul Hami, Dominique Blanc…
Lina, jeune Libanaise de 17 ans, belle à ravir mais qui semble l’ignorer, vient étudier en France au début des années 1990. Elle vit chez sa tante et son oncle, lequel tente un soir d’abuser d’elle. Elle quitte leur maison de banlieue, quasiment sans argent. Elle trouve refuge chez une amie de l’université, décroche un emploi et en discothèque, rencontre Jean-Marc, riche homme d’affaires dont elle devient la maîtresse. Ainsi commence l’éducation sentimentale de la jeune fille, qui doit se battre pour avoir un toit au dessus de la tête et obtenir sa carte de séjour… Le film bénéficie d’une distribution enthousiasmante et sonne comme l’hommage d’une immigrée à la France . Beau geste, surtout en ces temps troublés.
Du 31 mars au 5 avril
ANOMALISA
De Charlie Kaufman et Duke Johnson – Etats-Unis – 2016 – 1h30 – VOST
Avec les voix de David Themlis, Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan…
Comment rendre compte du rêve américain des chefs des grandes entreprises privées et publiques : celui de façonner un homme standard, interchangeable, uniforme, solitaire et disponible pour appliquer les procédures dans la guerre économique ? Les réalisateurs ont choisi l’animation pour décrire cet homme avec humour sardonique, crudités et idées noires. Voici le col blanc désillusionné, tourmenté par le sexe, cerné par le dégoût du monde et de lui-même. Et derrière les attitudes de pure convention, l’onirisme cauchemardesque révèle les abîmes qui guettent les personnages.
Du 7 au 12 avril
CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ
De Mikaël HERS – France – 2016 – 1H46
Avec Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière…
Un jour d’été à Berlin, Sasha s’est levée du lit, qu’elle partage avec Lawrence, s’est habillée, a traversé le parc qui la sépare de son atelier, a travaillé quelques heures ; est ressortie, il faisait encore jour et, dans le parc s’est effondrée. C’en était fini pour elle. Ce « sentiment de l’été » c’est en premier lieu celui de l’absence, l’absence creusée par la mort subite de cette jeune femme, le film va suivre ensuite l’onde de choc de cette disparition sur son entourage, en particulier son compagnon Lawrence, et sa sœur Zoé, au cours de trois étés successifs et dans trois villes différentes : Berlin, Paris et New York. : belle déambulation autour du deuil, prise comme métaphore de la vie…
Du 14 au 19 avril
A PERFECT DAY
De Fernando Leon Aranoa – Espagne – 1h46 – VOST
Avec Benicio Del Toro, Tom Robbins, Mélanie Thierry…
Un groupe d’humanitaires est en mission en Bosnie à la fin de la guerre. Le seul puits à des kilomètres à la ronde est souillé par le cadavre d’un homme très gros, jeté volontairement pour contaminer l’eau. Mais il faut une corde… et en situation de guerre la logique et le bon sens sont remplacés par l’arbitraire et l’incompréhensible. Le casting est international, comme le sont en général les équipes de volontaires sur le terrain: Benicio Del Toro est le responsable du groupe et de sa cohésion ; Tim Robbins est une grande gueule, plein d’humour, qui n’a d’autre famille que son équipe ; Mélanie Thierry, jeune française spécialiste de l’eau, fait ses premières armes humanitaires. Comédie aux allures de drame ou drame déguisé en comédie, le film montre les limites de l’engagement humanitaire avec humour noir et émotion.
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programme mars, avril 2016
Programme janvier, février, mars
Du 28 janvier au 2 février
A PEINE J’OUVRE LES YEUX
De Leyla Bouzid – France – Tunisie – 2015 – 1h42
Avec Baya Medhaffar, Ghalia Benali…
L’histoire se passe à Tunis, durant l’été 2010, quelques mois avant la Révolution. Farah, une bachelière de 18 ans, croque la vie à pleine dents, tombe amoureuse, s’enivre et chante sur scène des chansons anti – gouvernementales au sein d’un groupe de rock engagé contre la volonté d’Hayet, sa mère qui, connaissant la Tunisie et ses interdits, vit dans la peur face aux agissements de sa fille. A travers le portrait de cette fille insoumise, c’est la soif de liberté et de révolte de toute une génération qui nous est montrée à quelques mois du printemps arabe. Avec ce premier long métrage attachant, Leyla Bouzid signe une réalisation dynamique et pertinente de sa Tunisie natale.
Ce film a déjà reçu de nombreux prix dans des festivals en particulier le prix du public à la Mostra de Venise.
Du 4 au 9 février
CAROL
De Todd Haynes – GB/USA – 2015 – 1 h 58 – VOST
Avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler…
Carol est une femme en train de s’écrouler, elle ne tient plus que par l’artifice de son statut d’épouse et de mère, belle et mondaine. Thérèse est une jeune femme légère et insouciante, en train d’éclore, que la société des années cinquante pousse à se couler dans le moule que l’époque choisit pour elle : être une gentille épouse et une mère modèle. Quand elle croise le regard un peu froid de cette femme distinguée à la silhouette parfaite, Thérèse est subjuguée. Lorsque Carol croise le regard de cette petite vendeuse de jouets à l’allure encore juvénile, elle est fascinée par cette candeur, pas encore broyée par le poids des convenances; c’est un appel au rêve pour elle, depuis trop longtemps prisonnière d’un mariage raté.
Magistralement filmées, les deux comédiennes forment un duo troublant de sensualité et de douceur contenues. Un film somptueux.
Prix d’interprétation féminine au festival de Cannes 2015 pour Rooney Mara
Du 11 au 16 février
LES PREMIERS, LES DERNIERS
De Bouli Lanners – France Belgique – 2016 – 1H38
Avec Albert Dupontel , Bouli Lanners, Suzanne Clément…
Gilou et Colchise, deux types patibulaires et fatigués, vraisemblablement chasseurs de primes, amis inséparables, enquêtent sans entrain sur un vol de téléphone portable au contenu compromettant. Des personnages hyperincarnés et dépouvus d’âme, dans un décor sombre, plat, battu par le vent, qui semblent jouer aux cowboys et aux indiens… Film puissant sur l’ultramoderne solitude, et sur la violence qu’un monde sans codes sociaux de base pourrait faire naitre. Les acteurs, qui ont pris un plaisir évident à jouer ces héros grisâtres, sont impériaux.
Du 18 au 23 février
AU-DELÀ DES MONTAGNES
De Jia Zhang-ke – Chine – 2015 – 2h11 – VOST
Avec Zhao Tao, Zhang Yi, Liang Jing-dong…
L’histoire de trois jeunes gens, une femme et deux hommes, de 1999 à 2014 puis 2025, illustre l’évolution de la société chinoise, entre rêve d’ouverture à la vie dans le monde capitaliste et attachement aux traditions. Mais passer de la condition de sujet chinois à la condition d’individu du monde globalisé n’est pas sans poser des questions, et en particulier pour la génération suivante. Où pourrait mener ce déracinement ? Une fresque somptueuse qui interroge sur la Chine d’aujourd’hui et de demain.
Du 25 février au 1er mars
45 ANS
De Andrew Haigh – Britannique – 2015 – 1h35 – VOST
Avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James…
Kate et Geoff Mercer sont sur le point d’organiser une grande fête pour leur 45e anniversaire de mariage. Pendant ces préparatifs, Geoff reçoit une nouvelle : le corps de Katya, son premier grand amour, disparu 50 ans auparavant dans les glaces des Alpes, vient d’être retrouvé. Cette nouvelle va alors bouleverser le couple et modifier doucement le regard que Kate porte sur son mari…
Du 3 au 8 mars
IXCANUL
De Jayro Bustamante – 2015 – Franco-Guatémaltèque – 1h31
Avec Manuel Manuel Antún, Jayro Bustamante, María Mercedes Coroy…
Maria, 17 ans, vit avec ses parents, des paysans qui semblent communiquer avec les forces secrètes de la nature : ils font des offrandes à un volcan, comme à un dieu. Aux croyances et à la magie se mêle un sens terre à terre des intérêts et de la survie : marier leur fille à Ignacio, un responsable de la plantation de café où ils travaillent. La jeune Maria semble se soumettre à leur volonté mais son idée fixe est de partir loin, là-bas, de l’autre côté du volcan qui surplombe le village. Elle voudrait accompagner son ami Pepe qui veut tenter sa chance aux Etats-Unis. Elle tombe enceinte de Pepe, mais le jeune coupeur de café partira sans elle. En voulant éradiquer les serpents qui pullulent dans la plantation, elle se fait mordre et est transportée par Ignacio à l’hôpital de la ville… Avec ce très beau film, le jeune cinéaste bouscule son pays, le Guatemala, en mettant en scène une héroïne inédite : une jeune femme maya d’aujourd’hui dont la situation est celle d’un volcan qui s’éveille. Pour dénoncer son oppression.
Ours d’argent au Festival de Berlin.
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programme janvier, février, mars
Programme décembre 2015 – janvier 2016
Du 17 au 22 décembre
BACK HOME
De Joachim Trier – Norvège-France-Danemark – 2015 – 1h49 – VOST
Avec Isabelle Huppert, Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg…
C’est un film beau et grave dont le titre était “Plus fort que les bombes”, transformé par le distributeur après les attentats. Trois ans après la mort inattendue d’une photographe de guerre, une exposition sur son travail réunit son mari et ses deux fils qui ne se sont pas vus depuis longtemps. Le passé, avec sa rafale de révélations, est explosif et force les trois hommes à se découvrir sous un nouveau jour. La mort est une bombe à retardement. Revenue chez les siens par flash-back, Isabelle Huppert est impressionnante, et les deux garçons passent sous nos yeux de l’enfance prolongée à l’âge adulte, celui des peines inguérissables. Tout cela est raconté sans psychologisme, seulement l’exploration d’un traumatisme. Ce qui est caché frappe plus que ce qui est montré.
Sélection officielle Cannes 2015
Du 24 au 29 décembre
LES COWBOYS
De Thomas Bidegain – France – 2015 – 1h45
Avec François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne, Ellora Torchia, John C. Reilly…
En 1994, dans l’Ain, des fans de l’Ouest américain se rassemblent pour une fête. Mais Kelly, 16 ans, s’enfuit avec un islamiste radical qui rêve de djihad. Son père et son frère partent à sa recherche. Entre la Belgique et le Moyen-Orient, leur quête durera plus de quinze ans. Comme dans un western, les deux hommes affrontent personnellement la situation avec audace. Une œuvre romanesque ambitieuse, ample et tendue qui embrasse avec intensité deux destins de limiers perdus dans un terrifiant labyrinthe.
Du 31 décembre au 5 janvier
LA VIE TRÈS PRIVÉE DE MONSIEUR SIM
De Michel Leclerc – France – 2015 – 1H42
Avec Jean-Pierre Bacri, Mathieu Amalric, Valéria Golino…
Monsieur Sim n’a aucun intérêt. C’est du moins ce qu’il pense de lui-même. Sa femme l’a quitté, son boulot l’a quitté et lorsqu’il part voir son père au fin fond de l’Italie, celui-ci ne prend même pas la peine de déjeuner avec lui. C’est alors qu’il reçoit une proposition inattendue : traverser la France pour vendre des brosses à dents qui vont « révolutionner l’hygiène bucco-dentaire ». Il en profite pour revoir les visages de son enfance, son premier amour, ainsi que sa fille et faire d’étonnantes découvertes qui vont le révéler à lui -même. Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans voué à l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée) ; poursuivi par l’échec à l’âge adulte, il s’accepte tel qu’il est, et trouve une certaine satisfaction de son état. La vie très privée de Monsieur Sim est inspirée du roman du même nom de Jonathan Coe. Michel Leclerc explique avoir lu le livre au moment où il traversait une période difficile de deuil et de remise en question.
Du 7 au 12 janvier
JE SUIS UN SOLDAT
De Laurent Larivière – France, Belgique – 2015 – 1h37
Avec Louise Bourgoin, Jean-Hugues Anglade, Anne Benoit, Angelo Bison, Laurent Capelluto, Nina Meurisse, Nathanaël Maïni, Thomas Scimeca…
Comment parler des dommages collatéraux de la crise sans enfoncer des portes ouvertes ? Ce premier long métrage de Laurent Larivière se distingue par la pertinence de son thème : la honte. Il évite l’écueil en plongeant son héroïne, jeune chômeuse de 30 ans obligée de retourner vivre chez sa mère, dans un univers singulier. A défaut de toute perspective professionnelle, c’est au chenil de son oncle qu’elle se retrouve, corvéable à merci. Ce chenil saturé d’aboiements, imprégné par la crasse et les maladies, on découvre peu à peu qu’il est la plaque tournante d’un trafic d’animaux importés clandestinement des pays de l’Est. Larivière fait donc de la famille, habituel cocon protecteur, le lieu de l’ambivalence, à l’intérieur duquel il raconte tout à la fois une descente aux enfers et une possible rédemption. Ce film noir tendu et âpre revient surtout à la source du cinéma de genre : cette ambition de raconter une époque malade. Et au cœur de la violence qui domine ce récit, Louise Bourgoin épate par son intensité de chaque instant, sans jamais forcer le trait. Son plus grand rôle. Sa plus belle interprétation.
Du 14 au 19 janvier
BELIERS (Hrútar)
De Grimur Hakonarson – Islande – 1h30 – VOST
Avec Sigurður Sigurjónsson, Theodór Júlíusson, Charlotte Boving…
Béliers se situe dans une vallée isolée du centre de l’Islande dans des paysages à couper le souffle. Dans ces contrées, l’élevage des moutons est comme une religion. Ces béliers font l’objet de concours fort réputés. Parmi ces éleveurs, deux bergers sont au centre du film : Gummi et Kiddi, tous deux sexagénaires et célibataires. Ils vivent dans des fermes voisines et ne s’adressent plus la parole depuis fort longtemps. Cette situation qui flirte avec l’absurde va prendre un tour plus dramatique quand la maladie de la tremblante va être repérée chez les bêtes de Kiddi. Ce formidable Béliers commence comme une comédie à l’humour très scandinave, autrement dit décalé, introverti, désarçonnant et qui nous rend immédiatement attachants ces étranges personnages qui vivent franchement hors du monde… et puis le film prend une autre dimension, plus lyrique, plus grave et s’ouvre à une ample réflexion sur le rapport de l’homme à la nature, de l’humain à l’animal, sur le lien fraternel qui peut renaître dans l’adversité. La mise en scène exalte à merveille la beauté dantesque de ces paysages incroyables, qui rendent plus impressionnant encore le combat des hommes, particulièrement dans une scène finale stupéfiante d’émotion et de force.
Prix Un certain regard au Festival de Cannes 2015
Du 21 au 26 janvier
TAJ MAHAL
De Nicolas Saada – Fance, Belgique – 2015 – 1h31
Avec Stacy Martin, Louis-Do de L’Encquesaing, Gina McKee…
Le film est inspiré par l’attaque en 2008 du Taj Mahal Palace à Bombay, par des islamistes pakistanais – qui a fait 195 morts. Le réalisateur a interrogé une jeune fille rescapée, nièce d’un de ses amis. Louise a 18 ans, son père est nommé à Bombay et, en attendant une installation définitive, ils logent au Taj Mahal Palace. Un soir les parents sortent dîner. Louise reste seule dans cette suite paradisiaque. Soudain l’attaque et la voilà plongée dans un chaos de sensations tout au long de cette nuit de claustration, incrédulité, sidération, terreur et solitude devant des forces qui la dépassent. Film exigeant, radical qui évite les débats stériles et caricaturaux.
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programme décembre 2015 – janvier 2016
Programme novembre et décembre 2015
Du 12 au 17 novembre
LE FILS DE SAUL
De Laszlo Nemes – Hongrie – 1h47 – VOST
Avec Geza RÖhrig, Levente Molnar, Urs Rechn, Todd Charmont…
Ambition et rigueur, voilà pour les caractéristiques évidentes de ce premier long métrage. Audace également, il en fallait pour s’attaquer au sujet de la Shoah, et une sacrée confiance en soi, l’enjeu étant de trouver une forme nouvelle qui permette de raconter l’horreur aux jeunes générations. Laszlo Nemes, jeune cinéaste hongrois, a choisi en effet de restituer le quotidien d’un des Sonderkommandos d’Auschwitz. Un choix saisissant, périlleux, d’autant que le film est une fiction relatant un parcours exemplaire: celui de Saul, un des prisonniers, qui dans un ultime sursaut, décide de donner une sépulture à son fils…
Grand Prix du Jury Cannes 2015
Du 19 au 24 novembre
ASPHALTE
De Samuel Benchetrit – France – 2015 – 1h40
Avec Isabelle Huppert , Thierry Gimenez , Gustave Kervern …
On est quelque part en France, dans une barre HLM noyée sous la grisaille. L’ascenseur tombe en panne… et le film décolle vers le loufoque et le burlesque à travers 3 rencontres improbables. La solitude est le point de départ de tous les personnages, chaque histoire est la naissance d’un lien: l’astronaute américain et la vieille dame maghrébine qui fait le couscous, l’actrice oubliée et son voisin de palier, l’infirmière et le patient amoureux en fauteuil…Pour une fois la banlieue n’est pas synonyme de violence et de haine, et une vérité bienfaisante émane de ce portrait en déséquilibre.
Du 26 novembre au 1er décembre
PAR ACCIDENT
De Camille Fontaine – France – 2015 – 1h24
Avec Hafsia Herzi, Emilie Dequenne, Mounir Margoum…
Premier film de Camille Fontaine dont la principale qualité donne à voir une réalité sociale fouillée. Amara jeune algérienne installée dans le sud de la France avec son mari et sa fillette, renverse, par accident, un piéton qui tombe dans le coma. Une condamnation ruinerait leur avenir, sans le témoignage opportun d’Angélique, extravagant électron libre. Rencontre improbable de cette française délurée et de ce couple d’immigrés, intégré, voire moderne. Véritable thriller, filmé avec acuité et habileté : le bien, le mal, l’amitié… Cette situation inédite à l’écran est servie par des comédiens talentueux, duo de femmes sous le regard lumineux de Mounir Marçoum en mari bienveillant. Drame solaire.
Du 3 au 8 décembre
MIA MADRE
De Nanni Moretti – Italie, France – 2015 – 1h47 – VOST
Avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini…
Une cinéaste (jouée par Margherita Buy) en pleine crise créative et personnelle. Mia Madre, le nouveau film de Nanni Moretti, pourrait bien être un autoportrait masqué du « splendide sexagénaire » qu’est aujourd’hui l’auteur de La Chambre du fils : les doutes d’un créateur prisonnier de son image de grand sage, réputé mieux comprendre que quiconque le pays autour de lui, alors que sa vie privée serait aussi chaotique que celle de tout le monde… On dit ça, mais on n’a encore rien vu !
Sélection officielle Cannes 2015
Du 10 au 15 décembre
VERS L’AUTRE RIVE
De Kiyoshi Kurosawa – France, Japon – 2015 – 2h07 – VOST
Avec Eri Fukatsu, Tadanobu Asano…
Trois ans après sa mort, un homme revient chez lui pour emmener sa femme dans un curieux périple, entre lune de miel et tournée d’adieu. C’est un voyage dans un Japon des montagnes et des villages, pour rencontrer des amis d’antan, parfois morts eux aussi. Entre conscient et inconscient, c’est un grand film de maturité, une bouleversante réflexion existentielle, et aussi une douceur de vivre insoupçonnée. La logique des rêves est superbement restituée par cette alternance de moments suaves et de brusques accès de noirceur. Le cinéaste, qui ne s’éloigne jamais de sa femme, donne aussi sa vision du couple soudé par un lien irrévocable, transcendant et charnel. Arrivé à la soixantaine, Kurosawa réussit son premier film d’amour.
Prix de la mise en scène “Un certain regard” Cannes 2015
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programme novembre et décembre 2015
Programme octobre et novembre 2015
Du 8 au 13 octobre
MUCH LOVED
De Nabil Ayouch – France, Maroc – 1h48
Avec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane, Sara Elmhamdi Elalaoui …
Elles sont quatre princesses à vendre, dans les nuits de Marrakech. Noha, Randa, Soukaina, Hlima : de belles tornades brunes, tourbillons de strass, de jurons et d’énergie farouche. Quatre putains inséparables, seules contre tous, en butte aux honnêtes gens, aux bigots, à la famille qui prend l’argent « sale » des passes en se pinçant le nez. Sans compter les flics corrompus, et bien sûr les clients, tartuffes, prédateurs et frustrés imprévisibles… Une vie de paria, heurtée, marginale : c’est l’universelle « complainte des filles de joie », comme disait Brassens. Sauf que cette chronique électrisante s’enracine au cœur du monde arabe, dans une société qui réprime la pulsion, condamne le désir. Les prostituées doivent, ici plus qu’ailleurs, éponger les manques et payer le prix fort du mépris et de l’hypocrisie. Le réalisateur marocain Nabil Ayouch scrute son pays, ses violences et ses inégalités, comme il l’a toujours fait. Avec une acuité quasi documentaire, il nous immerge dans le quotidien tragi-cocasse de ses héroïnes.
Du 15 au 20 octobre
L’HOMME IRRATIONNEL
De Woody Allen- USA – 1h36 – VOST
Avec Joaquin Phoenix, Emma Stone, Parker Posey…
Professeur de philosophie, Abe Lucas est un homme dévasté sur le plan affectif, qui a perdu toute joie de vivre. Il a le sentiment que quoi qu’il ait entrepris – militantisme politique ou enseignement – n’a servi à rien. Peu de temps après son arrivée dans l’université d’une petite ville, Abe entame deux liaisons. D’abord, avec Rita Richards, collègue en manque de compagnie qui compte sur lui pour lui faire oublier son mariage désastreux. Ensuite, avec Jill Pollard, sa meilleure étudiante, qui devient aussi sa meilleure amie. Si Jill est amoureuse de son petit copain Roy, elle trouve irrésistibles le tempérament torturé et fantasque d’Abe, comme son passé exotique. Et tandis que les troubles psychologiques de ce dernier s’intensifient, Jill est de plus en plus fascinée par lui. Mais quand elle commence à lui témoigner ses sentiments, il la rejette. C’est alors que le hasard le plus total bouscule le destin de nos personnages dès lors qu’Abe et Jill surprennent la conversation d’un étranger et s’y intéressent tout particulièrement. Après avoir pris une décision cruciale, Abe est de nouveau à même de jouir pleinement de la vie. Mais ce choix déclenche une série d’événements qui le marqueront, lui, Jill et Rita à tout jamais.
Du 22 au 27 octobre
LES DEUX AMIS
De Louis Garrel – France – 1h44
Avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel
Deux hommes, une femme, combien de possibilités ? Les Deux Amis transpose l’intrigue romantique des Caprices de Marianne dans la grisaille réaliste du Paris d’aujourd’hui. Clément, un amoureux maladroit, demande à son meilleur ami, un séducteur, de l’aider à conquérir une jeune femme insaisissable. Mais Abel le « tombeur » succombe à son tour au charme de la belle Mona… Si l’argument est des plus banal, Louis Garrel parvient à lui redonner une certaine fraîcheur, par son habileté à créer la surprise. Le film multiplie avec brio les ruptures de ton. Louis Garrel ose d’étonnantes scènes de burlesque potache, allie la légèreté des situations à la gravité des sentiments, alterne tension soudaine et pauses contemplatives. Mais le vrai « plus » de ce film charmeur jusque dans sa modestie, c’est sa vision singulière de l’amitié. Un sentiment qui, pour L.Garrel, est aussi intense et peut-être plus complexe encore que l’amour.
Du 29 octobre au 3 novembre
THE LOBSTER
De Yorgos Lanthimos – Grèce – 1h58 – VOST
Avec Colin Farrell, Léa Seydoux, Rachel Weisz, Jessica Barden, Olivia Colman…
Dans un Dans un futur proche, en vertu des lois de la Ville, toute personne célibataire est arrêtée et transférée à l’Hôtel. On lui donne 45 jours pour trouver une partenaire. Faute de quoi le ou la célibataire sera transformée en l’animal de son choix, puis relâchée dans les Bois. N’ayant plus rien à perdre, un homme s’échappe de l’Hôtel. Il gagne les Bois où vivent un groupe de résistants, les Solitaires, et où il va tomber amoureux. Mais l’amour n’est pas autorisé chez les Solitaires…
Du 5 au 10 novembre
LIFE
De Anton Corbijn – USA – 1h51 – VOST
Avec Robert Pattinson, Dane DeHaan, Ben Kingsley, Joel Edgerton…
James Dean est mort il y a 60 ans. Life est le récit de sa rencontre avec le photographe Dennis Stock, qui nous a laissé ces emblématiques clichés de l’acteur, que nous avons tous vus. Stock, chasseur de vedettes complexé, mal dans sa peau se persuade que James Dean est la chance de sa vie. Il voit en lui la matière d’un reportage photos pour le prestigieux magazine Life. Le film fait brillamment le portrait des deux hommes, l’un en costume strict, incapable de légèreté, dévoré par son travail, l’autre incarnant l’Amerique « cool », le charme et vivant totalement dans le présent. Le cinéaste néerlandais se passionne pour la relation étrange qui lie un photographe et son modèle.
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programme octobre et novembre 2015
Programme septembre-octobre 2015
Du 3 au 8 septembre
LES NUITS BLANCHES DU FACTEUR
De Andrei Konchalovsky – Russie – 2015 – 1h41 – VOST
Avec Aleksey Tryapitsyn, Irina Ermolova, Timur Bondarenko…
Ce beau film contemplatif, tourné loin de la Russie des villes, glisse sur l’œil du spectateur, au rythme d’un bateau à moteur, sur les eaux calmes d’un immense lac : ce bateau est celui d’un facteur esseulé, dernier chainon reliant au monde de minuscules villages presque désertés : on ne s’écrit même plus, les lettres sont rares mais le facteur apporte aussi, en ces zones très reculées, essence, médicaments, vivres et toutes sortes de marchandises indispensables. La subite disparition du moteur du bateau risque d’entrainer l’effondrement du monde sur lequel ce facteur veille…
Du 10 au 15 septembre
LA ISLA MINIMA
De Alberto Rodriguez – Espagne – 2014 – 1h44 – VOST
Avec Raul Arévalo, Juan Javier, Guttierrez…
L’histoire se déroule en 1980, dans l’Espagne post franquiste. Deux flics, que tout oppose, débarquent dans une petite ville d’Andalousie pour enquêter sur la disparition de deux jeunes filles victimes d’un prédateur sexuel. Dans cette période où l’Espagne se trouve en équilibre entre la jeune démocratie et les vieux démons franquistes, les deux flics incarnent cette dualité avec d’un côté un jeune flic muté de Madrid et de l’autre un vieux loup au passé trouble, adepte des interrogatoires musclés.
Alberto Rodriguez dit avoir été influencé pour ce film par Le corbeau de Georges Clouzot.
Grand succès public et critique en Espagne en 2014, La Isla minima a été récompensé par dix statuettes au Goya 2014.
Du 17 au 22 septembre
MASAAN
De Neeraj Ghaywan – Inde, France – 2015 – 1h43 – VOST
Avec Richa Chadda, Vicky Kaushal, Sanjay Mishra…
Bénarès, la cité sainte au bord du Gange, punit cruellement ceux qui jouent avec les traditions morales. Deepak, un jeune homme issu des quartiers pauvres, tombe éperdument amoureux d’une jeune fille qui n’est pas de la même caste que lui. Devi, une étudiante à la dérive, vit torturée par un sentiment de culpabilité suite à la disparition de son premier amant. Pathak, père de Devi, victime de la corruption policière, perd son sens moral pour de l’argent, et Jhonta, un jeune garçon, cherche une famille. Des personnages en quête d’un avenir meilleur, écartelés entre le tourbillon de la modernité et la fidélité aux traditions, dont les parcours vont bientôt se croiser…
Du 24 au 29 septembre
LES BÊTISES
De Alice et Rose Philippon – France – 1h19
Avec Jérémie Elkaim, Sara Giraudeau, Jonathan Lambert…
François, enfant adopté qui vient enfin de découvrir l’identité de sa mère biologique, se fait embaucher comme extra dans la soirée qu’elle donne. Mais ce distrait timide et maladroit a du mal à tenir le rôle, il enchaine les erreurs et les « bêtises » et sème la désolation et le désordre. Les réalisatrices s’inspirent de Tati et de Chaplin pour faire évoluer ce clown lunaire et attachant, si bien interprété par Jérémie Elkaim.
Premier film.
Du 1er au 6 octobre
YOUTH
De De Paolo Sorrentino – Italie – 2015 – 1h58 – VOST
Avec Michael Cain, Harvey Keitel, Rachel Weisz…
Fred et Mick, deux vieux amis approchant les 80 ans, sont en vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre, est désormais à la retraite. Mick, réalisateur, travaille toujours. Ils savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Ils portent un regard curieux et tendre sur les vies décousues de leurs enfants, sur la jeunesse flamboyante des scénaristes qui travaillent pour Mick, et sur les autres occupants de l’hôtel… Contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe. Tandis que Mick s’empresse de terminer le scénario qu’il considère comme son dernier film, Fred n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale. Mais quelqu’un veut à tout prix entendre ses dernières compositions et le voir diriger un orchestre à nouveau. YOUTH se regarde avec un plaisir monstre: C’est un concentré de subtilité et d’humour. Une œuvre poétique d’une force incroyable, en même temps qu’une comédie délirante.
Sélection officielle du Festival de Cannes
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Programme septembre-octobre 2015
Anciens programmes Ciné Cimes
Programme avril et mai 2015
Programme février et mars 2015
Programme janvier et février 2015
Programme décembre 2014, janvier 2015
Programme octobre à novembre 2014
Programme septembre à octobre 2014
Programme mai à juillet 2014
Programme avril et mai 2014
Programme mars et avril 2014
Programme janvier et février 2014
Programme décembre 2013 janvier 2014
Programme octobre novembre 2013
Publié dans Archives programmes
Commentaires fermés sur Anciens programmes Ciné Cimes