Du 4 au 9 Janvier
UN HOMME INTEGRE
De Mohamed Rasoulof – Iran – 2017 – 1h57 – VOST
Avec Reza AkhlaghiIrad, Soudabeh Beizaee, Nazim Adabi
Reza a quitté Téhéran avec femme et enfants pour se consacrer à l’élevage des poissons loin de la violence de la capitale. Celle ci le rattrape quand une compagnie privée décide d’acquérir par tous les moyens un terrain qu’il possède mais ne veut pas vendre.
Comment lutter quand les moyens légaux se révèlent inefficaces autrement qu’en utilisant les armes de l’adversaire : violence et corruption ? Le réalisateur passe ainsi d’une dénonciation kafkaïenne d’un système social à un thriller mafieux dans lequel les convictions morales du héros finissent par céder devant la nécessité de sauver sa peau.
Tourné en Iran et cependant sans espoir d’y être distribué, le film a obtenu le Prix “Un Certain Regard” à Cannes 2017.
Du 11 au 16 Janvier
MAKALA
D’Emmanuel GRAS – documentaire français – 1h36.
Avec Kabwita Kasongo
Au Congo, un jeune villageois a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Après nous avoir fait partager son quotidien, le cinéaste nous embarque avec lui et son vélo surchargé sur la route périlleuse vers Kolwesi, où Kabwita espère vendre le fruit de son travail pour nourrir sa famille. Il sublime cette réalité en révélant sa part d’étrangeté, de grandeur ou même de beauté et il élève la quête de son héros à une dimension onirique.
C’est un film aride, contemplatif et néanmoins incisif sur la misère en Afrique. Tout y est vrai et cinématographique.
Du 18 au 23 Janvier
Grand prix de la Semaine de la Critique à Cannes 2017
LES GARDIENNES
De Xavier Beauvois – France – 2017- 2h14
Avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry…
Que deviennent les femmes quand les hommes font la guerre ? Ayant débusqué un roman oublié paru en 1924 et signé d’Ernest Pérochon, un écrivain qui ne l’est pas moins, Xavier Beauvois, en l’adaptant, a tenté, à sa manière de nous le faire voir.
Début 1915, à la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l’assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille…
Le réalisateur et son opératrice Caroline Champetier filment magnifiquement les visages : Laura Smet (la fille aînée), Cyril Descours (le fils cadet) n’ont jamais paru aussi vulnérables et vrais. Dans le rôle de l’orpheline, la débutante, Iris Bry (Francine), mélange de modestie et d’éclat, devient, irrésistiblement, la véritable héroïne des « Gardiennes… »
Xavier Beauvois restitue les réalités d’il y a un siècle, mais regarde également notre époque droit dans les yeux » (Marianne).
Du 25 au 30 Janvier
L’INTRUSA
De Leonardo Di Costanzo – Italie – 2017 – 1h35 – VOST
Avec Raffaella Giordano, Valentina Vannino, Martina Abbate
Naples. Aujourd’hui. Giovanna, travailleuse sociale combative de 60 ans, fait face à une criminalité omniprésente. Elle gère un centre qui s’occupe d’enfants défavorisés et offre ainsi une alternative à la domination mafieuse de la ville. Un jour, l’épouse d’un criminel impitoyable de la Camorra, la jeune Maria, en fuite avec ses deux enfants, se réfugie dans ce centre. Lorsqu’elle lui demande sa protection, Giovanna se retrouve confrontée, telle une Antigone moderne, à un dilemme moral qui menace de détruire son travail et sa vie.
On retrouve dans ce film une utopie sociale filmée avec intelligence et sensibilité, un îlot de solidarité aux prises avec la Camorra, la peinture d’un laboratoire social plein de promesses et d’espoir. C’est aussi un formidable portrait de femme. Rafaella Giordano irradie dans le rôle de Giovanna. Présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes 2017.
Du 1 au 6 Fevrier
IN THE FADE
De Fatih Akin – Drame-Thriller – France – Allemagne – 2017 – 1h 40
Avec Diane Kruger, Ulrich Tukur, Johannes Krisch, Denis Moschito, Numan Açar
La vie de Katja, blonde allemande aux yeux bleus, s’effondre lorsque son mari Nuri, d’origine kurde et son fils meurent dans un attentat à la bombe. Sur fond de trafic de drogue et d’agissements divers de mafias communautaires, « In the Fade » montre avec subtilité comment la suspicion envers les victimes reflète des préjugés sociaux et ethniques.
Le couple Katja/Nuri, modèle d’union intercommunautaire harmonieuse, n’était visiblement pas du goût de leurs parents respectifs, côté allemand comme côté kurde…
Le film est découpé en trois chapitres qui permettent de suivre le cheminement de Katja, du bonheur insouciant au désir de vengeance, avec un dernier volet intense, oscillant entre le thriller et la tragédie grecque. Dénonciation efficace du terrorisme néo-nazi, ce thriller est aussi un touchant portrait de femme qui offre son meilleur rôle à Diane Kruger
Prix d’interprétation féminine pour Diane Kruger au festival de Cannes