L’adaptation – Première partie : «Je l’ai pas lu mais j’ai vu le film…»

Les mardis du cinéma – CR des conférence du 3 février & du 10 mars
Université populaire Sallanches-Passy-Haute ValléeConférences 2015

1. Rapide présentation de l’objectif : a. Adaptation : texte romanesque→ cinéma b. Etudier les problèmes de ce passage à la narration ou l’énonciation écrite à la narration ou
l’énonciation audio visuelle, et inversement. c. Plusieurs exemples → Montrer qu’il n’y a pas UN modèle d’adaptation, mais que toute
adaptation est avant tout une œuvre de SON auteur.
1. L’adaptation est en fait une autre œuvre, qui s’analyse par elle-même, indépendamment de l’œuvre de référence : → dans l’absolu, faux problème du point de vue esthétique ou artistique, mais permet de poser la spécificité des deux langages.
2. L’adaptation est d’abord une lecture, et comme toute lecture, une appropriation par l’imaginaire de chaque lecteur, qui, lui-même, peut-être cinéaste, chorégraphe, dramaturge, peintre etc.
3. L’adaptation porte la marque de sa propre situation d’énonciation (époque, auteur, modes diverses, etc.)
4. → de ce fait, elle rencontre et pose des problèmes comparables à ceux de la traduction: ex: Dostoïevski et le débat sur les traductions d’André Markowicz. (début années 90)
5. Confrontation, de types de langages : analytique/synthétique :  Verbal : se déroule dans la succession des différents mots, phrases, syntagmes…
Il fait alterner les différents types d’énoncés. Narratif, descriptif, explicatif, argumentatif.  A.V. : le cinéma raconte ; il montre l’action dans son cadre, il ne peut s’arrêter de raconter.
Montrer * du décor * de l’action
 Le verbal est monophonique ou monodique, l’AV est polyphonique.  Les 5 canaux : (Très bref rappel)
 Iconiques : * Image proprement dite * Ecrit dans l’image
 Sonores : * Musique * Bruits
* Paroles
6. Les contraintes propres : durée, nb. de pages, etc. (T.Desqueyroux : 1h45, A. Karénine, 1h28 ou 2h04 !…)
1. Objectifs.
2. Un peu de théorie : d’un langage à l’autre.
Ces 3 sources : In, Off, hors-champ
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3. Laquestiondel’instancenarrative:
 Ecrit : narrateur assez facilement identifiable, encore que parfois simplifiée : on confond souvent « Narrateur » et « Point de vue », ou « place du Narrateur » Ex : « Il entra dans la pièce et la vit sans dessus dessous » :  point de vue du personnage, mais ce n’est pas lui qui raconte.
 Cinéma : Les 5 canaux permettent différents jeux de relations entre eux : en gros, redondance (image et son « analogique » : Verre qui tombe / bruit de verre cassé) ou en opposition ou « contrepoint » (scène d’amour / musique d’angoisse, bruits de pas, etc..)
 En ce cas, qui raconte ? L’image ? le son ? Limage ou le son, pris isolément diraient-ils la même chose que montés ensemble ? → Quel est, au cinéma, ce « Grand imagier » qui tire toutes ces ficelles pour leur faire tenir un discours, raconter une histoire ?
→ Instance abstraite, qui, par le jeu du montage des images entre elles (Montage « horizontal », et des images et des sons (Montage « Vertical ») produit du sens : le Grand Imagier au bout du compte délègue au film lui même son rôle de narrateur. → Expressions du langage courant : « Le film nous dit… » ou « … ne nous dit pas… »
→ Notion de narrateur filmique.
 Le texte : Distribuer Photocopie 1 : 1° page de Big sleep, de Raymond Chandler, 1939  Se mettre dans la position d’un réalisateur qui doit « adapter » le livre ;
 Caractéristiques du texte, ce qui fait problème : lister les problèmes  Ce que l’on veut privilégier, mettre en avant.  → lister les problèmes et les solutions que l’on propose.  Envisager un découpage (quelques « plans-clefs »), repérer ce qui peut poser problème. Ne
pas oublier le son !  Echanges, repérage des problèmes, propositions sur le texte.
4. Exemple 1 : Le grand sommeil (Big Sleep)
o o
o o o
o o
Récit à la 1° personne.
Un incipit; → Espace : un seuil, en tous les sens du terme  → Espace → abondance de descriptions.  → Les personnage et leur nom : « Nichachien Reilly » : nom emprunté à une comptine,
comme Cadet Rousselle.  → Le personnage de Marlowe
Portrait (ici, autoportrait) du personnage principal, autodérision. Description de l’extérieur, puis de l’intérieur. Abondance de descriptions, dont une qui pose problème (censure): le pouce…
 Descriptions et portraits donnent des ensembles qui seront activés plus loin dans le récit.
 Vacuité, facticité du décor artificiel et funèbre.  Le portrait de la fille : séduction/répulsion (les « petites dents »)
L’ironie : fin § 3 (« chevalier », le roman noir, sorte d’évolution du roman de chevalerie : détective= chevalier d’un monde corrompu). Auto Ironie sur son propre portrait et sur le portrait de la fille Un genre, défini à la fin §2: « détective»
a.
b.
Exemple 1 : L’intro de Michael WINNER : GB, 1978, 1h50 (1)  Réactions, échanges, etc.  Pointer les éléments que l’on retrouve.
 Arrivée de la fille (Slacks/Robe blanche ; pouce disparu (censuré ?) Exemple 2 : L’intro de H. Hawks: USA, 1946, 1h54 (2)
 Réactions, échanges, etc.  Boggard / Bacall : sorte de raccord avec le dernier plan du film précédant, Le port de
l’angoisse (To have and have not) qui avait occasionné leur rencontre.
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  

  
Reprises commentées : comment ont-ils fait ? Métonymie : l’ombre Insert sur la poignée de la porte : Evoque poignée de cercueil ? Arrivée de la fille : → les écarts sur celle-ci.
 Descend  Pas de « Slacks », jupe courte→ belles jambes  Pouce remplacé par mèche (censure morale)
Texte : « vous êtes grand »  Boggard est petit.
Portrait du Général : disparaît. La première personne et l’ironie Musique d’ouverture dramatique, grandiose, puis ironique (les 4 notes descendantes); musique importante dans ce film d’Hawks
 Note de la sonnette dans l’accord de la musique.
 Coup de harpe → dans les bras. Au cinéma : La description : Au cinéma on ne peut s’arrêter de raconter : l’espace crée du temps et non le contraire. On ne peut donc alterner description et narration, il faut décrire autrement.
 La 1° personne : Quid ? Pratique courante : voix « off » (invention d’ailleurs tardive) → pose la question de la fidélité : qu’est-ce ? et fidélité à quoi de l’œuvre ?
→ Fidélité des deux version ?
Rappel : THérèse était dans son enfance la meilleure amie d’Anne Desqueyroux, sœur de son futur mari Bernard. Anne tombe passionnément amoureuse de Jean Azévédo, qui s’amuse en fait d’elle dans une relation de flirt. Anne se prend au jeu, croit au Grand Amour, mais Jean n’a aucun projet de mariage avec elle. La famille qui, n’ayant que le point de vue d’Anne, croit à un projet de mariage, supplie Thérèse d’intervenir auprès de Jean pour qu’il renonce, d’autant plus qu’il est « israélite »… En fait, Thérèse le pousse à cesser d’abuser d’Anne, mais c’est elle qui tombe sous le charme de Jean à qui elle rendra plus tard des visites à Paris.
Signaler que dans le 3 versions, Thérèse, qui a tenté d’empoisonner son mari et a bénéficié d’un non lieu (ouverture de la version de Georges Franju) sur pression très intéressée des 2 familles, vient de demander pardon à Bernard, son mari, et a envisagé un instant de reprendre la vie commune avec lui.
 Lecture Mauriac → Echanges o Retrouver Jean, puis non : « Ce n’est pas la ville de pierres que je chéris, (…)
c’est la forêt vivante qui s’y agite » Franju(1962,AvecEmmanuelleRivaetJeanNoiret)(3)→ Echanges
o Ton « assuré » de Bernard, qui « gère » ; expression de dépit de TD, puis errance → Voix « Off » de TD→ ?
o →Tout est possible, sauf Bernard  Miller (2012, Avec Audrey Tautou et Gilles Lellouche) (4) →Echanges
o Trouble de Bernard : pourquoi ? léger sourire de TD, errance, pas de voix « Off » → ?
o →Toutestpossible,mêmeBernard. 3
5. Exemple 2 : Thérèse Desqueyroux : La fin
6. Exemple 3 : Anna Karénine
 Réinterprétation complète de l’espace : version de Joe Wright(2013) (5)  Actualisation de la thématique :
o version Clarence Brown, (1935, avec Greta Garbo) (6) →condition des femmes  Réappropriation du personnage, notamment du mari :
o Version de Clarence Brown : hautain, méprisant. (7) o Version de Joe Wright : (8) personnage distant, mais consciencieux, attentif.
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Deuxième partie : « C’est impossible d’adapter ça ! »
7. Bilan intermédiaire
Questions, échanges…
(Rappel : Le pont de la rivière Kwaï, 1949, adapté au cinéma par David Lean en 1957) CONSIGNE : que ceux qui connaissent la fin ne la dévoilent pas !!!
 Lecture photocopie ch1 & incipit ch.2 o Indiquer qu’à partir du Ch.2, l’ensemble du roman est un flash-back, sorte
de lecture du journal trouvé dans la bouteille.  Echange
o Les cliché du « Masculin/féminin » (Le 2° sexe, 1949…) o Un « Voyage d’amoureux »… (voyage de noce ?) o Une variante de « La bouteille à la mer »…
 Quelles priorités dans l’adaptation ? o Acteurs & personnages, décor, cadrages et plans, costume, jeux…
 Lire fin (LdP, p. 183), dernière phrase : « … tandis que Phyllis (…) sortait son poudrier et, en vue du retour au port, avivait d’un léger nuage rose son adorable mufle de chimpanzé femelle »
o Le procédé de la chute. o Effet par rapport au Ch. 1 ? o Conséquences pour l’adaptation ? o Impossible pourquoi ? o
→ Commentaire : Rappel début : verbal analytique (raconte ou décrit, ou explique), AV synthétique (ne peut raconter sans montrer). → A la lecture, Jinn et Phyllis ont tous les attributs humains : ils parlent, pensent, ils appartiennent donc, par défaut, à l’espèce humaine et nous leur prêtons un visage humain.
 Une des objections à l’adaptation : « Quand je lis un livre, je m’imagine les visages, les lieux, j’ai des images ; le film brise ces images… »
Adapter cette scène supposerait donc de faire en sorte qu’on ne voie pas les visages : montrer dès le début que Jinn et Phyllis sont des singes ruine tout l’effet de chute qui donne sa force au roman. Donc de mettre en œuvre un dispositif qui ne pourrait pas ne pas attirer l’attention du spectateur :
→ Filmer de dos, cadrer le visage hors-champ, objet cachant le visage →tout dispositif qui se verrait.
8. Exemple 4 : La Planète des Singes (Pierre Boulle, 1963):
cache
→Le cinéma ne peut raconter sans montrer, →ne peut cacher sans montrer qu’il
→Ici, adapter = contourner le problème → changer d’intro
o Revenir au roman : quel est l’enjeu de ce qui nous est caché au début?  Préparer une chute → Sidération du lecteur/spectateur
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 Jouer sur « je n’ai pas voulu savoir » → renforcer le message de la fable de SF : « voilà ce qui nous attend si… »
o (1)Franklin Schaffner (1968, avec Charlton Heston), (2)Tim Burton (2001, av. Tim Roth)
o Adapter l’intro rendrait impossible la chute finale, et donc l’un des éléments essentiels du roman : la fable, le procédé de la chute étant un des ressorts du genre « fable ».
 Dans les 2 adaptations (Franklin Schaffner, 1968, et Tim Burton, 2001), on retrouve la chute ; prolepse avec l’expression surprise de Phyllis « La race humaine ? souligna Phyllis, étonnée. »(début Ch.2)
 Explique probablement aussi le « sur-codage » des rôles masculin/féminin, comme chez les humains (rappel : dans le roman, Ulysse Mérou note que la technologie des singes n’a pas évolué depuis leur prise de pouvoir, n’a fait que recopier celle des hommes au moment où leur civilisation a disparu : cliché « Le singe imite l’homme ».
 Les images finales des 2 adaptations citées tournent aussi en dérision deux symboles forts de la culture US..Franklin Schaffner: fin
Tim Burton: fin
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9. Exemple 5 : Une expérience limite : Le Temps retrouvé, d’après M. Proust
Film de Raoul Ruiz, 1999, avec Marcello Mazzarella dans le rôle de Proust
Film ambitieux, sans doute le plus Proustien des films réalisés autour de cette œuvre. Double ambition :
1. 2.
3. 4.
Adapter, au sens classique du terme. Apporter une sorte de méditation sur l’œuvre : Proust vieux, écrivant ou dictant son œuvre en la commentant. Comment traiter un livre dont l’intérêt ne tient que à l’écriture, les histoires racontées étant parfaitement inintéressantes ? Comment traiter cinématographiquement une réflexion sur la mémoire, et son effacement ou sa transformation en fiction et en imaginaire ? (Rappelons-nous Resnais…) →Travailler sur l’écriture cinématographique
Les procédés :
 Les mélanges sonores.  Les « déstabilisations » de l’image :
o plateaux tournants (3 & 6) o Miroirs, superpositions… (4) o Raccords-Réminiscences par les son (5) o Mélanges des âges, dédoublement (ou même « détriplement »…) du
personnage (7 & 8)
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10. Exemple 6 : le cas Bovary : Flaubert, Minelli, Chabrol, M. de Oliveira, Anne Fontaine..Le personnage d’Emma Bovary est devenu une sorte d’archétype d’un certain mal qui est tout à la fois psychologique et social, donc politique, et qu’on pourrait appeler la mélancolie féminine. Mal que l’on retrouve aussi bien dans les personnages de Thérèse Desqueyroux que d’Anna Karénine et tant d’autres. →un regard de femme sur la société, des femmes enfermées dans le regard social sur elles.
 Minelli o Un récit en abyme : Le film s’ouvre sur le procès de Flaubert au cours
duquel il raconte et défend son roman. o →Unecritiquedelasociété. o Une critique de la justice : on ne peut pas juger : Emma et Charles
apparaissent comme les victimes d’une société et d’une éducation bloquées.
o Principe de plaisir (Emma, Jennifer Jones) contre principe de réalité : Charles (Van Heflin)
→ Charles n’est pas caricaturé : au contraire, fait figure de bon mari, aimant, s’occupant bien de ses enfants, refusant le rêve fou : il renonce à opérer Hippolyte (S 7, 55’19’’) ; il travaille beaucoup parce qu’il est un bon médecin consciencieux.
→ Un physique avantageux (Traits rappelant ceux d’Orson Welles).
→ Le représentant du réel, tandis qu’Emma est la victime d’une éducation des filles qui les écarte du réel.
→ évite de réduire le « cas Bovary » à l’anecdote d’un mari décevant et d’une femme frustrée, mais ramène à un une société décevante → enjeu politique, regard féminin sur un monde où sa place est mal définie.
Minelli
Van Heflinn, Charles Bovary
 Chabrol
o Un Balzac du XX° siècle et du cinéma : très proche du texte, qui est fréquemment cité (dialogue ou voix off).
o Ch. Bovary personnage peu sûr de lui, un peu
effacé
o Très fidèle, tant à la narration qu’à l’esprit de Flaubert. Mais totalement un film de Claude Chabrol, sorte de Balzaco-Maupassanto-Flaubert du cinéma
o Et pourtant : une sympathie plus grande pour Emma que dans le texte de Flaubert : Emma (Isabelle Huppert) est victime d’un regard social.
 Manoel De Oliveira : Le Val Abraham Intro sur M. de Oliveira : né le 11/12/1908 →106 ans, 50 LM, dont le 1° en 1931 ; vient de sortir un court-métrage de 19 minutes intitulé Le Vieux du Restelo (O Velho do Restelo). Il s’agit selon ce dernier, d’une “réflexion sur l’humanité”. Il fait converser autour d’un banc de jardin le personnage de Cervantès, Don Quichotte avec les plus illustres des écrivains portugais. On y retrouve plusieurs extraits de ses derniers films.
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Jean-François Balmer
o
Le Val Abraham : Emma lit Mme Bovary → re-lecture, récit en abîme là aussi. o Tous les dialogues (et les monologues de la voix off) tournent autour de la question de la « Bovarytude » aujourd’hui, dans l’Europe d’aujourd’hui

→un regard politique sur la « bovarydude » Anne Fontaine : Gemma Bovery
o Tiré du roman graphique de Posy Simmonds : → 1° regard féminin, adapté aussi par une femme.
o Ironie du sort… et du casting : l’actrice s’appelle Gemma Aterton. o Regard amusé sur les fantasmes d’hommes (« Bobos ») sur les femmes
mélancoliques… o Liberté du film par rapport à Posy Simmonds, notamment à la fin.
2 adaptations de Madame Bovary :
Les choix de la mise en scène filmique :  Qui agit ? N’agit pas ? pense ?
→point de vue du gamin.  →gamin narrateur, Première personne
Chapitre
Flaubert
Minelli
Chabrol
Emma
Jeune fille un peu secrète ; se pique le doigt.
Jeune fille sensible à l’élégance, qui cherche à attirer l’attention.
Jeune fille un peu secrète, tenue campagnarde soignée, mais simple.
Charles
« Charbovari »→défaut d’élocution ?
Elocution claire. Personnage qui fait « équilibré » ; Renonce à ce qui est au dessus de ses forces (Le pied-bot d’Hippolyte); s’occupe de ses enfants.
Peu sûr de lui, léger défaut d’élocution (nasalise comme c/° Flaubert) ; voix peu assurée, qui déraille souvent
1°visite
Emma se pique le doigt (p.721) Vide avec sa langue le fond de son verre (p.81)
1° apparition : monte discrètement pour robe d’apparat, blanche, capte la lumière
idem
Noces
Peu d’insistance sur les qq « plaisanteries » ; quelques débordements (p.90)
Accentuation du côté « porcherie », forte caricature
Fidèle au texte, édulcore les débordements.
Le pied-bot d’Hippolyte
C. opère → échec
C. renonce à opérer : homme « sage ».
Fidèle au texte : opération réussie, puis échec.
11. Exercice inverse : Novellisation Honky Tonk Man , séquence du « Grand Ole Opry »
1 Pagination : « Livre de poche »
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9. Quelques exemples commentés :
Pour chaque exemple, lire ou résumé le passage concerné du texte, faire commenter, repérer les problèmes ; puis passer l’extrait du film.
1. Des souris et des hommes : fidélité à l’histoire, mais transposition du point de vue complètement externe dans le roman, à interne (point de vue de Georges) dans le film de Gary Sinise (début et fin du film, flash-back ).
2. Le hussard sur le toit : gomme tout l’aspect  » intérieur  » d’Angelo ; s’ouvre sur le meurtre de son ami par les autrichiens, puis se termine sur une histoire d’amour en suspens et qui change complètement l’histoire de cet amour quasiment sublimé chez Giono.
3. Le mystère de la chambre Jaune : écriture très codée « roman d’aventure » début de siècle (le « bien écrire » de l’époque, que l’on retrouve par ex. chez Jules Vernes); détournement par l’humour et la référence à la BD dans le film.
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Titres possibles:
 Le Grand sommeil (Raymon Chandler/ Howard Hawks/Michaël Winner)  Le 3° homme (Graham Greene / Carol Reed , av. Orson Welles)  Le colonel Chabert (Angelo + Hénaf)  La planète des singes (P. Boulle /Schaffner + Tim Burton)
 Des souris et des hommes (Gary Sinise)  Un sac de billes (Joseph Joffo/Jaxques Doillon)  Les « Maupassant » (Claude Santelli, Claude Chabrol…)  La partie de campagne (Maupasant/Jean Renoir)  Le Colonel Chabert (Balzac/ René Le Hénaff/ Y. Angelo)  Germinal (Zola/ Y. Allégret/ Claude Berri)  Matin brun? → télécharger  Les « Pagnol » : Pagnol lui-même ; Claude Berri  Les Giono  Madame Bovary (Chabrol// Minelli// Renoir// Val Abraham// Gemma Bovery)  La tombe des lucioles // Le tombeau des lucioles (Akiyuki Nosaka / Isao Takahata, du
studio Ghibli)  Barry Lyndon (W-P Thackeray/Stanley Kubrick)  Le salaire de la peur. (G. Arnaud/G Clouzot  Mouchette. (G Bernanos/ R Bresson)  Proust : (V. Schlöndorf / Raoul Ruiz)  Mort à Venise (Thomas Mann/ Luchino Visconti)  Un secret (Philippe Grimbert/Claude Miller)  Le Feu follet (Drieu La Rochelle / Louis Malle, sur Jacques Rigaut)  Boule de suif (Maupassant)/ La Chevauchée fantastique (John Ford)  Etc. etc.
Exercices
 Partir d’un texte (début de roman, de nouvelle) → proposer un scénar. / découpage technique
 Découpage technique d’une phrase du type « Dans le train du retour, elle feuilletait une revue en pensant aux vacances qu’elle venait de passer au bord de la mer. »
→ comment évoquer les pensées ? Le cinéma montre (peut-on suggérer « audio-montre », comme M. Chion parle d’ « audio-voir » ?) et fait entendre ; mais il ne pense pas : c’est par les combinaisons du montage que le cinéma peut transposer ce qui ne se s’ « audio-voit » pas.
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