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Yves Montmayeur

Yves MontmayeurAprès avoir travaillé en tant que critique de cinéma pour plusieurs magazines, ainsi que comme journaliste pour l’émission TV Rive Droite/Rive Gauche diffusée sur Paris Première, Yves Montmayeur se lance dans la réalisation de documentaires sur le cinéma, en affichant une prédilection affirmée pour les cinématographies et nouveaux auteurs venus d’Asie. Mais il affectionne tout autant les portraits de personnalités atypiques, à l’exemple du chef opérateur Christopher Doyle, ou de l’actrice et réalisatrice italienne Asia Argento. 
En parallèle de la réalisation de ses films qui sont régulièrement programmés dans les festivals internationaux, Yves Montmayeur continue de collaborer à l’émission Tracks programmée sur la chaîne Arte et pour laquelle il réalise depuis 1998 des sujets sur le cinéma, la musique et les arts plastiques.
Il dirigera ainsi plusieurs émissions spéciales de Tracks consacrées à de grands auteurs tels que Guillermo del Toro, Quentin Tarantino, David Cronenberg, David Lynch, Werner Herzog, Terry Gilliam et Takeshi Kitano. Yves Montmayeur a aussi été pendant plusieurs années l’un des programmateurs de l’Etrange Festival au Forum des Images de Paris.

Première

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Céline Darmayan

Céline DarmayanNée à Limoux (France) en 1984, Céline Darmayan est réalisatrice et monteuse. En 2004, diplômée du BTS audiovisuel de Bayonne, elle part en Inde pendant un an travailler dans une association à la réalisation d’un film et d’un livre sur le handicap Un autre regard, édité par la collection Interculture.

À son retour en Europe, en 2005, elle décide de s’installer à Bruxelles. Elle multiplie les expériences de montage, à la télévision d’abord, puis dans le documentaire, avant de s’intéresser à la réalisation d’ateliers vidéos et radiophoniques. En collaboration avec le CVB, puis les Ateliers Graphoui, elle réalise et anime plusieurs ateliers, pour des enfants, des personnes avec un handicap ou des groupes de femmes.

En parallèle, elle se lance avec Origan Cannella dans la réalisation de son premier long métrage, 9ter, qui a reçu le premier prix du Faito Doc Festival en Italie. En 2010, elle participe à la création de l’asbl Cinétik, au sein de laquelle elle développe la création d’ateliers radiophoniques.

Leïla Films

 

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Destin Cretton

Destin CrettonDestin Daniel Cretton réalisateur américain est né et a grandi sur l’île de Maui, à Hawaï. Il a écrit et réalisé 4 courts- métrages, tous récompensés : Longbranch : A Suburban Parable (présenté au Tribeca Film Festival de 2002), Bartholomew’s Song (finaliste aux Student Academy Awards en 2006), Deacon’s Monday (finaliste aux Student Academy Awards de 2007, Prix du Meilleur Film Etudiant décerné par HBO Films), et Short Term 12 (Vainqueur du Prix du Jury au Festival de Sundance en 2009, et entre autres prix primé à l’Aspen Shorts Festival, au Festival du Film Indépendant de Boston, au Festival International du Film de Seattle).

Son premier long métrage de fiction, I am not a hipster, a été très remarqué par la critique lors de sa présentation au Festival de Sundance en 2012. Destin a également réalisé deux longs métrages documentaires : Drakmar : A Vassal’s Journey, diffusé sur HBO Family, a remporté le Prix du Meilleur Documentaire au Comic Con de 2006 ; et Born without arms a été diffusé sur Discovery Channel en 2009. En 2013, réalise States of Grace.

 

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Robin Campillo

Robin CampilloRobin Campillo est un cinéaste français, né à Mohammedia (Maroc) le 16 août 1962. Après des études à Aix-en-Provence, il est formé à l’IDHEC au début des années 1980 où il rencontre Laurent Cantet. Au milieu des années quatre-vingt-dix, il devient scénariste et monteur de L’Emploi du temps, Entre les murs (palme d’or du festival de Cannes 2008), Foxfire, Confessions d’un gang de filles.

Il réalise en 2004 son premier long-métrage Les Revenants. 10 ans plus tard, il revient derrière la caméra pour le drame Eastern boys.

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Georg Maas

Georg MaasBiographie
(traduction automatique d’un article en allemand)

Georg Maas , né en 1960 à Aachen, un apprentissage de menuisier et a ensuite travaillé plusieurs années en tant que charpentier et avec les jeunes sans-abri. En 1984, il a pris l’étude de la réalisation à la German Film and Television Academy Berlin, qu’il achève en 1991. Dans le cadre de ses études, il a fait plusieurs courts métrages primés, y compris une Trilogie sur le travail et la vie quotidienne : un mélange de films expérimentaux et longs , où il a la manière d’un homme au travail, le monde sonore sur un chantier de construction et le chemin de la maison travailleur.

Depuis, Maas a travaillé comme un écrivain et réalisateur indépendant ; il a tiré une série de documentaires de longueur moyenne pour diverses stations de télévision, tels que L’Autre Univers de Klaus Beyer (1994 ), un ouvrier d’usine qui tourne des films poétiques en super-8 dans son temps libre et agit comme l’artiste Beatles, et Runaways (1995 ), sur la vie de la maison et les enfants des rues. En outre, Maas a participé à Directed master classes de l’Académie européenne du cinéma, entre autres, István Szabó et Krzysztof Kieslowski . En 1997, il a été co-fondateur des acteurs-réalisateurs-scénaristes Laboratories (SRAL ) à Berlin.

1998 tourne Meuse pleine longueur documentaire (?) TV Pathfinder, sur les différents mais très étroitement liés chemins empruntés par deux vieux amis. Son premier long métrage en 2003, il posa avant avec Terre-Neuve, l’histoire mélancolique et romantique d’un homme qui tente sa chance avec une idée d’affaires inhabituel en Allemagne de l’Est ; le film avec Jochen Nickel , Anna Loos et Axel Prahl a reçu le Grand Prix de Genève 2003 pour le meilleur scénario dans les rôles principaux et a été nominé pour le Prix Bernhard Wicki au Festival de Emden – Aurich – Norderney .

Dans les années d’après Georg Maas réalisé en collaboration avec le réalisateur Dieter Zeppenfeld le documentaire télévisé Le monde réel de Peter Gabriel (2009 ) et Le Bouddha Walla (2010 ) , sur un Anglais qui dans les années 1970 moine Thaïlande et a été plus tard construit des centres de méditation à travers le monde.

Au Festival de Biberach en 2012 célébré alors le long métrage de Maas de première D’une vie à l’autre (Zwei Leben). Le drame avec Liv Ullmann et Juliane Köhler parle d’une femme qui, un jour, est contrainte de se réconcilier avec son passé comme agent des services secrete de RDA. A Biberach Zwei Leben a eu le Grand Prix du Jury, au Festival 2012 de Emden le Prix du Public . En Septembre 2013, le film est projeté dans les salles allemandes. En 2013 il réalise le documentaire Liv Ullmann en plans rapprochés.

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Alexandros Papadopoulos

Alexander PayneNom de Naissance :  Alexandros  Papadopoulos

Né le 10/02/1961

Nationalité : américaine

Profession : réalisateur, scénariste

Films notables : L’Arriviste, Monsieur Schmidt, Sideways, The Descendants.

 

 

  • Au rayon des cinéastes
    américains qui comptent, il y a Alexander Payne qui revient avec son
    nouveau film en noir et blanc, “Nebraska”. Il nous fait partager ses
    influences à travers une interview “cinéphile”.
  • Depuis Monsieur Schmidt (2002), plus encore depuis Sideways (2004) et définitivement depuis The Descendants (2011), Alexander Payne
    a inscrit son nom sur la carte des cinéastes américains qui ont un très
    bon oeil et un bel esprit. Ce qui n’est pas si fréquent. Nouvel exemple
    de l’élégance sobre et de l’atmosphère spirituellement mélancolique du
    cinéma d’Alexander Payne : Nebraska,
    qui a été nommé six fois aux Oscars, et pas dans de petites catégories
    (meilleur film, acteur, réalisateur, photographie, scénario et meilleure
    actrice dans un second rôle). Ce qui distingue aussi ce réalisateur
    distingué de 53 ans, c’est sa furieuse cinéphilie. Une passion qui le
    place entre Tarantino et Scorsese, dans la famille des
    cinéastes-spectateurs qui savent mêler créativité et érudition.
  • Etre cinéphile fait-il de vous un cinéaste sous influence ?
    Peut-être, mais je ne sais pas quelles influences je subis vraiment. Je
    peux être inspiré par Kurosawa ou Buñuel comme par le court métrage d’un
    étudiant que j’ai découvert il y a trente ans et dont il me reste
    quelque chose. En voyant beaucoup de films, on se construit un
    présentoir à épices mental : il y a du sel, du sucre, de la cannelle, de
    la cardamone, et chaque ingrédient représente un cinéaste, ou
    simplement un film particulier. C’est une cuisine pour laquelle il
    n’existe pas de recettes. J’ai vu Kurosawa quand il est venu présenter Ran à Los Angeles, à la fin de sa vie, en 1986. Il devait avoir environ 75 ans et il a dit : « J’ai fait trente films et je sais moins que jamais ce qu’est un film ».
    Il était sincère, il ne pouvait pas dire, même après avoir réalisé des
    chefs d’œuvre, ce qu’était un film. Chaque fois qu’on tourne, on doit
    essayer de répondre à deux questions : « Qu’est-ce qu’un film ?
    Qu’est-ce que ce film ? » Ce n’est pas simple.
  • La cinéphilie intervient-elle quand vous tournez ?
    Pendant le tournage d’un film, un cinéaste est seul. Vous pouvez
    regarder en arrière, essayer de trouver de l’aide du côté de Stanley
    Kubrick ou d’Orson Welles, mais ils sont morts. Et leurs fantômes ne
    sont là que pour se moquer de vous : vous les entendez qui rigolent en
    disant « C’est tellement facile ! C’est tellement facile ! ».
    C’est à vous de vous débrouiller avec le problème du jour : saisir cet
    acteur-là avec cette lumière-là, dans ce moment-là d’une histoire. Tout
    est toujours nouveau. C’est ça qui est beau, et c’est ça qui est
    difficile ! Voir des films n’aide pas à en faire, mais en faire aide à
    comprendre ce qu’ont accompli les grands cinéastes. Si on s’intéresse
    aux grands cinéastes ! Beaucoup de réalisateurs ne sont pas cinéphiles,
    je trouve ça choquant.
  • Les réalisateurs cinéphiles ont-ils une sensibilité à part ?
  • Quand tu es cinéphile, tu aimes le cinéma parce que c’est un fascinant
    miroir de la réalité, tu aimes sa forme, l’esthétique et la projection,
    le miracle de la projection ! Mais tu aimes aussi les histoires, les
    ragots, les gens, les voyages ! Tu écoutes la conversation du couple qui
    dîne à la table d’à-côté au restaurant, tu aimes vivre des vies par
    procuration. Tu veux aller partout, tout découvrir, et c’est en voyant
    des films que tu y parviens. Et puis, quand tu es cinéphile, la musique
    compte aussi beaucoup pour toi.
  • Etre cinéphile, c’est accepter l’autorité des maîtres ?
    Un jeune cinéaste qui se lie d’amitié avec un cinéaste expérimenté a tout à gagner ! Mon mentor a été Jiri Weiss, un réalisateur tchèque dont la carrière était très active dans les années 50 et au début des années 60. Nous avons été amis pendant de longues années. Il a formulé pour moi quelque chose d’essentiel, que je ne pouvais exprimer mais que je pressentais. Il m’a dit : « Tu dois être fasciné par les mystères du cœur humain, c’est plus fabuleux que tout ce qu’on peut inventer et c’est ça que tu dois chercher en faisant des films ». On peut parler de technique, de focales, de cadres, mais la chose la plus importante qu’on apprend des grands films d’hier ou d’aujourd’hui, c’est la simple captation de moments humains. Comme disait Bergman, le cinéma commence et finit avec un visage.
  • Les cinéphiles n’ont-ils pas tendance à sous-évaluer l’importance du scénario?
    Non ! Le premier niveau de la cinéphilie, c’est connaître les réalisateurs. Le second niveau, c’est connaître les scénaristes. Frank Capra n’est pas Frank Capra sans Robert Riskin. Derrière Le Voleur de bicyclette (1948), il y a Vittorio de Sica mais il y aussi son scénariste, Cesare Zavattini. Et Citizen Kane (1941), quels plans, quels cadrages, bien sûr ! Mais aussi quels dialogues ! « Oui, j’ai perdu un million de dollars l’année dernière et je vais en perdre un cette année et un autre l’année prochaine. A ce rythme, je serai ruiné dans soixante ans ! ». Merveilleux ! Le scénario n’est pas seulement de l’écriture : c’est la conception même du film, c’est la possibilité de le mettre en scène pour la première fois, mentalement. Le scénario, c’est le cinéma. Mais aujourd’hui, aux Etats-Unis, les scénaristes les plus doués travaillent pour la télévision. Comme Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad, un génie.
  • Le troisième niveau de la cinéphilie, c’est connaître les chefs-opérateurs ?
    Voilà ! Derrière Gravity, il y a Alfonso Cuarón mais aussi Emmanuel Lubezki, qui signe la photo. Leur association est phénoménale ! On ne peut pas comprendre Woody Allen sans Gordon Willis, qui a aussi été le chef-opérateur de Coppola pour la trilogie du Parrain. Gordon Willis a appris le cinéma à Woody Allen ! Un bon directeur de la photographie doit être capable de faire ça : enseigner leur art aux réalisateurs. J’aimais beaucoup le directeur de la photo de mes trois premiers films, James Glennon, mais après ça, il m’a fallu partager avec lui un déjeuner difficile où je lui ai dit : « J’adore travailler avec toi, mais j’ai besoin d’un nouveau professeur ».
  • Tourner en en noir et blanc, comme vous l’avez fait pour Nebraska, c’est avoir l’âme vraiment cinéphile ?
    Oui, j’ai un point de vue snob là-dessus, je crois qu’on n’est pas vraiment cinéaste tant qu’on a n’a pas tourné un film en noir et blanc. Les gens de Paramount, qui ont produit Nebraska, étaient évidemment atterrés par ce choix du noir et blanc ! Heureusement, le film ne coûtait pas cher. Mais j’ai quand même dû trouver des arguments, souligner que beaucoup de grands cinéastes américains ont réalisé en noir et blanc ce qui est resté un de leurs meilleurs films : pour Woody Allen c’était Manhattan (1979), pour Scorsese, Raging Bull (1980), et pour Spielberg, La Liste de Schindler (1993). Quand les gens me demandent pourquoi j’ai tourné mon film en noir et blanc, je trouve toujours une réponse polie, mais à l’intérieur de moi, je me dis « Pourquoi tu me demandes ça ? ». C’est une évidence : le noir et blanc, c’est beau ! Mon film en noir et blanc préféré, ces temps derniers, c’est Ida. Quel film ! Un chef d’œuvre !
  • Est-ce la cinéphilie qui vous fait, apparemment, préférer les personnages d’hommes à ceux de femmes ?
    J’aime les personnages de cinéma, sans distinction de genre. Ceux de Kubrick étaient surtout des hommes, ceux de John Ford et de John Huston aussi. Il y a peut-être une tendance à favoriser le masculin. Mais l’acteur avec qui j’ai le plus envie de tourner aujourd’hui est une actrice, Meryl Streep ! Je crois que je pourrais obtenir d’elle une bonne interprétation, pour une fois ! C’est ce que je lui ai dit quand je l’ai rencontrée. Qu’est-ce qu’on peut dire quand on se retrouve devant Meryl Streep ? Il faut bien avoir un peu de sens de l’humour. Je trouve qu’elle ne cesse d’être encore et toujours meilleure. Et j’ai une idée de film pour elle. J’aimerais aussi tourner avec Cate Blanchett, Bérénice Béjo, Marion Cotillard, Jennifer Lawrence. Des stars !
  • Comment entretenez-vous votre cinéphilie ?
    Je vois des films en DVD mais c’est frustrant. Si je commence le film trop tard, je finis par m’endormir devant la télé alors que ça ne m’arrive jamais devant un écran de cinéma ! On ne peut voir des films que dans les salles. Alors, je vais là où on peut en voir des bons. Par exemple, au Festival de Bologne ou au Festival de Telluride. Le 5 avril, j’irai au festival de Madison dans le Wisconsin, je verrai quatre ou cinq films par jour. Tous les deux ans, je me rends aux archives de la George Eastman House, à Rochester. Je fais un programme pour eux et il me montrent des films toute la journée. Et bien sûr, quand je suis à Paris, je vais tout de suite voir ce qui passent le Reflet Médicis, Le Champo et l’Action Christine. C’est là que je veux passer mes journées !
  • Frédéric Strauss  pour Télérama

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Julie Bertucelli

Julie BertuccelliJulie Bertuccelli a déjà tourné une dizaine de documentaires et deux longs métrages de fiction qui lui ont permis d’être connue du grand public « Depuis qu’Otar est parti » (César du premier du Meilleur premier film  en 2003), et « L’arbre » avec Charlotte Gainsbourg  qui a été présenté  au Festival de Cannes en sélection officielle en 2010.

Le sujet du film « La Cour de Babel » lui a été inspiré lorsqu’elle était jurée dans un festival de films scolaires.

Pendant un an, Julie Bertuccelli a posé sa caméra dans une classe d’accueil du collège de la Grange aux Belles, dans le 10e arrondissement. Le film raconte en 1h30 la vie scolaire de jeunes adolescents primo arrivants des 4 coins du monde qui veulent s’intégrer et réussir. Ils sont Brésiliens, Sénégalais, Anglais, Chinois… et, depuis peu, Parisiens. La réalisatrice a capté les doutes, les peurs et les joies de ces 24 élèves qui vont peu à peu faire l’apprentissage du français.

(production Films du poisson, copro Arte/ distribution Pyramide)

Rencontre avec Julie Bertuccelli, réalisatrice de La Cour de Babel

 

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Spike Jonze

Spike JONZESpike Jonze (né Adam Spiegel le à Rockville, Maryland), est un réalisateur de vidéos clips et de cinéma ainsi qu’un producteur de télévision.

Passionné de skate, rider émérite en bmx/freestyle, Adam Spiegel a commencé comme photographe dans le magazine de bmx FREESTYLIN’ http://oldschoolmags.com/freestylin.html. Il a ensuite commencé à réaliser des videos de skateboard, et s’est tout naturellement mis à réaliser des courts-métrages et des clips. À l’instar de son collègue Michel Gondry, mais dans un autre registre, Spike Jonze est intéressé par les paris risqués. Produire une fausse troupe de danse (très) amateur pour Fatboy Slim, plonger Björk dans une comédie musicale classique, intégrer le groupe Weezer à un épisode de Happy Days, transformer son épouse en gymnaste professionnelle pour les Chemical Brothers. Ce genre de préoccupations trouve depuis quelques années un souffle nouveau dans deux parties très distinctes du travail de Jonze : son œuvre de cinéaste, d’un côté, et de l’autre, son œuvre en tant que producteur de la série Jackass pour MTV, où des cascadeurs professionnels se mettent en péril de manière drôle et bête.

En tant qu’acteur, Spike Jonze a joué dans le film Les Rois du désert (Three Kings).

Il collabore souvent avec le scénariste Charlie Kaufman.

En 2009, il adapte le célèbre livre pour enfants de Maurice Sendak, Max et les maximonstres. Le film est sorti en salle le 16 décembre 2009.

« Her, ou l’histoire étrange de Theodore Twombly (Joaquin Phoenix), un homme sensible laissé inconsolable après une rupture difficile qui fait l’acquisition d’un programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur : il fait la connaissance de ‘Samantha’, une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle… dont il va tomber amoureux.

Interviewé par AlloCiné le 11/11/2013 :

Tous vos films s’attachent de près ou de loin aux relations humaines. Où en êtes-vous dans ce domaine ? Comprenez-vous mieux les relations entre les humains ?

Spike Jonze : Oui, vous avez raison, cela me fascine. Dans le cas de « Her », ce n’est pas seulement la relation d’un homme avec une machine mais aussi avec son environnement et les gens qui l’entourent. Et je pense que tout le monde peut s’identifier à ce personnage et sa difficulté de communiquer avec « l’Autre ». Mais vous avez raison, car après quatre films je réalise en effet que je reviens toujours à ce thème de la relation entre les êtres, les animaux, ou ici les hommes et leur ordinateur. Ce qui est amusant, c’est que lorsque je tourne, je ne me rends pas compte de cette récurrence de thèmes : ce n’est pas pensé ou structuré, cela vient naturellement.

Quels ont été les défis, les challenges que vous avez dû surmonter ?

La difficulté majeure était de vous faire croire dans la relation amoureuse entre cet homme et la machine alors que l’on ne voit que lui à l’écran et qu’ELLE on ne fait que l’entendre. C’est pour cela que je voulais Joaquin Phoenix, qui est un acteur tout en finesse et d’une subtilité incomparable. Il doit réagir et ressentir en permanence comme si ELLE était vraiment là, devant lui. Il a fait un travail incroyable et bluffant. La difficulté est venue aussi, pendant l’écriture, d’imaginer à quel point nous pouvons devenir dépendant de nos ordinateurs. Et c’était dur de trouver un équilibre entre ces idées un peu complexes et un rapport humain simple et compréhensible. Je voulais surtout montré la difficulté à maintenir une relation, surtout comme dans ce cas quand la « personne » n’est pas vraiment physiquement présente.

En parlant de Joaquin, vous pouvez expliquer plus en détails ce choix ?

Beaucoup de gens disent que c’est dur de travailler avec lui, mais pour moi c’est le contraire. Il me fait confiance et sait être direct dans ses rapports. C’est un être complexe qui aime comprendre ce qu’il joue et qui ne tombe dans la facilité ou l’évidence. Par exemple ce n’est parce que une scène est triste qu’il jouera la tristesse. Il aime être à contre-courant d’une certaine manière, et surprendre. Même quand il comprend la motivation de son personnage, il ne sait pas toujours où il va avec sa performance et il laisse les choses faire, il tâtonne, improvise, cherche tout en douceur la meilleure interprétation possible pour la scène à jouer. Ainsi, avec lui, toute prise est différente et pleine de fraîcheur. C’est pourquoi j’adore travailler avec lui.

 

 

 

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John Turturro

John Turturo

L’idée de génie a été de confer à Woody Allen le rôle du maquereau. Comment est-ce arrivé ?
John Turturro J’avais joué dans un film de Woody Allen en 1986, « Hannah et ses soeurs ». Nous avions gardé le contact. Il se trouve que nous avons le même coiffeur. Et, un jour que je confiais à ce dernier l’idée de mon scénario, il m’a dit : « Woody Allen est mon client. Je vais lui parler. » Les choses se sont faites ainsi, ciseaux en main.

Comme dans la mafia ?
Oui. Beaucoup de films ont vu le jour chez le coiffeur. Beaucoup de truands ont été exécutés sur le fauteuil de leur coiffeur. Je me demande s’il y a une relation.

Donc… ?
Donc j’ai été voir un de mes copains, un libraire spécialisé dans les livres anciens, qui m’a dit : « Prends mon personnage, prends Woody Allen, et fais ton film. » Du coup, le personnage est devenu un maquereau bibliophile. Mon film est une version ironique de « Macadam Cowboy ».

Comment Woody Allen a-t-il réagi ?
Je lui explique ce que je veux faire, il me regarde. « Tu veux que je joue… un mac ? Tu es sûr ? » Je lui raconte mon scénario, et il le ponctue de remarques : « Ca, c’est pas drôle. » Puis : « Ca, c’est peut-être drôle. » Et finalement : « C’est drôle. »

Ecrire un scénario avec l’aide de Woody Allen, c’est comme être charpentier sous l’égide de saint Joseph.
… ou électricien avec M. Volt. C’est formidable.

Diriger Woody Allen, n’est-ce pas intimidant ?
Bien sûr ! Mais, sur le plateau, je dois dire qu’il est très facile, très coopératif. J’ajoute que je suis bien plus grand que lui, ça facilite les choses.

Votre film est une version amusante d' »American Gigolo » ?
Non. C’est un film sur l’amitié, sur les rapports entre les gens. Ces rapports sont faits d’affection, d’absurde, de ratages, de plein de choses. Le sexe, c’est secondaire.

Vous avez travaillé comme acteur avec beaucoup de grands réalisateurs : Scorsese dans « la Couleur de l’argent », Francesco Rosi, Michael Cimino, les frères Coen… Qu’avez-vous appris dans le domaine de la mise en scène ?
Qu’il ne faut jamais hésiter. Une fois que la scène est écrite, découpée, cadrée, il faut y aller. La rigueur, voilà la clé de tout. Le reste n’est que du vent.

A propos des Coen, l’un de vos rôles les plus mémorables, c’est celui de Jesus (prononcez Hésouss) Quintana, le joueur de bowling, dans « The Big Lebowski »…
Ah ! Je l’ai adoré, ce personnage. Vêtu de violet, l’ongle long au petit doigt, une sorte de voyou latino imbu de lui-même… C’est un personnage que j’avais conçu dans une petite pièce de théâtre, et les Coen l’ont aimé. On s’est dit qu’un jour nous tournerions un film avec la suite des aventures de Jesus Quintana… Il le mérite.

Vous êtes devenu metteur en scène parce que votre métier d’acteur vous frustrait ?
Non. Je suis très content de ma carrière d’acteur, j’ai eu beaucoup de chance. Mais il y a des histoires que je veux raconter. Je ne suis pas motivé par l’argent – on m’a proposé de réaliser des superproductions hollywoodiennes, j’ai refusé – ni par la célébrité. Je veux faire des trucs intéressants, voilà tout.

Comme à vos débuts ?
Exactement. A la fin des années 1970, quand j’ai débuté dans le métier, je jouais dans des pièces off-off-off Broadway, pour des cachets ridicules. C’était tellement off que c’était dans le Nebraska, ou presque. On ne mangeait que la poussière des planches et le papier peint de la chambre d’hôtel. Mais j’ai adoré cette période. Le théâtre était roi. Le cinéma, c’était bon pour les vendus. Nous, nous étions des purs. Le jour où on m’a payé 300 dollars la semaine, j’ai cru que j’étais milliardaire !

Qu’est-ce qui vous poussait ?
L’amour du théâtre. Je ne voulais rien faire d’autre. Rien.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis, sur le cinéma-bon-pour-les-vendus ?
La Nouvelle Vague. J’ai vu les films de Trufaut, de Godard, de Chabrol, de Rohmer, de Louis Malle, et je me suis dit : il existe un autre cinéma que celui des studios. Un cinéma d’auteur. C’est drôle de penser qu' »Ascenseur pour l’échafaud » a pu changer ma vie…

Comment avez-vous découvert le théâtre, enfant ?
Mon père était charpentier, ma mère chantait en amateur, et ils allaient au spectacle. La famille vivait dans une électricité permanente : mes parents s’adoraient, mais ça criait pas mal, aussi. On riait, on cassait des assiettes, on hurlait, on s’embrassait. Très italien, tout ça… C’était comme un théâtre permanent. Il y avait du théâtre dans ma vie, et je me suis borné à mettre de la vie dans mon théâtre… Je me suis tout de suite passionné pour Shakespeare et Tennessee Williams. Le cinéma, c’est une autre histoire…

C’est-à-dire ?
Les acteurs de cinéma, dans ma jeunesse, étaient beaux et blonds. Moi, je ne suis pas beau et je suis brun.
Je n’imaginais pas avoir une carrière dans les films. Puis j’ai vu Dustin Hoffman dans « Little Big Man ». Boum badaboum ! Tout a changé. Il était petit, brun et moche. Si lui pouvait être tête d’affiche, alors moi aussi.

Quels ont été les rôles déterminants pour vous ?
Probablement « Do the Right Thing », de Spike Lee, et « Miller’s Crossing », des frères Coen. Dans les deux, je jouais des personnages qui n’ont rien d’héroïque. C’est devenu ma note personnelle : le trouble. Mais ma passion du théâtre n’est pas éteinte. Mon deuxième film comme metteur en scène, « Illuminata », en 1998, se déroulait dans les coulisses d’un théâtre, et, à l’occasion, je remonte sur les planches avec plaisir.

« Apprenti Gigolo » est votre cinquième film comme metteur en scène. Vous êtes en dehors du cinéma américain d’aujourd’hui. Pas de superhéros, pas d’explosions, pas d’effets spéciaux…
C’est du cinéma d’artisan, et j’en suis heureux. Car, depuis 1927, on est passé du cinéma muet au cinéma qui n’a rien à dire. Essayons d’inverser la tendance, c’est ce que m’a dit mon coiffeur.

Par 9 avril 2014

 

 

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ALAIN RESNAIS

 

 

Le Roi Resnais

Décédé le 1er mars à 91 ans, le réalisateur de « Nuit et Brouillard » et d' »On connaît la chanson » était un géant. Portrait.

Que la machine se détraque. Voilà ce qu’il attendait, quitte à le provoquer : « Si le film commence à ronronner, j’ai envie d’un coup de cymbale. Je veux qu’au moment où le spectateur croit que le film va tout droit, ça parte sans crier gare sur une bretelle que personne n’a devinée. » Quelque chose en Alain Resnais – né en 1922 – s’était détraqué, il y a quelques années, dans la colonne vertébrale, les muscles, les artères. Depuis plusieurs mois, on ne le surprenait plus dans sa promenade quotidienne, dans le quartier des Champs-Élysées. Et, lorsqu’il vous recevait chez lui, il se tenait bien droit sur sa chaise, un coude appuyé sur la table couverte de DVD. Alors, parler de cinéma, de théâtre, d’acteurs, de bandes dessinées, de livres, de sa passion pour Bob Hope ou de son amour de Stephen Sondheim lui offrait de mettre entre parenthèses ses misères, tandis que sa vivacité d’esprit, sa malice, son intelligence fulgurante, son extrême bienveillance faisaient oublier qu’il avait dépassé les quatre-vingt-dix années. Et puis la machine détraquée a fini par s’arrêter, au soir du 1ermars.

Depuis plus de soixante- dix ans qu’il était entré en cinéma, par la porte de l’Idhec (Institut des Hautes Etudes cinématographiques), section montage, ce fils d’un pharmacien de Vannes avait exploré son art plus et mieux que quiconque. En témoigne la fantastique diversité de son oeuvre, que lui-même se plaisait à porter au compte du hasard, expliquant que ses films étaient tous le produit de rencontres et de désirs qui n’étaient pas forcément les siens, mais ceux des producteurs, des écrivains, des acteurs. Ainsi parlait-il à leur propos de « commandes », mouvement qui lui était naturel et témoignait d’une humilité très exceptionnelle, mais qui exprimait également une réalité : si le réalisateur de « Pas sur la Bouche » est aussi celui de « l’Année dernière à Marienbad », si le cinéaste de « Hiroshima mon amour » a signé également « On connaît la chanson », c’est bien qu’il a voulu et su se laisser porter, sans négliger pourtant de reproduire les soubresauts de l’histoire, guerres d’Algérie (« Muriel ou le temps d’un retour », 1963), d’Espagne (« La guerre est finie », 1966), du Vietnam (participation au collectif « Loin du Vietnam »), ou évocation de l’affaire Stavisky (1974).

Dans la mémoire collective du spectateur, quelques-uns de ses films se distinguent, qui ne se ressemblent pas et sont pourtant à l’évidence l’oeuvre d’un même homme. Sur un texte de JeanCayrol dit par Michel Bouquet, les images de « Nuit et Brouillard » (1955) apportèrent à plusieurs générations la révélation de l’horreur absolue, celle que pendant dix ans on avait choisi de taire, celle que certains tentèrent encore de cacher, s’appliquant à limiter la diffusion du film (la censure française exigea que fût recadré un plan qui montrait le képi d’un gendarme français surveillant les pauvres gens). Alain Resnais fut ensuite catalogué cinéaste intello-emmerdant, à cause de « Hiroshima mon amour », texte de Marguerite Duras, et de « l’Année dernière à Marienbad », scénario d’Alain Robe-Grillet. Resnais n’avait pas oublié cette phrase d’un exploitant marseillais à propos de « Marienbad », film qui ne compte pas, en effet, parmi les plus limpides de son auteur : « C’est très beau, monsieur Resnais, très beau… Mais ce serait quand même terrible si demain tous les films étaient comme celui-là… » A ce souvenir, il riait encore, s’amusant de ce que l’on puisse redouter qu’un jour tous les films se ressemblent, quand le monde du cinéma est assez grand pour tous les contenir. « L’Année dernière à Marienbad » avait été vu en France par près de 900 000 spectateurs. Comme avec « Hiroshima », Resnais y inventait des manières nouvelles, constructions dramatiques inédites, partis pris de montage révolutionnaires, qui subjuguèrent les cinéastes, ceux de la Nouvelle Vague, mais aussi tous les autres, et ceux qui rêvaient de le devenir.

Dans « Providence » (1977), un vieillard à l’approche de la mort (John Gielgud) s’inventait ainsi qu’à ses proches une autre vie que la sienne, une autre existence que la leur. A -55- ans seulement, Resnais était déjà un peu ce vieil homme, comme il était tous ses personnages. Avoir pris ainsi de l’avance a pu l’aider à rester jeune longtemps. Jeune, il le fut lorsque, près de vingt ans plus tard, il fit appel à Agnès Jaoui etJean-Pierre Bacri et pour adapter Alan Ayckbourn, et cela donna les ébouriffants « Smoking/No Smoking » (1993), avec Pierre Arditi et Sabine Azéma dans tous les rôles. Il signa ensuite « On connaît la chanson » (1997), où les paroles de Johnny Hallyday, France Gall, Joséphine Baker, Ouvrard, Bashung étaient mimées par les fidèles Arditi, Azéma, Dussollier, Lambert Wilson et autres. Et puis il s’en alla trouver une opérette oubliée (« Pas sur la bouche », 2003), s’offrit le coup de folie génial des « Herbes folles » (2009), peut-être le plus étourdissant de tous ses films. Enfin, il vous reste à découvrir « Aimer, boire et chanter », heureux mortels que vous êtes. Resnais a encore réussi son coup : il vient de passer la porte, il nous manque, c’est à pleurer, mais il aimerait qu’avec lui on sourie.

Par Pascal Mérigeau 8 mars 2014

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