Si l’on voit venir le retournement de situation, ce moment où le faux couple affrontera le désir d’en devenir un vrai, le film ne cesse pourtant d’étonner. À travers des scènes qui tirent le meilleur du personnage de la grand-mère, la comédie s’installe, soutenue par tous les amis de Rafi, qui lui parlent de sa promise et de mariage au beau milieu des occupations quotidiennes, en l’apostrophant quand il passe. Voilà l’amour en Inde : une histoire que tout le monde suit et commente comme un feuilleton, une romance qui s’écrit avec la famille, les voisins, joyeusement ! Mais lorsque Rafi s’interroge sur ce qu’il éprouve pour Miloni, il parle avec un fantôme venu le visiter…
C’est alors le mystère que le réalisateur interroge : celui des sentiments, qui naissent dans le plus grand secret et poussent l’une vers l’autre deux personnes qui n’avaient aucune intention de s’attacher l’une à l’autre. La force véritable et irrépressible de l’amour, qui échappe à tous les romans-photos, à tous les clichés, est montrée avec une superbe délicatesse, observée avec une justesse qui va droit au cœur.