Du 6 au 12 octobre
BROOKLYN VILLAGE
De Ira Sachs – Etats-Unis – 1h25 – VOST
Avec Theo Taplitz, Michael Barbieri
Un couple, lui comédien, elle psy, hérite d’un bel appartement et quitte Manhattan pour Brooklyn. Le rez-de-chaussée de cette maison est loué depuis longtemps à une couturière latino-américaine. Au début les voisins sympathisent et leurs enfants, deux ados, deviennent d’inséparables amis… Mais peu à peu le récit va se tendre, se teinter de dureté et d’amertume. Les sourires, la convivialité, l’amitié s’effacent quand l’argent prend le dessus. Car il s’agit bien de cela, de cet argent que le fils du défunt, acteur de théâtre, gagne au compte-gouttes. Le loyer de la boutique est désormais jugé trop bas, tant pis pour la locataire… Suprématie du capital économique et culturel : si les figures centrales du film, les deux ados, Tony et Jake, rêvent d’investir la même filière artistique, on devine que leurs chances ne sont pas égales.
Brillamment dialoguée, cette comédie s’avère juste, drôle, implacable.
Du 13 au 18 octobre
AQUARIUS
De Kleber Mendonça Philo – Brésil – 2016 – 2h22 – VOST
Avec Sonia Braga, Jeff Rosick, Irhandir Santos…
Clara est une critique musicale à la retraite, veuve et mère de 3 enfants. Elle vit seule, entre ses disques et ses livres, au deuxième étage de l’immeuble Aquarius, dernière habitante à refuser de quitter son appartement sous la pression d’un promoteur immobilier. Lentement, Clara va réexaminer sa vie, et fuir la réalité en se replongeant dans son passé.
Le réalisateur peint une chronique captivante de la société brésilienne, ainsi que le portrait haut en couleur d’une femme orgueilleuse et forte, porté par Sonia Braga, superstar brésilienne de soap opéra, qui était pressentie pour le prix d’interprétation.
Du 20 au 25 octobre
MA VIE DE COURGETTE
De Claude Barras – Franco-suisse – 1H06
Avec les voix de Michel Vuillermoz, Paulin Jaccoud, et Gaspard Schlatter
Un petit garçon vit seul avec sa maman, qui aime beaucoup la bière ; elle part au ciel, par sa faute. Comme elle le surnommait « Courgette », c’est comme cela et pas autrement qu’il demande à être prénommé dans le foyer où il atterrit au milieu d’autres enfants blessés par la vie : il y a, entre autres, Simon, qui joue au dur, pour tenir le coup, Camille, qui sourit, sourit toujours et Béatrice, dont la mère a été reconduite à la frontière.
On est immédiatement sous le charme de ces petites marionnettes, aux yeux immenses, si expressifs sur le monde. En à peine plus d’une heure, le film de Claude Barras (dont le scénario est écrit par Céline Sciamma), serre le cœur et donne de l’espoir : tous les cris, tous les SOS partent dans les airs , légers comme des cerfs-volants vers le soleil.
Film présenté à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs
Du 27 octobre au 1er novembre
MOI DANIEL BLAKE
De Ken Loach – Grande – Bretagne – 2016 – 1h37 – VOST.
Avec Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan
A 59 ans, Daniel Blake, veuf, se retrouve à la suite d’un infarctus dans l’incapacité de poursuivre son métier de menuisier. Bien qu’il lui en coûte, il doit faire appel à l’aide sociale de Newcastle. Or la chasse aux tire-au-flanc a pris les allures d’une croisade et sa fureur s’abat régulièrement sur des innocents. L’inefficacité volontaire de l’administration devient une arme politique. A l’inverse, les gestes de solidarité et de compassion se développent au sein des classes défavorisées. Ce que Ken Loach démontre avec rigueur et énergie c’est que le retour aux idées victoriennes, à savoir que la pauvreté est un péché et qu’elle se corrige par la discipline, amène le retour des drames du temps d’Oliver Twist.
Palme d’Or à Cannes 2016.
Du 3 au 8 novembre
POESIA SIN FIN
D’Alejandro Jodorowsky – Chili-France-
Grande Bretagne – 2016 – 2h05
Avec Adan jodorowsky, Pamela Flores,Brontis, Jodorowsky, Leandro Traub.
Cinéaste franco-chilien, Jodorowsky, d’origine ukrainienne est né en 1929 au Chili.. C’est un touche à tout génial, clown, scénariste, poète, essayiste, adepte des tarots, acteur auteur de BD, au grand dam de son père qui le voulait médecin et non avec un métier de « pédé ». Avec « Poesia sin fin », il filme la suite autobiographique de « La Danza de la realidad » consacrée à son adolescence.
Le voilà passé de jeune homme exalté, chevelu, à un homme farouchement déterminé à être un poète. « Poesia Sin Fin » est un voyage initiatique dans un monde peuplé de monstres, de démons, de nains, d’homosexuels, de prostituées, personnages alcoolisés (intermédiaires entre l’humain et le divin), dans des lieux incroyables où l’imagination est reine.
Jodorowsky à qui l’on doit « El Topo, » « la Montagne sacrée », « Santa Sangra », « Blueberry » est un visionnaire. Souhaitons qu’il puisse tourner le 3ème volet de sa saga familiale.
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.