L’Envolée

 

 

Un film de Eva RILEY

Grande Bretagne – 1h23                                                                

Avec Frankie Box, Alfie Deegan, Sharlene Whyte …                     

        Leigh, dont la mère décédée lui a donné goût à la gymnastique, est une jeune et douée gymnaste de 14 ans; elle vit dans la banlieue de Brighton avec un père souvent absent,incapable de financer la passion de sa fille. 

Introvertie,solitaire,elle s’entraîne dur pour réussir sa première compétition,tout en subissant les vexations de ses camardes (jalousie, mépris de classe du fait de l’assistanat économique dont elle bénéficie). Entre crise d ‘adolescence et honte de son milieu social, Leigh se met à douter, perd sa concentration jusqu’à gâcher ses chances.

Débarque de nulle part un demi-frère inconnu, Joe, qui va bouleverser son existence.

La scénariste et réalisatrice écossaise Eva Riley,34 ans, détourne quelque peu les codes du cinéma réaliste à l’anglaise.La dimension sociale reste en filigrane dans ce récit d’apprentissage intimiste ,où s’entrechoquent les élans et les empêchements de l’adolescence.

Au contact de Joe, petit délinquant au cœur tendre, Leigh explore des sensations inconnues et s’enhardit. Frôler les limites,transgresser, pour se révéler à soi-même : ce premier film solaire est avant tout un beau portrait d’adolescente frondeuse, cueillie dans cet entre 2 âges où le corps et l’esprit sont comme en proie au vertige.Leigh ne cesse de tomber pendant l’entraînement,mais se sent pousser des ailes le temps d’une virée à moto, d’une escapade en forêt,ou en s’échappant, triomphante, d’une maison après un petit larcin….

Par petites touches, la réalisatrice montre comment s’invente une nouvelle cellule familiale à travers le face à face entre ces 2 adolescents sans repères, qui expérimentent la confusion des sentiments, mais surtout la naissance d’une indéfectible complicité .En sachant enfin à quel regard s’abandonner, se dévoiler, l’héroïne connait une sorte d’éclosion gracieuse, évidante.

Désarmants de naturel,Frankie Box et Alfie Deegan,campent une fratrie sauvage et diablement attachante, dans le décor d’une banlieue ouvrière où, pour une fois, le soleil et les couleurs vives remplacent l’éternelle grisaille avec une bande-son envoûtante ; Acteurs non professionnels,toujours justes, leur jeunesse et leur candeur maintiennent l’histoire dans une dimension aérienne, en raccord avec la légèreté des prouesses de gymnaste de Leigh. L’Envolée plonge son spectateur en état d’apesanteur.

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