Du 15 au 20 décembre
SWAGGER
De Olivier Babinet – France – 2016 – 1h24
Un documentaire où des ados de banlieue se racontent et sont filmés comme rarement loin des clichés et des images moroses sur la cité.
Le cinéaste a pris ses quartiers pendant deux ans dans un collège d’Aulnay – sous – Bois dans le cadre d’une résidence d’artiste ; de là est née l’envie de les montrer avec leur propre singularité, leur histoire, leurs angoisses, leurs rêves…..
Un film précieux en ces temps de peur et de rejet de l’autre. Changer le regard du spectateur n’est plus ici un programme convenu, c’est une heureuse réalité.
Présenté au festival de Cannes.
Du 28 décembre au 2 janvier
LOUISE EN HIVER
De Jean-François Laguionie – France Canada – 2016 – 1h15
Avec les voix de Dominique Frot, Anthony Hinckling, Diane Dassigny, Jean-François Laguionie
Né à Besançon en 1939, Jean-François Laguionie se passionne pour l’animation grâce à Paul Grimault qui a été son maître. Ce film réalisé en peinture animée 2D, mêle aquarelle, gouache et pastel pour une suite de tableaux de toute beauté. Il est l’adaptation d’une nouvelle qu’il a écrite il y a 30 ans.
A la fin de l’été, Louise, une vieille dame, voit le dernier train de la saison qui dessert la station balnéaire de Biligen partir sans elle. Dans la ville désertée, les marées d’équinoxe surviennent, coupant l’électricité et tous moyens de communication. Fragile, coquette, cette robinsonne vieillissante ne devrait pas survivre. Pourtant elle va relever le défi d’affronter tempêtes et solitude. Ses souvenirs qui vont et viennent comme la marée vont l’y aider.
Etat des lieux très actuel sur les relations humaines, la solitude au milieu des autres, le rejet de la vieillesse, ce film est une invitation à commencer une nouvelle phase de la vie, créative, libre, ardente, à condition de dompter les peurs de l’abandon et de la mise en quarantaine
Du 4 au 9 janvier
BACCALAUREAT
De Cristian Mungiu – Roumanie – 2016 – 2h07 – VOST
Avec Maria Dragus, Adrian Titieni, Lia Bugnar, Malina Manovici…
Après 4 mois, 3 semaines et 2 jours, palme d’or en 2007 et Au delà des collines, prix du scénario et d’interprétation féminine en 2007, voici le nouveau film de Cristian Mungiu : Baccalauréat.
Roméo, homme d’âge mûr, désabusé, est médecin dans une petite ville de Transylvanie. Sa raison de vivre est Eliza, sa fille unique à qui il a donné la meilleure éducation possible. Très bonne élève, elle est admise dans une université anglaise. Il ne lui reste plus qu’à passer son bac, une formalité. Mais Eliza se fait agresser et adieu le bel avenir. Cet événement bouleverse la vie de Roméo et remet en question tous les principes qu’il a inculqués à sa fille. Cristian Mungiu décrit alors, sans la moindre concession, une société roumaine corrompue où tout se négocie dans la plus totale amoralité.
Prix de la mise en scène à Cannes 2016.
Du 11 au 16 janvier
PATERSON
De Jim Jarmusch – Etats – Unis – 2016 – 1h55 – VOST
Avec Adam Driver, Golshifeth Farahani
Paterson vit à Paterson, New Jersey, cette ville des poètes, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, aujourd’hui en décrépitude. Chauffeur de bus d’une trentaine d’années, il mène une vie réglée aux côtés de Laura, et de Marvin, bouledogue anglais. Chaque jour, Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas… .
Sans jamais se départir d’un agréable humour, le film exalte l’harmonie domestique, la sécurité rassurante des rituels. Pas de péripéties spectaculaires. Rien que la vie qui passe. Enfin une idée de la vie. Jim Jarmusch réussit un poème, un film haïku, d’une simplicité et d’une puissance remarquables …
Présenté en compétition officielle au festival de Cannes 2016
Du 18 au 23 janvier
LE DISCIPLE
De Kirill Serebrennikov – Russie – 2016 – VOST
Avec Petr Skvortsov, Victoria Isakova, Julia Aug…
Il est beau, jeune, ardent, charismatique. Les filles le regardent, les garçons aussi, mais le film sort des sentiers battus, Veniamin est porté par une foi chrétienne, folle, délirante, vengeresse. Il fulmine, rugit, condamne les faibles, les lâches, les tièdes, sa mère qui a péché en divorçant, les filles qui s’exhibent à la piscine en bikini, les homos, les prêtres orthodoxes qui ont failli à leur mission, les profs qui l’ont trahie.
Le pire chez cet ado de feu et de flamme, c’est ce qu’il révèle d’une société russe aussi effrayante que lui. La mise en scène est splendide, faite de plans- séquences et d’audaces visuelles. Ce film, qui terrifie et subjugue, fait de Kirill Serebrennikov un cinéaste majeur.