Du 16 au 21 novembre
CARRÉ 35
De Eric Caravaca-France-2017-1h07
Ce documentaire est traité comme une série noire, dont Caravaca est le privé. Il enquête sur une sœur aînée, Christine, morte à 3 ans, avant sa propre naissance et celle de son frère et enterrée dans le carré 35 de la partie française du cimetière de Casablanca.
Il ne sait rien de cette sœur, dont personne dans la famille ne lui a rien révélé clairement et dont les parents n’ont gardé aucune photo. Avec cette mémoire inconsciente, il décide d’enquêter au Maroc auprès de l’état civil, de ses proches, oncles, tantes, et enfin auprès de sa mère. Elle esquive, tergiverse, mais reste dans le déni. Il traque aussi l’histoire du Maroc, la grande, la petite… Croyant dérouler le fil d’une vie oubliée, il ouvre la porte sur un vécu qu’il ignorait, avec des secrets bien enfouis.
Un film enquête bouleversant, transgressif mais élégant, dédié à Francois Dupeyron dont l’œuvre a inspiré Caravaca.
Du 23 au 28 novembre
JEUNE FEMME
De Léonor Serraille – France – 2017 – 1h37
Avec Laetitia Dosch, Léonie Simaga, Souleymane Seye Ndiaye, Grégoire Monsaingeon, …
Il y a du très bon dans ce premier film qui ramasse récompense sur récompense et confirme le talent de Laetitia Dosch ; l’heure de la reconnaissance a enfin sonné pour celle qui, en 2013, excellait dans « La Bataille de Solférino ». En livrant le portrait d’une jeunesse dans la précarité, obligée d’accepter les jobs les plus stupides, Léonor Serraille est en phase avec son époque et son âge. Après une longue absence, Paula revient à Paris. Mais quand elle tente de retrouver son ancien compagnon, celui-ci lui oppose une fin de non-recevoir. La jeune femme, qui se retrouve seule et sans ressources, va entamer une longue errance avec le chat qu’elle a piqué à son ex pour seul bagage. Mais pas question de se laisser abattre : elle a la rage et le fait savoir.
Prix de la Caméra d’Or au Festival de Cannes.
Du 30 novembre au 5 décembre
LA BELLE ET LA MEUTE
De Kaouther Ben Hania – Tunisie, France…- 2017 – 1h40
Avec Mariam Al Ferjani, Ghanem Zrelli, Noomane Hamda…
Mariam, belle et insouciante, s’apprête à s’amuser dans une fête étudiante. Quelques heures plus tard, elle erre dans la rue en état de choc, elle a été violée, elle a honte, elle ne sait pas quoi faire. Elle rencontre Youssef qui la convainc de porter plainte. Commence alors une longue nuit de lutte : face à une justice qui se trouve du côté des bourreaux, elle chancelle mais ne plie pas. Quand elle identifie ses violeurs, la tension monte et seuls trois hommes la soutiennent : Youssef, un journaliste et un vieux policier. Etrangement, c’est sa solitude qui finit par galvaniser la jeune fille : la proie n’a plus peur.
Thriller surprenant, ce film est avant tout la chronique d’une conscience politique.
Du 7 au 12 décembre
LA VILLA
De Robert Guédiguian – France – 2017 – 1h47
Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin , Gérard Meylan
Dans une calanque près de Marseille, deux frères et une sœur sont réunis dans la maison familiale autour de leur père, victime d’une attaque C’est le moment pour eux de mesurer ce qu’ils ont conservé de l’idéal que leur père leur a transmis, du monde de fraternité qu’il avait bâti dans ce lieu magique, autour d’un restaurant ouvrier dont l’un des frères continue de s’occuper. Leurs idéaux ont perdu de leur superbe face au réalisme du quotidien mais trois réfugiés clandestins échouent dans la calanque …et vont bouleverser leurs réflexions. Engagé, généreux et joyeusement mélancolique, un beau et lumineux Guédiguian.
Prix du jury à la Mostra de Venise, Lion d’or 2017, Prix Marcello Mastroianni.
Du 14 au 19 Décembre
12 JOURS
De Raymond Depardon – Documentaire – France – 2017 – 1h27
Dans ce nouveau documentaire, Raymond Depardon filme des personnes placées en hôpital psychiatrique sans leur consentement et leur confrontation à l’institution judiciaire.
Pourquoi ce titre de 12 jours ? Depuis la loi de 2013, l’hôpital dispose de 12 jours à compter de l’admission du patient pour saisir le juge des libertés et de la détention qui doit décider si la détention est justifiée et si elle doit se prolonger ou pas.
Ce documentaire fusionne donc les deux thèmes de prédilection de Depardon : la folie « San Clemente » et « Urgences » et la justice « « Délits flagrants et 10ième chambre – Instants d’audience ».
Depardon filme donc 10 patients broyés par la violence du travail, des relations amoureuses ou de leur vie sociale face à leur juge qui va décider de leur sort.
Documentaire parfois drôle mais toujours bouleversant et d’une actualité brûlante.
Présenté au festival de Cannes hors compétition.