Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu le Lundi 7 Avril 2025 à 20h 00. A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
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Andreï Petrovitch Zviaguintsev
Né le 6 février 1964 à Novossibirsk
Russie
Réalisateur
Le Retour, Le Bannissement, Elena, Léviathan, Faute d’Amour
Interview du réalisateur qui dépeint une société russe atomisée et incapable de compassion.
Un jeune couple de Moscovites de la classe moyenne divorce. Chacun s’apprête à refaire sa vie avec un nouveau conjoint. Mais leur fils Aliocha, garçon sensible d’une douzaine d’années, est un obstacle à la réalisation de leur projet personnel.
COURRIER INTERNATIONAL Le très joli titre français, Faute d’amour, ne traduit pas exactement le sens de Nelioubov [Non-amour].
ANDREÏ ZVIAGUINTSEV Oui, c’est plus fort que l’absence d’amour, c’est un état d’extrême indifférence, presque de rejet, et un sentiment qui enferme l’individu. Un manque d’empathie, de compréhension de l’autre, un manque de confiance, qui vient du fait que les gens sont repliés sur eux-mêmes. Il empêche l’individu de se libérer, c’est un enfermement, une incapacité à élargir son horizon. On ne peut atteindre l’autre, comme si, se trouvant en dehors de soi, il était inaccessible.
Un film sur le manque d’amour, c’est un film sur l’amour ?
Il me semble que oui. L’amour sous toutes ses formes. En titrant sur l’absence d’amour, j’attire l’attention sur ce qui nous attend si nous vivons sans amour. Ce qui fait qu’en miroir, c’est un encouragement à faire attention, à faire quelque chose dans sa vie pour ne pas se retrouver dans cette situation. Beaucoup de spectateurs m’ont dit qu’ils n’avaient qu’une idée à la sortie de la projection – appeler à la maison, rentrer chez eux, embrasser leurs proches, leur enfant. Oui, bien sûr, c’est une exhortation à aimer.
La presse russe vous a reproché d’être très dur à l’égard de la société de votre pays.
Les critiques, ou les gens sur les réseaux sociaux, ne voient que le constat que je fais. Mais ils ne se demandent pas pourquoi, à quel fin je montre ça. En désignant les plaies, tu appelles à leur guérison. C’est évident. Le plus marquant, ici, c’est l’absence d’empathie. L’agression, le rejet, la distance, voire la militarisation des consciences dans la société d’aujourd’hui…
Seulement dans la société russe ?
Je pense que ça concerne tout le monde. C’est en tout cas le sentiment que m’ont donné les journalistes au dernier Festival de Cannes. Cent six ont voulu m’interviewer (heureusement j’ai pu faire des interviews groupées) ! Ils venaient du monde entier et aucune de leurs questions ne suggérait l’étonnement que puisse exister ce genre de choses en Russie. Cela témoigne bien du fait que cela concerne tout le monde – l’individualisme, l’égoïsme, l’atomisation et l’isolement sont partout.Ce n’est pas une approche documentaire sur l’état de la société russe, contrairement à ce que certains écrivent. Nous ne sommes pas en capacité de nous regarder dans le miroir. Il y a des gens qui disent que ce genre de personnes [les héros du film] n’existent pas, que ce sont des monstres, qu’il faut leur interdire d’avoir des enfants. Qu’est-ce, sinon de l’absence d’empathie ?
Il y a un sous-thème important dans Faute d’amour, celui des personnes disparues et de ces volontaires extraordinaires qui les recherchent.
Il y a énormément de disparitions en Russie. Selon les statistiques de LizaAlert, la brigade de volontaires dont il est question dans le film, il y a eu 6 150 avis de disparitions en 2016. Mais en extrapolant cela fait bien plus, car beaucoup de gens ne connaissent pas LizaAlert. Ils se contentent d’alerter la police, qui n’est pas efficace dans ce domaine. Chaque jour, en Russie, il disparaît autant de personnes que si un Boeing s’écrasait. C’est ce que dit Grigori Sergueev, le fondateur de LizaAlert. Mais ces volontaires retrouvent 89 % des personnes déclarées disparues ! La moitié des 11 % restants sont retrouvés morts, l’autre demeure introuvable. Une personne sur 5 est mineure. Les mineurs disparus sont appelés poteriachka [“qui s’est perdu”] quand ils ont de 0 à 12 ans, et begounok [“fugueur”], de 12 à 18 ans.
C’est le cas d’Aliocha, le jeune garçon de votre film ?
Oui, c’est la période de la puberté, de l’opposition aux parents, du désir d’indépendance, de l’affirmation de soi, de l’éveil des pulsions sexuelles, ces jeunes prennent leur décision de façon autonome, ils décident de s’enfuir de leur maison. Concernant les adultes, ce sont souvent des personnes âgées, qui ne savent plus où elles habitent, des ivrognes, des SDF, des gens enlevés, des gens qui plaquent tout.
Ces volontaires que nous voyons dans votre film sont, paradoxalement, très “professionnels”.
Oui. Mais ce sont pourtant des bénévoles. Les acteurs qui jouent le rôle des volontaires dans le film sont allés secrètement, incognito, s’enrôler dans les rangs de LizaAlert pour voir comment ils travaillent. Ce qui se passe, c’est qu’ils agissent en faisant abstraction des sentiments, des émotions, avec précision, s’en tenant à l’exigence d’efficacité. Mais surtout, ils ne sont pas indifférents. Pourquoi agissent-ils, si ce n’est par compassion ? Ils ne reçoivent aucun argent, ils ne sont pas une entreprise commerciale. Ils sont structurés, mais ne veulent pas du statut d’association. C’est une organisation spontanée, anarchique au sens littéral du terme, ils ne veulent avoir aucun lien avec la machine d’État car ils seraient sous contrôle. Les parents qui retrouvent leurs enfants sont prêts à leur donner n’importe quoi par gratitude. Mais ils refusent l’argent. Ils n’acceptent que les dons matériels.
Sorti en juin, comment votre film a-t-il été reçu en Russie ?
Très bien. Nous avons pratiquement atteint les 100 millions de roubles de recette [1,4 million d’euros], notre objectif, en trois mois d’exploitation.
Et concernant la censure des mots grossiers ?
C’est comme ça, c’est la loi. Ils sont remplacés par un instant de silence. Il n’y a pas d’alternative. Soit j’accepte que mon film soit ainsi diffusé, avec des coupures de son [et une interdiction aux moins de 18 ans], soit je refuse et les spectateurs ne peuvent pas le voir. En l’occurrence, Faute d’amour a pu être largement distribué. Dans toutes les grandes villes du pays. Ailleurs dans le pays… Un spectateur a écrit sur Internet qu’il avait spécialement réservé une chambre d’hôtel dans la ville la plus proche de chez lui qui projetait le film. Et le jour suivant la projection, il est reparti en car. Quel cauchemar !
C’est vrai, mais c’est formidable aussi.
Oui, c’est formidable, si on veut (rires) !
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Programmation octobre novembre 2017
FAUTE D’AMOUR (LOVELESS) du 12 au 17 octobre
De Andrey Zvyagintsev – Russie, France – 2017 – 2h08 – VOST
Avec Mariana Spivak, Alexei Rozin, Matvei Novikpv, Marina Vasilieva, Andris Keishs….
Boris et Zhenya ne s’aiment plus et entament une procédure de divorce. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre.
(suite…)
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Happy End
« Happy End » de Michael Haneke, film franco-autrichien (1h48), nominé au festival de Cannes 2017
Avec Jean-Louis Trintignant, Mathieu Kassovitz, Isabelle Huppert, Fantine Harduin…
Dans Happy End, Haneke revisite ses grands thèmes, la violence, l’enfermement et la mort à travers une comédie noire. Un puzzle humain parfois glaçant et pourtant ludique, un jeu de piste dans la grande demeure de grands bourgeois à Calais. Isabelle Huppert joue la chef, femme de tête qui veut aller de l’avant. A quoi bon ? Tout fout le camp. Son père vient de rater sa tentative de suicide et prépare la suivante. Son fils boit et, au lieu de se préoccuper de l’entreprise familiale, la néglige. Son frère est très occupé par sa maîtresse musicienne, avec laquelle il explore des fantasmes d’avilissement, et par sa fille, une gamine quelque peu soupçonnée d’avoir tué sa mère à coups de tranquillisants…
Ces personnages sont ceux d’une farce sombre et débridée. Mais la maîtrise est partout. D’abord chez les comédiens qui évitent les écueils de la dérision. Mathieu Kassovitz qui interprète le frère, se fait le reflet d’un monde lisse, où tout n’est que neutralité apparente et mensonge. Jean-Louis Trintignant, en patriarche déterminé à mourir, dans la dignité ou dans l’indignité, embrasse un néant qu’il n’essaie pas de faire passer pour une sagesse philosophique. Même la jeune Fantine Harduin sait tenir, sans le simplifier, son personnage de petite fille qui joue avec la vie et les tranquillisants.
Haneke, lui aussi, garde la mesure. S’il réaffirme sa vision d’une société occidentale mortifère, il n’en appelle pas à la condamnation de ses bourgeois. Il en fait des aveugles, buttant sur une vie qu’ils ne savent plus voir et dont même la dureté leur échappe. C’est l’effondrement général, mais on prépare un mariage. Où des migrants qui errent dans la ville finiront par trouver une place saugrenue, invités à s’assoir à une table. Tout se mêle, le décorum d’une classe sociale qui n’est plus dans le vrai et la brutalité de la réalité. L’inconscience joyeuse et la tragédie.
Critique de Frédéric Strauss, « Télérama »
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Nadir Moknèche
Franco-Algérien
Réalisateur
Le Harem de Madame Osmane, Viva Laldjérie, Délice Paloma, Goobye Marroco, Lola Pater
Nadir Moknèche : « Le problème numéro un de nos sociétés, c’est la condition des femmes »
Avec son nouveau film, « Lola Pater », le cinéaste aborde le thème difficile de la transsexualité dans une famille d’origine algérienne. Il a confié le rôle-titre à l’actrice française Fanny Ardant. On attend toujours avec impatience les films de Nadir Moknèche. (suite…)
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Orpheline
ORPHELINE
Un film de Arnaud des Pallières – France – 2017 – 1h51
Avec Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot, Vega Cuzytek…
Marcel Proust avait sa théorie des « moi » successifs : les personnes différentes, étrangères les unes aux autres, que nous devenons, au cours de notre vie…Il y a une idée de cet ordre dans le pari d’Arnaud des Pallières : restituer les métamorphoses d’une femme en la faisant jouer, tour à tour, par quatre actrices.
On découvre l’héroïne presque trentenaire (Adèle Haenel). Puis on remonte le temps. On la voit à 20 ans (Adèle Exarchopoulos), jeune adolescente (Solène Rigot) et finalement enfant (Vega Cuzytek).
Le réalisateur vient du documentaire de création et ses films sont conçus comme des expériences…Orpheline n’a donc rien à voir avec ces fictions en plusieurs époques où l’on vieillit peu à peu le comédien. C’est moins le changement physique qui intéresse le cinéaste que la captation, à chaque étape, d’une nouvelle personnalité, d’un autre rapport au monde.
L’unité secrète du portrait, au-delà des changements de visage (et même de prénom !) tient à une mise en scène qui, chez Arnaud des Pallières , n’avait jamais atteint un tel degré d’incarnation. Aucune des quatre actrices n’est moins captivante que les autres. Leur éclat et l’acuité du regard porté sur elles assurent une continuité…
Enfant, l’héroïne est le témoin muet d’un drame qui la coupe symboliquement de sa famille et en fait cette « orpheline » des périodes suivantes. Le récit ne perd en intensité que dans les méandres amenés par le fait divers : à 20 ans, la jeune femme est mêlée à une affaire criminelle.
Le plus beau, le plus troublant restent la demande d’amour immense, à la fois pathétique et motrice, qui taraude le personnage. Un puits sans fond, qui la fait se jeter dans les bras et le lit des hommes dès l’adolescence…Cette demande compulsive devient un danger pour l’héroïne au moment d’assurer sa subsistance, de ce construire.
Dès lors, le suspense final, où on la retrouve adulte, comme au tout début, porte moins sur les suites judiciaires que sur la possibilité d’une indépendance… enfin. (Louis Guichard)
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Lucas Belvaux
Né le 14 novembre 1961 à Namur
Belgique
Réalisateur, acteur
Un Couple Epatant, Cavale, Après la Vie, Pas son Genre, Rapt, 38 Témoins, Chez Nous.
Lucas Belvaux revient sur la génèse du film, sur ses motivations pour le faire ainsi que sue les nombreuses polémiques que le dévoilement de sa bande annonce a pu entrainer notamment sur les réseaux sociaux.
Chez nous sort le 22 février, soit quelques semaines avant le premier tour des élections présidentielles. Cette date de sortie avait son importance à vos yeux ? (suite…)
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Bavo Defurne
Belgique
Réalisateur, scénariste, monteur, producteur
Sur le Chemin des Dunes, Souvenir
Son premier court métrage, Atlantis, date de 1990, puis suivent Rohypnol en 1992, Trailer et Ludodrome en 1993, Particularly Now in Spring en 1996, Saint en 1997, Matroos en 1998 et Kampvuur / Campfire en l’an 2000. (suite…)
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Marco Bellocchio
Né le 9 Novembre 1939 à Bobbio
Italie
Réalisateur, scénariste
Le Diable au Corps, Buongiorno Notte, Vincere, La Belle Endormie, Fais de Beaux Rêves
Marco Bellocchio, tout yeux, tout oreilles
Certains noms sonnent comme des défis. Voyez Marco Bellocchio, qu’un traducteur peu regardant franciserait en Marc Belœil : pas commode, au pays de Michel-Ange, de porter un patronyme qui en jette ainsi plein la vue. (suite…)
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Edouard Baer
Né à Paris le 1er décembre 1966
France
Acteur, réalisateur, producteur, scénariste, animateur de télévision et de radio
La Bostella, Akoibon, Ouvert la Nuit
Paris est très important dans votre film..Comment avez vous procédé pour intégrer cette ville à votre scénario et à votre réalisation?
Edouard Baer : Je pense que l’important est de ne pas se laisser intimider par Paris..Quand on tourne dans ce genre de ville muse qu’est Paris, le risque est de se faire happer par tel ou tel monument qu’on pourrait voir apparaître dans le champs de la camera.. (suite…)
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prochain programme
MANCHESTER BY THE SEA
De Kenneth Lonergan – Etats Unis – 2016 –2h 15–VOST
Avec Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler…
Ce film , tout en subtilité et retenue, raconte l’histoire de Lee, homme solitaire et irritable, détruit par une tragédie personnelle qu’il tente d’oublier le soir dans les bars entre bières et embrouilles. Suite au décès de son frère, Lee désigné comme tuteur de son neveu se retrouve confronté à un passé tragique et à ses doutes de ne pouvoir faire face à la réalité. Par la puissance d’évocation de ses thématiques et la sobriété de son exécution, ce film peut parler à chaque spectateur d’une façon différente selon son vécu La finesse du regard de Lonergan embrassant l’absurdité des situations fait que ce film reste étonnamment drôle. Un chef – d’oeuvre à ne surtout pas manquer.
NERUDA
De Pablo Larraín- Chili/Argentine/France/Espagne-2016-1h48-VOST
Avec Luis Gnecco, Gael Garcia Bernal, Mercedes Morán.
À la fin des années 1940, le poète communiste chilien Pablo Neruda est déclaré traitre au régime populiste en place. Il doit fuir, se cacher…Cet épisode bien réel – du moins au début de la cavale, entre 1947 et 1949 – inspire au réalisateur un grand poème visuel, fait de scènes courtes, insolites, caustiques et rêveuses. Sur ce tableau fantasque et libre d’une époque où les poètes étaient plus grands que la vie, où ils promettaient avec une confiance effrontée, des lendemains fraternels, plane aussi l’ombre de la dictature. Un film sur la légende Nérudienne.
OUVERT LA NUIT
De Edouard Baer-France-2017-1h37
Avec Edouard Baer, Sabrina Ouazani, Audrey Tautou, Gregory Gatebois
De bar chic en troquet de quartier, le road movie nocturne de Luigi, patron de théâtre désinvolte et dévoué à sa troupe, alter ego d’un Edouard Baer resplendissant. Hymne à la tchatche, à l’imprévu, au hasard des rencontres, à cette capacité qu’a la nuit d’abolir les frontières entre les gens et les classes, le film est aussi une déclaration d’amour à la Ville lumière, filmée avec fougue et sans clichés.
FAIS DE BEAUX RÊVES
De Marco Bellocchio – Italie – 2016 -2h14-VOST
Avec Valerio Mastandrea, Nicolo Cabras, Bérénice Bejo, Guido Caprino….
Marco Bellocchio explore avec grâce les souvenirs d’un jeune homme blessé par un drame familial. Massimo est hanté par le souvenir de sa mère disparue. On est à Turin en 1969, dans la première scène on les voit danser un rock. Leur attachement est manifeste. Devenu journaliste sportif, Massimo (V Mastandrea) n’aura de cesse de questionner cette disparition. Le récit se construit autour des doutes et des peurs du héros entre les années 70 et la fin des années 90. Bellocchio poursuit le travail en profondeur sur le territoire de l’inconscient individuel et collectif. Une œuvre remarquable où les secrets et les non-dits de l’enfance peuvent dicter une vie.
SOUVENIR
De Bavo Defurne – Belgique – 2016 – 1h30
Avec Isabelle Huppert, Kevin Azaïs, Johan Leysen
Une chanteuse oubliée tente un retour, encouragée par un jeune boxeur amoureux. Une fable plus subtile que prévu, où l’improbable triomphe. Entre prosaïsme et féerie, ce film, réalisé par un Flamand quasi inconnu, paraît bien modeste, au moins dans son propos. Mais il montre à quel point la présence d’Huppert, dès lors qu’on la place au centre de l’histoire, tire un film vers le haut, apporte l’ambiguïté et l’irrésolu, autant dire le cinéma.
JACKIE
De Pablo Larrain – USA – 1H40
Avec Nathalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig
Avec « Jackie », Pablo Larrain zoome sur les heures, qui suivent l’assassinat de John Kennedy, le 22 novembre 1963 : un moment décisif dans le devenir icône de la femme du président. Plus que le drame en soi, c’est la réaction de Jackie qui le fascine. L’image publique, qu’elle avait patiemment élaborée avec son mari vient de se briser dans le sang. Jackie va la réparer avec une efficacité redoutable : elle contrôlera froidement le récit qu’elle veut laisser aux médias, elle orchestrera des funérailles flamboyantes pour son mari. A l’instar de « Neruda », le film est avant tout une entreprise de déconstruction, un antibiopic : Larrain préfère choisir un instant précis pour mieux extraire ensuite les fils de sa narration ; pour lui l’Histoire est avant tout affaire de « storystelling » donc de fiction…
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