Semaine du 9 mai au 14 mai
YURT
De Nehir Tuna – Turquie, Allemagne, France – 2024 – 1h56 – VOS
Récit semi-autobiographique par Nehir Tuna du tournant de l’année 1996 en Turquie àtravers l’histoire d’Ahmet 14 ans envoyé dans un internat religieux par son père qui veut lui inculper pureté et droiture. Mais la particularité du quotidien d’Ahmet est qu’il fréquente le jour une école privée laïque où l’ambiance idéologique est très différente de celle du pensionnat et des études coraniques qu’il retrouve le soir. Laïcité le jour et Islam la nuit : le tiraillement de l’adolescent illustre la profonde division de la société turque qui a vu le jour au milieu des années 90, moment où le pouvoir islamiste s’est invité dans la vie politique et où des oppositions ont secoué le pays. Cette reconstitution d’une époque aux conséquences encore vivaces impressionne par son énergie et son ampleur sensorielle.
Semaine du 16 au 21 mai
LAROY
De Shane ATKINSON- États-Unis /France -1h52. Avec John Magaro, Steve Zahn, Dylan Baker.
Ray (John Magaro, à la mesure de son très grand talent), de nigaud, se transforme en tueur impitoyable. La trentaine bien tassée, il est un loser pathétique : sa femme le trompe assidûment, son frère le rabaisse constamment, et les employés de son magasin d’outils ne le respectent pas. Après une tentative de suicide ratée, l’antihéros va se transformer malgré lui en tueur comme les marginaux qui apprennent à vivre en communauté dans un pays miné par les inégalités sociales. Ainsi, la violence qu’il a subie, il la retourne avec éclat. Pour son premier long métrage, Shane Atkinson fait le choix plutôt malin de disposer d’un certain don pour le mélange des genres, réussissant à jongler sans effort entre les épisodes burlesques et de véritables scènes de terreur.
Semaine du 23 au 28 mai
MADAME HOFMANN
De Sebastien Lifschitz -France – 1H34 Documentaire
Le réalisateur suit pendant un an Sylvie Hofmann, infirmière cadre dans un service oncologique d’un hôpital des Bouches-du-Rhône. En dressant un état des lieux de l’hôpital public tout en racontant cette femme sans filtre, roseau qui plie mais ne rompt jamais malgré les cancers à répétition de sa mère, celui qui la menace à terme, les soucis cardiaques de son compagnon et son rythme infernal au travail où la pandémie de Covid n’a fait qu’aggraver une situation déjà chaotique. Le film est à son image : jamais désespérée avec, chevillée au corps, une foi dans les générations qui arrivent. Incroyablement forte et pourtant si fragile et documentaire profondément humain et puissamment politique.
Semaine du 30 mai au 4 juin
L’homme aux mille visages
De Sonia Kronlund -France-2024-1H30
Sonia Kronlund la réalisatrice a enquêté durant cinq ans sur celui que l’on appellera « Ricardo », un extraordinaire imposteur qui a séduit d’innombrables femmes à travers le monde, à chaque fois sous une identité différente. Il se fait appeler Ricardo, Alexandre, Daniel ou Richard. Il est tour à tour médecin, policier, photographe, ingénieur. Se dit Brésilien, Portugais ou Argentin.
La réalisatrice va retrouver les victimes de Ricardo. Certaines témoignent à visage découvert, d’autres sont incarnées par des actrices. Elle finira par rencontrer Ricardo…et alors le documentaire fait basculer « l’homme aux mille visages » dans une dimension insoupçonnée : il transforme le drame en facétie….
Semaine du 6 au 11 Juin