Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu le Lundi 3 Février 2025 à 20h 00. A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
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Toute l'équipe Cinécimes vous souhaite une excellente année cinéphile !!
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FLEE
FLEE
Jonas POHER RASMUSSEN – film d’animation Danemark 2021 1h29mn VOSTF – Scénario de Jonas Poher Rasmussen et Amin Nawabi (le protagoniste de l’histoire). 89 prix dans moult festivals du monde entier, on n’essaiera même pas de commencer à les citer.
Du 31/08/22 au 20/09/22
Ce formidable, ce passionnant Flee prouve une fois de plus que l’animation est un merveilleux mode d’expression pour raconter la marche du monde et traduire au plus juste les comportements, et les sentiments de celles et ceux qu’elle emporte, qu’elle bouscule, souvent sans ménagement. Ces dernières années ont été riches en exemples de la force incomparable de ce qu’on n’appelle plus le « dessin animé », tant l’expression était limitative : on ne citera que Valse avec Bachir d’Ari Foldman, ou les tout récents et très remarquables Josep d’Aurel, succès bien mérité, et La Traversée de Florence Miailhe, à l’inverse injustement boudé. Autant de réussites incontestables qui créaient un univers, faisaient naître des émotions inaccessibles à des films en prises de vues réelles.
Flee du danois Jonas Poher Rasmussen s’inscrit dans la droite ligne de ces grandes réussites. Le réalisateur a demandé à son ami d’origine afghane Amin, désormais universitaire au Danemark, de se confier sur son passé : son enfance, son adolescence, la fuite de son pays natal, le long chemin qui l’a mené jusqu’en Europe. Se confier est bien le mot : il fait s’allonger Amin, sur un divan, tel un psychanalyste, pour que celui-ci, les yeux fermés, puisse se plonger dans ses souvenirs et commencer un récit qui renferme évidemment bien des souffrances enfouies.
Tout commence pourtant dans la joie et la couleur, au milieu des années 80, alors que le jeune Amin, âgé d’à peine dix ans, parcourt insouciant Kaboul, walkman sur la tête, écoutant l’incontournable Take on me du groupe norvégien A-Ha. La guerre entre les moudjahidines et le gouvernement prosoviétique a commencé depuis quelques années mais n’a pas encore affecté les habitants de la capitale. Et Amin nage dans l’amour de ses parents, de sa mère qui sait si bien lui caresser les cheveux, et dans la passion très occidentale de la pop et des films de Jean Claude Van Damme… Puis tout va s’assombrir avec l’arrestation arbitraire du père, qui a déplu au régime, et rapidement la chute de Kaboul qui pousse la famille à fuir et à s’installer dans la Russie post soviétique en plein effondrement, ravagée par la corruption et la violence de sa police. La suite raconte magnifiquement l’adolescence, le passage à l’âge adulte, la blessure de l’exil, les traumatismes inextinguibles du passé, et la découverte de l’homosexualité au sein d’une culture familiale qui ne peut l’accepter que difficilement.
Le récit d’Amin, voix entêtante et omniprésente, est bouleversant, et les possibilités quasi-infinies qu’offre l’animation en traduisent merveilleusement les changements humeur et de ton. Aux couleurs chatoyantes de l’enfance sous le soleil de Kaboul vont succéder des aplats presque abstraits de noir, blanc et de gris dans la confusion de l’exil en Russie puis lors de la tentative de fuite vers la Suède. Auxquels se mêlent, en un contrepoint génialement absurde, les archives télévisuelles souvent totalement décalées par rapport aux réalités vécues par Amin.
Les jurys de nombreux festivals du monde entier ont été enthousiasmés puisqu’ils ont décerné, fait assez incroyable, pas moins de 89 prix au film !
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Sundown
CINE CIMES Semaine du 22 au 27 septembre
Université Populaire Sallanches-Passy
SUN DOWN
Film de Michel Franco – Mexique, France, Suède -1h23
Avec Tim Roth, Charlotte Gainsbourg,Iazua Larios…
On ne sait pas vraiment ce qu’il pense, Neil qui reste en vacances au Mexique en dépit du bon sens. Et peu à peu, l’intrigue se corse…
Est-il bête ? Souffre t-il d’un handicap? Ou bien a-t-il atteint le degré ultime du je-m’en-foutisme ?
Neil (Tim Roth, formidable d’opacité traînarde) ne fait pas particulièrement la tête, il lui arrive même de sourire. Mais il parle à peine et passe la plupart du temps à picoler, en bullant au bord d’une piscine de rêve ou sur la plage d’Acapulco ; Il est en train de se la couler douce dans un hôtel de luxe, avec ses proches, lorsque l’annonce brutale du décès d’un membre de la famille les oblige à partir d’urgence. Sauf qu’à l’aéroport Neil prétexte l’oubli de son passeport pour ne pas décoller avec eux.
Que dissimule ce monstre apparent d’indifférence ?
Au moins deux révélations vont éclairer après coup sa décision. En partie. Une fois qu’on en sait un peu plus sur l’ectoplasme, on continue de buter sur un bloc impénétrable. Qui est aussi une page blanche, sur laquelle on peut tout projeter, y compris – c’est l’hypothèse haute – le symbole d’un homme en crise profonde, métaphysique. Neil est une sorte de mort en sursis, alors il franchit des frontières, passant notamment du monde des nantis à celui du peuple .
Après avoir rebroussé chemin seul de l’aéroport, il s’installe un moment dans un petit hôtel bon marché, fréquente une plage bondée, fait la rencontre d’une jeune et jolie Mexicaine. On pourrait croire à une parenthèse enchantée. Rien n’est pourtant sûr ni paisible ici, la violence peut jaillir à tout moment.
Et jusqu’au bout, Neil fascine. Comme l’homme ayant atteint le point de non retour.
Michel Franco parvient à créer du suspense, une très grande tension, grâce à son extraordinaire gestion de la durée, sa maîtrise du non-dit, construisant patiemment une sorte de puzzle existentiel, gorgé d’humour noir, et porté par la puissance d’incarnation d’un Tim Roth vraiment génial.
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Les Promesses d’Hasan
LES PROMESSES D’HASAN
De Semih Kaplanoglu
Turquie
2H27
VOST
Avant un pèlerinage à La Mecque, un couple se remet en question. Une fable imagée, aux personnages attachants, de la petitesse à l’élévation.
Dorés par le soleil qui les caresse, les champs de la campagne turque dessinent un éden infini. Le plaisir qu’il y a à contempler une terre aussi fertile est célébré dès les premiers plans de ce film fleuve. Son héros, pourtant, reste aveugle à la beauté qui l’entoure. Le visage inquiet, Hasan s’acharne au travail. Pour cet agriculteur vieillissant, tout semble menaçant : l’installation d’un pylône électrique risque de réduire sa production de tomates, celle des pommiers pourrait être trop faible sans pesticides… Mais à la chronique des vicissitudes agricoles, se substitue peu à peu une fable où ce que l’on sème et ce que l’on récolte a une valeur plus existentielle. Car Hasan se révèle très doué pour contourner les difficultés, quitte à les faire supporter aux autres. À la maison, son épouse, Emine, semble goûter à la vie plus simplement, mais accumule les billets en cachette…
Ils sont étonnants, ces personnages auxquels on s’attache malgré leurs défauts. Ils semblent sortis d’un roman. Tout en les montrant recroquevillés sur leurs intérêts, le réalisateur leur a donné de l’ampleur pour les guider vers quelque chose de plus grand qu’eux. Lorsqu’ils apprennent qu’ils vont pouvoir partir en pèlerinage à la Mecque, Hasan et Emine sont obligés d’ouvrir les yeux. Par-delà la religion et la morale, qui les obligent à un examen de conscience, c’est leur place en ce monde qui est en jeu, la vérité de ce qu’ils sont pour eux-mêmes et pour les autres. Cette nécessaire remise en question est illustrée par des scènes au symbolisme spectaculaire — un immense arbre flottant dans l’air, déraciné — qui alourdissent le film, au rythme lent. Ce sont les moments les plus simples qui disent le mieux la condition humaine, écartelée entre petitesse et élévation. Tout se joue alors dans les regards, les calculs vains comme les révélations essentielles. Jusqu’à la fin, superbe.
Frédéric Strauss. Télérama
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Jan P. Matuszynski ( Varsovie 83, une Affaire d’Etat )
Pologne
Réalisateur, scénariste
Varsovie 83, une Affaire d’Etat
Découvert avec The Last Family (2016), Jan P. Matuszynski a réalisé pour Canal+ la série The King, tout en enseignant la mise en scène et la direction d’acteur à l’école Krzysztof Kieslowski de Katowice. Dans Varsovie 83, le cinéaste de 38 ans retrace les manœuvres politiques qui tentèrent d’étouffer la vérité après le décès du lycéen Grzegorz Przemyk, battu à mort dans un commissariat de la capitale polonaise, en 1983. Un film très impressionnant qui fait de la reconstitution historique un véritable travail sur la mémoire.
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Juan Pablo Felix ( Karnawal )
Rencontre avec le réalisateur et scénariste Juan Pablo Félix et son producteur Edson Sidonie lors du festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse en mars 2022.
Cédric Lépine : Pouvez-vous présenter le malambo, cette danse au cœur de l’intrigue du film ?
Juan Pablo Félix : En ce qui concerne le malambo, en Argentine, il s’agit d’une danse traditionnelle pratiquée par les gauchos. C’est une danse qui s’est maintenue et s’est développée dans le temps au sein de la culture populaire criocha et s’est répandue dans tout le pays. Le tango est plus connu comme une danse plus bourgeoise, plus sophistiquée et qui s’exporte davantage dans le monde. (suite…)
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Varsovie 83
Du 30 juin au 5 juillet
VARSOVIE 83, UNE AFFAIRE d’ETAT
De Jan P. MATUSZYNSKI, Pologne, 2h39, VOST
avec Tomasz Zietek, Sandra Korzeniak, Jacek Braciak
Après le meurtre d’un lycéen par la police, le régime se démène pour cacher la vérité. Une immersion effrayante et intense dans la Pologne communiste.
A partir d’une histoire vraie à Varsovie le le 14 mai 1983, un lycéen, Grzegorz Przemyk, meurt après avoir été roué de coups dans un commissariat par la milice citoyenne. Sa mère est une opposante au régime, une poétesse connue pour sa proximité avec le syndicat Solidarnosc, encore actif malgré son interdiction dans la Pologne du général Jaruzelski, où été décrété la loi martiale.
Une tension constante traverse ce film qui montre avec une extraordinaire vérité les grandes manœuvres entreprises afin de cacher la vérité.
Un tableau de société passionnant et glacé se déploie. Chaque vie n’est qu’un pion qu’il s’agit de faire tomber ou de déplacer. Les stratégies pour y parvenir sont connues, menaces, chantage, mise sur écoute, faux témoignages arrachés de force. Mais l’attention méticuleuse portée à chaque rouage du mécanisme de l’injustice a une force inédite qui ouvre les yeux.
Chaque détail, les éléments de décoration, les comédiens savamment choisis, les portraits, font réapparaître une époque, le début des années 80, même dans la manière de filmer .
Extraits de la critique de Frédéric Strauss, Télérama
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Limbo
Du 9 au 14 juin
LIMBO
De Ben SHARROCK– Royaume-Uni, 1h44, VOST,
avec Amir El-Mastry, Vikash Bhai, Ola Oreibiyi, Kwabena Ansah.
Un syrien taiseux s’exile, avec d’autres réfugiés, sur une île écossaise et affronte une réalité absurde… Une fable réjouissante et poétique.
Comment le groupe de réfugiés a-t-il échoué là ? Le film ne le dit pas. Ils sont une bonne dizaine à avoir fui leur pays. Certains viennent du Ghana, du Nigéria, du Moyen-Orient, d’Asie. Parmi eux se détache Omar, un musicien syrien, mine taciturne et bras dans le plâtre, qui transporte avec lui son oud.
Il a fait sa demande pour bénéficier de l’asile et attend le courrier providentiel.
Dans un esprit burlesque et graphique, Limbo décrit le quotidien d’Omar et de ses camarades d’infortune : une suite de saynètes cocasses, parfois cruelles, où le laconique Omar se heurte à une réalité absurde.
Il est aussi un exilé de l’intérieur de lui-même. Omar est un personnage qui ne se réduit pas au statut de réfugié. Il est en quête de sa propre identité, et rongé par la culpabilité d’avoir laissé ses proches en pleine guerre.
Entre lâcheté et courage, espoir et désillusion, il oscille, incapable de jouer de son instrument. On imagine un formidable talent de soliste mais celui-ci reste inexprimé. Il faut attendre la toute fin pour être récompensé. Mais brièvement, sans étalage aucun, à l’image de ce film toujours guidé par la dignité.
Extraits de la critique de Jacques Morice, Télérama
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Monia Chokri ( Babysitter )
Canada
Actrice, réalisatrice, scénariste
La Femme de mon Frère, Babysitter
Monia Chokri avait réalisé en 2019 un premier long-métrage remarqué, « La Femme de mon frère ». Elle est de retour avec « Babysitter », un exercice de style acidulé aux couleurs seventies. Évoquant autant De Palma que le giallo, Babysitter utilise à fond les codes du cinéma d’horreur et du fantastique.
Monia Chokri : Ce n’est pas juste parce que ça m’amusait de faire « genre ». Il y a deux raisons pour lesquelles je les utilise. La première, c’est que Babysitter vient du théâtre. Et quand on est au théâtre, il y a des conventions que l’on accepte plus facilement qu’au cinéma. Par exemple, je tenais énormément à ce que la babysitter arrive à un moment – comme dans la pièce – avec un costume de bonne. Mais si j’avais construit le film de manière réaliste, ses employeurs lui auraient dit : « rentre chez toi ! ».
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Justin Kurzel ( Nitram )
Australie
Réalisateur
Les Crimes de Snowtown, Macbeth, Nitram
Le massacre de Port-Arthur
Nitram s’inspire du massacre de Port-Arthur perpétré par Martin Bryant du 28 au 29 avril 1996 en Tasmanie. Au cours de cette fusillade, 35 personnes ont été tuées et 23 ont été blessées.
Adopter le point de vue du tueur
À l’instar de ses compatriotes, le scénariste Shaun Grant a été fortement marqué par la tuerie de Port-Arthur : « vingt-cinq ans plus tard, cette même question me reste en tête : Qui peut bien commettre une chose pareille ? » (suite…)
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Karnawal
KARNAWAL, le carnaval en langue quechua.
De Juan Pablo Felix – Argentine – 1h30 – VOST.
Avec Alfredo Castro, Martin Lopez Lacci, Diego Cremonesi, Monica Lairana…
Ce premier long appartient à cette catégorie de films où tout semble écrit d’avance avant de bifurquer ailleurs. Un jeune Argentin trouve dans la danse – en l’occurrence le malambo, danse folklorique des gauchos de la Pampa – un moyen de fuir un quotidien difficile entre un père sous les barreaux, une mère dépassée et l’amant de cette dernière incapable de bienveillance envers lui. Jusqu’au jour où son paternel, bandit de grand chemin, sort de prison et vient pour quelques jours retrouver les siens. Karnawal devient alors un film sur cette famille plus décomposée que recomposée, où les instants de bonheur retrouvé ne font que renforcer une tension sourde et où les scènes de danse – mises en images avec soin – ne constituent qu’une des pièces d’un puzzle subtilement orchestré dont le dénouement reste longtemps en suspens.
Ce joli film argentin présente un premier intérêt, c’est la découverte de la deuxième danse importante d’Argentine avec le tango, le malambo. Les scènes de danse sont très impressionnantes, le malambo étant intrinsèquement spectaculaire, avec son jeu de claquette et une grande expressivité dans les torsions de cheville. Ce film mêle assez habilement différents genres (thriller, drame familial, road-movie) autour de l’histoire d’un jeune homme préparant un concours de malambo, alors que son père sortant de prison rentre à la maison. Autres intérêts : la prestation de l’immense acteur chilien Alfredo Castro, et les paysages magnifiques d’une région méconnue d’Argentine Une belle découverte.
Dans la province de Jujuy, au nord-ouest de l’Argentine, la Quebrada de Humahuaca est à la fois, par l’authenticité qu’elle a conservée, par la beauté riche en couleurs de ses paysages et de ses villages, une région touristique et, du fait de sa proximité avec la Bolivie, une région de contrebande et de trafics en tous genre entre un pays vraiment pauvre et un pays plus riche. Cabra, originaire de Abra Pampa, une petite ville de l’Altiplano argentin, est un adolescent qui pratique le Malambo à très haut niveau et il s’entraine avec des coéquipiers et en solo pour participer à une compétition de ce type de danse qui va avoir lieu à Jujuy dans la continuité du carnaval, une compétition ouvrant la porte à une qualification pour le championnat national. Afin de pouvoir acquérir la paire de bottes dont il rêvait pour améliorer son look en vue de cette compétition, il a accepté de faire un transport (et un seul) entre la Bolivie et l’Argentine, sans vraiment être conscient des risques et des conséquences. Pourtant, ces risques, ces conséquences, il était bien placé pour les connaître, son père, surnommé El Corto (Alfredo Castro) étant lui-même en prison depuis 7 ans. Ce père, Cabra le connait peu. On apprendra petit à petit que c’est un étranger, un chilien qui n’a guère de liens avec le folklore local et qui se moque complètement des dons de son fils pour le Malambo. En fait, Rosario, la mère de Cabra, a dorénavant pour compagnon un gendarme, Eusebio, qui est sur le point d’être muté dans le sud du pays. Pour Cabra, pour Rosario, pour Eusebio, les problèmes sont sur le point d’arriver, El Corto bénéficiant d’une permission de 3 jours et les entrainant dans un de ces coups louches dont il s’est fait une spécialité.
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