Archives auteur : admincc

FRITZ BAUER UN HÉROS ALLEMAND

Die Heimatlosen / Fritz Bauer (AT) Regie: Lars Kraume Kamera: Jens Harant Produktion: zero one film GmbH Co-Produktion: TERZ Filmproduktions GmbH Szene 106 Staatsanwaltschaft – Bauers Büro?Dr. Schüle weiß um Bauers Verdacht in Bezug auf... abgeb.: Fritz Bauer (Burghart Klaußner) Foto: Martin Valentin MenkeDe Lars Kraume – Allemagne – 2016 – 1h46 – VOST
Avec Burghart Klaußner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg…
Pour sauver son pays, il faut savoir le trahir. En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu’Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires et rêve de l’extrader. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que de le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens.
Fritz Bauer est un personnage hors du commun : il ne s’est pas du tout comporté comme la plupart des victimes de l’Holocauste qui ne voulaient plus en parler. Bien qu’il ait eu à faire face à une très forte résistance, il voulait poursuivre les nazis – non pas par esprit de vengeance, mais parce qu’il était guidé par un grand esprit humaniste et qu’il voulait informer ses compatriotes. Il avait une personnalité lumineuse et il est devenu le personnage principal du film.

A lire : dossier pédagogique sur ce film

Critique

Sur un canevas de film dossier à l’ancienne, Lars Kraume se lance dans une enquête géopolitique captivante contre l’oubli. Burghart Klaussner, formidable, endosse le costume sur mesure de Fritz Bauer, héros de l’ombre en quête de rédemption.
En 1957, le juge Fritz Bauer apprend que le criminel de guerre nazi Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens. En revenant sur cette période palpitante de la vie du procureur allemand, Kraume délivre un bel hommage à un héros de l’ombre qui aura lutté avec abnégation contre l’oubli par esprit de justice. Au gré d’une maîtrise narrative rigoureuse, le cinéaste allemand tire un trait d’union entre enquête géopolitique et film dossier à l’ancienne parfaitement rythmé. La traque du haut fonctionnaire nazi, terré en Argentine, réussit à se montrer particulièrement captivante malgré l’académisme de la réalisation et l’absence d’action. Le film va viser juste dans la mesure où il ne cherche pas à dissimiler des vérités, qu’elles soient flatteuses ou non pour l’Allemagne d’après-guerre, encore gangrénée jusque dans les hautes sphères de l’État (rappelons que d’anciens fonctionnaires de l’Allemagne nazie restent encore présents dans les rouages du pouvoir même après la chute du troisième Reich).
Le procureur Fritz Bauer doit en effet se débattre face à la raison d’État dans sa traque des nazis expatriés. Campé avec une crédibilité déconcertante par un magistral Burghart Klaussner (l’abattage de l’acteur nous touche que ce soit dans le registre dramatique comme dans celui de
l’humour pince sans rire), le personnage de Fritz Bauer nous apparaît à l’ouverture comme quelqu’un de particulièrement pessimiste et désabusé. Ce dernier va pourtant reprendre du poil de la bête, obstiné par l’idée de confronter les allemands à leur passé, lorsqu’il décide de s’atteler de très près au dossier Eichmann. Grâce au soutien d’un fidèle lieutenant (Karl Angermann interprété solidement par Ronald Zehrfeld), Bauer va poursuivre son combat contre l’oubli en marge de ses permissions (nous le verrons par exemple collaborer secrètement avec le Mossad). Les personnages de Bauer et Angermann n’hésitent pas à se mettre en péril, outrepassant les directives par conviction et appétit de justice. En résultera une interrogation plus que pertinente sur les responsabilités individuelles.
Signalons enfin que le film a été récompensé à juste titre par le prix du jury spécial police lors de l’édition 2016 du festival international du film policier de Beaune.

Publié dans Archives films | Commentaires fermés sur FRITZ BAUER UN HÉROS ALLEMAND

L’avenir

L'AVENIR 3De Mia Hansen-Løve – France -2016 – 1h37
Avec Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka….
Nathalie est prof de philo tout comme son mari et publie des articles philosophiques qui la passionnent. Le temps d’un été, Nathalie voit son monde s’effacer et ses repères vaciller. Le film raconte avec beaucoup de délicatesse ce moment où, quand son existence bascule, il faut tout reconstruire. Que faire de cette liberté nouvelle et soudaine ? Isabelle Huppert trouve là un rôle à la hauteur de son talent, apportant mille nuances à son personnage. Lumineuse en prof de philo, toujours en mouvement, elle est à la fois énergique et bouleversante de fragilité, intello et légère. Il se dégage de ce film une profonde douceur.
Prix de la mise en scène à Berlin.

Critique

Voici un couple d’intellectuels, des vrais, tous deux professeurs de philosophie, tous deux aimant leur métier, qu’ils exercent à Paris. Cet amour, la réalisatrice le rend d’emblée tangible, à travers l’attachement sensible aux livres ,les idées que le couple échange à table avec ses enfants, le cours que donne Nathalie dans sa classe de lycéens. Tout sonne juste, tout est fluide dans ce tableau culturel qui pourrait être idyllique s’il n’était troublé par un premier souci : la mère maniaco-dépressive de Nathalie (Edith Scob, fantasque à souhait), qu’un moment, agacée, elle n’hésite pas à qualifier de « folle ». Une mère angoissée, ­envahissante, complexe et drôle aussi, qui l’empêche souvent de vivre. A ce tourment s’ajoute une mauvaise nouvelle, soudaine, totalement imprévue…

Alors que tout semblait paisible, harmonieux, voilà que la souffrance s’annonce dans ce portrait de femme de la cinquantaine, brisée, abandonnée, que l’on voit pleurer à plusieurs reprises. Mais cette souffrance est tempérée par un faisceau d’autres sensations. L’Avenir séduit et transporte par sa forme de distanciation pudique, son absence de pathos comme de psychologie. Sans forcing, dans un geste qui semble naturel, la réalisatrice raconte, dessine, plus qu’elle n’explique, en filmant son héroïne comme un personnage à la croisée des chemins. Peu après avoir appris qu’elle allait désormais devoir vivre seule, on découvre ainsi — étrange transition — Nathalie qui se repose au soleil, sur la pelouse d’un parc parisien. Le vent joue avec ses feuilles de cours, qui se mettent à voler. Au chagrin, profond, réel, la réalisatrice joint une douceur suspendue.

Car rien n’est définitivement perdu. Le temps retrouvé ou le temps qui reste à vivre est un thème prégnant chez Mia Hansen-Løve. Jusque-là, elle le traitait surtout du point de vue de la jeunesse. Pour la première fois, elle épouse le regard de quelqu’un de plus vieux qu’elle, qui pourrait être sa mère et qui vient justement se ressourcer auprès de cette jeunesse, vive, dans le Vercors. C’est là que son « protégé », un jeune philosophe brillant à la pensée radicale, qui a rompu avec l’institution, s’est installé, avec des amis regroupés dans un collectif libertaire. Des idées circulent, il y a de la passion, des élans. Mais la force de la réalisatrice, c’est de mesurer, à ce moment-là, le décalage de Nathalie, tout en restant de son côté, de tout coeur avec elle.

Le film accorde autant d’importance aux mots qu’au silence. A la poésie colorée des paysages — de la Breta­gne à marée basse au Vercors doré — qu’aux citations de Rousseau ou de Pascal. L’humour (bienvenu et nouveau), avec ce chat noir capricieux, nommé Pandora, s’invite aussi. Et puis il y a Isabelle Huppert, émouvante, qui ne cesse de trotter, dans la panique. Et qui chemine aussi, ouverte à tous les possibles, dans un présent qui semble infini. — Jacques Morice

Publié dans Archives films, Uncategorized | Commentaires fermés sur L’avenir

Programme Avril, mai 2016

Du 21 au 26 avril

L’AVENIR
L'AVENIR 4De Mia Hansen-Løve – France -2016 – 1h37
Avec Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka….
Nathalie est prof de philo tout comme son mari et publie des articles philosophiques qui la passionnent. Le temps d’un été, Nathalie voit son monde s’effacer et ses repères vaciller. Le film raconte avec beaucoup de délicatesse ce moment où, quand son existence bascule, il faut tout reconstruire. Que faire de cette liberté nouvelle et soudaine ? Isabelle Huppert trouve là un rôle à la hauteur de son talent, apportant mille nuances à son personnage. Lumineuse en prof de philo, toujours en mouvement, elle est à la fois énergique et bouleversante de fragilité, intello et légère. Il se dégage de ce film une profonde douceur.
Prix de la mise en scène à Berlin.

Du 28 avril au 3 mai

FRITZ BAUER UN HÉROS ALLEMAND
FRITZ BAUER UN HÉROS ALLEMAND 1De Lars Kraume – Allemagne – 2016 – 1h46 – VOST
Avec Burghart Klaußner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg…
Pour sauver son pays, il faut savoir le trahir. En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu’Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires et rêve de l’extrader. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que de le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens.
Fritz Bauer est un personnage hors du commun : il ne s’est pas du tout comporté comme la plupart des victimes de l’Holocauste qui ne voulaient plus en parler. Bien qu’il ait eu à faire face à une très forte résistance, il voulait poursuivre les nazis – non pas par esprit de vengeance, mais parce qu’il était guidé par un grand esprit humaniste et qu’il voulait informer ses compatriotes. Il avait une personnalité lumineuse et il est devenu le personnage principal du film.

Du 5 au 10 mai

LE CŒUR RÉGULIER
LE COEUR RÉGULIER 2De Vanja D’Alcantara – Belge, Français, Canadien – 2016 – 1h35
Avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, Niels Schneider…
Alice a une vie bien réglée, entre mari, enfants adolescents et belle maison design. Nathan, son frère cadet, vient lui rendre visite. Après un passé agité, il semble avoir trouvé la sérénité au Japon auprès de sa petite amie et grâce au sage Daïsuke. Alors que son avenir s’annonce radieux, il se tue dans un accident de moto. Bouleversée et décidée à faire le point sur sa vie, Alice se rend au pays du Soleil-Levant, pour rendre visite à ce fameux Daïsuke. Sur place, elle découvre des falaises d’où se jettent les désespérés. Daïsuke les surveille pour que ces suicidaires ne commettent pas leur geste fatal. Il les recueille ensuite chez lui. Dans une atmosphère toute japonaise, elle se remet à écouter son cœur…

Du 12 au 17 mai

SKY
SKY 1De Fabienne Berthaud – 2015 – France -1h42
Avec Diane Kruger, Norman Reedus, Q’Orianka Kilcher, Gilles Lellouche, Lena Dunham…
Romy est en vacances avec Richard, son mari français. Mais le voyage ne se passe pas comme prévu et révèle un peu plus les failles dans le couple. Complètement saoul, Richard se met à flirter avec deux blondes dans un bar. Romy le surprend. Lors d’une énième dispute où il lui reproche d’être stérile, elle pense l’avoir tué. Elle fuit au volant d’une vieille Plymouth mais finit par apprendre que Richard est vivant et à l’hôpital. Elle lui annonce qu’elle le quitte. Enfin libérée, elle entreprend un road-trip entre Las Vegas et les plaines du Nevada. Elle y croise le chemin de Diego, un séduisant ranger… Fabienne Berthaud entraîne sa muse Diane Kruger sur les routes américaines. La cinéaste s’approprie les codes du road-movie et signe le portrait libre et inspiré d’une femme blessée mais lumineuse.

Du 19 au 24 mai

PAULINA
PAULINA 2De Santiago Mitre – Argentine, Brésil, France – 2015 – 1h43 – VOST
Avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez…
Paulina, 28 ans, renonce à une brillante carrière d’avocate pour se consacrer à l’enseignement dans une région défavorisée d’Argentine. Confrontée à un environnement hostile, elle s’accroche pourtant à sa mission pédagogique, seule garantie à ses yeux d’un engagement politique. Quitte à lui sacrifier son petit ami et la confiance de son père, un juge puissant de la région. Peu de temps après son arrivée, elle est violemment agressée par une bande de jeunes et découvre que certains d’entre eux sont ses élèves. En dépit de l’ampleur du traumatisme et de l’incompréhension de son entourage, Paulina s’efforcera de rester fidèle à son idéal social.

Du 26 au 31 mai

THE ASSASSIN
THE ASSASSIN 2De Hou Hsiao-Hsien – 2015 – Taîwan – 1h45 – VOST
Avec Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou…
The Assassin nous propose un bond en arrière jusqu’au IXe siècle, au coeur de la dynastie Tang, une des plus florissantes périodes de la Chine. Une jeune femme , Nie Yinniang, revient chez elle après plusieurs années d’un exil mystérieux. On découvre peu à peu qu’elle a séjourné auprès d’une nonne qui lui a enseigné les arts martiaux ; Nie Yinniang est devenue une professionnelle de l’assassinat, envoyée à Huebo pour tuer le gouverneur félon de la province, son cousin à qui elle fut fiancée.
Le film est ponctué de rares combats, magnifiquement chorégraphiés, ciselés avec grâce, mais la tension réside essentiellement dans l’atmosphère feutrée des palais où les intrigues se nouent. Hou Hsia-Hsien filme magnifiquement les paysages grandioses de la Mongolie et de la Chine, et magnifie en clair obscur les intérieurs couleur sang et or que n’aurait pas renié Caravage, des intérieurs où se nouent les amours déçues, les vengeances longtemps enfouies… Nous sommes transportés dans un monde frémissant, comme si la caméra-pinceau de Hou Hsia-Hsien avait rapporté des images documentaires du IXè siècle ! La mise en scène est d’une admirable précision et les plans séquences maîtrisés à la perfection, illuminés par l’égérie du cinéaste, Shu Qi.
Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2015

Publié dans Archives programmes, Uncategorized | Commentaires fermés sur Programme Avril, mai 2016

Fernando Leon de Aranoa

Fernando-Leon-de-AranoaNé 26 mai 1968,  Madrid

Espagne

Réalisateur, scénariste

Familia, Barrio, Les Lundis au Soleil, Princesas, A Perfect Day

Notes d’intention du réalisateur

Le film porte sur ceux dont la mission délicate consiste à mettre de l’ordre dans le chaos. Il raconte leurs tentatives quotidiennes pour mener une guerre à l’intérieur d’une autre – une guerre contre l’irrationnel, contre le découragement. Contre leur désir irrépressible de rentrer chez eux.
L’humour à froid est l’arme du film pour aborder les événements avec distance : piquant, âpre, décapant – désespéré aussi – tout au long du film, souvent en plein cœur de la tragédie. Sûrement parce que c’est dans ces moments qu’il est indispensable.
Le film s’attache à la routine de ceux qui travaillent là où rien n’est routinier. (suite…)
Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs, Uncategorized | Commentaires fermés sur Fernando Leon de Aranoa

Mikhaël Hers

Mikhael-HersNé le 6 février 1975  Paris

France

Réalisateur, scénariste

Memory Lane, Ce Sentiment de l’Eté

 Entretien avec Mikhaël Hers 

Trois villes différentes lors de trois étés successifs… Comment est venu le désir de structure de Ce sentiment de l’été ?

Comme dans mes films précédents, je suis parti des lieux pour écrire. Berlin, Paris et New-York sont trois villes qui me sont chères, avec lesquelles j’entretiens un rapport affectif très fort. J’avais envie de les filmer. Repasser par un endroit, y repenser, suscite souvent l’impulsion première… Et filmer est toujours l’occasion de réinvestir un lieu que j’ai aimé, comme pour y prolonger une époque et ne pas la quitter définitivement. Je pense que l’on peut aussi faire du cinéma ou écrire pour lutter contre le passage du temps, créer un semblant d’éternité, avec tout ce que cela peut avoir d’illusoire. C’est en partie également grâce au tournage, où l’on filme des gens qui sont là, bien vivants, où l’on rattrape quelque chose de la fugacité des choses et des sentiments qui se sont évaporés. (suite…)

Publié dans Réalisateurs | Commentaires fermés sur Mikhaël Hers

Anomalisa et le « stop motion »

Avare de commentaires sur son oeuvre, préférant laisser les spectateurs se faire une opinion, Charlie Kaufman veut bien reconnaître dans un demi-sourire qu’ANOMALISA, dans son incarnation animée, “dure environ une heure et demie”. Après une campagne kickstarter fructueuse, Charlie Kaufman, Duke Johnson et Rosa Tran mirent sur pied une équipe de spécialistes de la stop motion capable de mettre en images (par images) les tribulations de Michael Stone et Lisa Hesselman, et leur aventure dans les couloirs de l’hôtel Fregoli. Le scénario du film reste globalement inchangé par rapport à celui de la pièce. “Les personnages sont les mêmes, les acteurs sont les mêmes, le script est identique, quasiment à la virgule près”, dit Charlie Kaufman. “Le script m’a toujours semblé être taillé pour l’animation”, rajoute Duke Johnson. “Il se prête naturellement au médium”. (suite…)

Publié dans Anomalisa et le stop motion | Commentaires fermés sur Anomalisa et le « stop motion »

Charlie Kaufman

kaufman__120521232814Né le 19 novembre 1958, New York

USA

Scénariste, réalisateur

Dans la Peau de John Malkovitch, Eternal Sunshine of the Spotless Mind (scénariste)

Synecdoche New York, Anomalisa (réalisateur)

A l’origine, il y a une pièce de théâtre montée en 2005 par le génialement éclaté Charlie Kaufman et, surprise, déjà interprétée sur scène par Jenny et David (feat. Tom Noonan). Par bonheur, les futurs producteurs Keith et Jess Calder étaient dans le public le soir de sa représentation à Los Angeles. Coup de foudre immédiat. Duke Johnson, connu pour avoir travaillé sur les programmes de la chaîne Adult Swim, a alors eu pour dessein de transformer avec Kaufman cette pièce de théâtre en un foudroyant film d’animation (suite…)

Publié dans Archives réalisateurs, Réalisateurs | Commentaires fermés sur Charlie Kaufman

Peur de Rien

Conversation entre Annie Ernaux et Danielle Arbid

Annie Ernaux : Je viens de découvrir Peur De Rien en projection et j’ai été très touchée. Je suis en train d’écrire un nouveau roman sur une période de vie similaire, les 17 ans d’une jeune femme. En ce qui me concerne c’est purement autobiographique et j’imagine qu’il y a beaucoup de vous dans Lina, le personnage principal…

Danielle Arbid : Merci. Peur De Rien est un titre qui résume parfaitement le portrait que je voulais faire de Lina. Mais pour la part d’intime dans ce film, c’est plutôt le fantasme du souvenir qui m’inspire. Peut-être que la réalité de ce que j’ai vécu était plus dure ou plus douce, peu importe. Je préfère laisser œuvrer le temps. L’écriture est un moyen de composer avec le vécu et le cinéma parachève doublement ce processus : avec le scénario, le choix des comédiens puis à travers le regard que vous portez sur eux, le montage… Donc, non, ce n’est pas autobiographique. Ce que je voulais dire à travers ce film c’est « la somme de ce qu’on devient » grâce aux gens rencontrés.

Annie Ernaux : C’est en cela que l’écriture autobiographique est très différente de la vôtre… (suite…)

Publié dans A propos de..., Dossiers, Peur de Rien | Commentaires fermés sur Peur de Rien

CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ

Ce sentiment de l'été 1De Mikaël HERS – France – 2016 – 1H46
Avec Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière…
Un jour d’été à Berlin, Sasha s’est levée du lit, qu’elle partage avec Lawrence, s’est habillée, a traversé le parc qui la sépare de son atelier, a travaillé quelques heures ; est ressortie, il faisait encore jour et, dans le parc s’est effondrée. C’en était fini pour elle. Ce « sentiment de l’été » c’est en premier lieu celui de l’absence, l’absence creusée par la mort subite de cette jeune femme, le film va suivre ensuite l’onde de choc de cette disparition sur son entourage, en particulier son compagnon Lawrence, et sa sœur Zoé, au cours de trois étés successifs et dans trois villes différentes : Berlin, Paris et New York. : belle déambulation autour du deuil, prise comme métaphore de la vie…

Publié dans Archives films | Commentaires fermés sur CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ

NAHID

Peur de rien 2De Ida Panahandeh – 2015 – Iran – 1h45 – VOST
Avec Sareh Bayat , Pejman Bazeghi , Navid Mohammadzadeh…
En Iran, le couple et la loi : un canevas complexe qu’explore un film inventif. Nahid, jeune divorcée désargentée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier, immature, toxicomane et instable, a accepté de la céder à son ex-femme à condition qu’elle ne se remarie pas… Mais que faire quand elle tombe amoureuse d’un type bien qui veut vivre avec elle ? Le film révèle une surprise, contenue dans le code de la loi, qui va se révéler aussi pratique que tragique pour le nouveau couple. A pas feutrés, la cinéaste, dont c’est le premier film, monte un piège incroyable avec une mise en scène qui joue avec les points de vue. C’est subtil et intense.

Publié dans Archives films | Commentaires fermés sur NAHID