15 au 20 fevrier
ENQUÊTE AU PARADIS
De Merzak Allouache- documentaire franco-algérien-2h15
Avec Salima Abada, Younès Sabeur Chérif, Aïda Kechoud…
En Algérie, une jeune journaliste enquête sur le « paradis », celui des prédicateurs salafistes du Maghreb et du Moyen-Orient véhiculés par des vidéos circulant sur Internet. Elle interroge la prégnance de cette croyance dans la population et ses conséquences. Sobre, d’une redoutable efficacité et non dénué d’humour, le dispositif permet tout à la fois de déconstruire le discours salafiste et de dresser un état des lieux de la société algérienne. Stylisé par un superbe noir et blanc, cet état des lieux flippant allie l’acuité de la reporter, affable et attentive à la distanciation du cinéaste. Il concerne aussi la France, à un degré moindre.
22 au 27 fevrier
FORTUNATA
De Sergio Castellito – Italie – 2017 – 1h43 – VOST
Avec Jasmine Trinca, Stefano, Hanna Schygulla…
Fortunata a une vie tourmentée, une fille de huit ans et un mariage raté derrière elle. Elle est coiffeuse à domicile, vit en banlieue, traverse la ville, entre dans les appartements bourgeois et colore les cheveux des femmes. Fortunata se bat tous les jours avec une détermination farouche pour réaliser son rêve : ouvrir un salon de coiffure et prendre en main son destin, conquérir son indépendance et son droit au bonheur. Fortunata sait que pour aller au bout de ses rêves, il faut de la persévérance : elle a pensé à tout, elle est prête à tout, mais elle n’a pas pris en compte la variable de l’amour, la seule force perturbatrice capable de faire vaciller toutes ses certitudes. Aussi parce que, pour la première fois peut-être, quelqu’un la regarde telle qu’elle est et l’aime vraiment.
1 prix et 5 nominations au Festival de Cannes 2017
1 au 6 mars
OH LUCY !
De Atsuko Hirayanagi – Japon – 1h35 – VOST
Avec Shinobu Terajima, Josh Hartnett, Kaho Minami…
Cette étonnante comédie dramatique japonaise met en scène une employée de bureau dépressive, qui se découvre une énergie insoupçonnée grâce à des cours d’anglais dans lesquels elle porte une perruque blonde et peut se libérer de ses inhibitions. Setsuko, devenue Lucy, tombe rapidement amoureuse de son professeur, et quand celui-ci disparaît soudainement, elle embarque sa sœur dans une quête qui les mène jusqu’au sud californien.
L’apprentissage d’une langue étrangère implique un changement de personnalité : c’est la belle idée de ce premier long métrage doux-amer.
8 au 13 mars
BELINDA
De Maria Dumora – France – 2017 – 1H47
Documentaire
Documentariste qui aime travailler ses sujets sur le long terme, Maria Dumora suit depuis une décennie et demie une jeune fille du nom de Belinda, devenue aujourd’hui jeune femme. L’accompagnent sa sœur, ses parents, malgré les placements en famille d’accueil, son amoureux qui ne sait pas lire… Un microcosme yéniche (des tziganes au patois dérivé de l’allemand), digne d’un roman naturaliste, dans une France de la marge, de la paupérisation, dans l’Est de l’Hexagone, pour lesquels il est souvent également question de prison – elle est évoquée pour le père, le futur mari et Belinda elle-même, faute de pouvoir s’insérer dans la société.Avec un regard naturaliste évident, la réalisatrice trahit surtout son attachement pour la jeune femme, sa gouaille prolétaire, son authenticité qui transpire la générosité à chacune de ses apparitions, dans des tenues de Cosette des temps modernes.
Marqué du seau qualitatif de l’ACID à Cannes, le film de Marie Dumora est un bijou.
15 au 20 mars
LE RIRE DE MA MERE
De Colombe Savignac et Pascal Ralite – France/Belgique – 2017 – 1h32
Avec Suzanne Clément, Grégoire Colin, Pierre Demolon, Igor Van Dessel, Corrado Invernizzi, Sabrina Seyvecou…
Adrien est un adolescent timide. Bousculé depuis que ses parents, Romain et Marie, sont séparés, il partage son temps entre son père et sa mère qui ont gardé une douce complicité. Un jour, Adrien apprend le pire : sa mère est gravement malade. Elle a beau rester bravache, l’ado sait qu’il va devoir être très courageux et grandir plus vite que prévu… La jolie réussite de ce premier long métrage réside dans sa manière d’éviter le pathos ; c’est un drame lumineux, d’une pudeur remarquable pour un tel sujet: le deuil du point de vue de l’enfant. Une tendresse diffuse et de nombreux traits d’humour tirent le film vers une ode à la transmission de la vitalité et aux souvenirs joyeux, qu’il faut garder coûte que coûte.