Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu le Lundi 6 Janvier 2025 à 20h 00. A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
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Toute l'équipe Cinécimes vous souhaite une excellente année cinéphile !!
Archives auteur : admincc
Programmation Février Mars 2020
13 au 18 Fevrier
LA FILLE AU BRACELET
De Stéphane Demoustier – France 2019 – 1h36.
Avec Mélissa Guers, AnaÏs Demoustier, Chiara Mastroianni, Roschdy Zem.
Depuis deux ans Lise, 18 ans, accusée d’avoir sauvagement assassiné sa meilleure amie, porte un bracelet électronique et ne sort guère du domicile de ses parents. La suite, c’est un film judiciaire qui se déroule presque exclusivement dans la salle du tribunal. Derrière la cage de verre, Lise se montre froide, sans faille; De l’autre côté ses parents découvrent la vie décomplexée que menait leur fille mais restent convaincus de son innocence. Il y a aussi l’avocate générale, dont les questions accablantes laissent tous les protagonistes sans voix ; les témoins, dont la caméra insistante traque la moindre émotion qui pourrait les trahir ; et tous ceux qui essaient de convaincre un jury dont le spectateur fait partie. Stéphane Demoustier filme l’essentiel sans fioriture ni complexité, souligne par des silences l’angoisse d’un procès, nous livre tout ce dont on a besoin pour comprendre les faits et se faire un avis. C’est passionnant ! Alors, coupable ou innocente ?
20 au 25 Février
LE PHOTOGRAPHE
De Ritesh Batra – Inde/Allemagne/USA – 2020 – 1h50 – VOST
Avec Nawazuddin Siddiqui, Sanya Malhotra, Farrukh Jaffar
Rafi, modeste photographe, fait la rencontre d’une muse improbable, Miloni, jeune femme issue de la classe moyenne de Bombay. Quand la grand-mère du garçon débarque, en pressant son petit-fils de se marier, Miloni accepte de se faire passer pour la petite amie de Rafi. Peu à peu, ce qui n’était jusque-là qu’un jeu se confond avec la réalité…
Après le très réussi « The Lunchbox », Ritesh Batra continue d’analyser avec délicatesse les inégalités sociales qui n’en finissent pas de pervertir les relations amoureuses dans son pays…
27 Février au 3 mars
UN DIVAN A TUNIS
De Manele Labidi – France /Tunisie – 1 h 28 – VOST
Avec : Golshifteh Farahani, Majd Mastoura…
Selma, pétillante héroïne fraîchement débarquée de Paris pour installer son divan à Tunis, se heurte aux sceptiques qui jurent qu’il n’y a pas besoin de psy dans ce pays. Pourtant, dans cette Tunisie d’après Ben Ali, la parole, muselée pendant des années de dictature, se libère et le pays redevient bavard, dans un élan un peu chaotique où tout se bouscule : les angoisses du passé, la peur de l’avenir, les désirs et les rêves qui peuvent à nouveau se raconter.
Sans jamais tomber dans une vision caricaturale de la psychanalyse, ni dans les clichés exotiques pour parler de la Tunisie, c’est un délicieux cocktail d’intelligence, de drôlerie et d’émotion qui raconte, l’air de rien, l’état d’un pays entre l’élan de modernité et le poids des traditions. Un pays que l’on découvre en pleine ébullition, un peuple déboussolé, le patient idéal pour commencer une thérapie.
Il y a dans ce film porté par Golshifteh Faharani une joie, une énergie communicative et un humour réjouissant.
5 au 10 mars
SWALLOW
De Carlo Mirabella-Davis – États Unis – 1h35 – VOST
Avec : Haley Bennett, Austin Stowell, Elizabeth Marvel, Laith Nakli …
Pour Hunter tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un mari aux petits soins, une maison sublime dans l’Upstate New York, l’absence de tout souci matériel… Mais très vite le rideau se déchire. Le mari se révèle étouffant, la demeure a tout d’une prison de verre et l’oisiveté va peu à peu la conduire à la folie quand, enceinte, elle se met à ingérer tous les objets qui lui passent sous la main. Le réalisateur se révèle doué pour faire monter cette tension sourde (il s’est inspiré notamment du syndrome de Pica, un trouble du comportement alimentaire). L’interprétation troublante de Haley Bennett se marie à merveille à sa mise en scène dépouillée permettant de deviner chaque petit morceau de cette fausse perfection qui se craquelle. Sa prestation lui a valu le Prix de la meilleure actrice au Festival de Tribeca en mai 2019.
12 au 17 mars
SÉJOUR DANS LES MONTS FUCHUN
De Gu Xiaogang – Chine-2h30, VOST.
Avec Qian Youfa, Wang Fengjuan, Sun Zhangjian.
Ce premier volet d’une fresque familiale dans une ville chinoise en mutation est inspiré par la peinture chinoise traditionnelle, entre les montagnes et l’eau. Gu Xiaogang, 34 ans, dépeint la vie intime d’une famille sur trois générations, le paysage, la ville en pleine mutation, Fuyang au Nord-Ouest de Shanghaï ; le temps qui s’écoule, les souvenirs, la ville qui se transforme, le cycle des saisons qui résonne avec le cycle des êtres humains. Chaque vie singulière est mise en perspective avec l’évolution de la famille, de la société, du paysage. L’espace semble élargi et l’on voit en grand les petites choses de la vie. C’est l’oeuvre d’un nouveau et grand cinéaste qui s’engage dans une ambitieuse trilogie.
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Stéphane Demoustier ( La Fille au Bracelet )
France
Réalisateur, producteur
Terre Battue, La Fille au Bracelet
ENTRETIEN AVEC STÉPHANE DEMOUSTIER
Le premier plan du film ne laisse rien présager de ce qui va suivre…
Ce premier plan a été tourné en été, quatre mois après tout le reste. C’est peut-être l’unique plan d’un horizon ensoleillé pour cette famille, et surement la seule fois où ils seront tous réunis dans un même cadre. Je voulais une image d’Epinal, celle d’un temps heureux mais furtif, puisque la police apparait très vite à l’écran, et vient rompre cet instant fragile. Il était important que cette scène contraste en tout avec la suite. Qu’on ressente la bascule avec ce jour où tout s’écroule. (suite…)
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Diao Yinan ( Le Lac aux Oies Sauvages )
Chine
réalisateur, scénariste, acteur
Train de Nuit, Black Coal, Le Lac aux Oies Sauvages.
Entretien avec Diao Yinan
On trouvait déjà des éléments de polar dans Uniform, et Black Coal était un vrai film noir dont vous intégrez les éléments au contexte chinois. Avec Le Lac aux oies sauvages, vous signez un vrai polar épique et ambitieux. Est-ce que justement le cinéma policier et plus spécifiquement de genre est selon vous une bonne porte d’entrée pour le spectateur vers les sujets sociaux et humanistes contenus dans vos films ?
Effectivement quand on parle du film de genre, ils ont toujours un message sur les phénomènes de société de l’époque à laquelle ils sont tournés (suite…)
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« Le Lac aux Oies Sauvages » et « Séjour dans les Monts Funchun »
Deux générations de cinéastes, une même contrainte.
Rencontre avec les auteurs qui doivent composer avec un système étatique imprévisible.
Le premier vient de célébrer ses 50 ans, et n’a réalisé que trois longs-métrages depuis Uniforme, en 2003. Ours d’or à Berlin en 2014 pour Black Coal, Diao Yinan était en compétition à Cannes au printemps dernier avec Le Lac aux oies sauvages, film noir inspiré aussi bien de Chandler que de la littérature classique chinoise. Il était de passage à Paris à la veille de la sortie chinoise de son film, le 6 décembre : « il est prévu que le film sorte sur 16 000 écrans, on espère de 4 à 5 millions d’entrées », explique-t-il.
Le second rend deux décennies à son aîné. Gu Xiaogang était aussi à Cannes, où son premier long-métrage, Séjour dans les monts Fuchun a clos la Semaine de la critique. (suite…)
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Karim AÏnouz ( La Vie Invisible d’Euridice Gusmão )
Né le 17 janvier 1966 à Fortaleza
Brésil
Réalisateur
Madame Satä, Le Ciel de Suely, Praia do Futuro, La Vie Invisible d’Euridice Gusmão ( prix Un Certain Regard Cannes 2019 ).
Karim Aïnouz a adapté un best-seller de Martha Batalha avec brio. Un superbe mélodrame qui en dit long sur la place de la femme au Brésil. Il nous parle en français, parfois en portugais ou en anglais, de cette aventure intime, avec générosité et volubilité.
Ecran Noir: Pourquoi avoir adapté ce roman de Martha Batalha, Les Mille Talents d’Eurídice Gusmão (publié chez Denoël en France, ndlr)? (suite…)
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Elia Suleiman ( It Must Be Heaven )
Né le 28 juillet 1960 à Nazareth
Israël
Réalisateur, acteur palestinien
Chronique d’une Disparition, Intervention Divine, Le Temps qu’il Reste, It Must Be Heaven
De Ramallah à Nazareth, où Elia Suleiman présente “It Must Be Heaven”, son dernier film, mention spéciale du Jury au Festival de Cannes 2019, le cinéaste palestinien renoue avec son public, ses vieux amis et une jeunesse vivante. Mais, poète burlesque flottant au-dessus d’un pays qui ne peut exister, Elia Suleiman se sent seul. (suite…)
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La Sainte Famille
Quelques critiques de presse de La Sainte Famille
Closer par La Rédaction Drôle et assez décapant.
Bande à part par Benoit Basirico La jubilation que provoque ce film tient aux instants de comédie derrière lesquels se cache une grande mélancolie.
Le Figaro par Eric Neuhoff Une comédie originale qui ne manque pas de charme.
Marianne par Olivier de Bruyn Incarné par des comédiens irréprochables, La Sainte famille se distingue par sa douce extravagance et son examen subtil du vacillement existentiel.
Télérama par Guillemette Odicino Loin, donc, d’un énième film embourgeoisé sur les petits tracas existentiels des gens bien nés, cette comédie dramatique à particule jette une lumière singulière sur les mystères et les origines de toutes nos névroses…
Femme Actuelle par La rédaction Il y a de bonnes idées dans cette chronique douce-amère sur l’ironie du sort, les secrets enfouis et les surprises de la vie.
Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy Une comédie qui ne manque ni de finesse d’observation ni d’ironie cruelle, même si le scénario, pour répondre au sujet développé, accumule les difficultés familiales avec une certaine complaisance.
La Voix du Nord par Christophe Caron Pas de crises hystériques comme chez Cédric Khan (« Fête de famille », récemment) mais une ironie désabusée qui situe le film dans un entre-deux malheureusement terne et distant, même si pas dénué d’intérêt.
Le Monde par Mathieu Macheret Sans grand discours généralisant ni appétence pour les crises de nerfs, son film creuse un sillon détaché, presque stoïcien, où les rouages et névroses familiales sont ressaisis dans une dialectique de l’archaïsme et de la modernité.
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La Vie Invisible de Euridice Gusmao
LA VIE INVISIBLE D’EURÍDICE GUSMÃO
Au Brésil des années 50, le destin de deux sœurs très unies, séparées par la vie.
En Espagne, les femmes ont Pedro Almodóvar, un réalisateur qui a montré, à de multiples reprises, qu’il était prêt à se servir de son art pour les représenter. Au Brésil, c’est sur le cinéaste Karim Aïnouz qu’elles peuvent compter. En débutant sa carrière par un documentaire qui évoquait la vie de sa grand-mère et de ses quatre sœurs, l’artiste brésilien a souhaité dénoncer la société misogyne dans laquelle il a grandi, lui qui est le fils d’une mère célibataire, sans cesse montrée du doigt dans le nord-est du Brésil conservateur des années 60.
Inspiré du roman éponyme de Martha Batalha paru en 2015, La Vie Invisible d’Eurídice Gusmão est ainsi une critique sociale des années 50. En suivant le parcours de deux sœurs séparées par la vie et qui vont suivre des voies différentes, le réalisateur se fait la voix des mères célibataires, mais également des femmes coincées dans un mariage, qui les prive de la liberté de s’épanouir autrement qu’en tant qu’épouses et mères.
L’actrice Carol Duarte, qui a fait ses armes au théâtre, livre une performance stupéfiante, dévoilant un travail très intéressant sur son corps. (…)C’est toute la force de ce film, qui dépeint l’intimité sans rien édulcorer, mais au contraire en montrant crûment la réalité, aussi bien de la vie des femmes que des couples. Rarement le cinéma aura été aussi tactile, entre la moiteur des corps, le mascara qui coule, la nudité vue d’en face… Le réalisateur pose clairement des questions que personne ne semble s’être posées sur le quotidien des femmes durant les années 50 : comment une jeune fille vivait-elle sa nuit de noces ? Pouvait-elle connaître une sexualité épanouie avant l’arrivée des méthodes contraceptives ?
Le fond est palpitant, grâce à un scénario passionnant, aux multiples rebondissements ; mais la forme vaut également le coup d’œil et justifie la récompense cannoise. La photographie, volontairement granuleuse, rend palpable l’humidité et l’atmosphère tropicale du Brésil. La mise en scène cherche à transposer cette histoire n’importe où, tout en révélant les magnifiques couleurs des paysages brésiliens. Et avec une bande originale qui s’appuie sur les plus grands classiques du fado, chantés par Amália Rodrigues, difficile de ne pas être totalement dépaysés.
Extraits de la critique du Club Avoir Alire
Récompensé par le prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2019.
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Terrence Malick ( Une Vie Cachée )
Né le 30 novembre 1943 à Ottawa ( USA )
Américain
Réalisateur, scénariste, producteur
La Balade Sauvage, Les Moissons du Ciel, La Ligne Rouge, The Tree of Life ( Palme d’Or 2011 ), Une Vie Cachée.
De retour sur le grand écran avec Une vie cachée, Terrence Malick a des goûts cinématographiques bien opposés aux films dramatiques et visuellement époustouflants qu’il réalise. Son film préféré en est un parfait exemple.Terrence Malick fait de très rares apparitions en public mais quand il rencontre des journalistes, des anecdotes amusantes en ressortent. (suite…)
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it must be heaven
De Elia Suleiman
Avec Ali Suleiman, Elia Suleiman, Holden Wong
Sorti le 04/12 2019 France Allemagne Canada
Mention spéciale du jury au Festival de Cannes 2019
Fuir des voisins intrusifs à Nazareth… pour un Occident paranoïaque. Un conte où la mécanique poétique du cinéaste palestinien fait merveille.
Il arrive que certains films soient comme des lieux de villégiature où l’on aime séjourner, où l’on prend le temps de contempler. It Must Be Heaven en fait partie. C’est un paradoxe de s’y sentir bien, car il évoque davantage les tensions que la paix. Mais avec une élégance burlesque et poétique à même de les adoucir. Panama sur la tête, toujours bien mis, Elia Suleiman, dans son propre rôle, continue d’être ce pierrot lunaire qui regarde le monde alentour en restant muet. De sa terrasse, chez lui, à Nazareth, il suit ainsi l’étrange manège, dans son propre jardin, d’un homme qui se prétend son voisin et qui revient souvent lui voler des citrons mais aussi tailler ses arbres, agissant comme s’il était chez lui.
Le chez-soi, ce sujet qui touche à l’identité et à la reconnaissance d’un territoire, Suleiman l’a déjà exploré. Mais le cinéaste palestinien le déplace cette fois hors d’Israël. À Nazareth, entre l’omniprésence de la police et les clients patibulaires d’un restaurant, le quotidien a tendance à ressembler à un western de Sergio Leone. Elia s’envole donc ailleurs, histoire de mieux respirer. Sauf qu’à Paris il découvre une ville déserte, morte ou muséifiée, obsédée par la sécurité, où passent même des chars ! C’est l’idée forte de ce conte : le monde ressemble désormais à la Palestine, comme si le conflit s’était engouffré dans la valise de l’exilé.
Soit il est trop palestinien, soit il ne l’est « pas assez », comme lui dit le producteur de films. À qui il vient proposer son projet de scénario. Sa mise en scène ne cesse de jouer avec la délimitation d’un cadre, avec ce qui en fait partie et ce qui en est écarté, avec l’intérieur et l’extérieur. De sa fenêtre, dans une position permanente d’observateur, le personnage est un éternel décalé, sans sol.
Vient néanmoins le moment où l’espace vide autour de lui commence à se remplir. Revenu à Nazareth, Elia Suleiman constate qu’il n’est plus tout seul. Dans le bar où il siège, face à lui, se tient maintenant une jeunesse ardente, libre, qui danse. Et qui porte avec elle la promesse d’une Palestine bien réelle. JMorice Telerama
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