C’EST CA L’AMOUR De Claire Burger – France – 2019 – 1H38
Avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg
Un homme triste, une ville en hiver : dans une maison, qui lui a paru longtemps trop petite, un homme, Mario, se perd : sa femme l’a quitté, le laissant seul avec ses 2 filles : l’ainée s’apprête à laisser l’adolescence derrière elle ; la cadette se débat dans les tourments des premiers émois. Pour dire l’histoire de Mario et de ses 2 filles, la réalisatrice est retournée, en Lorraine, à Forbach où elle a grandi, ville à la fois sinistrée et pleine de vitalité à l image de ce Mario (formidable Bouli Lanners !) et réussit une œuvre touchante, juste , bousculant les conventions de genre.
SIBEL De Cagla Zencirci et Guillaume Giovanetti – France, Turquie – 1 h 35 – VOST
Avec Damla Sonmez, Emin Gursoy…
A Kuskoy, un petit village turc isolé, Sibel, une jeune femme muette, ne communique que par le biais de la langue sifflée ancestrale. Fière aînée du maire, elle est rejetée par les autres, solitaire mais jamais victimisée, dans cette région sous la domination des hommes. Traquant un loup supposé rôder dans la forêt voisine, elle va croiser un fugitif qu’elle sauve et cache. Ce conte forestier parle du courage obstiné d’une jeune femme et de son émancipation sociale et sexuelle dans une société patriarcale. Un beau portrait de femme, interprété par une très grande actrice, déjà star en son pays.
COMME SI DE RIEN N’ETAIT De Eva Trobisch – Allemagne – 1h30 – VOST
Avec Aenne Schwatz, Andreas Dohler..
Janne est une femme moderne, éduquée, rationnelle, une femme qui réclame le droit d’être qui elle veut. Lors d’une réunion entre anciens camarades, sa vie bascule. Mais elle va persister à faire semblant que tout va bien, à refuser de se considérer comme une victime et à perdre le contrôle de sa vie. Jusqu’à quand ? Premier long de la réalisatrice allemande Eva Trobisch, née en 88. Ce n’est pas un film de circonstance sur le viol comme l’actualité du mouvement #MeToo pourrait le faire penser, il a été tourné durant l’été 2017 avant l’éclatement de l’affaire Weinstein, mais « il apporte une couleur qui manque au débat » a confié la cinéaste.
LA FLOR 1, 2, 3, 4. De Mariano LLINÁS – Argentine – 13h34 en 4 parties comprenant 6 épisodes- VOST Avec Elisa Carricajo, Valerie Correa, Piliar Gamboa, Laura Paredes.
Cette œuvre hors norme jongle avec le fantastique, l’espionnage, le mélodrame musical et regorge d’humour et de lyrisme. Avec quatre personnages féminins et ce qu’elles incarnent de mythologie, de la sorcière à la Méduse, le cinéaste fait l’apologie de la femme libre, indépendante, conquérante et savante, guerrière, voire meurtrière. Sans manquer d’étriller le patriarcat et le machisme. Et puis il y a l’amour, platonique, orgiaque, passionnel. Dans ce monde baroque on croise des personnages extravagants. Et une voix off décrit comme personne la solitude, le sentiment de défaite, les trains, les paysages et transporte vers un imaginaire infini. Chacune des quatre parties de 3h20 environ sera projetée, successivement pendant les quatre semaines du mois de mai. Les parties peuvent être vues séparément.
TEL AVIV ON FIRE De Sameh Zoabi – Luxembourg/France/Israël/Belgique – 1h37mn – VOST Avec Kais Nashif, Lubna Azabal, Yaniv Biton…
Salam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès « Tel Aviv on fire ! » Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, Salam est arrêté par un officier israélien, Assi, fan de la série, et, pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste. Pris à son propre piège, Salam va se voir imposer par Assi un nouveau scénario. Evidemment, rien ne se passera comme prévu Tel Aviv On Fire prend le parti de traiter d’un sujet sérieux sur le ton de la comédie. Aux yeux du réalisateur, ce genre permettait d’aborder le conflit israélo-palestinien de façon plus subtile…
FUNAN De Denis Do – France/Belgique/Luxembourg/Cambodge – 2018 – 1h22 Avec les voix de Bérénice Bejo, Louis Garrel.
Un premier film et un sommet du cinéma d’animation, justement plébiscité et couronné lors du dernier Festival d’Annecy. En 1975, les Khmers rouges décident de vider Phnom Penh et de déporter ses habitants vers des camps de travaux forcés. Quiconque se révolte est tué. Une famille comme les autres prend le chemin des camps de travail. Dans cette longue file : des hommes, des femmes, des jeunes et des vieillards, qui avancent tête baissée dans l’angoisse de ce que l’avenir leur réserve. Soudain, un gamin de 4 ans lâche la main de sa mère. Les parents hurlent son nom. La grand-mère file à sa poursuite. Trop tard ! Les armes bloquent désormais le passage. Sovanh et ses parents sont séparés. De camp en camp, ils n’auront de cesse de rechercher leur fils. Le cinéaste nous fait vivre le drame cambodgien à travers l’odyssée de cette famille. C’est par la suggestion qu’il impose les images les plus fortes.