LES PREMIERS, LES DERNIERS

Du 11 au 16 février
Les premiers les derniers 1De Bouli Lanners – France Belgique – 2016 – 1H38
Avec Albert Dupontel , Bouli Lanners, Suzanne Clément…
Gilou et Colchise, deux types patibulaires et fatigués, vraisemblablement chasseurs de primes, amis inséparables, enquêtent sans entrain sur un vol de téléphone portable au contenu compromettant. Des personnages hyperincarnés et dépouvus d’âme, dans un décor sombre, plat, battu par le vent, qui semblent jouer aux cowboys et aux indiens… Film puissant sur l’ultramoderne solitude, et sur la violence qu’un monde sans codes sociaux de base pourrait faire naitre. Les acteurs, qui ont pris un plaisir évident à jouer ces héros grisâtres, sont impériaux.

Critiques

Utopia
Les deux héros sont deux hommes de main chargé par un mystérieux commanditaire de retrouver un téléphone volé contenant des informations compromettantes. Mais Gilou et Cochise ne sont pas des chasseurs de prime de toute première fraîcheur, aucune chance qu’on les confonde avec Steve Mc Queen, notamment Gilou (Bouli Lanners), affublé d’un petit chien ridicule et parfaitement incapable de courir plus de cent mètres sans risquer la crise cardiaque. Les voilà perdus dans la plaine de Beauce. Leur chemin va croiser un jeune couple de handicapés en fuite et une bande d’autochtones fort peu accueillants.
Au-delà de l’intrigue étonnante parce que jamais prévisible, la force du film tient au formidable duo Albert Dupontel / Bouli Lanners, parfaits en losers magnifiques unis à la vie à la mort par l’amitié et les galères. Et on n’oubliera surtout pas les rôles secondaires : Suzanne Clément, la comédienne fétiche de Xavier Dolan, Serge Riaboukine impayable en beauf brutal et borné, et les vieux sages Michael Lonsdale et Max Von Sydow dans des apparitions lumineuses. Visuellement le film est splendide : Bouli Lanners donne une dimension étique au paysage uniforme et monotone de la plaine beauceronne et en fait ressortir les étrangetés .

Le Monde
La fin des temps ressemble à un tableau de l’aurore du monde. Les derniers hommes ont la barbe longue et le peu de souci de l’esthétique vestimentaire qu’on imagine chez les premiers. Il n’y a plus de ville, mais des bâtiments vides qui tombent en décrépitude au milieu de la presque rase campagne noyée dans la brume. Des voies de chemins de fer qui n’ont pas vu de trains depuis des lustres, des animaux qui passent et que l’on chasse .Il y a Jésus. On a du mal à croire que c’est le vrai, mais il a, sur une main, l’un des fameux stigmates – et lorsqu’avec la fin des temps revient l’envie de croire, un stigmate, ce n’est pas rien. Au milieu de tout cela, des personnages, qui s’égarent plus souvent qu’ils n’avancent, questionnent plus qu’ils n’affirment, quand ils ne sont pas définitivement lassés des questions.
Héros errants. Noémie Luciani .

Première
De ces stéréotypes de Western, Bouli Lanners tire un film puissant sur l’ultramoderne solitude et sur la violence qu’un monde débarrassé des codes sociaux de base pourrait faire naitre…. Les acteurs ont semble-t-il pris un plaisir évident à jouer ce type de héros grisâtres, peu courants sous nos latitudes. Ils sont tous très brillants.

Ce contenu a été posté dans Archives films, Uncategorized. Mettre en favori.

Comments are closed.