STATES OF GRACE

States of grace 1Destin Cretton – Etats-Unis – 1h36 – VOST
Avec Brie Larson, John Gallagher Jr., Kaitlyn Dever

Une éducatrice révèle ses fêlures au contact d’une ado fragile. Le premier film simple et touchant d’un réalisateur qui s’inspire de sa propre expérience.

Contraint de gagner sa vie après ses études, le jeune réalisateur de ce film indépendant américain a dû travailler comme éducateur dans un centre pour adolescents en difficulté. Passé derrière la caméra, il a donc imaginé un foyer où une jeune éducatrice, Grace, veille sur des ados difficiles… C’est tout simple, mais ça marche formidablement. Sa connaissance du terrain permet, en effet, à Destin Cretton d’être un guide parfait. Il utilise magnifiquement le lieu qu’il recrée pour nous parler de ceux qui y vivent. Avec des règles précises : interdiction de fermer la porte de la chambre et de dire des gros mots, obligation de participer aux réunions. Vivre ensemble : question primordiale, puisque c’est dans le partage que ça coince, c’est dans le rapport à l’autre que ça crise…

Dans ce portrait de groupe, les pensionnaires trouvent leur vérité sans qu’il soit besoin de dramatiser leur passé et leur avenir. Loin du cinéma réaliste social, le film nous fait entrer dans un univers émotionnel où tout le monde est, quotidiennement, à fleur de peau. Y compris Grace, l’éducatrice. En imaginant qu’elle va révéler ses propres failles au contact d’une nouvelle venue, Jayden, dont elle a la charge, le réalisateur dit, là aussi, l’essentiel sans long discours. Tous les jeunes qu’il décrit cachent des blessures, des cicatrices (des coups, de l’automutilation). Le lien qui s’établit entre Grace et Jayden devient le révélateur d’une souffrance secrète que chacun, autour d’elles, a déjà éprouvé. Et aussi une expérience qui nous touche directement. Comme si c’était à nous, spectateurs, que le réalisateur faisait une place dans ce centre d’accueil.
Fédéric STRAUSS, Télérama

La talentueuse distribution d’acteurs inconnus et de non professionnels et un traitement se gardant bien de verser dans l’esbroufe sentimentale et formelle font de States of Grace une très jolie surprise. On plonge entre urgence et tendresse, sévérité et rires, dans une œuvre étonnamment forte et mâture qui fait de Destin Cretton un talent plus qu’à suivre. Les Inrocks

Cretton recrée une vision d’enfance meurtrie mais triomphale, un instant solaire à valeur de symbole. Et si le portrait de groupe qui suit est remarquable, il est surtout couronné par l’éclatante Brie Larson, de quasi tous les plans, qui réussit avec le premier rôle de sa carrière, un joli baptême du feu.
Metro

 

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