De Christian SCHWOCHOW – Allemagne 2014 – 1h42 – VOST
Avec Jördis Triebel, Tristan Göbel, Alexander Scheer…
Berlin-Est, 1978. La veuve d’un scientifique soviétique et son enfant ont obtenu l’autorisation de passer de l’autre côté du mur. Un passeport pour la liberté ? Pas tout de suite : Nelly est conduite dans le Centre d’accueil des réfugiés et émigrants de RDA. Le temps pour les services secrets de la RFA (et les agents de la CIA), de vérifier qu’elle n’est pas une espionne. Cela peut durer deux jours, deux mois, ou beaucoup plus : un homme, ancienne victime de la police politique est-allemande mais soupçonné d’être un « mouchard », attend son bon de sortie depuis deux ans… La fermeté de Nelly face « aux questions qui agressent », sa beauté solaire rappellent Nina Hoss, inoubliable dans le film Barbara, de Christian Petzold.
Critique
Berlin-Est, 1978. La veuve d’un scientifique soviétique et son enfant ont obtenu l’autorisation de passer de l’autre côté du mur. Un passeport pour la liberté ? Pas tout de suite : Nelly est conduite dans le Centre d’accueil des réfugiés et émigrants de RDA. Le temps pour les services secrets de la RFA (et les agents de la CIA), de vérifier qu’elle n’est pas une espionne. Cela peut durer deux jours, deux mois, ou beaucoup plus : un homme, ancienne victime de la police politique est-allemande mais soupçonné d’être un « mouchard », attend son bon de sortie depuis deux ans…
Le film sort de l’oubli ce camp de transit aux allures de caserne, où les candidats à la citoyenneté ouest-allemande étaient soumis à des interrogatoires humiliants, proches des pratiques de la Stasi. Le réalisateur, qui lui-même né à l’Est, reconstitue la paranoïa qui régnait à Marienfelde par une mise en scène sous tension permanente. Les mouvements brusques de la caméra saisissent les regards apeurés, les colères de l’héroïne, persuadée d’être toujours sous surveillance. Et qui en vient à douter de tous… Jördis Triebel est une révélation dans ce rôle de femme blessée mais résiliente. Sa fermeté face « aux questions qui agressent », sa beauté solaire rappellent Nina Hoss, inoubliable dans le film Barbara, de Christian Petzold. Il y a une vraie puissance romanesque dans son énergie, sa soif de vivre une existence normale, enfin libérée des fantômes du passé…
Samuel Douhaire – Telerama