Spike Jonze (né Adam Spiegel le à Rockville, Maryland), est un réalisateur de vidéos clips et de cinéma ainsi qu’un producteur de télévision.
Passionné de skate, rider émérite en bmx/freestyle, Adam Spiegel a commencé comme photographe dans le magazine de bmx FREESTYLIN’ http://oldschoolmags.com/freestylin.html. Il a ensuite commencé à réaliser des videos de skateboard, et s’est tout naturellement mis à réaliser des courts-métrages et des clips. À l’instar de son collègue Michel Gondry, mais dans un autre registre, Spike Jonze est intéressé par les paris risqués. Produire une fausse troupe de danse (très) amateur pour Fatboy Slim, plonger Björk dans une comédie musicale classique, intégrer le groupe Weezer à un épisode de Happy Days, transformer son épouse en gymnaste professionnelle pour les Chemical Brothers. Ce genre de préoccupations trouve depuis quelques années un souffle nouveau dans deux parties très distinctes du travail de Jonze : son œuvre de cinéaste, d’un côté, et de l’autre, son œuvre en tant que producteur de la série Jackass pour MTV, où des cascadeurs professionnels se mettent en péril de manière drôle et bête.
En tant qu’acteur, Spike Jonze a joué dans le film Les Rois du désert (Three Kings).
Il collabore souvent avec le scénariste Charlie Kaufman.
En 2009, il adapte le célèbre livre pour enfants de Maurice Sendak, Max et les maximonstres. Le film est sorti en salle le 16 décembre 2009.
« Her, ou l’histoire étrange de Theodore Twombly (Joaquin Phoenix), un homme sensible laissé inconsolable après une rupture difficile qui fait l’acquisition d’un programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur : il fait la connaissance de ‘Samantha’, une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle… dont il va tomber amoureux.
Interviewé par AlloCiné le 11/11/2013 :
Tous vos films s’attachent de près ou de loin aux relations humaines. Où en êtes-vous dans ce domaine ? Comprenez-vous mieux les relations entre les humains ?
Spike Jonze : Oui, vous avez raison, cela me fascine. Dans le cas de « Her », ce n’est pas seulement la relation d’un homme avec une machine mais aussi avec son environnement et les gens qui l’entourent. Et je pense que tout le monde peut s’identifier à ce personnage et sa difficulté de communiquer avec « l’Autre ». Mais vous avez raison, car après quatre films je réalise en effet que je reviens toujours à ce thème de la relation entre les êtres, les animaux, ou ici les hommes et leur ordinateur. Ce qui est amusant, c’est que lorsque je tourne, je ne me rends pas compte de cette récurrence de thèmes : ce n’est pas pensé ou structuré, cela vient naturellement.
Quels ont été les défis, les challenges que vous avez dû surmonter ?
La difficulté majeure était de vous faire croire dans la relation amoureuse entre cet homme et la machine alors que l’on ne voit que lui à l’écran et qu’ELLE on ne fait que l’entendre. C’est pour cela que je voulais Joaquin Phoenix, qui est un acteur tout en finesse et d’une subtilité incomparable. Il doit réagir et ressentir en permanence comme si ELLE était vraiment là, devant lui. Il a fait un travail incroyable et bluffant. La difficulté est venue aussi, pendant l’écriture, d’imaginer à quel point nous pouvons devenir dépendant de nos ordinateurs. Et c’était dur de trouver un équilibre entre ces idées un peu complexes et un rapport humain simple et compréhensible. Je voulais surtout montré la difficulté à maintenir une relation, surtout comme dans ce cas quand la « personne » n’est pas vraiment physiquement présente.
En parlant de Joaquin, vous pouvez expliquer plus en détails ce choix ?
Beaucoup de gens disent que c’est dur de travailler avec lui, mais pour moi c’est le contraire. Il me fait confiance et sait être direct dans ses rapports. C’est un être complexe qui aime comprendre ce qu’il joue et qui ne tombe dans la facilité ou l’évidence. Par exemple ce n’est parce que une scène est triste qu’il jouera la tristesse. Il aime être à contre-courant d’une certaine manière, et surprendre. Même quand il comprend la motivation de son personnage, il ne sait pas toujours où il va avec sa performance et il laisse les choses faire, il tâtonne, improvise, cherche tout en douceur la meilleure interprétation possible pour la scène à jouer. Ainsi, avec lui, toute prise est différente et pleine de fraîcheur. C’est pourquoi j’adore travailler avec lui.