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Archives : Conférences
4 – II. Alain Resnais / Un cinéma drôlement grave /
Les mardis du cinéma – CR de la conférence du 13 janvier 3015
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée
Deuxjème partie – Le facétieux recycleur de formes
Les mardis du cinéma : mardi 13 janvier 2015
Alain Resnais 2ème partie : Le facétieux recycleur de formes
« L’humour affleure dans tous les films de Resnais. En 1985 Mélo opère un double changement: d’abord une orientation fréquente vers la comédie, ensuite le choix systématique de ce qu’il refusait avant, l’adaptation d’œuvres préexistantes. Avec la même exigence de contenu au bout du compte. Du conte ? » François Grospiron
Alain Resnais est un philosophe moraliste. Dans toute son œuvre, Alain Resnais fait preuve à la fois d’une grande réflexion sur le sujet de son film et de beaucoup d’humour. En prenant un ton léger pour explorer des choses graves, Alain Resnais n’est pas loin de Marivaux. François Grospiron s’attache à le démontrer à travers divers extraits de films depuis le début de la filmographie du cinéaste. Ce sont des films très différents avec ce qui en fait l’unité, une espèce de jeu sur le langage et l’utilisation de l’humour comme moyen de réflexion sur le décalage entre le réel et l’imaginaire. Après le film « La guerre est finie » ; Alain Resnais s’oriente davantage du côté de l’imaginaire. Il s’inspire du théâtre, de l’opéra et même de l’opérette.
Alain Resnais, 3 juin 1922, Vannes – 1° mars 2014, Paris Filmographie
Bibliographie sommaire
Positif, Revue de cinéma : Alain Resnais (Folio n° 3687) Alain Resnais (Jean Luc Douin,Editions de La Martinière, 2013) (Très beau livre-album, très complet
puisqu’il couvre toute sa filmographie) Gilles Deleuze : L’image-temps (Ed. Minuit, 1985) (surtout les pages 152 à 164) Cahiers du cinéma, n° 699 (avril 2014)
Prochaine séance
Mardi 3 février à 20h30 salle d’animation du collège du Verney
L’adaptation
« Je l’ai pas lu mais j’ai vu le film » (3 février 2015)
Cette formule, que l’on entend souvent, a le mérite de bien poser le problème de l’adaptation : s’agit-il seulement de raconter la même histoire ? Ou bien le passage de la littérature au cinéma ne constitue-t-il pas la création d’une œuvre différente, autonome par rapport à sa source ? En un mot, qu’est ce que la fidélité d’une adaptation cinématographique ?
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1 – L’image au cinéma
Les mardis du cinéma – CR de la Conférence du 14 octobre 2014
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée
Le cinéma est l’art de l’illusion
Le cinéma est une histoire très ancienne ; le 1er dispositif évoquant la salle de cinéma est l’allégorie de la caverne de PLATON. C’est l’idée que les hommes vivent dans un monde d’illusions et que pour y échapper, il fait accéder à la sagesse.
Tout ce qui tourne autour de l’image animée a un enjeu fort : les dictatures, la publicité utilisent ce média car l’image exerce une sorte de fascination et suscite un pouvoir d’adhésion très fort ; les technologies de l’image qui se développent actuellement renforcent cette adhésion. .
28 décembre 1895 : date de naissance du cinéma avec les frères Lumière ; c’est la première séance dans une salle avec un public payant.
Il se développe dans un contexte particulier avec l’essor industriel et économique ; il s’agit de recréer le monde d’une certaine manière. Le cinéma évolue avec la vidéo, les jeux 3D les jeux vidéo où l’on intervient dans le déroulement de l’action .
– Le cinéma, c’est l’illusion de l’image animée : l’image n’est pas animée ; ce qui crée l’illusion, c’est la persistance rétinienne : l’image reste dans l’œil et les images sont raccordées.
– C’est l’imaginaire du spectateur qui crée du lien en passant d’un plan à un autre et qui donne du sens à ce qu’il voit. C’est le pacte spectatoriel ; le spectateur paie pour voir et se transformer en quelqu’un d’autre.
Le vocabulaire du cinéma et le langage cinématographique : voir la fiche donnée à la conférence
Le langage du cinéma utilisent différentes techniques ; les codes diffèrent selon les époques et d’un auteur à l’autre.
Le spectateur est enchaîné pendant la durée du spectacle comme dans la caverne de Platon puis il retourne à la liberté à condition de faire la différence entre la réalité et la fiction ; or aujourd’hui tout est fait pour brouiller cette différence et il y a danger.
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2 – Le son au cinéma
Les mardis du cinéma – CR de la onférence du 18 novembre 2014
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée
« L’objectif de cette séance est de prolonger la précédente en insistant davantage sur un aspect trop souvent négligé lorsque l’on parle d’un film et de cinéma en général, celui de la bande sonore, et des rapports plus ou moins complexes qu’elle entretient avec l’image. Loin de n’être qu’une simple « illustration » comme on le dit trop souvent, la bande sonore, dans ses différentes composantes (bruits, paroles, musique) est au contraire un élément essentiel de l’œuvre cinématographique, ce que nous nous efforcerons de démontrer, comme pour la première séance, à partir d’extraits de films. »
I. Le son au cinéma : le cinéma n’est pas muet, c’est la caméra qui est sourde ; il n’y a pas de son synchronisé à l’image mais la séance est sonore avec les musiciens d’accompagnement, le bonimenteur qui commente l’histoire, dit la parole prononcée ou supposée du personnage et les commentaires des spectateurs ; paradoxalement, l’apparition du son va imposer le silence dans la salle.
Les étapes du cinéma sonore au cinéma parlant ; on peut rapidement synchroniser une musique sur des images animées mais un problème de désynchronisation se pose rapidement avec les paroles ou le bruitage ; le cinéma sonore apparaît à la fin des années 30 avec « le chanteur de jazz » film sonore et parlant à peu de moments avec une parole synchronisée avec l’acteur.
Le cinéma parlant est une révolution dans l’industrie cinématographique et pour les acteurs ; le métier est bouleversé ; dans le cinéma muet, le corps, par sa gestuelle, dit l’essentiel ; mais à partir du cinéma parlant, il faut savoir parler devant une caméra et de grandes stars du muet ne peuvent franchir ce cap (exception faite de Greta Garbo par ex).
II. Le cinéma devient un art polyphonique : il s’exprime par l’image et la bande sonore
On peut distinguer :
– 5 canaux dans l’audiovision
Visuels : image proprement dite ;
ce qui est écrit dans l’image ou rajouté (sous-titres , carton….)
Sonores : paroles
musiques
bruits :
sons in : je vois à l’écran ce qui provoque le son : ex la voiture qui arrive
hors champ : je ne vois pas l’origine du son mais je sais qu’il est entendu depuis le lieu de l’action (bruits de circulation , de voisinage) ; ils participent à la scène filmée
off : le son est rajouté mais ne participe pas à la scène filmée (commentaires, musique additionnelle…)
– rapports son-image
analogie : le son et l’image se correspondent : sons d’ambiance, bruitage (portière qui claque)
redondance : le son (musique) est en rapport avec l’action
contre-point ou opposition : le son est en opposition ou sans rapport immédiat avec l’image (effet déstabilisateur qui indique ce qui va se passer plus tard)
– Plan sonore
De même qu’il existe différents plans au niveau de l’image, il y a des plans sonores (ex : l’enregistrement du son se fait à proximité du personnage)
Le son évoque une image mais une image n’évoque jamais un son.
Le son peut être un accélérateur de récit
Il permet le traitement humoristique du récit (film avec Charlot)
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3 – I. Alain Resnais / Un cinéma drôlement grave /
Les mardis du cinéma – CR de la conférence du 9 décembre 2014
Université populaire Sallanches-Passy-Haute Vallée
Première partie – Se souvenir pour pouvoir « oublier »… et vivre
« Alain Resnais nous a quittés il y a quelques mois, le 1° mars 2014, juste avant la sortie de son dernier film, Aimer, boire et chanter. Ce titre à lui seul résume toute son œuvre, une des plus homogènes sans doute, malgré son extrême variété apparente. L’apparence, justement, c’est bien là un de ses thèmes favoris… » François Grospiron
Alain RESNAIS : un recycleur de formes
1ère partie : se souvenir pour pouvoir oublier et « vivre »
« Je suis un formaliste », disait Alain Resnais de lui-même. Né à Vannes en 1922, il disparaît le 1° mars 2014, tout récemment donc, juste avant la sortie de son dernier film, Aimer, boire et chanter. Ce titre à lui seul résume toute son œuvre, une des plus homogènes sans doute, malgré son extrême diversité apparente. Quoi de commun en effet entre Nuit et Brouillard, qui reste un des plus beaux témoignages sur les camps nazis, et le marivaudage de On connaît la chanson ou son dernier film ? C’est ce que nous essaierons de commencer à dégager ce mardi 8 novembre. » François Grospiron
I). Alain Resnais naît dans une famille aisée et cultivée ; il est élevé dans des institutions religieuses qui vont le marquer profondément ; il en garde une certaine hostilité vis-à-vis de la religion mais aussi une forme de mysticisme.
Il reçoit une petite caméra à l’âge de 12 ans avec laquelle il commence à tourner des petits films.
Il est boulimique de culture, fréquente des peintres, lit les philosophes, les BD, les romans populaires… Il s’intéresse à toutes formes de musique : jazz, classique, contemporaine, opérettes, chansons populaires.
Il se dit imprégné de surréalisme en ce sens qu’il refuse toutes les censures, politiques, morales et religieuses qui entravent l’imaginaire. De l’imaginaire on arrive au rêve, au désir et à la psychanalyse. (Recherches freudiennes sur les lapsus, les mots d’esprit, et ses rapports avec l’Inconscient).
Passionné de théâtre, et contrairement à celui-ci il considère que ce n’est pas normal de déclamer au cinéma ; il est contre la volonté de réalisme au cinéma.
Tous ses films réalisés sont écrits par des scénaristes ; mais dans la 2ème partie de son œuvre, il adapte des œuvres d’auteurs (Mélo) .
II). Alain Resnais est sensible à différentes formes d’expression populaire telle la BD. Il se considère comme un « bricoleur de formes ». C’est un cinéaste de l’imaginaire, philosophe, et poète qui fait un cinéma qui donne à penser, un cinéma de l’intuition et de l’émotion. Il joue dans tous ces registres, dans ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain. Il dit de lui-même : « je serais content si on disait que mes films étaient des documentaires sur l’imaginaire. »
III). Toute l’œuvre de Alain Resnais est une réflexion sur la mémoire.
Dans la 1ère partie de son œuvre il va travailler sur la mémoire pour en voir les limites et les contours ; dans la 2ème partie, la mémoire est considérée sous l’angle du désir, de la rencontre avec autrui, toujours marquée par l’imaginaire qui fausse, et rend possible à la fois, la relation avec l’autre.
Au sortir de la guerre, la question de la mémoire est un enjeu politique : il faut oublier à la fois ce qui s’est passé et en même temps ne pas oublier ; c’est le devoir de mémoire : comment évoluer entre ces 2 choses là ? Alain Resnais se rattache à l’imaginaire en recherchant dans le présent les traces du passé. Il est l’inventeur du travelling qui est aussi une manière de montrer la pensée au travail.
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