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I am not your negro

 I AM  NOT YOUR NEGRO

De Raoul Peck Haïti-France 2016,

Film documentaire, nominé aux oscars 2017 

C’est un film empreint de colère mais aussi nimbé de sagesse, à la croisée de l’intime et de l’universel. La méditation d’un homme noir sur sa condition, qui, à force de lucidité, rejoint la cause de tous les opprimés. Raoul Peck, réalisateur haïtien au parcours rigoureux (Lumumba, Quelques jours en avril), l’a construit exclusivement à partir des mots de James Baldwin, écrivain noir et penseur majeur de la question raciale aux Etats-Unis. Il s’appuie d’abord sur un manuscrit de 1979 (« Remember this house »), projet de livre qui ne verra jamais le jour tissé autour de trois leaders de la lutte pour les droits civiques, Martin Luther King, Malcolm X, Medgar Evers, tous assassinés avant 40 ans. A partir de ce socle traumatique, il remonte aux sources de l’exclusion et de la violence, indissociables de l’identité américaine.

Parce que « les Blancs doivent chercher à comprendre pourquoi la figure du nègre leur était nécessaire », Baldwin déconstruit l’image du Noir dans le cinéma hollywoodien, brillante et glaçante analyse d’extraits de films qui nous renvoient, a posteriori, à notre rang de spectateur complice. Percutantes, ses interventions à la télévision exhortent — hier comme aujourd’hui — l’Amérique blanche à un douloureux examen de conscience. Votre rêve est un leurre ; votre histoire, une fiction ; votre mode de vie, le témoignage d’une « pauvreté émotionnelle abyssale », assène l’écrivain au fil d’un vertigineux entrelacement d’archives où dialoguent les luttes du passé contre la ségrégation et les flambées actuelles de violences raciales.

Lumière crue jetée sur la nation américaine, jusque dans ses structures politiques et mentales les plus profondes, ce vibrant film hommage dénonce, secoue, autant qu’il montre la voie d’une possible fraternité. —

D’après Isabelle Poitte de Télérama

 

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Zero photo 100% bio

Le lundi 26 juin à 20h, Cinécimes projettera en avant-première « Zéro phyto 100% bio », documentaire de Guillaume Bodin qui viendra animer un débat après la projection.

Après « La clef des terroirs » et « Insecticide mon amour », « Zéro phyto 100% bio » est son troisième documentaire qui sortira en salles en novembre. C’est une enquête passionnante sur plusieurs communes françaises qui n’ont pas attendu l’entrée en vigueur le 1ier janvier 2017 de la loi Labbé  qui interdit l’utilisation de pesticides dans les espaces publics pour changer leurs pratiques.
Une petite révolution est en marche dans les espaces verts.

Privilégier les espèces vivaces et endémiques, aider les professionnels et les citoyens à adopter de nouveaux réflexes, inciter les entreprises à innover pour mieux répondre aux nouvelles pratiques paysagères sont autant d’actions qui participent à une gestion écologique globale des villes, tout en respectant la santé des habitants.

Du 100% local et biologique dans la restauration collective, c’est possible !

Plusieurs communes le font déjà et nous parlent de leur expérience. Comme le dit le maire de Barjac, « nourrir, c’est aimer », alors pourquoi « lésiner » quand il s’agit de nourrir nos enfants ?

Conscients de leurs responsabilités en terme de santé publique et d’environnement, ces acteurs de terrain ne livrent pas des solutions toutes prêtes, mais décrivent plutôt les étapes qu’ils ont franchies pour mener à bien leurs projets. Leur expérience montre que toutes les communes, quelles que soient leur taille et leur couleur politique, peuvent changer leurs pratiques.
Ce documentaire d’utilité publique nous concerne tous en tant que citoyen et consommateur.

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Une famille heureuse

Une Famille Heureuse 

Un film de Nana Ekvtimishvili et Simon Gross 

Avec la Shugliashvili, MerabNinidze, Berta Khapava…

Ces scènes ont les a vues dans des films français, italiens, russes, polonais ou égyptiens. Et jamais on ne s’en lasse. Une grande tablée, des embrassades et des engueulades, trois générations rassemblées pour  un repas…Un bonheur de cinéma si universel qu’avec cette version georgienne on se retrouve tout de suite comme à la maison.

C’est l’heure du dîner et, des grands parents aux petit- enfants adolescents, tout le monde s’affaire. Mais autour de la table, une chaise reste vide : la mère ne veut plus s’y asseoir. Et c’est toute la place de la femme en Georgie qui apparait bientôt  inconfortable.

Dans le grand appartement familial que l’héroïne, Manana, a décidé de quitter résonne la voix d’un prêtre qui dit la messe à la télévision : « Pour qu’une famille soit heureuse, la mère doit être sereine, elle doit se sacrifier pour les siens, élever ses enfants. ». 

C’est si simple,  le bonheur ?  Avec Manana, rien ne l’est plus. Elle rejette la vie commune avec mari, parents et enfants, mais elle ne rompt  avec personne, elle déserte sans divorcer, elle part si doucement qu’elle semble rester. Elle en devient un mystère pour les siens, déboussolés, et c’est déjà une belle avancée.

Du petit appartement où elle s’installe, elle fait son jardin secret. Manger une pâtisserie en guise de dîner, écouter Mozart en buvant un café, et même corriger des copies, tout devient savoureux pour cette prof de Tbilissi.

Au  lieu de raconter comme une bataille cette reconquête de l’indépendance, le film surprend par sa douceur conciliatrice. Pour Manana,  prendre ses distances lui permet de comprendre pourquoi elle voulait partir…Dans cette histoire de séparation sans rancune, des angles morts s’éclairent, des blessures se réveillent et aussi, peut-être, des sentiments…

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Louis Bélanger

Né en 1964 à Beauport, Québec

Canada

Réalisateur, scénariste , acteur

Post mortem, Gas Bar Blues, Route 132, Les Mauvaises Herbes

Six ans sans long métrage de Louis Bélanger, c’est long. Après Route 132 qui présentait le road trip de rédemption d’un père en deuil de son fils, Les mauvaises herbes renoue avec le plaisir de raconter qui caractérise bien le cinéma de Louis Bélanger. Sur le mode de la comédie, mais jamais trop loin du drame, le cinéaste originaire de Beauport confirme ses talents de conteur.

(suite…)

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APRES LA TEMPETE

APRÈS LA TEMPÊTE

De HIROKAZU KORE-EDA – Japon – 2017 – 1h58 – VOST 

Avec Hiroshi Abe, Yoko Maki, Yoshizawa Taiyo, Kirin Kiki

Accro au jeu comme son père, un homme perd sa femme, la garde de son fils et ses ambitions littéraires. Héros déchu, il est au centre de ce portrait intimiste d’une famille secouée, abîmée, mais vivante malgré tout. C’est en raison d’un typhon qu’ils se retrouvent ensemble. Écrivain à la dérive, il tente tant bien que mal d’élever son fils. C’est le roman d’une éducation, une réflexion sur la transmission. Cette façon de déployer le récit en suivant la menace météorologique, fait ressentir la tension émotionnelle mais aussi la mélancolie de l’époque. Il montre en quelques plans la puissance des symboles et la brièveté de la vie.

On connaît la subtilité de ce cinéaste, auteur de Tel père, tel fils diffusé récemment sur Arte. Ici, il signe aussi deux très beaux portraits de femme, avec une irrésistible Kirin Kiki dans le rôle de la grand-mère prête à tout pour le bonheur de sa famille.

Après la tempête » laisse une impression durable et presque douloureuse, lorsqu’il interroge son personnage sur ce qu’il a fait de sa vie.

Kore-eda sait peindre mieux que personne les drames de famille : il le fait ici avec une sorte d’amertume larvée, dans une atmosphère un peu blême, où passent les espoirs déçus, les ambitions éteintes, les choses grises de la vie.

« Après la tempête », ne restent plus que des désillusions et des rêves impossibles. C’est ce qui reste de soi une fois passés les ambitions, les espoirs, les aspirations, une fois survenus l’échec et les déceptions.

On devrait s’enfuir, l’histoire nous retient, avec son extraordinaire fragilité.

Les héros de Kore-eda sont irrémédiablement solitaires et le réalisateur réussit à exprimer leur amertume, sans qu’elle ne soit entachée d’un pessimisme absolu. Il y a toujours un horizon, fût-il rêvé.

Voilà ce que dit avec une grande délicatesse et une douce langueur ce beau film grave et lent.

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Programmation juin juillet 2017

APRÈS LA TEMPÊTE  du 1er au 6 juin

 De Hirokazu Kore-Eda -Japon – 2016 – 1h58 – VOST. 

Avec Hiroshi Abe, Yoko Maki, Yoshizawa Taiyo

Un typhon oblige une famille disloquée à passer la nuit ensemble. Le père tente de regagner la confiance des siens. « Après la tempête », c’est ce qui reste de soi une fois passés les ambitions, les espoirs, les aspirations, une fois survenus l’amertume, l’échec, les déceptions. Voilà ce que dit avec une grande délicatesse et une douce langueur ce beau film grave et lent. Portée par les dialogues d’un duo mère-fils, c’est une ode à l’instant présent, seul refuge précaire dans un monde où rien n’est permanent, et surtout pas les rapports humains au

I AM NOT YOUR NEGRO  du 8 au 13 juin

  De Raoul Peck – Documentaire américano-français – 2016 – 95 mn

 En juin 1979, l’auteur noir américain James Baldwin écrit à son agent littéraire pour lui raconter le livre qu’il prépare : le récit des vies et des assassinats de ses amis Martin Luther King Jr, Medgar Evers, membre de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et Malcolm X. En l’espace de cinq années, leur mort a traumatisé une génération. En 1987, l’écrivain disparait avant d’avoir achevé son projet. Il laisse un manuscrit de trente pages, «Remember This House», que son exécuteur testamentaire confie plus tard à Raoul Peck («L’Ecole du pouvoir», «Lumumba»). Avec pour seule voix off la prose de Baldwin, le cinéaste revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, les trois assassinats précités, et se penche sur la recrudescence actuelle de la violence envers les Noirs américains…

LES MAUVAISES HERBES Du  15 au 20 juin

De Louis Bélanger – Québec – 2h47

Avec Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier- – Martinez, Alexis Martin

Un acteur criblé de dettes, un vieux misanthrope qui cultive du cannabis, une jeune femme passée relever les compteurs au mauvais moment et un préteur sur gages assez nerveux. Tout ce petit monde est réuni autour d’une intrigue où le cannabis n’est qu’un prétexte car chacun des personnages pris en otage par le vieux Simon va en découvrir plus sur la vie et sur eux mêmes en un mois qu’ils ne l’avaient fait en 10 ans.

Des dialogues enlevés pimentés d’une bonne dose de dialecte de français québecois achèvent de nous installer dans un monde de bonne humeur communicative.

Une vraie bonne surprise révélée au festival d’Angoulême l’an dernier.

Une vraie bonne surprise révélée au festival d’Angoulême l’an dernier

UNE FAMILLE HEUREUSE

Du 22 au 27 juin

De Nana Ekvtimishvili et Simon Gross – Georgie, Allemagne, F – 2017 – 2h – VOST

Avec la Shugliashvili, Merab Ninidze, Berta Khapava…

Professeure dans un lycée de Tbilissi, Manana est mariée depuis 25 ans à Soso. Ensemble, ils partagent leur appartement avec les parents de Manana, leurs deux enfants et leur gendre. Une famille en apparence heureuse et soudée jusqu’à ce qu’à la surprise de tous, Manana annonce au soir de son 52e anniversaire sa décision de quitter le domicile conjugal pour s’installer seule.

Le poids de la famille, amplifié dans un pays à fortes traditions, face au désir de liberté d’une femme qui veut enfin vivre par et pour elle-même : un film géorgien, qui a valeur largement universelle…

ZÉRO PHYTO 100% BIO 

Le 26 juin 2017

Documentaire de Guillaume Bodin 

EN AVANT-PREMIÈRE LE LUNDI 26 JUIN à 20h.

Zéro Phyto 100% bio, c’est le troisième documentaire de Guillaume Bodin sur des cantines bio et des villes sans pesticides, les enjeux de demain. Dans une enquête passionnante, il part à la rencontre de ces communes françaises qui n’ont pas attendu la loi Labbé pour être bio et écolo.

Depuis le 1er janvier 2017, la Loi Labbé interdit l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces publics, une loi déjà mise en pratique par plusieurs communes de France. Guillaume Bodin est parti à la rencontre de creux qui prônent le bio dans les cantines scolaires, les entreprises ou l’agriculture et qui contribuent à la santé de la population et à la protection de l’environnement. Un documentaire   d’utilité publique.

A la fin du film, Guillaume Bodin sera présent et nous pourrons engager le débat avec lui.

L’HOMME AUX MILLE VISAGES 

Du 29 juin au 4 juillet

D’Alberto RODRIGUEZ- Espagne – 2h02 – VOST.  

Avec Eduard Fernandez, José Coronado, Marta Etura Luis 

Un escroc de haut vol au cœur d’un scandale d’État va entrainer la chute de deux ministres de l’intérieur de l’Espagne, puis précipiter la défaite électorale du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez. Francisco Paesa dit « Paco » aurait utilisé l’ex-premier flic d’Espagne pour se venger des mauvaises manières du gouvernement à son égard et, au passage gagner des milliards de pesetas. Le cinéaste reconstitue cette arnaque comme un thriller dopé à l’humour noir. Il réussit à ne pas égarer le spectateur dans un tel labyrinthe de manipulations croisées et de coups de billard à trois bandes bien que rien ne soit jamais sûr dans cette histoire, certes tirées de faits réels, mais dont on sait, dès la première séquence, qu’elle contiendra des mensonges.

 

 

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William Oldroyd

Angleterre

Réalisateur, metteur en scène théâtre

Best (court métrage)

Pendant ses études de théologie, le jeune William Oldroyd réalise qu’il aime la théâtralité de l’Eglise catholique et abandonne ses rêves de grand séminaire. En 2004, à 23 ans, il assiste celle qui restera son mentor, Deborah Warner, sur la superproduction Jules César, créée au ­Barbican Centre, à Londres. (suite…)

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Alain Gomis

Né le 6 mars 1972 à Paris

Franco-Sénégalais

Réalisateur

Andalucia, Aujourd’hui, Félicité ( grand prix de jury à la Berlinale 2017).

Lauréat de l’Ours d’Argent pour FELICITE, Alain Gomis a su toucher le Jury de la 67ème Berlinale avec ce portrait aussi fort que singulier d’une chanteuse qui tente aveuglement de trouver l’argent nécessaire à l’opération de son fils. Entre réalisme et onirisme, et nourri d’images documentaires, FELICITE nous immerge dans l’effervescence de la ville de Kinshasa. Un film sensible et intense qui, comme son héroïne, respire la liberté. Rencontre… (suite…)

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Jean-Stéphane Bron

Né le 25 août 1969 à Lausanne

Suisse

Documentariste

Le Génie Helvétique, Cleveland contre Wall Street, L’Expérience Blocher, L’ Opéra

 

Toute La Culture a rencontré le réalisateur suisse Jean-Stéphane Bron pour qu’il nous parle de la coulisse de ce film sur les rouages de la grande machine à rêve et à musique de la place de la Bastille. (suite…)

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FELICITE

 

FELICITÉ

Réalisation Alain Gomis

France Belgique Senegal

Avec Veronique Beya Mputu, Papi Mpaka, Gaetan Claudia 

Durée : 2h03

Dans la fureur de Kinshasa, capitale aux douze millions d’habitants de la République démocratique du Congo, le réalisateur Alain Gomis fait surgir une héroïne qui a, comme lui, le goût du défi. Solitaire et fière, Félicité brave les regards et entre en scène. Dans le bar où elle est chanteuse, la vie tangue entre alcool, embrouilles et désirs. Soudain, sa voix s’élève, galvanise les énergies et fait naître une harmonie. La nuit incertaine bascule du côté de la beauté. Cette séquence d’ouverture, qui dure plus de sept minutes, est un tour de force de cinéma. De la force, il en faut, à Kinshasa : le lendemain, Félicité est à l’hôpital devant le corps ensanglanté de son fils qui a eu un accident de moto.

Cette fiction s’élance dans l’urgence, jusqu’à donner un sentiment de réalisme documentaire. Mais une tonalité différente y résonne bientôt : dans une nuit qui est sans doute celle de ses rêves, Félicité marche vers une autre dimension de la vie, mystérieuse et apaisante. Comme s’il voulait vivifier le cinéma africain, rare et généralement fragile, le Franco-Sénégalais Alain Gomis déploie tous les possibles. Il filme le combat pour la survie et l’élévation spirituelle, le trivial et le sacré, il fait vibrer la musique du groupe Kasaï Allstars, qui mélange tradition et électro, et celle d’Arvo Pärt, jouée par l’Orchestre symphonique de Kinshasa. L’ambition est de remuer ciel et terre. Félicité se jette dans la bataille pour sauver son fils menacé d’amputation, elle prend des coups pour trouver de l’argent et repart à l’attaque. Et puis, elle s’effondre. Elle qui faisait face, s’efface…

Le film trouve alors une autre manière encore de nous faire ressentir le quotidien de Kinshasa. L’énergie laisse place à l’épuisement et l’égarement dans cette ville de violences, où l’argent, qui n’est nulle part, est réclamé tout le temps et ne sauve rien. Le gouffre de l’absurde s’ouvre, mais Félicité en ressort moins affaiblie qu’adoucie. En baissant la garde, la guerrière apprend le pouvoir de l’abandon, qui lui permet d’accepter sa fragilité et d’être, simplement, humaine.

La joie renaît toujours. Ce message d’espoir, Alain Gomis est allé le chercher au coeur d’un chaos dont il recompose l’étrangeté avec une audace incroyable. Il est prêt à perdre en route son héroïne et, tout aussi bien, à déboussoler le spectateur. Ce film parfois énigmatique, où le chant et la musique comptent autant que les dialogues, invente son langage de cinéma. Il cultive la fluidité et laisse filer ses personnages, pour mieux fusionner avec eux. Le courage du fils accidenté, mutique, apparaît comme une sorte de lumière. De même, l’amour du séducteur de bar qui emballe toutes les femmes mais ne veut faire le bonheur que de Félicité. De ces vies ordinaires, un sentiment de grandeur s’élève : par-delà la matérialité, la pauvreté, la beauté de l’âme rayonne. Par-delà les épreuves résiste une flamme secrète. Interprétée par l’étonnante Véro Tshanda Beya, Félicité devient un personnage transcendant, d’une intériorité et d’une richesse magnifiques. — Frédéric Strauss (Télérama)

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