RAZZIA

Le film : Razzia

Semaine du 4 au 10 Avril

Un film de Nabil Ayouch

Drame- France-Belgique-Maroc -2018– 1h 59 – VOST
Avec :
Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Abdelilah Rachid…

Le précédent film de Nabil Ayouch « Much Loved » dont les personnages principaux étaient des prostituées avait été interdit de diffusion au Maroc. Trois ans plus tard, le réalisateur franco-marocain qui refuse de baisser les bras, est de retour avec « Razzia », œuvre de ‘résistance’ sur les libertés individuelles.
« Razzia » met en scène les destins croisés à Casablanca de cinq personnages : une vieille femme venue à la ville avec son fils pour rechercher l’homme qu’elle aime, une femme libre qui refuse de se soumettre aux volontés de son mari, une adolescente qui apprend à se connaître, un restaurateur et un jeune homme de la Médina fan de Freddie Mercury.
Deux époques s’y entrecroisent : d’une part le début des années 80 à travers l’histoire de l’instituteur d’un village berbère de l’Atlas obligé de parler arabe à ses élèves et d’autre part l’été 2015, post printemps arabe, « goulot d’étranglement des contradictions » d’une société prise dans « un conflit flagrant entre tradition et modernité » selon Nabil Ayouch.
Pourquoi cette double temporalité, début des années 80 puis 2015 ? Le réalisateur répond :
« La réforme de l’enseignement au début des années 80 avec l’arabisation marque vraiment l’accélération d’un processus. Elle entraîne évidemment une uniformisation culturelle touchant en particulier les Berbères mais pas seulement. L’arabe classique qu’on a imposé dans le primaire et le secondaire est en fait une langue étrangère au Maroc, on a donc été obligé d’importer des professeurs d’Arabie Saoudite, d’Egypte
ou de Syrie mais ce faisant, on a importé autre chose qu’une langue. On a importé une idéologie et un islam qui n’est pas l’islam marocain. »
« Pourquoi 2015 ? C’est l’année où se produit une série d’affaires très révélatrices du conflit entre tradition et modernité : interdiction de « Much loved » mais aussi interdiction d’un concert de Jennifer Lopez qui déclenche des attaques des islamistes, des homosexuels qui se font lyncher… »
Les personnages de ces deux époques ne se rencontrent pas mais sont reliés par des fils invisibles attachés à ces deux époques charnières de l’histoire du Maroc, nous dit Nabil Ayouch. Il a fallu un quart de siècle, une génération, pour qu’on voie toutes les conséquences de la suppression dans l’enseignement des humanités, la philosophie et la sociologie. L’anéantissement de la pensée critique et de la possibilité d’avoir un regard sur le monde.
​« Razzia » n’a pas été interdit au Maroc mais sa réalisation a été émaillée d’incidents : pressions sur les acteurs pour qu’ils ne participent pas au tournage, annulations de dernière minute d’autorisation d’utilisation de décors et même agression verbale violente subie par l’actrice Maryam Touzani.
Malgré les réticences de la hiérarchie de certains médias à parler du film et des tabous qu’il dénonce, « Razzia » fait son chemin au Maroc. Sélectionné au Festival de Toronto 2017 dans la catégorie Platform (antichambre des Oscars), « Razzia » a même été le candidat du Maroc aux Oscars.
D’après : Francetvinfo et Jeuneafrique​

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