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Eva Riley ( L’Envolée )

Scénariste et réalisatrice écossaise, Eva Riley est née en 1986 et vit à Brighton. Son court-métrage de fin d’étude « Patriot » est sélectionné en compétition au Festival de Cannes. En 2016, elle écrit et réalise le court métrage « Diagnosis » qui lui vaut d’être repérée par Screen International.En 2019, elle réalise son premier long métrage L’Envolée. Eva travaille actuellement sur son second long métrage, « The Circle ».

Entretien avec la réalisatrice Eva Riley
Pourquoi L’ENVOLÉE comme premier long-métrage ?
Je voulais faire un film qui puise dans l’énergie de la jeunesse. Les nouvelles expériences, les incertitudes et la ténacité de l’adolescence sont les idées et les émotions qui ont guidé mon envie de premier long-métrage. (suite…)

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Pablo Larrain ( Ema )

larrainNé le 19 Août 1976 à Santiago du Chili

Chili

Réalisateur, scénariste, producteur

Santiago 73 (Post Mortem), No, El Club, Neruda, Jackie, Ema

Entretien avec Pablo Larrain, réalisateur

Quelle était l’origine du film ? Connaissiez-vous une “Ema” ? 

La véritable origine est liée à l’adoption. Je pense que l’adoption est une des choses les plus généreuses qu’une personne peut faire, mais, étrangement, elle est souvent idéalisée. Les parents traversent beaucoup de situations problématiques, et l’enfant porte parfois avec lui un traumatisme parce qu’il a été maltraité. Dans quelques cas, des parents « rendent » l’enfant qu’ils ont adopté. (suite…)

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Yaron Shani ( Chained – Beloved )

Né le 28 août 1978

Israël

Réalisateur, scénariste, chef monteur

Ajami, Chained/Beloved

Naissance du projet

Yaron Shani a toujours cherché à sonder le vivant et ce même avant de devenir cinéaste. La naissance de ses filles a profondément changé sa vie et son lien émotionnel et intellectuel avec l’existence est devenu plus profond. Une évolution qui est à l’origine de Chained et Beloved. Le réalisateur se rappelle :

« J’ai commencé à ressentir un besoin de travailler avec ces émotions et ces idées. Je me suis rendu compte que je devais faire un film qui serait un acte d’amour (suite…)

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Werner Herzog ( Family Romance, LLC )

Né le 5 septembre 1942 à Munich

Allemagne

Réalisateur, écrivain, acteur

Aguirre, la colère de Dieu, L’Enigme de Gaspar Hauser, Fitzcarraldo, Family Romance LLC.

Le cinéaste allemand, né en 1942, auteur de plus de soixante-dix films, la plupart habités par la folie de l’exploit et la démesure humaine, vit à Los Angeles avec sa compagne, la plasticienne Lena Herzog. Depuis quelques mois, ce grand marcheur ne sort plus de sa maison, « sauf en cas de nécessité », nous dit-il. Encadré par ses étagères de livres, le cinéaste raconte la portée philosophique de son dernier film, Family Romance, LLC, une fiction inspirée d’un phénomène de société au Japon, la « location de proches », soit le fait d’engager des acteurs pour remplacer des parents, amis ou amoureux absents. Un film faussement paisible, explique Herzog, toujours aussi vif… et sûr de son talent.

(suite…)

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Hong Sang-soo ( Hôtel by the River )

Né le 25 octobre 1960 à Séoul

Corée du Sud

Réalisateur, scénariste

Turning Gate, In another country, Haewon et les hommes, Un jour avec un jour sans, Seule sur la plage la nuit, Le Jour d’après, Hôtel by the river

Entretien avec Hong Sang-Soo

FilmdeCulte: On dit souvent que vos personnages parlent beaucoup. Êtes vous d’accord si l’on dit que le plus intéressant n’est pas tant ce qu’ils disent que le décalage entre ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent et ce qu’ils font ?

Hong SangSoo: En général, je ne commence jamais un film avec uniquement une seule intention. Certaines de mes intentions sont même inconscientes, et restent invisibles, même à moi, tout au long du tournage. (suite…)

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EMA

De Pablo Larrain-Chili-1h42-VOST

Avec Marianne Di Girolamo, Gael Garcia Bernal, Santiago Cabrera, Paola Giannini, Cristian Suarez.

Drame romance avec des scènes de danse

Ema s’avère une œuvre déroutante où la superbe mise en scène stylisée magnifie les scènes de danse, invitant à une transe salvatrice.

Pablo Larrain s’appuie sur un récit complexe qu’il faut construire soi-même à partir de scènes.

Ema est une jeune danseuse, mariée à un chorégraphe de renom. Elle est hantée par l’échec de l’adoption de leur fils. Le film se déploie dans l’après d’un drame dont on recompose peu à peu les éléments.

Ema et Gaston ont décidé d’adopter un petit garçon, Polo. Lorsque l’enfant met le feu à leur maison, causant de graves lésions au visage de la sœur d’Ema, le couple décide de le rendre aux services sociaux.

Cet échec va plonger Ema dans une quête de réagencement du monde selon ses propres désirs. Elle va faire voler en éclat le couple, le patriarcat, la famille, les institutions sociales et l’école où elle enseigne.

Pablo Larrain, cinéaste chilien, n’a de cesse depuis 15 ans, de constituer une filmographie très personnelle et enivrante. De Santiago 73, Post Mortem à Jackie en passant par No, El Club ou Neruda, Pablo Larrain multiplie les coups de maitre avec un style audacieux et fascinant. EMA est son 8 ème long métrage.

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La Femme des Steppes, le Flic et l’Oeuf

LA FEMME DES STEPPES, LE FLIC ET L’OEUF

De Quanan Wang – Mongolie – 1h40 – VOST

Avec Dulamjav EnkhtaivanAorigeletuNorovsambuu Batmunk

Une bergère se révèle en aidant la police à surveiller un corps trouvé dans la steppe. Dans la Mongolie sauvage, un portrait marquant de femme libre.

Tout commence par la découverte, brutale et incongrue, d’une femme nue dans les hautes herbes de la steppe mongole. Elle est morte, c’est la nuit, rideau. Le lendemain, la police inspecte les lieux, bien embêtée : le téléphone ne passe pas, il va falloir retourner en ville chercher l’équipe scientifique — c’est un meurtre — et laisser un flic monter la garde auprès du corps, pour lui éviter de finir dévoré par un loup. La mission de surveillance échoit à un bleu, à qui l’on adjoint une bergère armée d’un fusil…

Ce point de départ, dont l’étrangeté et l’humour ne déplairaient pas aux frères Coen, n’annonce aucun programme. Polar ? Romance ? Allez savoir. Imprévisible, le scénario laisse les portes grandes ouvertes, à l’instar des plans extra larges décidés par le réalisateur : dans la première partie du film, les personnages, parfaitement audibles, sont réduits à d’infimes silhouettes découpées sur l’infini du panorama. Impossible de distinguer un visage ! On les approchera petit à petit, à commencer par la bergère, puisque c’est elle notre héroïne.

Quel âge a-t-elle ? Une trentaine d’années ? La femme des steppes a néanmoins l’impression d’être un « dinosaure », à vivre seule dans sa yourte sans électricité, au milieu de nulle part, avec ses moutons, ses vaches, son chameau et son flingue. Quand son ex-amoureux, fendant la bise sur sa moto, passe lui donner un coup de main, la cow-girl ne perd jamais une occasion de doucher ses ardeurs : « Je te dirai quand j’aurai besoin d’un mec ! » Entre eux, il y a de l’amour encore, mais, surtout, le regret de n’avoir pas d’enfant. On n’en dira pas plus, si ce n’est que le titre original de ce septième long métrage, Öndög, signifie justement « œuf ».

En 2007, le Chinois Wang Quanan racontait déjà une histoire de bergère moderne dans Le Mariage de Tuya, Ours d’or à Berlin. À la Mongolie Intérieure, il a cette fois préféré l’Extérieure, état indépendant échappant à la censure, et plutôt qu’une actrice professionnelle il a engagé une vraie bergère. 

Enkhtaivan Dulamjav imprègne le film de sa liberté tranquille, regardée avec empathie par un cinéaste qui, s’il excelle à mettre en scène de petits corps humains dans la nature immense, ne se comporte jamais en entomologiste. On suit ainsi la vie de cette « femme des steppes », dans un environnement certes rustre, mais magnifié par le directeur de la photographie français Aymerick Pilarski, les  images passant directement de l’écran à la mémoire…(critique de Marie Sauvion, Télérama).

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Chongqing blues

CHONGQING BLUES

De  Wang Xiaoshuai – Chine – 1H55 –VOST

Avec : Xueqi WangFan BingbingHao Qin

Les salles françaises mettent à l’honneur le réalisateur Wang Xiaoshuai, récemment acclamé pour son film So long, my son, en projetant pour la première fois Chongqing Blues, sélectionné à Cannes en 2010. Comme dans son dernier long-métrage, le réalisateur explore de manière bouleversante et avec beaucoup de profondeur les thèmes du deuil et de la parentalité. En toile de fond, toujours, une Chine en pleine mutation et en proie à ses contradictions.

Chongqing blues est un film sur l’absence, du père d’abord, puis du fils. Les deux hommes vivent cette expérience du manque en différé. Leurs destins se croisent et se répondent avec une certaine ironie.

On est immédiatement subjugué par la beauté des images de cette mégalopole chinoise, magnifiée par le réalisateur. Dès la séquence d’ouverture, on voit émerger au milieu de baraquements délabrés des gratte-ciel qui se fondent dans le brouillard. L’atmosphère dégagée par cette ville fantomatique renvoie à la mélancolie du père endeuillé. Elle est sublimée par des images à dominante bleue, couleur qui évoque la nuit, le passé et les lambeaux de souvenirs qui lui restent de son fils disparu.

La culpabilité grandissante du père, son désarroi face à une tragédie contre laquelle il ne peut plus rien, s’expriment de manière poignante au moyen de silences, longs et intenses, que le réalisateur exploite avec finesse. L’interprétation de Wang Xueqi, pleine de sobriété, donne une très grande force au personnage de Mr. Lin, qui refuse que ce fils qu’il n’a presque pas connu sombre dans l’oubli.

Le père s’efforce de faire revivre le passé, en mettant bout à bout les souvenirs qu’il recueille. Cette reconstitution génère parfois une certaine confusion, avec le risque de nous perdre un peu. Mr. Lin poursuit sa quête en interrogeant les amis de son fils et tente de s’en rapprocher, comme pour recréer par-delà la mort le lien qu’il a lui-même rompu quinze ans auparavant. Il se heurte cependant au regard de la jeune génération, fuyante et insaisissable, qui le renvoie à sa responsabilité.

Le réalisateur a choisi de filmer la ville en mouvement, caméra à l’épaule, avec relativement peu de lumière, afin que l’image reflète au mieux toute la richesse émotionnelle des acteurs. 

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Family Romance

Family Romance
 
2019 Japon – Allemagne 
 
 
Qu’elles sont émouvantes et visuellement magnifiques, les premières images de Family Romance, LLC ! 
Dans un parc de Tokyo, des allées de sakura en fleurs, ces fameux cerisiers ornementaux du Japon, les reflets de ces sakura dans l’eau d’un lac, un homme et une jeune adolescente de 12 ans qui font connaissance. Il s’agit d’un père qui rencontre sa fille qu’à la suite d’un divorce il n’a pas vu depuis plus de 10 ans. Sauf que … 
Sauf que la scène suivante nous apprend que cet homme, Yuichi, n’est pas le père de Mahiro, la jeune adolescente : il travaille chez « Family Romance » et il a été engagé par la mère de Mahiro pour jouer le rôle de ce père que Mahiro n’a pratiquement jamais connu. « Family Romance », une société spécialisée dans la location de « proches » à des gens qui, pour un motif quelconque, ont besoin à leur côté d’un parent, d’un ou de plusieurs amis, d’une fiancée, d’un ou de plusieurs collègues, etc., en résumé d’une ou de plusieurs personnes pour un temps déterminé ou pas.
 L’imposture est terrible mais tout se passe dans un climat de douceur. 
 Werner Herzog profite du contexte pour nous éclairer, à sa façon, sur le Japon contemporain. Un pays qui, avec ces sociétés de location de « proches », s’efforce donc de combattre, moyennant finances, un sentiment ou une réalité de grande solitude chez de nombreux citoyens
La société japonaise contemporaine est une source de fascination évidente pour Herzog, bien au-delà de la seule entreprise au centre de ce documentaire imaginaire.
Vertiges d’un monde hyper-connecté dont Werner Herzog se targue d’avoir anticipé la solitude constitutive, dans les années 80, avec l’apparition des premiers téléphones cellulaires et l’explosion des moyens de communication, 20 ans avant Internet : « le 21ème siècle sera le siècle des solitudes », avait-il affirmé. Une chose est sûre : cette société, avec ses rapports sociaux complètement biaisés et factices par endroits, est un véritable terrain de jeu pour le septuagénaire à l’œil toujours aussi curieux et amusé. Les anecdotes sur le contexte de la production et de la société étudiée qui poursuivent la réflexion au-delà du cadre de cette semi-fiction sont toujours aussi plaisantes
Bien sûr, Herzog ne se pose pas en moraliste. Il ne s’agit pas d’un pamphlet sur la dégénérescence des rapports sociaux, mais plutôt le regard d’un curieux mi-fasciné mi-interloqué sur ces vides existentiels ou affectifs que l’on peut désormais combler avec une carte bancaire
A presque 78 ans, Werner Herzog nous joue un tour et sort de sa petite caméra – qu’il porte sur l’épaule – un film d’anticipation qui n’en est pas un. Dans la culture japonaise, cette prestation répond au souci de sauver les apparences : telle personne solitaire peut afficher sa sociabilité, tel homme célibataire rassurer ses parents avec une fausse petite amie, etc.
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L’Envolée

 

 

Un film de Eva RILEY

Grande Bretagne – 1h23                                                                

Avec Frankie Box, Alfie Deegan, Sharlene Whyte …                     

        Leigh, dont la mère décédée lui a donné goût à la gymnastique, est une jeune et douée gymnaste de 14 ans; elle vit dans la banlieue de Brighton avec un père souvent absent,incapable de financer la passion de sa fille. 

Introvertie,solitaire,elle s’entraîne dur pour réussir sa première compétition,tout en subissant les vexations de ses camardes (jalousie, mépris de classe du fait de l’assistanat économique dont elle bénéficie). Entre crise d ‘adolescence et honte de son milieu social, Leigh se met à douter, perd sa concentration jusqu’à gâcher ses chances.

Débarque de nulle part un demi-frère inconnu, Joe, qui va bouleverser son existence.

La scénariste et réalisatrice écossaise Eva Riley,34 ans, détourne quelque peu les codes du cinéma réaliste à l’anglaise.La dimension sociale reste en filigrane dans ce récit d’apprentissage intimiste ,où s’entrechoquent les élans et les empêchements de l’adolescence.

Au contact de Joe, petit délinquant au cœur tendre, Leigh explore des sensations inconnues et s’enhardit. Frôler les limites,transgresser, pour se révéler à soi-même : ce premier film solaire est avant tout un beau portrait d’adolescente frondeuse, cueillie dans cet entre 2 âges où le corps et l’esprit sont comme en proie au vertige.Leigh ne cesse de tomber pendant l’entraînement,mais se sent pousser des ailes le temps d’une virée à moto, d’une escapade en forêt,ou en s’échappant, triomphante, d’une maison après un petit larcin….

Par petites touches, la réalisatrice montre comment s’invente une nouvelle cellule familiale à travers le face à face entre ces 2 adolescents sans repères, qui expérimentent la confusion des sentiments, mais surtout la naissance d’une indéfectible complicité .En sachant enfin à quel regard s’abandonner, se dévoiler, l’héroïne connait une sorte d’éclosion gracieuse, évidante.

Désarmants de naturel,Frankie Box et Alfie Deegan,campent une fratrie sauvage et diablement attachante, dans le décor d’une banlieue ouvrière où, pour une fois, le soleil et les couleurs vives remplacent l’éternelle grisaille avec une bande-son envoûtante ; Acteurs non professionnels,toujours justes, leur jeunesse et leur candeur maintiennent l’histoire dans une dimension aérienne, en raccord avec la légèreté des prouesses de gymnaste de Leigh. L’Envolée plonge son spectateur en état d’apesanteur.

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