Brooklyn Village

Pour son sixième long-métrage, Ira Sachs met en place une histoire d’amitié entre deux adolescents voisins dans le quartier cosmopolite de Brooklyn. Proche de ses personnages, Ira Sachs appose une sensibilité exemplaire à ce drame doux-amer nourri aux petits tracas du quotidien.La famille Jardine hérite d’un appartement situé  à Williamsburg, Brooklyn. Cet appartement abrite également la boutique de Leonor Calvelli (Paulina Garcia), couturière latino-américaine installé avec son fils Tony (Michael Barbieri),  âgé de 13  ans. Les premiers rapports entre voisins sont cordiaux, mais une discorde concernant le prix du loyer va  très vite éclater  et venir ternir les relations. Entre  temps les deux  adolescents de chaque famille,  Jake (Theo Taplitz) et Tony, se lient rapidement d’amitié.Cette discorde financière est le début d’une incompréhension entre deux mondes, d’un côté, ..tui 0.,adolescents, de l’autre, celui des adultes. Les perceptions de vie, fatalement, s’opposent. Sous l’oeil sensible du réalisateur, on se laisse guider par  les rapports  entretenus par Iesjeunes protagonistes incarnés par Theo Taplitz  et Michael Barbieri, tous  deux juste parfaits  dans les rôles,  que ce soit  dans les regards, la gestuelle ou encore l’aptitude à faire sonner les mots. L’un est introverti, artiste dans l’âme, à l’homosexualité  suggérée et issu d’une famille  aisée tandis que l’autre, hétérosexuel, démonstratif, porté sur le théâtre, est issu d’une couche sociale bien plus humble. Malgré leurs différences rien ne lesempêche  de nouer  des liens amicaux sincères et solides que même I’univers  des adultes, dont ils doivent subir  les décisions,  ne pourrait ébranler.Avec une pudeur remarquable, Ira Sachs extrait de la banalité du quotidien new-yorkais un moment de cinéma délicat  gagné peu à peu par un fragile sentiment d’amerfume. Non, le  passage de l’adolescence à l’âge adulte  ne s’opère  pas sans petites contrariétés, il est bon  de nous le rappeler.Figure du cinéma indépendant américain,le  cinéaste Ira  Sachs (<< I-ove  is Strange,>> ,<<Keep  the lights >> ou encore ., Forty  shades of blue << qui fut primé à  Sundance en 2005) , a remporté le Grand Prix du Jury  de Deauville pour <( BrooklynVillage (<< Little  men »> en VO, un titre qui convenait à ravir  au long-métrage).

Gritique de  Pierre Vedral

 

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