Archives : Réalisateurs

Arnaud Desplechin

Né le 31 Octobre 1960 à Roubaix

France

Réalisateur

Comment je me suis disputé…, Esther Kahn, Rois et Reines, Trois Souvenirs de ma Jeunesse, Roubaix, une lumière.

Avec Roubaix, une lumière, Arnaud Desplechin, figure de proue de la génération post-Nouvelle Vague des années 1990, poursuit ses retrouvailles avec sa ville natale vue, cette fois, à travers les rondes quotidiennes d’un commissariat, sous un jour beaucoup plus sombre. Le film pratique surtout une expérience de cinéma hors du commun : le remake fictionnel d’un documentaire – Roubaix, commissariat central : affaires courantes (2008), de Mosco Boucault – resté dans les mémoires pour avoir suivi de bout en bout une enquête pour homicide et recueilli les aveux des principales suspectes, deux jeunes femmes inoubliables. (suite…)

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João Salaviza et Renée Nader Messora (Le Chant de la Forêt)

« Le Chant de la forêt » met en scène un jeune indigène de la tribu Kraho, dans le Cerrado brésilien, qui refuse de célébrer, selon la tradition, le deuil de son père. Cette fiction écrite et partagée avec les autochtones a été mise en scène par la Brésilienne Renée Nader Messora et le Portugais Joao Salaviza. Ce dernier évoque l’aventure de ce projet hors norme. (suite…)

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Jonah Hill ( 90’s )

Né le 20 décembre 1983 à Los Angeles

USA

Acteur, scénariste, réalisateur

90’s

Avec “90’s”, l’histoire d’un adolescent mal dans sa peau qui lui ressemble comme un frère, le réalisateur débutant joue la carte de la nostalgie sensible.

« After laughter comes tears. » Après les rires, viennent les larmes. En choisissant de placer Tearz, la déchirante chanson des rappeurs du Wu-Tang Clan, dans son premier film, 90’s, Jonah Hill revendique à demi-mot la perte d’une innocence et d’une immaturité qui avaient fini par devenir encombrantes. Après les comédies régressives de la bande à Judd Apatow (40 ans, toujours puceau ; En cloque, mode d’emploi ; Supergrave ), l’acteur américain a décidé de passer aux choses sérieuses et derrière la caméra (suite…)

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Jayro Bustamente ( Tremblements )

Né en 1977

Guatemala

Réalisateur, scénariste, producteur

Ixcanul, Tremblements

Après Ixcanul, sur la discrimination des Mayas, le réalisateur guatémaltèque revient avec un autre film social sur l’ostracisation touchant les homosexuels. Tremblements prend la forme d’une saisissante histoire d’amour impossible entre deux hommes, l’un mari et père, pris dans l’étau du fanatisme de sa famille, issue de l’Église évangélique. L’autre, gay assumé.

Avez-vous envisagé Tremblements comme un film militant ?

(suite…)

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Cristina Gallego – Ciro Guerra ( Les Oiseaux de Passage )

Productrice et réalisateurs colombiens

L’Etreinte du Serpent

 

ENTRETIEN AVEC CRISTINA GALLEGO ET CIRO GUERRA

Votre film s’inscrit-il dans la continuité avec vos projets précédents ou dans une rupture consciente ?
Ciro Guerra. Sans renoncer aux sources de nos films précédents, il y a effectivement une certaine rupture car il s’agit de notre première incursion dans le cinéma de genre. Il s’agit, cette fois, d’une réflexion sur la notion du mythe, qui m’intéresse depuis très longtemps. Comme dans nos films précédents, on a voulu parler des peuples originaires de l’Amérique latine et de leurs histoires souvent ignorées mais en les adaptant aux canons du cinéma de genre. Tout est parti d’une volonté de renouveler le genre, de le réinventer… (suite…)

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Sebastian Lelio ( Gloria Bell )

Né le 8 mars 1978 à Mendoza ( Argentine )

Chilien

Réalisateur, scénariste, producteur

Une Femme Fantastique

Extrait de l’entretien avec Sebastián Lelio, réalisateur*

Quel est le sujet du film ?  

GLORIA BELL parle d’une femme d’un certain âge et, d’une certaine manière, on pourrait croire qu’elle ne «mérite» pas qu’on lui consacre un film. Mais le film ne cesse de lui dire «Vous méritez un film ! Vous êtes un film !» Du coup, GLORIA BELL s’apparente à une lettre d’amour adressée à la protagoniste mais il s’agit aussi d’une étude psychologique si bien qu’on perçoit sa part d’ombre et de lumière.

Y a-t-il une filiation entre GLORIA, que vous avez tourné en 2013, et GLORIA BELL ?  

J’ai bien entendu tourné GLORIA sans me douter que j’allais en réaliser une nouvelle version cinq ans plus tard. Avec le recul, j’ai aujourd’hui l’impression qu’en 2013, GLORIA était un peu en avance sur son temps et qu’il préfigurait, en quelque sorte, la place centrale des femmes dans notre société. Et j’ai le sentiment que cette nouvelle version est totalement ancrée dans son époque parce que nous avons eu cinq ans de débats et que l’aspiration des femmes d’un certain âge à être entendues, vues et respectées – et leur revendication à jouir de la vie – a soudain un caractère d’urgence.

Parlez-moi de John Turturro, qui campe Arnold, et de sa relation avec Gloria.

  Je dirais que GLORIA BELL est l’histoire d’une femme d’un certain âge en quête de sens ou d’amour en dehors d’elle et qui, à la fin de son périple, est prête à fouiller en elle-même. Du coup, au début, on la voit danser en observant les hommes autour d’elle, et à la fin, elle danse dans un tout autre lieu, seule. Cette évolution résume la simplicité et la complexité de sa trajectoire. Au cours de sa quête, elle rencontre Arnold, ils se plaisent et il y a quelque chose chez lui qui la touche profondément. J’adore l’alchimie qui se produit entre ces deux comédiens.

Cette étincelle qu’on remarque quand ils dansent ou qu’ils passent un bon moment. Arnold écoute Gloria avec attention, il semble sincèrement s’attacher à elle et de toute évidence il commence à éprouver des sentiments à son égard. Ils se rapprochent mais il y a des choses qu’il ne dévoile pas et qui paraissent liées à son passé. Peu à peu, ce passé ressurgit. Et lorsque ce passé le rattrape, Gloria est dévastée et doit trouver le moyen de se relever une fois encore. J’étais franchement emballé par la perspective que John campe Arnold, d’autant que c’était un choix inattendu et qu’ils allaient se donner la réplique pour la première fois au cinéma.

Quels sentiments animent Arnold à l’égard de Gloria ?  

Je crois qu’il tombe sincèrement amoureux d’elle, mais il a des problèmes et il n’a pas tous les outils à sa disposition pour «gérer» son ex-femme et ses filles, et pour s’affranchir de ce passé qui le hante. Dans le même temps, il fait vraiment de son mieux pour s’en sortir et c’est ce que j’aime chez lui. Et Gloria est une femme trop forte pour lui ! (rires) Elle l’écrase un peu… Mais il tente de faire de son mieux, et c’est assez admirable, même si vers la fin il ne fait pas forcément les bons choix.

Parlons de la musique qui, évidemment, fait partie intégrante du film.  

Dans les deux films, la passion de Gloria pour la musique est centrale. Trouver les chansons correspondant à chaque scène est un aspect de la réalisation que j’adore. Pour moi, GLORIA BELL est un musical (une comédie musicale) non assumé ! L’intrigue progresse au rythme de morceaux de musique et de chansons, un peu comme dans un musical. C’est un peu comme si les chansons qu’entonne Gloria et sur lesquelles elle danse révélaient d’autres aspects de sa trajectoire. Les paroles des chansons et les émotions qu’elles véhiculent font écho à son tumulte intérieur.

*Entretien issu du dossier de presse  

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Denis Do ( Funan )

Né en 1985

France

Réalisateur

 

Note d’intention du réalisateur

Funan c’est l’histoire d’une famille. D’une femme…Ma mère.Ce film raconte ses sacrifices, ses déchirures et sa survie sous le régime Khmers rouges. Par ce récit, je souhaite aborder les émotions, les relations. Explorer la complexité des rapports humains dans un contexte extrême d’oppression. Il ne sera pas question de bien et de mal. Le film nous plonge dans la vie de gens normaux, épuisés par la souffrance. (suite…)

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Sameh Zoabi ( Tel Aviv on Fire )

Né en 1975 à Iqsal (Nazareth)

Israël

Réalisateur scénariste

Téléphone Arabe, Tel Aviv on Fire

Il est palestinien et voyage avec un passeport israélien. Pour Tel Aviv on Fire, son troisième long-métrage, il s’est inspiré d’un feuilleton patriotique égyptien, Rafat El Hagan, et ses cinéastes favoris sont Woody Allen, les frères Coen et Billy Wilder. Né en 1975 dans une famille arabe de Galilée, Sameh Zoabi a fait des contradictions le matériau de son art, la comédie.

Tel Aviv on fire est une comédie. Qu’est ce que cela signifie, faire une comédie en Israël alors que vous êtes palestinien ?
Faire une comédie ancrée dans la réalité du conflit israélo-palestinien était un défi important. Les gens envisagent cette région et le conflit avec beaucoup de sérieux, et les tentatives d’en rire sont rapidement considérées comme trop légères. Pour ma part, j’estime que la comédie permet d’aborder des questions très sérieuses d’une façon plus subtile. (suite…)

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Mariano Llinas ( La Flor 3ème partie et fin )

…Alors que la troisième partie de La Flor sort en salle, voici la dernière partie de notre entretien avec Mariano Llinás, réalisateur de La Flor.

En dehors des ponts qu’il est possible de faire entre La Flor et Hergé votre film tente d’englober l’histoire du cinéma de Renoir à Godard mais aussi le cinéma des premiers temps avec l’utilisation de la camera obscura.

Je préfère, en voyant mon film, que vous pensiez à Godard plutôt qu’à Spielberg. Indiana Jones, j’aime beaucoup les costumes. Vous savez, je trouve cela très audacieux, Indiana Jones, d’avoir réussi à le faire. Mais je trouve que le reste de l’œuvre de Spielberg n’est pas à la hauteur de ce qu’elle aurait pu être. (suite…)

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Mariano Llinas (La Flore 2éme partie )

Cette semaine sera diffusée la deuxième partie de La Flor, film argentin foufou de 14h que nous découvrons par fragments dans nos salles obscures. Voici donc une mise en bouche avec la deuxième partie de notre entretien avec son réalisateur, Mariano Llinás.

Ce qui frappe aussi, c’est le côté naïf de ces récits où vos actrices et acteurs jouent différents rôles un peu à la manière des jeux d’enfants dans les cours de récréation, où l’on joue aux espions.  » On dirait qu’on était des aventuriers! « , ce genre de procédés.

Je ne sais pas si vous dites cela avec bienveillance (c’est le cas, ndrl). Oui je crois ça. C’est intéressant, ce que vous dites, car parfois on oublie ce côté naïf dans notre métier. (suite…)

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