Every thing will be fine

Every thng will be fine 2De Wim Wenders – Allemagne, Canada, Norvège – 2015 – 1h55
Avec James Franco, Charlotte Gainsbourg, Rachel McAdams, Marie-Josée Croze…
Après une dispute avec sa femme, Thomas, un jeune écrivain, conduit sa voiture sans but dans la périphérie de la ville. Dans cette nuit d’hiver, en raison de l’épaisse couche de neige et du manque de visibilité, Thomas percute mortellement un jeune garçon qui traversait la route. Après plusieurs années, ce terrible accident résonne encore dans sa vie. Comment se pardonner quand on a commis l’impardonnable ? Alors que ses relations volent en éclats et que tout semble perdu, Thomas trouve un chemin inattendu vers la rédemption. Sa tragédie se transforme en succès littéraire. Mais au moment où il pensait avoir dépassé ce terrible événement, il apprend à ses dépends que ce n’est pas le cas et que certaines personnes n’en ont pas fini avec lui, soulignant la perfidie humaine de cette tragédie.

La critique de TELERAMA (Jacques Morice)

Les vertus du trauma. Voilà le sujet plutôt original abordé par Wim Wenders dans ce portrait psychologique d’un écrivain en mal d’inspiration, qui provoque accidentellement la mort d’un enfant, se sent coupable puis se bonifie – littérairement parlant – en exploitant ce drame. La 3D, utilisée de manière intimiste pour une fois, accentue, par la profondeur de champ, l’isolement des divers personnages. L’égale empathie que témoigne Wenders pour l’écrivain, la mère et l’enfant, sa manière de faire progressivement connaissance avec chacun est plutôt prenante.

La critique du MONDE (Franck Nouchi )

Bonne nouvelle : Wim Wenders est de retour. Après plusieurs années d’errance cinématographique, le réalisateur de  L’Ami américain et  Paris, Texas  (Palme d’Or 1984), nous revient avec un beau film intitulé Every Thing Will Be Fine. « Every Thing » en deux mots, renvoyant aux mots du philosophe Bela Balazs : « Le cinéma peut garantir l’existence de toute chose. » Ce « toute chose », il faudra deux heures pour en comprendre le sens. Aller au plus près de la question de la créativité fictionnelle ; interroger la culpabilité qui est au cœur de toute œuvre d’un écrivain ou d’un cinéaste qui exploite le « réel » ; découvrir qui est Thomas, le personnage central de ce film interprété par James Franco. C’est un écrivain en mal d’inspiration, ce pourrait être aussi Wim Wenders. Dans un petit village du Grand Nord Canadien, après s’être disputé avec sa compagne, sur une route enneigée, il percute violemment un jeune garçon qui traversait la route…

La critique de PREMIERE (Isabelle Danel)

Tourné en 3D, Every Thing Will Be Fine suit le parcours émotionnel d’un cœur sec. Responsable de la mort d’un enfant, Thomas, écrivain en panne, sombre dans la dépression. Sa culpabilité subsiste alors que l’inspiration revient. Visuellement, Wenders et son directeur de la photo Benoît Debie sont en recherche constante de références à la peinture (Edward Hopper, Andrew Wyeth…), en refus du relief sensationnel (la lumière comme une substance enveloppante). À ce travail de l’espace s’ajoute celui du temps, la narration faisant le choix de la lenteur entre deux accélérations. Inabouti mais fourmillant d’idées, le film déconcerte par l’apparente simplicité d’un récit qui sonde des âmes douloureuses.

« Peut-on utiliser une tragédie à des fins artistiques ? »

Plébiscité grâce notamment à Paris, Texas (Palme d’Or 1984), Les Ailes du Désir (1987) ou Buena Vista Social Club (1999), et quelques mois après la sortie du documentaire Le Sel de la Terre, le Cinéaste Allemand Wim Wenders reprend (déjà) du service. Avec Every Thing Will Be Fine, un drame glacial et fascinant, il transforme James Franco en écrivain dévoré par la douleur. Au menu ? Rédemption, violence psychologique, filiation et processus littéraire. De passage à Paris, le Maestro est revenu sur les choix qui font la réussite de ce 22ème long métrage.

► Choisir le bon angle : «  A la lecture du scénario, le thème de la culpabilité m’a attiré. Thomas, le héros du film, se sent coupable de la mort d’un enfant. C’est vrai. Mais il y a aussi une culpabilité indirecte. Elle se matérialise par l’embarras ressenti à l’idée d’avoir utilisé ledit drame pour en faire un best-seller. Ce sentiment très fort, associé à l’acte de création, m’intéresse beaucoup. La question soulevée en filigrane est la suivante : peut-on se servir d’une tragédie et l’exploiter à des fins artistiques ? A mon sens, c’est un sujet qui est passionnant et qui a rarement été abordé au cinéma. »

► Choisir l’interprète adéquat  : « C’était important que mon acteur comprenne le conflit qui anime le protagoniste. Il fallait qu’il soit à la fois metteur en scène et écrivain. Raison pour laquelle j’ai jeté mon dévolu sur James Franco qui est, de surcroit, un acteur minimaliste. C’est une qualité primordiale dans la mesure où j’ai filmé en relief. Les caméras 3D fonctionnent comme des rayons X, elles voient tout. James est un comédien incroyable. Il a trouvé sa façon d’investir le rôle. Il a lu 20 livres pendant les 35 jours de tournage. Il s’isolait entre les prises. Bouquiner, c’était pour lui devenir Thomas. »

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