Ciné Mont-Blanc
A ne pas rater !!
/!\ Le prochain Coup de Coeur Surprise aura lieu le Lundi 6 Janvier 2025 à 20h 00. A l’issue de la projection, nous vous proposons de nous rejoindre afin d’échanger vos impressions.
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Toute l'équipe Cinécimes vous souhaite une excellente année cinéphile !!
Archives : Archives réalisateurs
Léonor Serraille
France
Scénariste, réalisatrice
Jeune femme (Caméra d’or au festival de Cannes 2017, sélection « Un Certain Regard »)
Entretien avec Léonor Serraille
« Jeune femme » aurait pu s’appeler « Jeunes femmes » : dans l’équipe, les femmes sont à tous les postes: directrice de la photographie, ingénieure du son, monteuse image, monteuse son, décoratrice, compositrice, productrice…
Pour tourner Body, mon moyen métrage, j’avais fait appel en grande partie à mes camarades de la Fémis, et comme j’avais apprécié leur travail et l’énergie qui nous réunissait, nous avons continué ensemble. Ce n’était pas un choix délibéré de faire un « casting d’équipe » féminin, mais à l’arrivée, je ressens une grande fierté : il est important que des femmes arrivent massivement à des postes décisifs. (suite…)
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Eric Caravaca
Né le 21 Novembre 1966 à Rennes
France
Acteur (théâtre, cinéma), scénariste, réalisateur
Le Passager, Carré 35
NOTE D’INTENTION
Tout commence sur le tournage d’un film. Le décor ce jour-là est un cimetière en Suisse. Marchant dans les allées, je me retrouve dans ce qu’on appelle le « carré enfant ». Devant ces petites tombes parsemées pour certaines de jouets noircis par le temps, émaillées de quelques mots gravés sur la pierre qui parfois ne comporte qu’une seule date, une tristesse profonde m’envahit. Je ne comprends pas : je n’ai aucune raison d’être dévasté par ces tombes d’enfants. (suite…)
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Philippe Van Leeuw
Belge
Réalisateur, scénariste, directeur de la photographie
Le Jour où Dieu Est Parti en Voyage, Une Famille Syrienne
ENTRETIEN AVEC PHILIPPE VAN LEEUW
Le film raconte la journée d’une famille syrienne vivant confinée dans son appartement. D’où est venu le désir de faire ce film ?
D’un sentiment d’injustice. Quand la Communauté Internationale s’est engagée en Libye avec tous les moyens nécessaires, militaires et politiques, au même moment, en Syrie, les manifestations pacifiques étaient réprimées par la terreur, et là, personne n’a bougé. Comme pour mon premier film, « Le Jour où Dieu est parti en voyage« , (suite…)
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Raoul Peck
Né le 9 septembre 1953 à Port au Prince
Haîti
Réalisateur, Producteur, scénariste
Ministre de la Culture de la République d’Haîti de 1995 à 1997, Président de la Fémis depuis 2010.
Haîtian Corner, Lumumba, le Jeune Karl Marx, I Am Not Your Negro
La sortie sur les écrans du « Jeune Karl Marx » apporte une bouffée d’air contestataire bienvenue. Raoul Peck y retrace l’évolution du jeune intellectuel de Cologne à Bruxelles en passant par Paris, Londres et Manchester, entre 1843 et 1847, et la naissance tumultueuse d’une nouvelle conception révolutionnaire du monde. Le réalisateur a bien voulu répondre à nos questions. (suite…)
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Laurent Cantet
France
Réalisateur, scénariste
Ressources Humaines, Emploi du temps, Entre les Murs, Retour à Ithaque, L’Atelier
Avec L’Atelier, présenté dans la section Un certain regard, Laurent Cantet est revenu au Festival de Cannes pour la première fois depuis la Palme d’or d’Entre les murs, en 2008. En apparence, les deux films se ressemblent mais, à 56 ans, Cantet sait comme personne percevoir et restituer les changements profonds d’une époque. Entre les jeunes de La Ciotat et l’intellectuelle descendue de Paris pour leur apporter les bienfaits de la culturelors d’un atelier d’écriture, ce n’est pas seulement un drame romanesque qui se noue, mais un débat essentiel pour notre temps.
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Michael Haneke
Né le 23 Mars 1942 à Munich, Allemagne
Autrichien
Réalisateur, scénariste
Le Septième Continent, Benny’s Video, Funny Games, La Pianiste, Caché, Le Ruban Blanc, Amour, Happy End
Plus noir que jamais, Michael Haneke renoue avec ses thèmes fétiches dans « Happy end », le portrait glaçant d’une famille bourgeoise, aveugle et sourde à la souffrance autour d’elle, épinglant au passage notre « indifférence » et le « manque d’empathie » de nos sociétés.
« Happy end » se déroule à Calais et a d’abord été présenté comme un film sur les migrants. Qu’en est-t-il ?
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Michael Haneke : Profession cinéaste
D’Yves Montmayeur – France- Autriche –1 h 32 – Documentaire
Tous les journalistes qui ont interviewé Michael Haneke vous le confirmeront : impossible de lui faire expliquer le sens de ses films. Le documentariste Yves Montmayeur, qui a suivi la plupart des tournages du cinéaste autrichien depuis Code inconnu, essaie, lui, depuis quinze ans. Ses tentatives infructueuses auprès d’un Haneke de plus en plus fermé sur la question tournent même au running gag… Le réalisateur du Ruban blanc, qui se revendique volontiers « artisan », est en revanche plus prolixe sur la fabrication de ses films. Et c’est passionnant.
Yves Montmayeur a choisi de raconter Haneke à rebours, en partant de la consécration d’Amour pour remonter jusqu’à la trilogie de la « glaciation émotionnelle » des débuts — Le Septième Continent, Benny’s Video, 71 fragments d’une chronologie du hasard. Les extraits de films sont judicieusement choisis, les témoignages des proches (notamment ses actrices fétiches Susanne Lothar et Isabelle Huppert) précieux pour appréhender le perfectionnisme d’un cinéaste obsédé par le contrôle.
Mais ce sont les nombreuses séquences de making of qui révèlent le mieux la personnalité de Haneke. Si son cinéma a perdu une partie de sa rigidité théorique au fil des années, l’homme, lui, n’a pas changé : toujours ces habits noirs, toujours ce look de pasteur calviniste parfaitement raccord avec la radicalité (ses détracteurs diraient « la sinistrose ») de son oeuvre. Et pourtant… Haneke au travail, sur le tournage de ses films ou dans ses cours de théâtre à l’Académie des arts du spectacle de Vienne, c’est une pile électrique : il ne tient pas en place. C’est aussi, plus surprenant encore, un homme très drôle, au rire communicatif. Il le disait lui-même lors de la sortie du Temps du loup : « C’est souvent plus agréable de tourner un film avec moi que de le regarder.
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Andreï Petrovitch Zviaguintsev
Né le 6 février 1964 à Novossibirsk
Russie
Réalisateur
Le Retour, Le Bannissement, Elena, Léviathan, Faute d’Amour
Interview du réalisateur qui dépeint une société russe atomisée et incapable de compassion.
Un jeune couple de Moscovites de la classe moyenne divorce. Chacun s’apprête à refaire sa vie avec un nouveau conjoint. Mais leur fils Aliocha, garçon sensible d’une douzaine d’années, est un obstacle à la réalisation de leur projet personnel.
COURRIER INTERNATIONAL Le très joli titre français, Faute d’amour, ne traduit pas exactement le sens de Nelioubov [Non-amour].
ANDREÏ ZVIAGUINTSEV Oui, c’est plus fort que l’absence d’amour, c’est un état d’extrême indifférence, presque de rejet, et un sentiment qui enferme l’individu. Un manque d’empathie, de compréhension de l’autre, un manque de confiance, qui vient du fait que les gens sont repliés sur eux-mêmes. Il empêche l’individu de se libérer, c’est un enfermement, une incapacité à élargir son horizon. On ne peut atteindre l’autre, comme si, se trouvant en dehors de soi, il était inaccessible.
Un film sur le manque d’amour, c’est un film sur l’amour ?
Il me semble que oui. L’amour sous toutes ses formes. En titrant sur l’absence d’amour, j’attire l’attention sur ce qui nous attend si nous vivons sans amour. Ce qui fait qu’en miroir, c’est un encouragement à faire attention, à faire quelque chose dans sa vie pour ne pas se retrouver dans cette situation. Beaucoup de spectateurs m’ont dit qu’ils n’avaient qu’une idée à la sortie de la projection – appeler à la maison, rentrer chez eux, embrasser leurs proches, leur enfant. Oui, bien sûr, c’est une exhortation à aimer.
La presse russe vous a reproché d’être très dur à l’égard de la société de votre pays.
Les critiques, ou les gens sur les réseaux sociaux, ne voient que le constat que je fais. Mais ils ne se demandent pas pourquoi, à quel fin je montre ça. En désignant les plaies, tu appelles à leur guérison. C’est évident. Le plus marquant, ici, c’est l’absence d’empathie. L’agression, le rejet, la distance, voire la militarisation des consciences dans la société d’aujourd’hui…
Seulement dans la société russe ?
Je pense que ça concerne tout le monde. C’est en tout cas le sentiment que m’ont donné les journalistes au dernier Festival de Cannes. Cent six ont voulu m’interviewer (heureusement j’ai pu faire des interviews groupées) ! Ils venaient du monde entier et aucune de leurs questions ne suggérait l’étonnement que puisse exister ce genre de choses en Russie. Cela témoigne bien du fait que cela concerne tout le monde – l’individualisme, l’égoïsme, l’atomisation et l’isolement sont partout.Ce n’est pas une approche documentaire sur l’état de la société russe, contrairement à ce que certains écrivent. Nous ne sommes pas en capacité de nous regarder dans le miroir. Il y a des gens qui disent que ce genre de personnes [les héros du film] n’existent pas, que ce sont des monstres, qu’il faut leur interdire d’avoir des enfants. Qu’est-ce, sinon de l’absence d’empathie ?
Il y a un sous-thème important dans Faute d’amour, celui des personnes disparues et de ces volontaires extraordinaires qui les recherchent.
Il y a énormément de disparitions en Russie. Selon les statistiques de LizaAlert, la brigade de volontaires dont il est question dans le film, il y a eu 6 150 avis de disparitions en 2016. Mais en extrapolant cela fait bien plus, car beaucoup de gens ne connaissent pas LizaAlert. Ils se contentent d’alerter la police, qui n’est pas efficace dans ce domaine. Chaque jour, en Russie, il disparaît autant de personnes que si un Boeing s’écrasait. C’est ce que dit Grigori Sergueev, le fondateur de LizaAlert. Mais ces volontaires retrouvent 89 % des personnes déclarées disparues ! La moitié des 11 % restants sont retrouvés morts, l’autre demeure introuvable. Une personne sur 5 est mineure. Les mineurs disparus sont appelés poteriachka [“qui s’est perdu”] quand ils ont de 0 à 12 ans, et begounok [“fugueur”], de 12 à 18 ans.
C’est le cas d’Aliocha, le jeune garçon de votre film ?
Oui, c’est la période de la puberté, de l’opposition aux parents, du désir d’indépendance, de l’affirmation de soi, de l’éveil des pulsions sexuelles, ces jeunes prennent leur décision de façon autonome, ils décident de s’enfuir de leur maison. Concernant les adultes, ce sont souvent des personnes âgées, qui ne savent plus où elles habitent, des ivrognes, des SDF, des gens enlevés, des gens qui plaquent tout.
Ces volontaires que nous voyons dans votre film sont, paradoxalement, très “professionnels”.
Oui. Mais ce sont pourtant des bénévoles. Les acteurs qui jouent le rôle des volontaires dans le film sont allés secrètement, incognito, s’enrôler dans les rangs de LizaAlert pour voir comment ils travaillent. Ce qui se passe, c’est qu’ils agissent en faisant abstraction des sentiments, des émotions, avec précision, s’en tenant à l’exigence d’efficacité. Mais surtout, ils ne sont pas indifférents. Pourquoi agissent-ils, si ce n’est par compassion ? Ils ne reçoivent aucun argent, ils ne sont pas une entreprise commerciale. Ils sont structurés, mais ne veulent pas du statut d’association. C’est une organisation spontanée, anarchique au sens littéral du terme, ils ne veulent avoir aucun lien avec la machine d’État car ils seraient sous contrôle. Les parents qui retrouvent leurs enfants sont prêts à leur donner n’importe quoi par gratitude. Mais ils refusent l’argent. Ils n’acceptent que les dons matériels.
Sorti en juin, comment votre film a-t-il été reçu en Russie ?
Très bien. Nous avons pratiquement atteint les 100 millions de roubles de recette [1,4 million d’euros], notre objectif, en trois mois d’exploitation.
Et concernant la censure des mots grossiers ?
C’est comme ça, c’est la loi. Ils sont remplacés par un instant de silence. Il n’y a pas d’alternative. Soit j’accepte que mon film soit ainsi diffusé, avec des coupures de son [et une interdiction aux moins de 18 ans], soit je refuse et les spectateurs ne peuvent pas le voir. En l’occurrence, Faute d’amour a pu être largement distribué. Dans toutes les grandes villes du pays. Ailleurs dans le pays… Un spectateur a écrit sur Internet qu’il avait spécialement réservé une chambre d’hôtel dans la ville la plus proche de chez lui qui projetait le film. Et le jour suivant la projection, il est reparti en car. Quel cauchemar !
C’est vrai, mais c’est formidable aussi.
Oui, c’est formidable, si on veut (rires) !
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Carla Simon Pipo
Espagne
Scénariste et réalisatrice
Eté 93
Carla Simon Pipo a décroché le Prix du Meilleur Premier Film au dernier Festival de Berlin pour Eté 1993 (Estiu 1993), sur le drame que traverse une petite fille orpheline accueillie par sa nouvelle famille. La Catalane d’origine est revenue sur les lieux de cette histoire autobiographique pour la mettre en scène (suite…)
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Nadir Moknèche
Franco-Algérien
Réalisateur
Le Harem de Madame Osmane, Viva Laldjérie, Délice Paloma, Goobye Marroco, Lola Pater
Nadir Moknèche : « Le problème numéro un de nos sociétés, c’est la condition des femmes »
Avec son nouveau film, « Lola Pater », le cinéaste aborde le thème difficile de la transsexualité dans une famille d’origine algérienne. Il a confié le rôle-titre à l’actrice française Fanny Ardant. On attend toujours avec impatience les films de Nadir Moknèche. (suite…)
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