Gu Xiaogang ( Séjour dans les Monts Funchun )

Né le 11 aôut 1988 à Fuyang ( Hangzhou )

Chine

Réalisateur, scénariste

Séjour dans les Monts Funchun

La beauté de Séjour dans les Monts Fuchun est le fruit d’un double désir : déployer une saga familiale tout en s’inspirant d’une célèbre œuvre de la peinture chinoise de paysage sur rouleau de Huang Gongwang (1348-1350), dont le film reprend le titre. Rencontre avec le réalisateur.

« Mes parents tenaient un restaurant à l’endroit que dépeint cette ancienne peinture. Du fait de la rénovation et de la démolition de la ville, ils ont fini leur carrière comme gérants de restaurant. Tout d’abord, je souhaitais écrire une histoire pour commémorer leurs histoires autour de ce restaurant.

Je suis donc retourné dans ma ville natale afin de faire des recherches pour le scénario. Quand j’ai souhaité vivre dans ce pays natal, les grands changements de la ville m’ont d’autant plus enthousiasmé et inspiré. J’ai donc décidé de raconter une autre histoire. Avant cela, l’esthétique traditionnelle chinoise m’intéressait déjà. L’inspiration qu’a provoqué en moi ce chef d’œuvre sur ma ville natale m’a amené à m’intéresser la philosophie des penseurs d’antant. La peinture occidentale s’intéresse à l’expression de l’espace, alors que les paysages traditionnels chinois tentent de jouer sur le temps, afin de capturer le sens de l’univers, un temps éternel et un espace infini.  Je souhaite, à travers le film, amener la tradition dans le présent de manière empirique plutôt que comme quelque chose de rétro ou comme un symbole.

Le tournage du film a pris deux ans. Au début, nous n’arrivions pas à trouver une société de production adaptée au projet. Parce que tous doutaient d’un film qui se tournerait sur quatre saisons et dont le processus de réalisation serait long, surtout porté par un réalisateur sans expérience. Or, à l’époque j’avais conscience que la ville changeait radicalement. Je ne pouvais pas attendre. Donc une fois l’écriture du scénario terminée, j’ai commencé à tourner avec très peu de soutiens financiers. Je comptais principalement sur l’aide de mes amis, des prêts publics, sur internet, etc. Au fur et à mesure, nous avons remporté des récompenses financières dans le cadre de programmes de marchés de certains festivals. La deuxième année, nous avons rencontré Factory Gate Films qui m’a aidé à rembourser mes dettes et qui est donc devenue notre société de production déléguée. Nous avons terminé le tournage ensemble un an plus tard. »

Propos recueillis par Charles Tesson pour la Semaine de la Critique ( Cannes, mai 2019 )

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