THE LOST CITY OF Z
De James Gray – USA – 2017 – 2h30 – VOST
Avec Charlie Hunnam, Sienna Miller, Robert Pattinson…
En 1906, Percival Fawcett, colonel britannique, a pour mission d’établir une cartographie de la frontière entre le Brésil et la Bolivie., région convoitée pour son caoutchouc. Persuadé d’avoir découvert les restes d’une mystérieuse civilisation,
il n’aura de cesse d’y revenir. Avec cette histoire vraie, James Gray renoue avec le genre du cinéma d’aventures en réussissant une fresque à la fois ample et intime. Ample, dans la jungle ou dans les épisodes de la guerre de 14-18, intime, dans le combat de cet homme pris entre l’amour de sa famille et sa soif d’aventure. La mise en scène et la superbe lumière du chef opérateur Darius Khondji méritent à elles seules le voyage.
CORPORATE
De Nicolas Silhol – France–1h35
Avec Céline Sallette, Lambert Wilson, Stéphane De Groodt…
Emilie a été embauchée comme responsable des ressources humaines par le séduisant Stéphane. C’est un poste en or pour cette femme, avec du pouvoir et beaucoup de responsabilités. Mais si elle a été engagée, c’est pour que l’entreprise puisse se débarrasser de cadres jugés trop vieux, pas assez rentables jusqu’au jour où un drame se produit. Emilie se remet alors en question et c’est cette carapace qui se fendille que filme le réalisateur. La souffrance au travail est un sujet qui a déjà été traité mais ce qui est nouveau, c’est de mettre en scène une jeune femme directement impliquée dans les rouages du système (Emilie, brillamment interprétée par Céline Sallette). Pour son premier long-métrage, Nicolas Silhol s’est beaucoup documenté et analyse avec finesse tous les enjeux et ressorts des relations humaines.
ORPHELINE
De Arnaud des Pallières – France – 2017 – 1h51
Avec Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot, Vega Cuzytek…
Portrait d’une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d’homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. Femme accomplie enfin, qui se croyait à l’abri de son passé. Quatre actrices différentes incarnent une seule et même héroïne… »Images brutes, voire brutales, très gros plans qui scrutent les grains de peau, montage intelligent et virtuose, cette radiographie d’un être qui s’est laissé porter au gré du vent et s’est éparpillé est aussi le portrait d’une génération d’enfants perdus. Un universel constat du temps qu’il faut pour se rassembler, atteindre à la pacification entre toutes les facettes d’une même personne (Bande à part). »
L’OPERA
De Jean-Stéphane Bron – France – 1 h 48
Documentaire
Sonder les coulisses de l’Opéra de Paris, tel est le moteur de ce documentaire élégant et harmonieux. Tout le film est assemblé, monté et orchestré comme un opéra : on suit les répétitions des Maîtres Chanteurs, on assiste à des réunions de l’équipe de direction, on croise un chanteur, des membres du chœur, des maquilleuses, des couturiers…Partout domine ce sentiment d’être dans une ruche où tous sont au service de la création. Même dans les coulisses, on est encore sur une scène où se joue une intense comédie humaine, joyeuse le plus souvent, parfois grinçante. Le cinéaste s’attarde sur certains protagonistes emblématiques qui servent de passeurs : Stéphane Lissner, notamment, le directeur consciencieux ou Mikhaîl Timochenko, jeune baryton basse, venu d’un village perdu de Russie, et qui trouve vite ses marques.
Du 18 mai au 23 mai
FELICITÉ
De Alain Gomis – France Sénégal – 2017 – 2h03
Avec Veronique Beya Muptu, Ferdinand Minga, Aziza Kengumbe
Grand Prix du Jury Berlin 2017
Solitaire et fière, Félicité est chanteuse dans un bar à l’ambiance nocturne trouble et alcoolisée de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Sa voix s’élève, galvanise les énergies, et fait naître l’harmonie, faisant basculer la nuit du côté de la beauté. Mais un jour son fils est victime d’un accident de moto. Dans l’urgence, Félicité se jette dans la bataille ; elle doit trouver une grosse somme d’argent très vite pour lui éviter l’amputation. Elle remuera ciel et terre jusqu’à l’épuisement, l’abandon qui lui permettra d’accepter sa fragilité et de devenir simplement humaine. De ces vies simples, un sentiment de grandeur s’élève. Un film d’une justesse absolue, porté par deux acteurs non professionnels époustouflants dans leur premier rôle.
Du 25 mai au 30 mai
THE YOUNG LADY
De William Oldroyd – Grande – Bretagne – 2016 – 1h29 – VOST
Avec Florence Pugj, Cosmo Jarvis, Paul Hilton…
On est en1865, quelque part dans la campagne rurale victorienne. L’héroïne, Katherine, mène une vie très malheureuse depuis son mariage arrangé avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle, qui n’éprouve aucun sentiment envers elle. Katherine tient autant de madame Bovary que de Lady Chaterley : elle a envie d’être libre, d’exister et de connaître l’amour charnel. Ses actes sont comme une rébellion nécessaire pour s’affirmer, tenter d’exister face à un mari et un beau-père détestables, rébellion qui deviendra de plus en plus radicale, jusqu’à l’impensable. Cette rébellion est fièrement interprétée par Florence Pugh, brillante jusqu’au moindre regard, geste ou mot. William Oldroyd (metteur en scène) et Alice Birch (scénariste), tous deux venus du théâtre londonien, se sont habilement emparés d’une nouvelle du Russe Leskov, Lady Macbeth de Mtsensk, dont Chostakovitch a fait un opéra que Staline a fait censurer, le jugeant subversif.