Du 10 au 15 mars
STEVE JOBS
De Danny Boyle – 2015 – USA – 2h – VOST
Avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels…
Boyle-Sorkin-Fassbender : trio magique pour un biopic hors normes. Le génial scénariste Aaron Sorkin fait de Steve Jobs (le fondateur d’Apple décédé en 2011) un de ces monstres fascinants et terribles comme le cinéma les aime. Sorkin surprend Steve Jobs à trois moments clés de sa carrière, dans trois lieux symboliques de San Francisco : en 1984, au Flint Center, il y lance son Macintosh. En 1988, il y présente son NeXT, qui ne connaîtra pas un grand succès. En 1998, au Davies Symphony Hall, il devient une légende en créant l’iMac. Sorkin trouve ici une idée, à la fois géniale et gonflée, pour raconter cet homme nombreux qu’était Jobs et dépeindre le boss visionnaire comme l’homme tyrannique. Un tourbillon de mots, de gestes et de sentiments qui tiennent en haleine de la première à l’ultime image. Le rythme et la tension sont aussi donnés par la mise en scène sobre de Danny Boyle. Enfin, Michael Fassbender livre une prestation renversante dans le rôle de Jobs et en restitue l’essentiel : l’aura, l’intelligence, la violence, l’incapacité à nouer des rapports humains simples. Un film virtuose.
Du 17 au 22 mars
NAHID
De Ida Panahandeh – 2015 – Iran – 1h45 – VOST
Avec Sareh Bayat , Pejman Bazeghi , Navid Mohammadzadeh…
En Iran, le couple et la loi : un canevas complexe qu’explore un film inventif. Nahid, jeune divorcée désargentée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier, immature, toxicomane et instable, a accepté de la céder à son ex-femme à condition qu’elle ne se remarie pas… Mais que faire quand elle tombe amoureuse d’un type bien qui veut vivre avec elle ? Le film révèle une surprise, contenue dans le code de la loi, qui va se révéler aussi pratique que tragique pour le nouveau couple. A pas feutrés, la cinéaste, dont c’est le premier film, monte un piège incroyable avec une mise en scène qui joue avec les points de vue. C’est subtil et intense.
Du 24 au 29 mars
PEUR DE RIEN
De Danielle Arbid – France – 2h00
Avec Mana Issa, Vincent Lacoste, Paul Hami, Dominique Blanc…
Lina, jeune Libanaise de 17 ans, belle à ravir mais qui semble l’ignorer, vient étudier en France au début des années 1990. Elle vit chez sa tante et son oncle, lequel tente un soir d’abuser d’elle. Elle quitte leur maison de banlieue, quasiment sans argent. Elle trouve refuge chez une amie de l’université, décroche un emploi et en discothèque, rencontre Jean-Marc, riche homme d’affaires dont elle devient la maîtresse. Ainsi commence l’éducation sentimentale de la jeune fille, qui doit se battre pour avoir un toit au dessus de la tête et obtenir sa carte de séjour… Le film bénéficie d’une distribution enthousiasmante et sonne comme l’hommage d’une immigrée à la France . Beau geste, surtout en ces temps troublés.
Du 31 mars au 5 avril
ANOMALISA
De Charlie Kaufman et Duke Johnson – Etats-Unis – 2016 – 1h30 – VOST
Avec les voix de David Themlis, Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan…
Comment rendre compte du rêve américain des chefs des grandes entreprises privées et publiques : celui de façonner un homme standard, interchangeable, uniforme, solitaire et disponible pour appliquer les procédures dans la guerre économique ? Les réalisateurs ont choisi l’animation pour décrire cet homme avec humour sardonique, crudités et idées noires. Voici le col blanc désillusionné, tourmenté par le sexe, cerné par le dégoût du monde et de lui-même. Et derrière les attitudes de pure convention, l’onirisme cauchemardesque révèle les abîmes qui guettent les personnages.
Du 7 au 12 avril
CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ
De Mikaël HERS – France – 2016 – 1H46
Avec Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière…
Un jour d’été à Berlin, Sasha s’est levée du lit, qu’elle partage avec Lawrence, s’est habillée, a traversé le parc qui la sépare de son atelier, a travaillé quelques heures ; est ressortie, il faisait encore jour et, dans le parc s’est effondrée. C’en était fini pour elle. Ce « sentiment de l’été » c’est en premier lieu celui de l’absence, l’absence creusée par la mort subite de cette jeune femme, le film va suivre ensuite l’onde de choc de cette disparition sur son entourage, en particulier son compagnon Lawrence, et sa sœur Zoé, au cours de trois étés successifs et dans trois villes différentes : Berlin, Paris et New York. : belle déambulation autour du deuil, prise comme métaphore de la vie…
Du 14 au 19 avril
A PERFECT DAY
De Fernando Leon Aranoa – Espagne – 1h46 – VOST
Avec Benicio Del Toro, Tom Robbins, Mélanie Thierry…
Un groupe d’humanitaires est en mission en Bosnie à la fin de la guerre. Le seul puits à des kilomètres à la ronde est souillé par le cadavre d’un homme très gros, jeté volontairement pour contaminer l’eau. Mais il faut une corde… et en situation de guerre la logique et le bon sens sont remplacés par l’arbitraire et l’incompréhensible. Le casting est international, comme le sont en général les équipes de volontaires sur le terrain: Benicio Del Toro est le responsable du groupe et de sa cohésion ; Tim Robbins est une grande gueule, plein d’humour, qui n’a d’autre famille que son équipe ; Mélanie Thierry, jeune française spécialiste de l’eau, fait ses premières armes humanitaires. Comédie aux allures de drame ou drame déguisé en comédie, le film montre les limites de l’engagement humanitaire avec humour noir et émotion.