Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu le Lundi 3 Février 2025 à 20h 00. A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
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Toute l'équipe Cinécimes vous souhaite une excellente année cinéphile !!
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Jerzy Skolimovski ( EO )
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Jerzy Skolimowski : « Au fil des prises, l’âne est parfait tout le temps, toujours égal à lui-même »
A 84 ans, le vieux maître polonais raconte le tournage de son film, dans lequel il se livre à travers l’histoire d’un âne.
Le mouvement est le maître mot de la carrière de Jerzy Skolimowski, qui n’a jamais tenu en place, depuis ses débuts, en 1960, comme figure turbulente de la nouvelle vague polonaise. Avant même de toucher sa première caméra, le jeune homme, né en 1938 à Lodz, n’a pas attendu pour toucher à tout, tour à tour poète, publiant son premier recueil à 20 ans, éclairagiste pour concerts de jazz, batteur, acteur et même boxeur. (suite…)
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R.M.N
R.M.N.
De Cristian Mungiu
Avec Marin Grigore, Judith State, Macrina Bârladeanu
R.M.N. signifie Rezonanta Magnetica Nucleara (en français I.R.M.), scanner cérébral qui tente de détecter des choses sous la surface. Ce titre éloquent pourrait entrer en résonance avec toute l’œuvre de Cristian Mungiu, l’un des plus grands cinéastes roumains (et mondiaux), chacun de ses précédents films (le dernier en date étant le formidable Baccalauréat) analysant avec précision un aspect de la société roumaine. Cette fois-ci, à travers l’observation d’une petite ville de Transylvanie, il entreprend de diagnostiquer les maux dont souffrent de plus en plus de pays au coeur même de l’Europe. Cette région, disputée autrefois entre Roumains et Hongrois, habitée par les Roms, occupée par les Saxons, par son histoire multiethnique et multiculturelle, est en perpétuelle tension, creuset de mouvements nationalistes réveillant les passions xénophobes à chaque élection.
Matthias, Rom parti travailler en Allemagne, s’enfuit après s’être battu pour avoir été traité de « sale gitan » et revient dans son village natal en Transylvanie. Il y retrouve son fils qui n’arrive plus à parler, victime d’un choc psychologique causé par quelque chose qu’il a vu dans la forêt. Il y revoit aussi son ex-petite amie qui dirige une boulangerie industrielle. Elle touche des subventions européennes pour pratiquer le dumping social, maintenir les salaires au plus bas, et les travailleurs locaux ne veulent pas travailler pour une misère. Aussi vient-elle d’embaucher des ouvriers srilankais, provoquant des tensions dans le village par cette mise en concurrence. Matthias, plus préoccupé par sa survie et celle de son fils, va se retrouver au coeur d’une crise qui mettra chacun face à ses propres lâchetés, hypocrisies vis à vis de soi-disant valeurs, chacun parlant sa propre langue, hongrois, roumain, allemand… et même français, un Français se trouvant aussi dans cette bourgade de moins en moins paisible, missionné pour compter les ours. Car la Transylvanie est aussi connue pour receler dans l’obscurité de ses forêts de nombreuses bêtes sauvages (les habitants revêtant même des peaux d’ours lors de fêtes traditionnelles).
Chaque langue, chaque personnage, chaque religion, chaque élément du récit entre en résonance avec les autres, avec le monde, avec au centre cet enfant mutique face aux ours sauvages tapis dans les profondeurs de la forêt.
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Butterfly Vision
BUTTERFLY VISION
Film de Maksym Nakonechniy – Ukraine – RépubliqueTchèque – Croatie – Suéde – 1h47
Avec Rita Burkovska, Lyubomyr Valivots, Myroslava Vytrykhoska, Makar…
Lilia, experte en reconnaissance aérienne, retrouve les siens en Ukraine après plusieurs mois en captivité dans le Dombas. Les médias veulent lui arracher des commentaires, elle doit subir des examens physiques, sa mère et petit ami tentent de percer le mystère de son calme étrange… L’horreur est, en fait, ancrée en Lilia : la jeune fille se découvre enceinte à la suite de viols qu’elle a subi dans les geôles russes. Alors qu’elle hésite à avorter, son petit ami, sous le choc, rejoint un mouvement d’extrême droite…
Comment se reconstruire quand la violence couve aussi à domicile, dans une Ukraine que le réalisateur et sa coscénariste n’hésitent pas à montrer tiraillée par des conflits internes ? Ce premier long métrage impressionnant capte le traumatisme de guerre sans aucune complaisance, et l’analyse dans ses conséquences intimes. Les souvenirs de Lilia remontent sous forme de cauchemars surréalistes et d’images pixellisées, comme filmées par un appareil de reconnaissance défectueux, cassé par l’ennemi. Ces sautes d’images tranchent avec le beau naturalisme de l’ensemble, tels des bugs invisibles aux yeux des proches. A la dévastation de Lilia, le film oppose donc une déchirure sociale, à travers le personnage du petit ami qui s’adonne à des exactions contre les Roms en tenue paramilitaire. Butterfly Vision s’impose ainsi comme le magnifique portrait d’une femme en terrain hostile, héroïne de sa propre libération, silhouette butée fuyant le statut de victime. Dans ce rôle, Rita Burkovska impose un mystère insondable, une distance presque gracieuse. Comme un papillon indestructible face aux horreurs de la guerre. TELERAMA .
La guerre encore plus monstrueuse à l’égard des femmes, elles sont la proie de toutes les perversités humaines, leur corps étant convoité pour la jouissance macabre qu’il augure chez l’ennemi. Le réalisateur ne fait pas un film partisan. Il adopte un point de vue très digne, très dépouillé jusqu’au choix d’une image sombre, sans filtre. Les examens médicaux subis sont regardés de loin, derrière un panneau, comme s’il ne fallait pas répéter l’outrage que son corps a déjà subi. Le passé monstrueux de la jeune femme resurgit par saccades, mais Marksim Nakonechniy refuse d’ostraciser les tortures qu’elle a connues (cicatrices profondes à la place des tatouages qui habillent ses bras et son dos). La suggestion est la voie la plus appropriée pour dessiner les contours de l’indignité, de l’humanité et de l’ignominie. Le réalisateur ne rajoute pas du drame au drame. Il regarde son personnage avec ses démons, ses blessures; il le tient à distance de la caméra, comme si à travers la comédienne magnifique qui incarne ce personnage brisé, il fallait encore plus de recul et de respect pour envisager les corps féminins.
Butterfly Vision est beaucoup plus qu’un film de cinéma. C’est une œuvre qui témoigne de toutes les blessures laissées par la guerre et de la difficulté, voire l’impossibilité de retrouver une existence paisible. Le nationalisme et le racisme contre les communautés Roms se mêlent à ce récit tragique, rappelant à nos consciences que la ligne du bien et du mal est de loin aisée à tracer. CLUB A VOIR A LIRE .
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Chie Hayakawa ( Plan 75 )
RENCONTRE AVEC CHIE HAYAKAWA – PLAN 75
La réalisatrice Chie Hayakawa livre un premier long-métrage glaçant et maîtrisé qui interroge la place des séniors dans la société japonaise, ainsi que la fin de vie, la mort et la solitude, dans un Japon dystopique mais réaliste.
Plan 75 est l’adaptation de votre précédent court-métrage éponyme, qui figurait dans l’anthologie Ten Years Japan, produit par Kore-Eda. La vôtre était déjà particulièrement pessimiste, quelle a été l’idée motrice derrière le Plan 75 ?
Chie Hayakawa : Plan 75 a tout de suite été une idée de long-métrage. À l’époque, j’avais envie d’en faire un film choral, avec cinq personnages principaux. Au même moment, on m’a fait cette proposition de Ten Years Japan, produit par Hirokazu Kore-Eda que j’admire énormément. L’idée c’était d’imaginer ce que serait le Japon dans dix ans, et je trouvais que cela collait très bien à l’idée de Plan 75.
Vous choisissez de centrer votre film sur un groupe de femmes septuagénaires, qui sont des personnages principaux très rares à l’écran. Était-ce un choix conscient ? (suite…)
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Peter Kerekes ( 107 Mothers )
« 107 Mothers » : la chaleur maternelle dans la froideur carcérale
Peter Kerekes mélange fiction et documentaire pour filmer une prison pour femmes à Odessa, où nombre de détenues sont enceintes.
Longtemps, le mélange du documentaire et de la fiction est apparu comme l’horizon indépassable de ce qu’on a appelé encore les « nouvelles écritures » cinématographiques. Pour son dernier long-métrage, le réalisateur slovaque Peter Kerekes, tête chercheuse née en 1973, ne vise pas tant à les confondre qu’à pratiquer entre eux un partage ciselé, une harmonique inédite. Sa démarche est motivée par son sujet même : filmer la prison, (suite…)
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Jeunesse en sursis
JEUNESSE EN SURSIS
De Kateryna Gornostai
Ukraine/ 2H02/ VOST
Titre original Stop-Zemlia (jeu enfantin ukrainien)
Ours d’argent à Berlin
Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice ukrainienne Kateryna Gornostai livre une chronique lycéenne remarquable de sensibilité, un portrait de groupe dominé par les doutes et les interrogations d’où émerge un trio d’amis inséparables, et en particulier Masha, jeune femme amoureuse et un peu perdue,
Kateryna Gornostai a tenu à impliquer ses jeunes comédiens, issus d’un vaste casting sauvage, dans la construction de leurs personnages. En résulte un sentiment de vérité qui, par contraste, confère beaucoup de force à leurs faiblesses.
Le sentiment amoureux, l’amitié, l’avenir, les parents, la culpabilité, la solitude, l’anxiété, autant de sujets abordés face caméra, petites parenthèses dans le récit où la réalisatrice pose à ses personnages (et/ou à leurs interprètes) des questions intimes. Ces séquences improvisées tirent le film vers le documentaire, augmentant le récit d’une épaisseur sociologique.
Bien que tourné avant l’invasion du pays par les troupes russes, il est difficile de ne pas penser à la guerre comme terrifiant hors champ qui attend ces personnages, de ne pas penser à ces actrices et acteurs en herbe dont l’avenir s’est brusquement obscurci, renvoyant le cinéma loin de leurs préoccupations.
Jeunesse en sursis est le dernier film ukrainien à avoir conquis les salles de son pays avant l’invasion russe.
Ce beau portrait de groupe est d’autant plus touchant qu’il se tient en équilibre dans un monde aujourd’hui ravagé.
Une plongée juste et sensible dans un quotidien « en sursis ».
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Lola Quivoron ( Rodeo )
Lola Quivoron, réalisatrice de « Rodeo », répond à la polémique (suite…)
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PROGRAMMATION OCTOBRE NOVEMBRE 2022
Du 6 au 11 Octobre
REBEL
De Adil El Arbi et Billall Fallah-Luxembourg/France/Belgique-2022-2h15
Avec Lubna Azabal, Aboubakr Bensaihi, Amir El Arbi…
Parti de Molenbeek, Kamal se rend en Syrie pour venir en aide aux victimes de la guerre, mais l’Etat islamique prend possession du territoire et l’enrôle de force. En parallèle, les recruteurs de Daech endoctrinent son petit frère, resté en Belgique. Analyse clinique de la propagande, qui aborde l’ensemble de la chaîne alimentaire du terrorisme, le film s’impose par sa mise en scène virtuose. Sans démonstration de force ostensible, il montre comment le venin idéologique fait son chemin dans les têtes et les corps. Une plongée radicale au coeur de la machine à broyer qu’est l’Etat islamique. Fascinant… Percutant…
Du 13 au 18 Octobre
RODEO
De Lola Quivoron – France – 1h45
Avec Julie Ledru, Yanis Lafki, Antonia Buresi
Julia vit de petites combines et voue une passion dévorante, presque animale, à la pratique de la moto. Un jour d’été, elle fait la rencontre d’une bande de motards adeptes du cross-bitume, une pratique souvent associée au « rodéo urbain » et infiltre ce milieu clandestin. Le caractère de feu de la jeune femme crève l’écran mais
un accident vient fragiliser sa position au sein de la bande…
https://cinecimes.fr/lola-quivoron-rodeo/
Du 20 au 25 Octobre
107 MOTHERS
De Peter Kerekes-Ukraine- 2022- 1h33- VOST Avec Mariana Klimova, Iryna kiriazeva, Ivan Ostrochovski
PRIX HORIZZONTI, PRIX DE LA CRITIQUE AU FESTIVAL DU CAIRE, PRIX MEILLEURE ACTRICE ET MEILLEUR ACTEUR Lyesa enceinte est condamnée à 7 ans de prison pour le meurtre de son mari. Elle se retrouve incarcérée dans une prison d’Odessa en Ukraine où elle accouche d’un petit garçon. Les mères ne peuvent s’occuper de leurs enfants que jusqu’à leurs 3 ans, ensuite c’est l’orphelinat. Lyesa va tout faire pour que ça n’arrive pas. Entre documentaire et fiction seul son personnage est interprété par une comédienne, les autres sont les vraies prisonnières et les vraies gardiennes. Film émouvant.
Du 27 Octobre au 1° Novembre
JEUNESSE EN SURSIS
De Kateryna Gornostai-Ukraine-2H02-VOST
Ours d’argent Berlin 2022
Dernier film ukrainien sorti avant l’invasion russe. Centré sur un trio d’amis inséparables, et sur les rêveries, les fragilités, les mille instants ténus qui tissent une vie de lycéen, ce beau portrait de groupe est d’autant plus touchant qu’il se tient en équilibre dans un monde aujourd’hui ravagé. La réalisatrice raconte, tout en nuances et en teintes tendres et sourdes, les préoccupations ordinaires d’un âge qui ne l’est pas : amours, fantasmes, détresse, questions d’identité et de désir, amitiés passionnées… Une plongée juste et sensible dans un quotidien « en sursis ».
Du 3 au 8 Novembre
PLAN 75
De Chie Hayakawa – Japon – 1h52- VOST
Avec Chieko Baicho, Hayato Isomura….
Au Japon, dans un futur proche, le vieillissement de la population s’accélère. Le gouvernement estime qu’à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société et met en place le programme « Plan 75 », qui propose aux plus de 75 ans un accompagnement logistique et financier pour mettre fin à leurs jours. Michi, 78 ans, (incarnée par une star du cinéma japonais ) perd son petit boulot et commence à envisager l’inenvisageable…
Mention spéciale du jury de la Caméra d’Or Cannes 2022
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Programmation septembre octobre 2022
LES PROMESSES D’HASAN
Du 1 au 6 septembre
De Semih Kaplanoglu – Turquie – 2H27 – VOST
Hasan est un vieil agriculteur turc, travailleur mais dont le comportement vis à vis d’autrui n’a pas toujours été exemplaire…. Sa femme et lui ayant été enfin tirés au sort pour faire le pèlerinage à La Mecque, il est temps pour eux de se replonger dans leur passé et d’essayer de réparer les torts faits dans leur entourage…et peu à peu ce qui est semé et récolté prend une valeur plus existentielle… Ceci au milieu d’une nature splendide qui nous dévoile la ruralité turque.
LES GOÛTS ET LES COULEURS
Du 1 au 6 septembre
De Michel Leclerc – France – 1h50
Avec Rebecca Marder, Judith Chemla, Félix Moati, Philippe Rebbot, Eye Haïdara.
Une chanteuse s’apprête à collaborer avec son idole, mais se heurte à son fils incompétent. Autrice et interprète d’un premier album remarqué, Marcia (Rebecca Marder, lumineuse) a convaincu son idole Daredjane de reprendre le micro. Quand cette dernière disparaît, leurs maquettes tombent dans l’escarcelle du seul héritier de la star… Mélancolique et drôle, cette romance musicale est rythmée par d’envoûtantes chansons originales.
TOUT LE MONDE AIME JEANNE
Du 8 au 13 septembre
Film de Céline Devaux – France 2022- 1H47
Avec Blanche Gardin et Laurent Lafitte
Film lumineux, et léger, porté par ses 2 acteurs : Jeanne, une golden women, ingénieure au service de la planète menant une start up de pointe, fait soudain, faillite. Elle s’effondre. Sa mère meurt, … elle hérite de son appartement au Portugal, elle doit s’y rendre et dans la salle d’attente de l’aéroport, elle croise un homme, facétieux, blagueur qui se met en scène, joue, surjoue, fait rire mais parait un peu perdu aussi : l’histoire commence alors…
DODO
Du 8 au 13 septembre
De Panos H.Koutras – Grèce – 2h12 -vost
L’extravagant Koutras choisit un volatile éteint depuis plus de trois siècles pour semer le chaos, et faire éclater la vérité, dans une famille bourgeoise grecque; laquelle, au bord de la faillite, mise tout sur un mariage et une opération financière occulte pour se remettre à flot.
CHRONIQUE D’UNE LIAISON PASSAGERE
Du 15 au 20 septembre
Film d’Emmanuel Mouret – France – 2022
Avec Vincent Macaigne et Sandrine Kimberlain
Simon et Charlotte se rencontrent lors d’une soirée, se plaisent, rentrent ensemble (chez elle). Tout se passe si bien qu’arrive, inévitable, la question de se revoir. Lui, un homme marié, s’estime heureux qu’une telle liaison advienne, mais se range à son caractère provisoire, sans oser quitter son foyer. Elle, mère célibataire et pragmatique, le devance, Mais, scène après scène, escapade après-rendez-vous, dans le déni d’une relation beaucoup plus durable qu’ils ne veulent bien se l’admettre, l’amour s’installe …
FLEE
Du 15 au 20 septembre
De Jonas Poher Rasmussen – Danemark -2021 – 1h23 – VOST
Film d’animation.
L’histoire vraie d’Amin, contraint de fuir l’Afghanistan à la fin des années 1980, alors qu’il n’était qu’un enfant. Trente ans plus tard, désormais universitaire au Danemark, marié à son compagnon, il va confier à son meilleur ami la véritable histoire de son voyage et de son combat pour la liberté.
L’usage de l’animation permet de mettre en image l’indicible et l’invisible. Réflexion sur les parcours migratoires et les liens familiaux et intimes, Flee est également un magnifique film sur la mémoire et la découverte de soi.
DEDALES
Du 22 au 27 septembre
De Bogdan George Apetri – Roumanie/Rep. Tchèque/Lettonie – 1h58 – 2022 VOST
Une novice de 19 ans quitte en cachette son monastère pour régler une affaire urgente en ville. Le soir même, sur le chemin du retour, son destin bascule. Marius, l’inspecteur de police en charge de l’enquête, est déterminé à résoudre l’énigme par tous les moyens, mais l’affaire tourne vite à l’obsession.
SUNDOWN
Du 22 au 27 septembre
De Michel Franco-Mexique – France/Suède – 2021 – 1h23
Avec Tim Roth, Charlotte Gainsbourg, Lazua Larios…
Tim Roth y joue un homme en vacances avec sa soeur et ses neveux dans un grand hôtel mexicain d’Acapulco. Un évènement imprévu les oblige à regagner précipitamment Londres. Mais Tim Roth trouve un prétexte pour rebrousser chemin à la dernière minute. Et sous le soleil de plomb d’Acapulco, il se laisse dériver en organisant minutieusement le dérèglement de son existence…
Film au suspense d’une grande tension, gorgé d’humour noir, porté par la puissance d’incarnation d’un Tim Roth génial…
LA MAMAN ET LA PUTAIN
Du 29 septembre au 4 octobre
De Jean Eustache – France – mai 1973 – 3h40
Avec Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun, Bernadette Lafont, Isabelle Weingarten…
Alexandre, jeune oisif parisien désargenté, vit avec et aux crochets de Marie, boutiquière de mode, sa maîtresse plus âgée que lui. Il aime encore son ex petite amie Gilberte, lui offrant de l’épouser, mais elle refuse et le repousse. Il rencontre alors, à la terrasse du café « Les Deux Magots », une fille à qui il demande son numéro de téléphone. Il la rappelle, et entame avec elle, Véronika, infirmière à l’hôpital Laennec, une liaison, qu’il ne cache pas à Marie…
Chef-d’oeuvre novateur du cinéma français, sortie en fin de nouvelle vague, de diffusion confidentielle, et devenu film culte…
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Tout le monde aime Jeanne
Si l’on s’habitue à voir Blanche Gardin au cinéma, jamais un film n’avait été autant centré sur elle, et plus encore sur l’univers de ses stand-ups. Dans son premier long-métrage, Céline Devaux explore la dépression inavouée que traverse Jeanne, confrontée à la fois au suicide de sa mère, à l’effondrement de sa vie professionnelle et à un désert affectif ; en somme, à cette crise de la quarantaine dont l’humoriste parle tant dans ses truculents spectacles. « Tout le monde aime Jeanne » : c’est selon Jean (Laurent Laffitte) ce que les garçons se racontaient au lycée. Il faudrait toutefois ajouter : tout le monde, sauf Jeanne elle-même, tant cette dernière s’autodéprécie. La dynamique psychologique du récit repose sur cette opposition structurante entre l’intériorité du personnage principal et l’extérieur, qu’il s’agisse du regard des autres (louant par exemple la beauté de Jeanne qui se juge pourtant sexuellement périmée) ou des espaces traversés. La quasi intégralité du film se déroule sous le soleil de Lisbonne, dont les aplats de couleurs vives sont valorisés par la photographie d’Olivier Boonjing, qui pousse jusqu’au bout une logique antiromantique de disjonction entre l’émotion du personnage et les paysages contemplés : pour Jeanne, sa dépression est encore plus insupportable du fait que la beauté du monde semble l’enjoindre à être heureuse.
Ce goût du contraste s’exprime notamment dans le mélange d’animation et de prises de vue réelles : les personnages et les formes créés par le dessin expriment avec fluidité la vie intérieure de la quadragénaire. Plutôt inventif, ce dispositif a cependant un revers : filmées parfois avec moins de rigueur, les séquences en live paraissent en comparaison plus fades. Leur intérêt se loge ailleurs, dans l’usage iconoclaste que le film fait de la voix off. Plutôt que de faire entendre celle de Blanche Gardin, la bande sonore est tapissée de voix étrangères qui résonnent dans la tête de Jeanne, combinant la première personne à la seconde, le tutoiement au vouvoiement. Pour transcender le malheur ordinaire des personnages, le film s’appuie sur le brio comique de ses deux acteurs principaux. Le rire se meut ici en énergie du désespoir : c’est la touche Gardin. Mais ce geste libérateur s’appuie également sur le couplage des deux registres plastiques, la simplicité enfantine des dessins de la cinéaste retournant en tendresse l’épuisement qu’éprouve Jeanne face à ses névroses. C’est la touche Devaux. d’ après la critique de Critikat ( film presenté à la semaine de la critique à Cannes 2022) |
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