Programme décembre 2015 – janvier 2016

Du 17 au 22 décembre

BACK HOME
Back home 1De Joachim Trier – Norvège-France-Danemark – 2015 – 1h49 – VOST
Avec Isabelle Huppert, Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg…
C’est un film beau et grave dont le titre était “Plus fort que les bombes”, transformé par le distributeur après les attentats. Trois ans après la mort inattendue d’une photographe de guerre, une exposition sur son travail réunit son mari et ses deux fils qui ne se sont pas vus depuis longtemps. Le passé, avec sa rafale de révélations, est explosif et force les trois hommes à se découvrir sous un nouveau jour. La mort est une bombe à retardement. Revenue chez les siens par flash-back, Isabelle Huppert est impressionnante, et les deux garçons passent sous nos yeux de l’enfance prolongée à l’âge adulte, celui des peines inguérissables. Tout cela est raconté sans psychologisme, seulement l’exploration d’un traumatisme. Ce qui est caché frappe plus que ce qui est montré.
Sélection officielle Cannes 2015

Du 24 au 29 décembre

LES COWBOYS
Les cowboys 2De Thomas Bidegain – France – 2015 – 1h45
Avec François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne, Ellora Torchia, John C. Reilly…
En 1994, dans l’Ain, des fans de l’Ouest américain se rassemblent pour une fête. Mais Kelly, 16 ans, s’enfuit avec un islamiste radical qui rêve de djihad. Son père et son frère partent à sa recherche. Entre la Belgique et le Moyen-Orient, leur quête durera plus de quinze ans. Comme dans un western, les deux hommes affrontent personnellement la situation avec audace. Une œuvre romanesque ambitieuse, ample et tendue qui embrasse avec intensité deux destins de limiers perdus dans un terrifiant labyrinthe.

Du 31 décembre au 5 janvier

LA VIE TRÈS PRIVÉE DE MONSIEUR SIM
La vie très privée de Monsieur Sim 2De Michel Leclerc – France – 2015 – 1H42
Avec Jean-Pierre Bacri, Mathieu Amalric, Valéria Golino…
Monsieur Sim n’a aucun intérêt. C’est du moins ce qu’il pense de lui-même. Sa femme l’a quitté, son boulot l’a quitté et lorsqu’il part voir son père au fin fond de l’Italie, celui-ci ne prend même pas la peine de déjeuner avec lui. C’est alors qu’il reçoit une proposition inattendue : traverser la France pour vendre des brosses à dents qui vont « révolutionner l’hygiène bucco-dentaire ». Il en profite pour revoir les visages de son enfance, son premier amour, ainsi que sa fille et faire d’étonnantes découvertes qui vont le révéler à lui -même. Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans voué à l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée) ; poursuivi par l’échec à l’âge adulte, il s’accepte tel qu’il est, et trouve une certaine satisfaction de son état. La vie très privée de Monsieur Sim est inspirée du roman du même nom de Jonathan Coe. Michel Leclerc explique avoir lu le livre au moment où il traversait une période difficile de deuil et de remise en question.

Du 7 au 12 janvier

JE SUIS UN SOLDAT
Je suis un soldat 2De Laurent Larivière – France, Belgique – 2015 – 1h37
Avec Louise Bourgoin, Jean-Hugues Anglade, Anne Benoit, Angelo Bison, Laurent Capelluto, Nina Meurisse, Nathanaël Maïni, Thomas Scimeca…
Comment parler des dommages collatéraux de la crise sans enfoncer des portes ouvertes ? Ce premier long métrage de Laurent Larivière se distingue par la pertinence de son thème : la honte. Il évite l’écueil en plongeant son héroïne, jeune chômeuse de 30 ans obligée de retourner vivre chez sa mère, dans un univers singulier. A défaut de toute perspective professionnelle, c’est au chenil de son oncle qu’elle se retrouve, corvéable à merci. Ce chenil saturé d’aboiements, imprégné par la crasse et les maladies, on découvre peu à peu qu’il est la plaque tournante d’un trafic d’animaux importés clandestinement des pays de l’Est. Larivière fait donc de la famille, habituel cocon protecteur, le lieu de l’ambivalence, à l’intérieur duquel il raconte tout à la fois une descente aux enfers et une possible rédemption. Ce film noir tendu et âpre revient surtout à la source du cinéma de genre : cette ambition de raconter une époque malade. Et au cœur de la violence qui domine ce récit, Louise Bourgoin épate par son intensité de chaque instant, sans jamais forcer le trait. Son plus grand rôle. Sa plus belle interprétation.

Du 14 au 19 janvier

BELIERS (Hrútar)
Béliers 4De Grimur Hakonarson – Islande – 1h30 – VOST
Avec Sigurður Sigurjónsson, Theodór Júlíusson, Charlotte Boving…
Béliers se situe dans une vallée isolée du centre de l’Islande dans des paysages à couper le souffle. Dans ces contrées, l’élevage des moutons est comme une religion. Ces béliers font l’objet de concours fort réputés. Parmi ces éleveurs, deux bergers sont au centre du film : Gummi et Kiddi, tous deux sexagénaires et célibataires. Ils vivent dans des fermes voisines et ne s’adressent plus la parole depuis fort longtemps. Cette situation qui flirte avec l’absurde va prendre un tour plus dramatique quand la maladie de la tremblante va être repérée chez les bêtes de Kiddi. Ce formidable Béliers commence comme une comédie à l’humour très scandinave, autrement dit décalé, introverti, désarçonnant et qui nous rend immédiatement attachants ces étranges personnages qui vivent franchement hors du monde… et puis le film prend une autre dimension, plus lyrique, plus grave et s’ouvre à une ample réflexion sur le rapport de l’homme à la nature, de l’humain à l’animal, sur le lien fraternel qui peut renaître dans l’adversité. La mise en scène exalte à merveille la beauté dantesque de ces paysages incroyables, qui rendent plus impressionnant encore le combat des hommes, particulièrement dans une scène finale stupéfiante d’émotion et de force.
Prix Un certain regard au Festival de Cannes 2015

Du 21 au 26 janvier

TAJ MAHAL
Taj Mahal 2De Nicolas Saada – Fance, Belgique – 2015 – 1h31
Avec Stacy Martin, Louis-Do de L’Encquesaing, Gina McKee…
Le film est inspiré par l’attaque en 2008 du Taj Mahal Palace à Bombay, par des islamistes pakistanais – qui a fait 195 morts. Le réalisateur a interrogé une jeune fille rescapée, nièce d’un de ses amis. Louise a 18 ans, son père est nommé à Bombay et, en attendant une installation définitive, ils logent au Taj Mahal Palace. Un soir les parents sortent dîner. Louise reste seule dans cette suite paradisiaque. Soudain l’attaque et la voilà plongée dans un chaos de sensations tout au long de cette nuit de claustration, incrédulité, sidération, terreur et solitude devant des forces qui la dépassent. Film exigeant, radical qui évite les débats stériles et caricaturaux.

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