Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu le Lundi 3 Février 2025 à 20h 00. A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
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Toute l'équipe Cinécimes vous souhaite une excellente année cinéphile !!
Archives auteur : admincc
Le Poirier Sauvage
LE POIRIER SAUVAGE
Un film de NURI BILGE CEYLAN
France-Turquie-Allemagne-Bulgarie
3h08
VOST
Avec : Aydin Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Hazar Ergüçlü …
Après « Winter Sleep » palme d’or 2014 à Cannes, Nuri Bilge Ceylan nous offre avec « Le Poirier Sauvage » probablement le plus beau de ses huit longs métrages. Le film dépeint le retour dans sa ville natale de Sinan, jeune aspirant écrivain qui tente difficilement de faire publier un essai à compte d’auteur. Confronté au foyer de ses parents endetté par la folie du jeu du père, accablé par le peu d’enthousiasme, l’arrogance et le manque de culture rencontrés auprès des fonctionnaires et des notables qu’on lui recommande pour la publication de son livre, Sinan en vient alors à douter de lui même. Nuri Bilge Ceylan brosse ici une chronique familiale et un état des lieux du pays. Ces silhouettes qui se croisent, s’expliquent et s’affrontent dessinent peu à peu le projet de Ceylan encore plus ambitieux que celui de « Winter Sleep » : capter comme Anton Tchekhov savait le faire, le mal-être d’un pays, peut-être même d’une société. Au fil des saisons qui contribuent à sa lente dramaturgie, le film a insensiblement placé en son centre la relation du père et du fils, motif ancien et sans doute personnel du film. « Que nous le voulions ou non, nous ne pouvons nous empêcher d’hériter de certaines particularités de nos pères, comme d’un certain nombre de leurs faiblesses » indique-t-il dans sa note d’intention. Concernant la réalisation de ce film, on peut s’interroger comment faire aussi long sans ennuyer. En alternant l’humour, le drame et les réflexions philosophiques, tout en proposant un montage fluide avec de superbes transitions, des musiques sublimes et des paysages admirablement filmés, Ceylan réussit à maintenir l’attention du spectateur. Interrogé au sujet des paysages filmés, le réalisateur a expliqué que le lieu de tournage influence le scénario même pendant les prises de vue. « On pense en permanence à ce qu’on peut faire pour améliorer le film jusqu’au moment du montage »
Ceylan nous offre ici une fresque grandiose d’une beauté plastique inouïe. D’après les critiques du Monde, Télérama, Le Point., Première.
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Woman at War
Un film de Benedikt Erlingsson
Island-France-Ukraine
1h41 VOST
Avec : Halldora Geirhardosdottir, David Thor Jonsson, Magnus Trygvason Eliasesen…
Derrière le sourire éclatant d’Halla (formidable Halldora Geirhardosdottir ) se cache une femme en colère. Une Amélie Poulain bombardée à Notre Dame des Landes. Aussi douce que déterminée, elle est vraiment étonnante. Attentive aux autres mais aussi prête à imposer à la société toute entière ses choix radicaux. Elle lutte farouchement contre une usine d’aluminium qui pollue et enlaidie son Islande adorée. Ses actions sont de plus en plus audacieuses et elle devient l’ennemi numéro 1. En parallèle elle mène une vie tranquille de chef de chorale. Après son curieux film « Des hommes et des cheveaux » 2013, Benedikt Erlingsson confirme son plaisir à étonner le spectateur. Avec une liberté de rebelle, il multiplie les idées excentriques en tirant un divertissement généreux, rassembleur. Comme la présence à l’écran d’un orchestre ou de chanteuses ukrainiennes soulignant à la manière d’un chœur antique, les humeurs et le combat intérieur de l’héroïne. Un film épuré sur la forme comme sur le fond en refusant tout jugement moral sur les choix d’Halla. L’actrice Halldora Geirhardosdottir , elle même musicienne et metteur en scène de théâtre donne à ce double personnage, Halla et sa sœur jumelle, une incroyable force de vie. Car il n’est pas ici seulement question d’environnement mais aussi du destin et de l’engagement total d’une femme qui sera confrontée à un dilemme : sauver le monde ou sauver un être humain. Aborder un sujet aussi délicat avec autant de légèreté a été le pari de Benedikt Erlingsson : le résultat est excellent. Ce film audacieux se déploie dans d’immenses ciels, à travers des paysages époustouflants, ses couleurs sont chaudes. Récompensé à la Semaine de la Critique Cannes 2018 : prix SACD et coup de cœur de CinEcole . D’après CulturBox et La Croix.
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LUNA
LUNA
de Elsa Diringer-France-2017
Avec Lætitia Clément, Rod Parabot, Julien Bodet, Frédéric Pierrot, Juliette Arnaud.
Alex travaille dans une exploitation maraîchère ,c’est un petit gars sympathique .Un jour il croise une bande de jeunes ivres qui l’accusent d’être entré sur son territoire et il est violé. La jeune fille qui lui tire son pantalon c’est Luna. Quelque semaines plus tard Luna revoit Alex. Est-ce parce qu’elle a changé de coiffure qu’il ne la reconnaît pas ? A moins qu’il ne fasse semblant. Pour ne pas affronter une situation difficile, elle cherche à le faire renvoyer, mais peu à peu elle finit par tomber sous le charme de ce garçon délicat et attentionné . Lætitia Clément prête sa sensualité, sa brutalité à ce personnage qui découvre l’apparition de la douceur dans sa vie en même temps que le remords.
Un récit épineux ,une mise en scène et des interprètes lumineux. Un premier film réussi.
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Les Anges portent du blanc
LES ANGES PORTENT DU BLANC
Un film de VIVIAN QU
CHINE – 2017– 1H47 – VOST
Avec : Wen Qi, Zhou Meijun
Shi Ke, Geng Le
Liu Weiwei
Voici un regard aigu sur les femmes dans la Chine contemporaine, de conditions et d’âges différents. Dans une station balnéaire, une adolescente travaille comme hôtesse d’accueil dans un hôtel. Une nuit, un chef d’entreprise débarque, s’enivre dans sa chambre avec deux collégiennes et abuse sans doute d’elles. Tout le monde cherche à étouffer l’affaire, sauf une avocate qui se bat pour faire éclater la vérité. L’hôtesse tait ce quelle sait, par peur : elle n’a pas de papiers…
Productrice du fascinant Black Coal (2014) et déjà réalisatrice avec Trap Street (2013), Vivian Qu signe un second film qui ne manque pas d’audace. Corruption, trafics en tout genre, oppression des femmes maintenues dans l’ignorance, exploitées ou écartées du pouvoir : le tableau qu’elle brosse de la Chine patriarcale est accablant. C’est pourtant une sensibilité délicate qui domine et sert plusieurs intrigues tissées autour du même fait divers. Il y a les deux jeunes victimes, qui réagissent différemment, sous l’influence de leurs parents. Il y a le coupable et son argent corrupteur. Il y a surtout l’adolescente témoin, sur le point de s’émanciper mais fragilisée, sans doute le personnage le plus troublant.
En suivant ces différentes trajectoires, la réalisatrice court parfois le risque de s’éparpiller — c’était déjà l’un des travers de Trap Street. Mais elle prend aussi le temps de filmer des déambulations rêveuses à travers un parc d’attractions désert ou le long de la plage, en passant sous une gigantesque statue de Marilyn avec sa légendaire robe qui se soulève. Un totem étrange, à la fois kitsch et fascinant, allégorie d’une féminité qui rimerait enfin avec joie.
Avec une grande maîtrise formelle, sans jamais céder au pathos, à la facilité ou au manichéisme, la réalisatrice dessine le portrait de la femme chinoise d’aujourd’hui tout en esquissant celui, peu reluisant, d’une société où règne la loi du plus fort ou du plus fortuné.
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Transit
TRANSIT
Écrit et réalisé par Christian PETZOLD
Allemagne / France – 2018 – 1h41mn – VOST
Avec Franz Rogowski, Paula Beer, Godehard Giese, Lilien Batman, Maryam Zaree, Jean-Pierre Daroussin.
D’après le roman d’Anna Seghers.
Ni reconstitution, ni transposition : c’est la brillante idée, le coup de génie, qui rend si intrigante cette adaptation du roman d’Anna Seghers, publié en 1944 et largement inspiré de sa propre expérience. L’histoire d’Allemands – résistants, artistes, opposants – fuyant le nazisme, bloqués à Marseille en attente d’un embarquement possible pour les Amériques.
Christian Petzold choisit délibérément de déplacer cette trame dans l’époque actuelle sans pour autant changer quoi que ce soit de la temporalité du récit. La situation des personnages est celle des années 1940, mais le monde autour d’eux est celui d’aujourd’hui. L’histoire tirée du roman d’Anna Seghers est une fresque vibrante sur l’exil, doublée d’une romance vécue par deux êtres en transit vers des destinées qu’ils savent séparées. Mais disposée sur une toile de fond actuelle, l’histoire de ces migrants d’un autre temps crée un effet miroir saisissant sur les problématiques de notre époque.
Au comptoir d’un café parisien, l’Allemand Georg retrouve un de ses compagnons de fuite. Celui-ci lui intime de partir : les fascistes ratissent la ville, la situation est devenue trop dangereuse. Il réussit à partir pour Marseille où il se fait passer pour Weidel, un célèbre écrivain résistant.
En attente de son visa de transit pour le Mexique, il erre dans la ville, fréquente les halls d’administrations bondés de réfugiés, se plonge dans le roman inachevé de Weidel… C’est alors qu’il fait la rencontre de la mystérieuse Marie.
Le film évite soigneusement les analogies simplistes entre l’Occupation et l’actualité. Petzold creuse au contraire une zone atemporelle où les époques résonnent l’une dans l’autre sans jamais s’emboîter. Les itinéraires de Georg et de Marie révèlent à eux seuls la tragédie de ceux frappés par l’exil.
Critique Utopia
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Retour à Bollène
RETOUR A BOLLENE
Un film de SAID HAMICH
Drame. FRANCE 1h.10.
Avec : ANAS EL BAZ, KATE COLEBROOK, SAID BENCHNAFA, JAMILA CHARIK…
Said Hamich , franco-marocain, a produit une vingtaine de films dont « Much Loved » « Vent du Nord » « Sofia » « Volubilis »…A 31 ans il réalise son premier film « Retour à Bollène ».
Pourquoi Bollène ? Déjà parce qu’il connaît bien cette ville où il a passé ses trois années de lycée mais, nous dit-il, ce film n’est pas un film autobiographique ; ensuite parce que la communauté ouvrière maghrébine y est importante et concentrée dans des quartiers coupés du reste de la ville. Bollène est gérée par la Ligue du Sud, mouvement d’extrême droite qui colle un peu partout des affiches de jeunes enfants bien blancs avec le slogan « Une ville, une identité : Bollène »
Dans ce contexte discriminant chacun se positionne, la gravité gagne les visages et les cœurs. En explorant de façon très convaincante le retour difficile dans sa famille de Nassim exilé à Abu Dhabi où il a bien réussi, Said Hamich porte un regard inhabituel sur la banlieue.
« Surtout, je souhaitais proposer un autre regard sur la banlieue qui est presque toujours présentée de manière surdramatisée, comme réceptacle à la violence (voitures brûlées, drogue, voile… ). Pour moi, au contraire, on y souffre parce qu’il ne s’y passe rien. On refuse en France de voir les blessures des minorités. Le véritable enjeu, c’est celui de l’identité ; beaucoup de jeunes que j’y ai croisés ne se sentent pas français. D’un côté ils fantasment le pays de leurs parents qu’ils ne connaissent pas, de l’autre ils ont le sentiment que le pays où ils vivent, les rejette »
Nassim a des convictions libérales et croit que ne s’en sortent que ceux qui se battent. Il méprise ceux qui sont restés au bas de l’échelle sociale. Confronté à sa famille pauvre dont il a honte, sa réussite sociale n’empêchera pas sa carapace de se fissurer et ses certitudes de vaciller. Said Hamich entrelace subtilement l’intime et le social et fait de ce film un creuset de réflexion autant qu’un moment d’émotion.
D’après « Jeune Afrique » et « Africultures »
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mes provinciales
MES PROVINCIALES
De Jean-Paul CIVEYRAC – France – 2h16
Avec Andranic Manet, Diane Rouxel, Corentin Fila, Sophie Verbeeck, Gonzague Van Bervesselès, Jenna Thiam, Nicolas Bouchaud.
Bouleversant, le film montre Étienne tenter de faire du cinéma. Sa vie, ses amis, ses amours, ses emmerdes défilent sous nos yeux dans un va-et-vient subtil. On parle beaucoup dans « Mes provinciales », on y fait énormément l’amour mais, contrairement aux longs métrages de Philippe Garrel à qui on l’a beaucoup comparé à tort Civeyrac, on y dit des choses simples, évidentes, universelles, (plume du réalisateur superbe de générosité), et on peut affirmer que Civeyrac n’est pas à l’instar de cinéastes uniquement cérébraux un réalisateur s’adressant à d’autres réalisateurs. Non, sa cible c’est le public et son parti-pris demeure comme sa réalisation réaliste. Étienne, anti-héros d’aujourd’hui, demeure ce point d’ancrage du récit, et les scènes d’affrontements avec Jean-Noël et surtout Mathias qui lui, se positionne en grand frère, le sont à mots feutrés, sans hurlements ni excès verbaux. Nous le suivons à travers Paris décrite souvent de nuit, lui le provincial qui ne possède pas lors de son arrivée dans la capitale les clefs pour ouvrir ses portes du rêve.
Le tout est tenu par des comédiens sublimes, parmi lesquels Andranic Manet (Étienne), Corentin Fila (Mathias), et Gonzague Van Bervesselès (Jean-Noël), tous sortes de prolongements narratifs de ce que fut la personnalité de Jean-Paul Civeyrac à leur âge. Avec à la clef deux moments bouleversants du film, et une économie de moyens qui tranche avec la richesse de la psychologie de leurs personnages. Dans leur manière de se déplacer, d’échanger par la parole ou le regard, de serrer une fille dans leurs bras, ils sont si époustouflants, qu’on se surprend à penser que Jean-Paul Civeyrac n’a pas réalisé un casting mais pris sous son aile des personnalités fortes devenues d’ailleurs des amis dans la vie. Et puis il y a toutes les actrices dont Sophie Verbeeck, Diane Rouxel, Jenna Thiam, ou Charlotte Van Bervesselès (la sœur de Gonzague), authentiques et talentueuses dont la beauté est renforcée par le noir et blanc sublime de la pellicule.
Jean-Rémi BARLAND (Extraits, Destimed.fr)
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Saïd Hamich
Retour à Bollène
On sent que RETOUR À BOLLÈNE est né d’une nécessité de raconter…
C’est tout à fait ça. Le film s’est littéralement imposé à moi. Je n’ai pas pu ne pas le faire. J’y ai pensé pour la première fois quand ma mère m’a annoncé qu’elle quittait Bollène… Je pense que je voulais garder quelque chose de cette ville et de cette cité, peut-être qu’inconsciemment j’éprouvais un besoin et un devoir de mémoire et de témoignage. (suite…)
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Vivian Qu
Née en République Populaire de Chine
productrice, réalisatrice
Trap Street, Les Anges Portent du Blanc
“NOUS NE FORMONS TOUTES QU’UNE SEULE FEMME”
Entretien avec Vivian Qu
Ce que j’ai aimé dans le film, c’est que même à la fin, après ce qui est arrivé, les filles conservent leur identité propre et profitent de leur enfance.
Tous les enfants sont innocents. Mais nous leur apprenons certaines valeurs bien trop tôt et de la mauvaise manière. (suite…)
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PROGRAMMATION JUIN 2018
31 Mai au 5 JUIN
MES PROVINCIALES
De Jean-Paul CIVEYRAC – France – 2h16
Avec Andranic Manet, Diane Rouxel, Corentin Fila, Sophie Verbeeck, Gonzague Van Bervesselès, Jenna Thiam, Nicolas Bouchaud.
La ville qui aimante les rêveurs, Paris, voit débarquer des provinces des femmes et des hommes de 20 ans pour leurs études et en particulier de cinéma. Ces jeunes gens se rencontrent
au hasard des colocations, des filières partagées, des fêtes improvisées et échangent sur leur conquête d’un idéal dans la littérature, la philosophie, la musique, l’art. C’est une manière de construire une identité qui les rend beaux et émouvants. Ils s’interpellent, se défient, se haïssent à cause d’idées divergentes sur ce que doit être un film. Et leurs personnages buttent sur la façon d’affronter l’état actuel du monde et sur leur condition existentielle.
Le 1 juin séance unique
SUGARLAND
De Damon Gameau – Documentaire – 2018 – Australie – 90mn
Débat avec Daniel Huet de l’association des diabétiques de Haute-Savoie ; de Flore Solvas, diététicienne nutritionniste et du Dr Arnaud Bologne diabétologue à Sallanches
Vous ne gouterez plus au sucre de la même manière après ce film. Un documentaire édifiant réalisé par Damon Gameau qui a testé pendant soixante jours une nourriture dite « saine » (sans confiseries, glaces ou sodas) , « équilibrée », (yaourt 0%, repas light…) mais riche en sucres souvent cachés. A voir les conséquences de ce régime sur un corps sain, ce film devrait être remboursé par la Sécurité Sociale. Bien réalisé, ce film instructif reste drôle et mérite d’être largement diffusé.
Du 7 au 12 juin
LES ANGES PORTENT DU BLANC
De Vivian Qu – Chine – 2018 – 1h47 – VOST
Avec Wen Qu, Zhou Meijun, Shi Ke, Liu Weiwei, Geng Le
Voici un regard aigu sur les femmes dans la Chine contemporaine, de conditions et d’âges différents.
Dans une station balnéaire, une adolescente travaille comme hôtesse d’accueil. Une nuit, un chef d’entreprise débarque, s’enivre dans sa chambre avec deux collégiennes et abuse sans doute d’elles. Tout le monde cherche à étouffer l’affaire, sauf une avocate qui se bat pour faire éclater la vérité. L’hôtesse tait ce qu’elle sait, par peur : elle n’a pas de papiers…Il y a les deux jeunes victimes, qui réagissent différemment, sous l’influence de leurs parents. Il y a le coupable et son argent corrupteur. Il y a surtout l’adolescente témoin, sur le point de s’émanciper, mais fragilisée, sans doute le personnage le plus troublant.
Le 8 juin séance unique
EN QUÊTE DE SENS
De Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière – Documentaire – 2015 – 1h27mn
Avec Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Hervé Kempf
Dédat avec Magalie Cathand (« Une farandole à l’école »), Charlotte Schwartz (« les arts fertiles ») et Françoise Renault docteur en sciences humaines et philosophie.
Ce documentaire raconte le road-movie de deux amis d’enfance qui cherchent à comprendre ce qui a conduit aux crises actuelles et d’où pourrait venir le changement. Ce film est révélateur des aspirations profondes de toute une génération en quête de sagesse et de bon sens et interroge notre vision du monde tout en présentant les alternatives pour construire le monde de demain.
RETOUR À BOLLENE
De Saïd Hamich – France – Maroc – 2017 – 1h07
Avec Anas El Baz, Kate Colebrook, Saïd Benchnafa, Abdelhac Saleh…
Né à Fez, Saïd Hamich est diplômé de la Femis. Il a fondé sa maison de production, Barney, et a déjà produit de nombreux courts et longs métrages dont « Much loved « et « Vent du nord. » Il a lui-même vécu à Bollène.
C’est sa première expérience comme réalisateur et pourtant, il nous donne à voir ici un film intimiste particulièrement prometteur quant à la suite de sa carrière.
Nassim, 30 ans, vit à Abou Dabhi, où il a réussi dans les affaires. Après plusieurs années d’absence, il revient avec sa fiancée américaine chez ses parents à Bollène. Lors de son retour, il doit faire face à son passé, dans une ville vide, délabrée, sinistrée par le chômage de tous ces nombreux ouvriers maghrébins; dans cette cité, désormais dirigée par la ligue du sud, le racisme est présent. Il subit surtout le choc des retrouvailles avec sa famille avec laquelle il entretient des relations complexes, où la communication a toujours été difficile. Le constat c’est qu’un véritable fossé identitaire s’est creusé entre lui et ses proches. Réflexion sur l’identité et les communautarismes, le film ne lâche jamais Nassim, étranger parmi les siens. Remarquable premier essai cinématographique que certains cinéastes avaient tenté de réaliser sans y parvenir.
Du 21 au 26 juin
TRANSIT
De Christian Petzold – Allemagne-France – 2018 – 1h41 – VOST
Avec Jean-Pierre Darroussin, Franz Rogowski, Paula Beer….
De nos jours, à Marseille, des réfugiés de l’Europe entière rêvent d’embarquer pour l’Amérique, fuyant les forces d’occupation facistes. Parmi eux, l’allemand Georg prend l’identité d’un écrivain mort pour profiter de son visa. Il tombe amoureux de Marie, en quête désespérée de l’homme qu’elle aime.
Christian Petzold, le réalisateur talentueux de « Barbara » et de « Phoenix » a adapté librement le roman de Anna Seguers publié en 1944 et a choisi de déplacer cette trame dans l’époque actuelle sans changer quoi que ce soit de la temporalité du récit de l’écrivain.
Comme dans ses films précédents, on retrouve les thèmes qui lui sont chers : l’usurpation d’identité, le double, la hantise.
Du 28 juin au 3 juillet
LUNA
De Elsa Diringer – France – 2017
Avec Lætitia Clément, Rod Parabot, Julien Bodet, Frédéric Pierrot, Juliette Arnaud…
Alex travaille dans une exploitation maraîchère, c’est un petit gars sympathique. Un jour il croise une bande de jeunes ivres qui l’accusent d’être entré sur leur territoire et il est violé. La jeune fille qui lui tire son pantalon, c’est Luna. Quelques semaines plus tard Luna revoit Alex. Est – ce parce qu’elle a changé de coiffure qu’il ne la reconnaît pas ? A moins qu’il ne fasse semblant. Pour ne pas affronter une situation difficile elle cherche à le faire renvoyer, mais peu à peu elle finit par tomber sous le charme de ce garçon délicat et attentionné.
Lætitia Clément prête sa sensualité, sa brutalité à ce personnage qui découvre l’apparition de la douceur dans sa vie en même temps que le remords.
Un récit épineux, une mise en scène et des interprètes lumineux. Un premier film réussi.
Publié dans Archives réalisateurs
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