Archives auteur : admincc

Coup de Coeur

Chaque 1° lundi du mois : film surprise en avant première

Prochain coup de Coeur Surprise

Lundi 2 décembre à 19H30

Publié dans Cinédébat | Commentaires fermés sur Coup de Coeur

Claire Burger ( « C’est ça l’amour » )

Née en 1978 à Forbach

France

Scénariste , réalisatrice

Party Girl, C’est ça l’Amour

Rencontre avec Claire Burger et l’acteur principal Bouli Lanners, lors de la présentation du film Ç’est ça l’amour où l’on a appris que la réalisatrice, qui a tourné dans la maison de son enfance, s’est inspirée pour une très grande partie de sa propre vie. La parentalité, l’intimité, la place des uns et des autres et la façon dont l’amour circule dans une famille sont ainsi des sujets qui tiennent à cœur de la réalisatrice. Elle a offert un beau rôle d’homme sensible à Bouli Lanners, qui nous a raconté comment il l’avait envisagé.

(suite…)

Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs | Commentaires fermés sur Claire Burger ( « C’est ça l’amour » )

A. Carracedo – R. Bahar (Le Silence des Autres)

« Le Silence des autres » : la patiente exhumation de la mémoire espagnole

A la chute du franquisme, la loi d’amnistie a bâillonné, au nom de l’unité nationale, les survivants.

Une très vieille femme marche le long d’une route toute neuve, à travers la campagne. Une caméra suit son lent cheminement jusqu’à un endroit que rien ne distingue. Elle y dépose quelques fleurs. Elle s’arrête et raconte : c’est là que sa mère a été jetée dans une fosse commune, après avoir été arrêtée, déshabillée, humiliée puis assassinée. C’était il y a plus de quatre-vingts ans, au moment du coup d’Etat militaire contre la république espagnole. (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs | Commentaires fermés sur A. Carracedo – R. Bahar (Le Silence des Autres)

Le Silence des Autres

Madrid n’en a toujours pas fini avec son passé franquiste

L’une des premières promesses du socialiste Pedro Sanchez, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, le 1er juin 2018, a été de procéder au plus vite à l’exhumation de Franco. Le corps embaumé du dictateur repose, depuis 1975, dans un immense mausolée, el Valle de los Caidos, construit après la guerre civile par des milliers de prisonniers républicains. Sa tombe, toujours fleurie, visitée par des touristes, mais aussi par des nostalgiques de la dictature, est entourée de cryptes qui renferment les ossements de près de 33 000 morts de la guerre civile, nationalistes mais aussi républicains, déterrés des fosses communes sans l’accord de leur famille. Elle est le symbole du retard de l’Espagne dans son travail de mémoire. Alors qu’on ne compte pas les monuments en hommage aux victimes du camp « national » et aux religieux assassinés, la politique de réparation publique envers les morts adverses reste à compléter.

(suite…)

Publié dans A propos de... | Commentaires fermés sur Le Silence des Autres

Judith Davis (Tout ce qui me reste de la Révolution)

Judith Davis, cinéaste : « On a besoin de rire de ce qui nous aliène »

La réalisatrice raconte la genèse de son film, « Tout ce qu’il me reste de la révolution », qu’elle a écrit pour les comédiens de son collectif, en plein mouvement des « gilets jaunes ». Une comédie sur l’engagement politique et la colère sociale d’un genre tout à fait inédit. Tout ce qu’il me reste de la révolution raconte la tentative ubuesque d’un groupe d’amis de créer un collectif, de trouver un dénominateur commun à leurs luttes : sur quoi sont-ils d’accord ? Peuvent-ils encore dire « nous » ? (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs | Commentaires fermés sur Judith Davis (Tout ce qui me reste de la Révolution)

Les Eternels

LES ETERNELS de Jia ZHang-ke  – Chine- 2018 – 2H21

Avec Au-delà des montagnes (2015), Jia Zhang-ke avait trouvé ses marques dans la fresque romanesque, courant sur une vingtaine d’années, embrassant à la fois le destin de quelques personnages et celui de la Chine contemporaine. Il raffine encore son art dans ce film noir, qui commence en 2001, avec l’idylle de Qiao, fille de mineur, et d’un petit chef de la pègre locale. C’est le temps de l’ouverture à l’Ouest, des discothèques improvisées, du reflux de l’activité minière et de toutes les traditions héritées de l’ère maoïste. Le premier chapitre de cette histoire s’arrête net quand la jeune fille, amoureuse et exaltée par ses nouvelles fréquentations, doit s’emparer elle-même de l’arme de son amant et en user pour le défendre. S’ensuivent cinq années de prison pour elle, englouties dans une ellipse.

 Quand les deux amants se retrouvent après la longue parenthèse carcérale, ils sont encore jeunes, irrévocablement marqués l’un par l’autre. Pourtant on ne les verra plus jamais s’étreindre. Qiao a parcouru des milliers de kilomètres pour retrouver son homme et le découvrir changé, profondément infidèle, à la fois à la pègre (au profit du capitalisme sauvage et légal, quelle ironie !) et à leur amour, alors qu’elle s’est sacrifiée pour lui. Un face-à-face dans une chambre aux lumières jaunes comme l’amertume donne à cette trahison une résonance inoubliable. Le film raconte alors un transfert de pouvoirs et de personnalité — avec, incidemment, un humour sec, cinglant. Qiao devient, en quelque sorte, celui qu’elle avait choisi. Brisée, agressée, mais violente s’il le faut, elle endosse la droiture de la pègre à l’ancienne et reprend le chemin de sa région natale pour y régner en patronne..

Avant le dernier et implacable chapitre (contemporain) de cette épopée, façon « ni avec toi ni sans toi », un moment d’anthologie montre la jeune femme entre deux trains à grande vitesse, tentée de suivre un voyageur inconnu. C’est un mythomane fragile, héraut et victime du nouveau capitalisme, qui lui ment, et à qui elle ment. Il y a alors comme un appel d’air, l’esquisse d’une échappée possible… Mais non : il faut affronter son destin, même si ce destin ressemble à un paysage après l’incendie.

 

Publié dans Archives films | Commentaires fermés sur Les Eternels

Tout ce qu’il me reste de la révolution

Tout ce qu’il me reste de la Révolution

Un film de Judith Davis

France – 2018-1H28

Avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas…

          

La critique par Guillemette Odicino. Telerama

Comment parler des illusions marxistes qui se sont cassées la gueule ? En râlant ! Dans cette comédie romantico-politique rageuse et très drôle, la jeune réalisatrice incarne elle-même Angèle, une jeune architecte qui vitupère contre tout et tout le monde, tentant de compenser l’échec des idéologies de ses parents militants : papa qui n’a pas bougé d’un iota depuis qu’il distribuait l’Humanité, et maman qui a tout lâché pour s’installer à la campagne.

Vouloir changer le monde : hériter de ce rêve est une malédiction, mais, aussi, une injonction à tracer sa propre voie citoyenne et sentimentale. Le film, adapté d’un spectacle du collectif L’Avantage du doute, fluide et énergique dans sa mise en scène, est un festival de dialogues, dont certains appelés à devenir culte – « Ce n’est pas un peu réducteur de se présenter par sa profession ? Je ne dis pas ça parce que je n’en ai pas… ». Ils fusent, échangés avec un plaisir communicatif par une troupe – pardon, ici, mieux vaut dire « collectif » – de comédiens épatants. Une comédie qui redonne la foi en tout.

La critique par Luc Chessel. Liberation

…Ça passe par un groupe de parole et une grande actrice, qui viennent comme des antidotes au cinéma de résolution. Le groupe de parole, mis en place par Angèle et son amie pour discuter maladroitement à plusieurs de la vie et de la politique, ne résoudra pas la question de comment être heureuse, d’ailleurs il ne résout aucune des pistes qu’il lance : il ne produit que du groupe et de la parole (et une histoire d’amour), et fait l’effort de s’avouer que c’est déjà beaucoup.

En fait, le film abandonne en chemin toutes les questions mal posées (le côté «ce qu’il me reste de ma famille»), en prenant le parti de la maladresse drolatique, de la fatigue et de l’incertitude, y compris politiques, contre celui de l’accomplissement de soi, qui ne peut mener, comme le montre une bonne séquence surprenante de violence, qu’au burn-out et à la folie. Il cherche plutôt ce qu’il reste du cinéma, dans tout ça et aujourd’hui

Publié dans Archives films | Commentaires fermés sur Tout ce qu’il me reste de la révolution

Jia Zhang-ke

jia Né le 24 mai 1970 à Fenyang (Shangxi)

Chine

Réalisateur

Xiao Wu, artisan pickpocket, Platform, The World, Still Life, A Touch of Sin, Au-delà des Montagnes (Mountains May Depart), Les Eternels (Ash is Purest White).

Entretien avec JIA Zhang-Ke :

La structure des ÉTERNELS fait écho à AU-DELÀ DES MONTAGNES, mais le ton et les personnages sont très différents cette fois. Pourquoi avez-vous décidé de vous intéresser à des personnages de la pègre du jianghu ?

La mystique du jianghu joue un rôle très important dans la culture chinoise. De nombreux groupes appartenant à la pègre se sont formés dans la Chine ancienne, très ancrés dans certaines régions ou industries. Ces réseaux transcendaient les relations familiales et les clans locaux, apportaient un soutien et un mode de vie aux personnes les plus démunies. Le symbole spirituel le plus connu de la culture du jianghu est Lord Guan. (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs | Commentaires fermés sur Jia Zhang-ke

Antoine Raimbault

Pour son premier long-métrage, Antoine Raimbault s’attèle au genre du film de procès en retraçant l’énigmatique affaire Viguier qui avait bouleversé la ville de Toulouse dans les années 2000. Entretien avec un réalisateur obsessionnel passionné par la question judiciaire et habité par l’imaginaire américain du thriller judiciaire.

Le film de procès est un genre très sous-exploité dans le cinéma français. Pourquoi avoir choisi ce genre en particulier et pourquoi raconter l’Affaire Viguier pour évoquer la justice en France ? (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs, Uncategorized | Commentaires fermés sur Antoine Raimbault

Programmation du jeudi 14 mars au 9 avril 2019

14 au 19 mars

VICE D’Adam McKAY – Etats-Unis – 2h12 – VOST Avec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell, Sam Rockwell, Alison Pill.

Un vice-président outrepasse ses fonctions en donnant plusieurs ordres lourds de conséquences. Où ? Quand ? À la Maison Blanche, le 11 septembre 2001. Sous le regard malin d’Adam McKay, nous découvrons comment un technocrate grossier et limité tel que Dick Cheney a pu abuser tout le monde. Son ascension atypique remonte à 1963 : étudiant viré de Yale, il est alors ouvrier le jour et poivrot bagarreur le soir. Sa femme Lynne, lui pose un ultimatum: soit il se reprend, soit elle part avec leurs deux filles… et finalement ce n’est pas un homme transparent qui finit par confisquer les clefs de la Maison Blanche en toute impunité et légalité, c’est aussi et surtout un couple. Et un 3ème personnage haut en couleur, Donald Rumsfeld, son mentor en cynisme politique. Voilà une fresque d’un nouveau type, tragi-comique et survoltée, avec archives et parodie, sur un génie du bluff, de la manipulation et du mensonge, qui a profité d’une faille du système. Christian Bale (Dick Cheney) est l’un des favoris pour l’oscar du meilleur acteur.

21 au 26 mars

UNE INTIME CONVICTION De Antoine Raimbault – France – 2019 – 1h50 Avec : Olivier Gourmet, Marina Foïs, Laurent Lucas, Jean Benguigui…

Pour son premier long métrage, le réalisateur revient sur l’affaire Suzanne Viguier, du nom de cette mère de trois enfants disparue en février 2000 : un corps introuvable, des traces de sang, un mari étrange et un amant vengeur. On accusera très vite le mari. Ce film repose sur le procès en appel, en 2010, de Jacques Viguier, d’abord acquitté, mais qui devra néanmoins se défendre. Un procès dominé par un ténor du barreau, Me Eric Dupond-Moretti (Olivier Gourmet), aussi emphatique que son client, emmuré dans sa douleur intime, est mutique. Mais Antoine Raimbault ajoute un beau personnage inventé : Nora (Marina Foïs), jurée lors du procès en appel, persuadée de l’innocence de Jacques Viguier et animée d’une intime conviction si puissante qu’elle s’impose au défenseur pour l’aider sur le dossier, délaissant sa vie de famille et professionnelle pour devenir les oreilles du grand avocat. Ensemble ils vont mener un combat acharné contre l’injustice. Mais alors que l’étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession. Au-delà des scènes de tribunal, le film captive en s’attachant à la quête de vérité compulsive de cette justicière ordinaire. Qui, de Marina Foïs ou d’Olivier Gourmet, royal dans la robe du célèbre avocat, est le plus impressionnant ? Verdict impossible.

28 mars au 2 avril

LES ETERNELS de Jia Zhang-ke – Chine – 2018 – 2H15 – VOST Avec: Zhao Tao, Liao Fan, Xu Zeng

Film de gangsters et comédie musicale, film de science-fiction et documentaire, film burlesque et mélodrame, « Les Eternels »accompagne, de 2001 à 2018, l’histoire d’une jeune femme habitée par un amour sans retour. À ses côtés, se déroule l’histoire au présent de la Chine avec ses bouleversements sociaux, techniques, culturels ; cette Chine y est parcourue physiquement par l’héroïne, du nord au sud jusqu’au grand ouest, mais aussi elle y est parcourue à travers ses chansons, ses danses, ses vêtements, ses rêves : grande fresque cinématographique d’une ambition peu commune, le film est l’histoire d’une femme qui aimait un homme, femme trahie, femme vengeresse, femme d’ honneur en perpétuelle transformation, à l’image d’un monde où rien ne perdure.

4 au 9 avril

TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION De Judith Davis – France – 2018- 1H28 Avec : Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas, Mireille Perrier…

Un premier film réjouissant sur l’héritage de Mai 68 et l’engagement politique de la jeunesse d’aujourd’hui, délibérément joyeux, optimiste, loufoque, et aux dialogues percutants. Voici Angèle , urbaniste au chômage, fille d’un ancien révolutionnaire , perdue dans ses idéaux. Elle ne veut pas entrer dans cette société de consommation qui pousse à vouloir toujours plus, et refuse aussi le culte de la performance. Elle vitupère contre tout et tout le monde, elle a la fougue de ceux qui se sentent investis par une juste cause, malgré les revers quotidiens. Ce premier long métrage, adapté d’un spectacle du collectif L’Avantage du Doute (dont fait partie la réalisatrice ) prône sans cesse le mouvement, y compris par la mise en scène énergique. Derrière et devant la caméra, Judith Davis est une révélation .

11 au 16 avril

LE SILENCE DES AUTRES De Almudena Carracedo, Robert Bahar – Espagne – 2019 – 1H35 – VOST Documentaire 1977.

Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes. Les exactions commises sous la dictature et jusque dans les années 1980 (disparitions, exécutions sommaires, vols de bébés, torture) sont alors passées sous silence. Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice à 10.000 kilomètres des crimes commis, en Argentine, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables. Récit historique et enquête, ce documentaire est aussi une réflexion sur la manipulation du passé.  Niés au nom de la loi d’amnistie, les crimes du franquisme ont été effacés des livres d’école. Dans les rues de Madrid, des jeunes avouent tout en ignorer.

Publié dans Archives réalisateurs | Commentaires fermés sur Programmation du jeudi 14 mars au 9 avril 2019