Un film de Manuel Nieto Zas
UY-AR-FR-1h46- VOST
AvecNahuel Perez Biscayart, Christian Borges, Justina Bustos…
Le titre du film ne prépare pas à ce film organique qui a l’ampleur d’un western, qui sent la terre, le foin fauché, la sueur, les effluves animales mêlées au délicat parfum du luxe, l’odeur du bon et du mauvais alcool.
Au tout début de l’histoire, nos deux hommes, le patron (interprété par l’excellent Nahuel Pérez Biscayart qui ne cesse de nous époustoufler) et l’employé ( Christian Borges, impressionnant de force rentrée ), ne se connaissent pas. On connaît juste les affres du premier qui s’inquiète pour la santé de son nourrisson, pour ses terres, pour ses récoltes. Ce sont ces dernières qui vont le pousser à rechercher une nouvelle main d’œuvre. Suite à plusieurs abandons de poste sur son exploitation agricole (au prétexte d’un travail trop dur, trop mal payé ?), le voilà dans l’urgence de recruter un nouveau conducteur de tracteur. Que Carlos, âgé de seulement 18 ans, n’ait pas de permis, pas d’expérience, soit un jeune père qui va être obligé de s’éloigner de sa famille pour aller bosser ? Qui s’y intéresse ? Docilement Carlos obtempère avec une seule doléance : pouvoir disputer la course de chevaux pour laquelle il s’est entraîné, désir adolescent dans un corps d’homme bien bâti. C’est ainsi qu’il part, la main de son patron sur l’épaule, geste d’amitié ou d’appartenance. Relations ambiguës entre deux classes quotidiennement liées mais au sort opposé. L’une ayant les moyens de se sortir des mauvaises passes, l’autre ne pouvant que se contenter d’un « ce sont des choses qui arrivent » sans jamais se rebeller, espérant qu’une bonne étoile accepte de s’en mêler. Mais c’est un événement douloureux, un malheureux accident, qui va devenir le nœud de la trame à partir duquel tout va se densifier.