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SOFIA

Un film de Meryem Benm’Barek

France-Maroc

Drame 1h20

Avec : Lubna Azabal, Faouzi Bensaïd, Sarah Peris, Maha Alemi

               ​​​​Récompensé par le prix du scénario dans la catégorie « un certain regard » au festival de Cannes et par le Valois du scénario au festival du film francophone d’Angoulême.

Les accouchements hors mariage, estimés à 150 par jour au Maroc, y sont toujours punis par la loi. En quelques scènes, sobres et percutantes, efficaces et rapides, Meryem Benm’Barek décrit une situation réelle aujourd’hui à Casablanca et ose livrer une vision amère d’un pays figé dans ses interdits, enfermé dans ses déterminismes. Leila Slimani dans son livre  « sexe et mensonge » écrivait : « il faut mesurer à quel point il est difficile au Maroc de sortir du cadre, d’adopter un comportement considéré comme marginal. La société marocaine est toute entière basée sur la notion de dépendance au groupe. Et le groupe est perçu par l’individu à la fois comme une fatalité dont il ne peut se départir, et comme une chance puisqu’il peut toujours compter sur une forme de solidarité grégaire. »

Ce film est plus complexe qu’il n’y paraît et dépasse la situation somme toute assez banale, d’une jeune fille, Sophia, de bonne famille, qui suite à un déni de grossesse,   accouche à l’hôpital dans l’illégalité car non mariée. Elle devra rapidement en informer ses parents et retrouver le père de l’enfant.Une mise en scène ascétique et dépouillée au service d’une narration abrupte et exempte de tout jugement,nous ouvre les portes d’une société hautement hiérarchisée. Le récit laisse progressivement de côté le drame familial pour se muer en une étude sociologique habillement menée, d’autant plus que les milieux de la jeune fille et du père supposé sont très différents. On perçoit vite le décalage social entre le quartier populaire d’Omar et celui chic de Sophia. Le film nous entraîne dans un nœud d’hypocrisies aux rebondissements si multiples que pas un instant l’attention ne faiblit. On découvre avec étonnement et fascination un monde rodé à l’art de la dissimulation où victimes et coupables finissent par se confondre. Le dénouement du film est terrifiant. Une société totalement exsangue émerge de ce conte amoral et cinglant.

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L’AMOUR FLOU

L’AMOUR FLOU

De Romane BOHRINGER et Philippe REBBOT – France – 2018 – 1h36 

Avec leur famille et des amis. 

Après 10 ans de vie commune, deux enfants et un chien, Romane et Philippe ne s’aiment plus. Enfin…ils ne sont plus amoureux, mais ils s’aiment, quand même. Beaucoup. Trop pour se séparer vraiment ? Bref…c’est flou. On aime. (Le Dauphiné libéré)

Ceci est la vraie histoire du couple d’acteurs, avec au casting, les vrais parents et vrais amis, qui jouent, certains l’enthousiasme, et d’autres les oiseaux de mauvais augure, devant cette singulière solution, un « sépartement », c’est-à-dire un appartement coupé en deux, avec la chambre des enfants comme seule pièce communicante. (Guillemette Odicino, Télérama)

Cette autofiction réfute les conventions du 7ème art, ses règles tacites de narration et de production, pour composer, dans l’impulsion et avec une fougue d’écriture, un cinéma débridé, dans lequel on se sent délicieusement bien. (Xavier Leherpeur, Le Nouvel Observateur)

Mise en abîme et autodérision sont au rendez-vous. Tout cela n’est donc pas juste une blague de potes, un délire conjuratoire, mais bien un film écrit, pensé, avec dialogues et personnages, autrement dit, une fiction. (Emily Barnett, Les Inrockuptibles)

Des scènes cocasses, des répliques qui fusent, des apparitions de seconds rôles drôlissimes, mais aussi, l’air de rien, un vrai questionnement sur le couple.  (Adrienne Valadier, Voici) 

Ce qui touche, c’est la question que beaucoup peuvent se poser : comment sauver la cellule familiale quand le couple vole en éclats ? (Lucie Vidal, La voix du Nord) 

Une grande liberté pour s’inventer une nouvelle vie familiale qui a reçu le Prix du Public au festival francophone d’Angoulême.

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programmation 15 novembre au 18 decembre 2018

CAPHARNAUM

du 15 au 20 novembre
De Nadine Labaki – France/Liban – 2h03
Avec : Zain Alrafeea, Nadine Labaki, Yordanos Shifera

En suivant deux gamins livrés à eux-mêmes dans les rues de
BEYROUTH, la réalisatrice a dépeint la souffrance des plus jeunes.
Elle a fait ce film pour changer le regard sur la vie. C’est peut-être utopiste (suite…)

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Philippe Faucon

Né le 25 janvier 1958 à Oujda (Maroc)

France

Réalisateur

La Trahison, La Désintégration, Fatima, Amin

Entretien avec le réalisateur

Il me semble que c’est la première fois que vous évoquez le déracinement de l’immigration en articulant votre récit sur deux géographies distinctes  : le pays d’origine et le pays d’accueil. Pourquoi avoir choisi cette fois de traiter ce thème crucial de cette manière ? 

Parce que justement, il m’a semblé qu’il n’avait pas été traité de cette façon (ou très peu, très succinctement), alors que précisément ces deux géographies fondent un parcours d’exil ou de migration. Le cinéma a cette capacité de mise en parallèle très forte entre les deux mondes. (suite…)

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AMIN de Phillipe Faucon

Voici un film doux sur un sujet dur : l’exil de ceux qui viennent trimer en France pour soutenir leur entourage resté au pays. Algériens, Marocains, Maliens ou Sénégalais, comme le héros discret de cette chronique tout en finesse d’une existence morcelée. Amin, c’est lui, employé sur un continent, père et mari sur un autre. Philippe Faucon décrit ces deux vies avec la même humanité, en explore les manques et les rigueurs sans céder au mélo ou aux démonstrations faciles. D’un côté, il y a les chantiers, les contrats toujours aux marges de la légalité, le foyer de travailleurs où tous les coins du monde se croisent et se réchauffent. De l’autre, il y a les yeux adorateurs de trois enfants pour ce père intermittent, qui revient si rarement. Il y a aussi sa femme, qui n’en peut plus de l’attendre, d’être seule, et qui voudrait le rejoindre.

Jour après jour, voyage après voyage, Amin est le captif de son devoir, de ses responsabilités. Entre les différents espaces qu’il habite, il n’y a pas d’air, pas de liberté. Montrer avec une telle délicatesse cet aspect du quotidien d’un immigré vaut cent arguments de débat face à tous les discours nauséabonds d’aujourd’hui. Comme toujours, Philippe Faucon approche ses personnages avec un respect attentif, leur donne une remarquable densité. Moustapha Mbengue prête son charisme, sa dignité altière, mais aussi sa tendresse, à un Amin soudain tenté par un chemin de traverse : une liaison imprévue avec la Française Gabrielle (Emmanuelle Devos, sensible et juste), chez qui il effectue des travaux. Entre l’exilé et la divorcée, entre leurs deux solitudes si différentes, un autre espace s’ouvre enfin, un temps à l’abri des contraintes et des fatalités. Avec ce film fort, après Samia, Fatima ou encore La Désintégration, Philippe Faucon ajoute un nouveau visage inoubliable à sa fresque de l’immigration et du déracinement.

D’après la critique de Cécile Mury de Télérama

Film présenté à Cannes à  la quinzaine des réalisateurs

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Germinal Roaux

Né le 8 août 1975 à Lausanne

Franco-Suisse

Photographe reporter, cinéaste

Des Tas de Choses, Icebergs, Left Foot Right Foot, Fortuna

Germinal Roaux est un réalisateur de talent aux choix radicaux : des cadres d’une grande justesse, une photographie en noir et blanc au service de ceux qui sont des oubliés de la société. Jusque dans leur âme.

Dès le premier plan d’un film, nous savons si un cinéaste a le sens du cadre ou pas. Qu’est-ce que le cadre pour le photographe que vous êtes et le plan séquence pour le cinéaste que vous êtes aussi ?

Germinal Roaux. Il y a beaucoup d’intuition dans le cadre, une sorte d’équilibre à un moment donné. (suite…)

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Nicolas Philibert

Né le 10 janvier 1951 à Nancy Lorraine

France

Documentariste, chef opérateur

Etre et Avoir, Le Pays des Sourds, Nénette, La Maison de la Radio, De Chaque Instant

Nicolas Philibert et l’art de panser

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DE CHAQUE INSTANT

 

 DE CHAQUE INSTANT

Nicolas PHILIBERT–France-2018–1h45

Documentairefrançais

Le réalisateur nous invite à suivre la formation d’élèves infirmiers de l’institut dela Croix-Saint-Simon àMontreuil(93), que l’on suit en classe, puis en stage et enfin qu’on écoute témoigner de leur rencontre parfois rude avec le monde hospitaliersoumis à la pression du rendement, au manque criant de personnel, au poids grandissant des tâches administratives, à la tension dans les services. Sont abordés aussi, le rapport à l’autre, la transmission, les relations entre générations.

Nicolas Philibert : L’idée d’un apprentissage du métier d’infirmier m’est venue suite à mon hospitalisation à deux reprise aux urgences pour une embolie pulmonaire. Alors que je tournais autour de l’idée du corps parce que le cinéma, c’est toujours des corps filmés, mon propre corps m’a envoyé en repérages à l’hôpital. 

Le film se penche sur toutes sortes de corps : d’abord des bouts de mousse utilisés par les étudiants pour apprendre à piquer, puis des mannequins servant à pratiquer les techniques de réanimation, puis des corps complices (une étudiante simulant une pathologie, un étudiant faisant la femme enceinte…), enfin de vrais patients lors des stages à l’hôpital. Mais les corps ce sont aussi les gestes que ces futurs infirmiers et infirmières apprennent à maîtriser. Quand on est hospitalisé, tous ces gestes exécutés avec dextérité par des personnes expérimentées ne semblent pas si difficiles. Filmer leur apprentissage par des étudiants qui tâtonnent permet de les décortiquer et de révéler la complexité de leur enchaînement. 

De plus en plus d’actes techniques leur sont confiés, mais beaucoup se plaignent de la manière dont le relationnel est mis à mal, faute de temps à lui consacrer. Et ils sont exposés à des réalités humaines auxquelles ils ne sont pas forcément préparés. Ils sont nombreux à faire leur premier stage dans des Ehpad (maisons de retraite) après deux mois de cours et de travaux pratiques. Ils se trouvent alors confrontés à des corps vieillissants, sur lesquels ils apprennent à faire des toilettes intimes. Ils ont aussi affaire à des personnes qui n’ont plus toute leur tête. Et la mort inévitablement. Ce stage de première année est pour chacun un baptême du feu. Certains décrochent à ce moment-là ; d’autres renoncent, en 3ème année, quand se profile la prise de responsabilité. 

En résumé, la première partie du film c’est l’apprentissage des règles de bonne conduite, la deuxième, c’est la confrontation au réel durant le stage, souvent livrés à eux-mêmes, ils sont mis à l’épreuve, parfois mis à mal par les équipes qui attendent d’eux des choses qu’on ne leur a pas apprises. La troisième partie permet d’entendre ce que la deuxième pouvait difficilement montrer comme les maltraitances dont ils sont parfois victimes. 

Extraits d’un entretien avec François Ekchajzer publié sur Télérama 3581, du 29.8.2018 

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FORTUNA

FORTUNA

De Germinal Roaux / 2018 / 1H46

Avec Kidist Siyum Beza, Bruno Ganz, Patrick d’Assumçao 

Au milieu des immenses montagnes enneigées et silencieuses, elle parle en murmurant à la Vierge Marie… La délicatesse de ces premières images donne d’emblée une résonance particulière à l’histoire de Fortuna, adolescente noire, arrivée jusqu’en Suisse après avoir traversé la Méditerranée. Pour les migrants comme elle, un parcours fléché existe, mais elle refuse de quitter son refuge dans l’hospice de Simplon, où vivent les chanoines de la congrégation du Grand-Saint-Bernard.

En confrontant une question d’actualité à ces décors naturels empreints d’un sentiment d’éternité, le réalisateur évite, comme son héroïne, les chemins tout tracés. Il aiguise une sensibilité vraie à travers le dépouillement du cinéma en noir et blanc, et construit aussi un propos ambitieux, utile. Telerama, Frédéric  Strauss

Le réalisateur  choisit  à travers le parcours solitaire de cette toute jeune fille, d’installer le spectateur en toute humilité et sans prétendre apporter de solutions miraculeuses, dans un espace de réflexion face aux questions que la crise migratoire suscite dans nos sociétés actuelles. Bouleversé par les récits de ces jeunes migrants, mineurs et non accompagnés, qu’il rencontre grâce à sa compagne chargée de les encadrer, il se lance dans l’écriture de son film et découvre que pour pallier le manque de places dans les centres d’hébergements, certains de ces réfugiés sont accueillis au sein de communautés religieuses. Un débat nourri d’arguments brillants et mené avec éloquence et sensibilité par les chanoines, révèle les contradictions auxquelles sont confrontés ces hommes d’Église tiraillés entre leur désir d’accueil et d’ouverture au monde et le devoir de réserve et d’isolement inhérent à leur vocation, nous offrant ainsi un sacré beau moment d’émotion. Avoiralire

Fortuna, qui est mineure, refuse tout en bloc et s’accroche au monastère comme une moule à son rocher. Il faudra des trésors de patience pour qu’elle accepte de dévoiler les bouleversements qui agitent son esprit et son corps, tellement plus complexes que les vagues clichés qu’on pourrait imaginer. 

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programmation du 11 octobre au 13 novembre

LE VENT TOURNE
De Bettina Oberli – Belgique/France/Suisse – 1h27
Avec Mélanie Thierry, Pierre Deladonchamps, Nuno Lopes…
La fidélité à une idéologie n’étouffe-t-elle pas nos désirs les plus
profonds ? L’excès de protection amoureuse n’enferme-t-il pas le
corps dans une prison ? Autant de questions que pose la réalisatrice
à travers ce drame champêtre dans lequel un couple de fermiers
idéalistes est ébranlé par l’arrivée d’un ingénieur venu leur installer
une éolienne. Attirée par celui-ci qui voit le monde d’une manière
très différente, la jeune femme se met à douter de son engagement
sentimental et politique. Filmant la nature comme une puissance
tout à tour rassurante ou menaçante, la cinéaste retranscrit
vigoureusement le parcours émotionnel d’une héroïne qui sent le
changement souffler en elle. Troublante dans ce rôle à la fois
intrépide et mélancolique, Mélanie Thierry confirme, quelques
mois après La Douleur, tous ses talents de tragédienne

SHEHERAZADE
De Jean-Bernard Marlin – France-2018- 1h49
Avec Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli, Lisa Amedjout.
Présenté à la Semaine de la critique à Cannes et au festival d’Angoulême, SHEHERAZADE est une fiction documentée, qui va du film noir au thriller. Jean-Bernard Marlin, qui avait obtenu l’ours d’or à Berlin en 2013, pour un court métrage  » La Fugue  » nous
offre là son premier long métrage. Zac, abandonné par une mère démissionnaire, traîne dans les quartiers louches de Marseille avec une bande de délinquants. Condamné à quelques mois de prison,
il ressort pour cette fois devenir le  » protecteur  » de jeunes
prostituées, dont Shéhérazade, dans le quartier chaud de la
Rotonde. Elle se vend, l’héberge, lui, surveille les clients et encaisse
l’argent. Peu à peu, et presque à leur insu, ils vont tomber amoureux,
avec la fougue de la jeunesse, et par là même grandir et trouver le
respect de soi même, et de l’autre. Histoire d’amour atypique de
deux enfants, ni tout à fait coupables, ni tout à fait innocents. Un
film qui restera longtemps dans nos mémoires.

 

DE CHAQUE INSTANT
De Nicolas Philibert – France – 2018 – 1h45 – Documentaire
Acteurs inconnus…
Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes gens, filles et garçons, se lancent dans des études en soins infirmiers. Entre coursthéoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain, ils devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux
gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités.
Ce film retrace les hauts et les bas d’un apprentissage qui va les confronter très tôt, souvent très jeunes, à la fragilité humaine,à la souffrance, aux fêlures des âmes et des corps. C’est pourquoi il nous parle de nous, de notre humanité.
Dans ce merveilleux documentaire, Nicolas Philibert est un radiographe
subtil et délicat. Il fait preuve de cette justesse de regard,
mélange d’extrême attention et de tact, qui caractérise son art.

FORTUNA
De Germinal Roaux – France – 2018 – 1h45 – Documentaire
Avec : Kidist Siyum Beza, Bruno Ganz, Patrick d’Assumçao…
Comment mettre des images de cinéma sur la crise des migrants ?
Comment affronter l’horreur à l’arrivée, sonder ce qu’elle déclenche en nous et ce qu’elle laisse à ses victimes poussées par extrême nécessité vers nos paysages, nos lois, nos corps étrangers ? Le
photographe et cinéaste a choisi le chemin de la poésie, posant sa caméra à l’Hospice du Simplon où les religieux ont décidé
d’accueillir des réfugiés. Parmi ceux-ci, FORTUNA, Éthiopienne
de 14 ans, sans famille ni possession, secrètement enceinte, affronte
ses tourments en silence. Cette solitude subie s’oppose à celle,
choisie, de ses hôtes, ses questions de survie cohabitant avec leurs
interrogations morales. Le réalisateur brille chaque fois qu’il laisse
parler les éléments, opposant le souvenir de la traversée en mer à
l’immobilité des pentes enneigées. Cette petite poésie-là, en noir
et blanc minéral et lumière patiemment sculptée, qui ne peut
exister qu’au cinéma, vaut mieux que de longs discours sur la crise
migratoire. Elle imprime l’indicible au fond de nos rétines.

AMIN
De Philippe Faucon – France-2018- 1H31
Avec Moustapha Mbengue, Emmanuel Devos
Amin, ouvrier journalier sur les chantiers de construction, vit en France, à St Denis, dans un foyer de travailleurs immigrés. Il vientdu Sénégal, il s’apprête à y retourner ; là-bas ses 3 enfants, sa
femme souffrent de son absence. Jour après jour, voyage après voyage, Amin est captif, de son devoir, de ses responsabilités..
Soudain, il est tenté par un chemin de traverse : une liaison imprévue avec une française, Gabrielle, chez qui il effectue des
travaux. Entre l’exilé et cette femme seule, entre ces deux solitudes,un nouvel espace juste et sensible s’ouvre, un temps à l’abri de la
contrainte et de la fatalité, un temps seulement.
Avec ce film fort, Philippe Faucon (après Fatima ou La désintégration)
donne un visage inoubliable à sa fresque du déracinement et de
cette immigration.

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