SILS MARIA – LES COMBATTANTS – PARTY GIRL – MAESTRO
LE PROCÈS DE VIVIANE AMSALEM – MOMMY
Attention : vérifier les horaires des séances sur le site Ciné Mont Blanc
Du 4 au 9 septembre
De Olivier Assayas – France 2014 – 2h03
Avec Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloé Grace Moretz…
A dix-huit ans, Maria Enders a connu le succès en incarnant Sigrid, jeune fille ambitieuse et au charme trouble qui fascine et conduit au suicide une femme mûre, Helena. Vingt ans plus tard on lui propose de reprendre cette pièce, mais cette fois de l’autre côté du miroir, dans le rôle d’Helena.
Film passionnel sur les actrices, Sils Maria raconte la relation entre trois femmes d’âges différents, dont l’une est en train de perdre ce que les autres détiennent et qui avait fait sa gloire : la jeunesse et la modernité. Avec cette œuvre complexe et brillante, magnifiquement interprétée, Olivier Assayas atteint une grâce et une authenticité magistrales, captant la fuite irrémédiable du temps. Le réalisateur mélange influences et emprunts pour interroger sa propre mise en scène. Si bien que « Sils Maria » se tient sans cesse et comme par miracle sur un fil, entre un classicisme parfait et une modernité débordante.
Du 11 au 16 septembre
De Thomas Cailley – France 2014 – 1h38
Avec Adèle Haenel, Kevin Azaïs, Brigitte Rouän…
Madeleine et Arnaud n’ont rien à faire ensemble et se retrouvent pourtant dans le même stage de survie de l’armée de terre. En observant le télescopage de ces deux personnages parfaitement opposés, Thomas Cailley s’amuse avec les codes de la comédie romantique, mais pas seulement. Il a une aisance bluffante à se glisser d’un genre à l’autre: du film de potes au récit catastrophe en passant par la comédie militaire (des scènes hilarantes à la caserne) et romantique.
Surprenant de bout en bout, irrésistiblement drôle, le film aborde les choses graves –la destruction de l’homme par l’homme, l’ultra individualisme contemporain – avec un humour tendre et acide.
Du 18 au 23 septembre
De Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis – France 2014 – 1h35
Avec Angélique Litzenburger, Joseph Bour, Mario Theis…
Une « party girl » c’est une entraineuse dans un cabaret. Angélique aime la fête… elle a passé sa vie à faire boire les hommes. A 60 ans, elle n’est plus vraiment désirée par eux, sauf par Michel… qui la demande en mariage. Après beaucoup d’hésitation, elle accepte, pensant aussi renouer les liens avec ses enfants. Mais comment tenir à long terme le rôle d’une femme « rangée » quand on ne l’a jamais été ? Quand on est à la fois généreuse et égoïste, libre et irresponsable, fleur bleue et romantique ? Samuel Theis a fait un film tendre et touchant, dans lequel sa mère joue son propre rôle, et ses frères et soeurs aussi.
Ce film a obtenu la Caméra d’Or du meilleur premier film au Festival de Cannes.
Du 25 au 30 septembre
MAESTRO
De Léa Fazer – France 2014 – 1h25
Avec Michaël Lonsdale, Pio Marmai…
Le dernier film d’Eric Rohmer, Les amours d’Astrée et de Céladon, dans la Gaule du Vème siècle, était inspiré d’un roman pastoral du XVIIème d’Honoré d’Urfé. Léa Fazer nous raconte le tournage de ce film où se rencontrent un maître du cinéma d’auteur, poète épris de belle langue, et un jeune acteur qui attend du cinéma la richesse. C’est une autre richesse qu’il va découvrir. C’est donc un apprentissage, dans des conditions rocambolesques, que raconte ce film. Une histoire au caractère universel mais décalé : Lonsdale, barbu, chevelu et voûté, n’est pas Rohmer, sec et droit, et Pio Marmaï est aussi brun que Quirvin était blond.
Du 2 au 7 octobre
De Ronit et Shlomi Elkabetz – France-Israël 2014 – 1h55
Avec: Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy, Sasson Gabay….
Vivian Amsalem demande le divorce, obstinément refusé par son mari Elisha depuis trois ans déjà. En Israël seuls les rabbins sont habilités à prononcer un tel jugement, à conditions que l’époux y consente. Vivian et Elisha vont passer leur temps devant ce tribunal peu équitable. Du cinéma, il y en a partout, dans cette histoire originale formidablement dialoguée, dans la cohérence et la persistance du point de vue (toujours celui du personnage qui parle), dans la composition des cadrages, dans la qualité de l’interprétation… Par sa manière de basculer de la comédie au drame, entre Kafka et la comédie italienne, ce dernier volet de la trilogie de Ronit Elkabetz le plus convaincant, exprime une profonde inquiétude quant à l’avenir du pays.
Du 9 au 14 octobre
De Xavier Dolan – Canada 2014 – 2h14
Avec : Anne Dorval, Suzane Clément, Antoine-Olivier Pilon…
Pour son cinquième film, le Québécois met en scène une veuve en pleine dégringolade sociale dans la banlieue de Montréal et signe avec Mommy le portrait d’une famille monoparentale dysfonctionnelle, un film porté tout du long par la grâce. La géniale Anne Dorval, égérie de Dolan, y interprète Diane, quinquagénaire un brin vulgaire qui élève seule son fils, un ado impulsif et violent, atteint de TDAH (Trouble Déficit de l’Attention Hyperactivité). Aidée par Kyla, une voisine mal dans sa peau (Suzanne Clément) elle va tout tenter pour ne pas renvoyer Steve dans une unité médicale spécialisée. Ensemble, ils retrouvent une forme d’équilibre et bientôt d’espoir. Impossible de ne pas se sentir proche de Mommy, de ne pas partager ses tourments et ses espoirs. Le jeune Antoine-Olivier Pilon est bouleversant en ado hyperactif. La mise en scène fait la part belle aux effets, au travail sur la lumière et à la musique ironique ou grave… Un film cadeau.
Prix du Jury au Festival de Cannes 2014