29 décembre 1981
Italie
Réalisatrice
Corpo celeste
Les Merveilles
Entretien avec Alice Rohrwacher
Le film se passe dans ma région natale, dans la campagne située entre l’Ombrie, le Latium et la Toscane. Ma famille est italo-allemande, il y en a d’ailleurs beaucoup dans cette région.
Et les abeilles sont les insectes que je connais le mieux. Mais à part ces éléments, l’histoire et les personnages ne sont pas autobiographiques, ils me sont seulement familiers. Je ne pourrais pas écrire quelque chose de complètement autobiographique, je m’ennuierais… Lorsqu’on écrit un scénario,il faut trouver des personnages qui peuvent vivre des années et nourrir notre imagination. Il vaut donc mieux qu’ils me soient étrangers, afin que je ne me lasse jamais d’eux. Je préfère avoir le sentiment qu’ils sont constamment réinventés, c’est plus stimulant.Lorsqu’on me demande d’où je viens, j’aimerais pouvoir répondre par une ville, comme Rome ou Milan, mais je dois situer ma région entre trois autres (l’Ombrie, le Latium et la Toscane), décrire une campagne où les identités régionales sont toutes détruites. Les gens connaissent parfois cet endroit, mais ils en gardent une impression moyenâgeuse !
C’est ce qui m’a poussée à travailler sur Les Merveilles : raconter les difficultés rencontrées par la campagne ou ces petites villes qui se sont déguisées en endroits « purs », hors du temps… Avec un peu de recul, on comprend que ces endroits ne sont pas du tout comme ça et que la pureté n’est qu’une prison, dans laquelle ils se sont enfermés pour sauvegarder leur salut économique.Je connais très bien les abeilles, je les adore. J’ai même travaillé dans la production de miel pendant un temps. S’il n’a pas été facile de convaincre les assurances qu’il n’arriverait rien de mal pendant le tournage, j’ai vraiment insisté pour qu’on utilise que de vraies abeilles, sans recourir à des effets visuels. Je souhaitais être au plus prêts de la sensation procurée par la matière brute, et que les acteurs travaillent avec de véritables ruches et de vrais essaims. La seule façon d’y arriver était de faire de nombreux essais. Je me souviens que les parents de Maria Alexandra Lungu (qui joue Gelsomina) étaient très contents : ils ont dit que si le film ne se faisait pas, leur fille aurait au moins appris quelque chose et pourrait devenir apicultrice !
Et les abeilles sont les insectes que je connais le mieux. Mais à part ces éléments, l’histoire et les personnages ne sont pas autobiographiques, ils me sont seulement familiers. Je ne pourrais pas écrire quelque chose de complètement autobiographique, je m’ennuierais… Lorsqu’on écrit un scénario,il faut trouver des personnages qui peuvent vivre des années et nourrir notre imagination. Il vaut donc mieux qu’ils me soient étrangers, afin que je ne me lasse jamais d’eux. Je préfère avoir le sentiment qu’ils sont constamment réinventés, c’est plus stimulant.Lorsqu’on me demande d’où je viens, j’aimerais pouvoir répondre par une ville, comme Rome ou Milan, mais je dois situer ma région entre trois autres (l’Ombrie, le Latium et la Toscane), décrire une campagne où les identités régionales sont toutes détruites. Les gens connaissent parfois cet endroit, mais ils en gardent une impression moyenâgeuse !
C’est ce qui m’a poussée à travailler sur Les Merveilles : raconter les difficultés rencontrées par la campagne ou ces petites villes qui se sont déguisées en endroits « purs », hors du temps… Avec un peu de recul, on comprend que ces endroits ne sont pas du tout comme ça et que la pureté n’est qu’une prison, dans laquelle ils se sont enfermés pour sauvegarder leur salut économique.Je connais très bien les abeilles, je les adore. J’ai même travaillé dans la production de miel pendant un temps. S’il n’a pas été facile de convaincre les assurances qu’il n’arriverait rien de mal pendant le tournage, j’ai vraiment insisté pour qu’on utilise que de vraies abeilles, sans recourir à des effets visuels. Je souhaitais être au plus prêts de la sensation procurée par la matière brute, et que les acteurs travaillent avec de véritables ruches et de vrais essaims. La seule façon d’y arriver était de faire de nombreux essais. Je me souviens que les parents de Maria Alexandra Lungu (qui joue Gelsomina) étaient très contents : ils ont dit que si le film ne se faisait pas, leur fille aurait au moins appris quelque chose et pourrait devenir apicultrice !