Du 10 au 15 Octobre
ALL WE IMAGINE AS LIGHT
De Payal Kapadia – Inde, France – 1h54 – VOST
Grand Prix Cannes 2024
Premier long métrage de de la jeune réalisatrice indienne. Sansnouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s’interdit toute vie sentimentale. De son côté Anu, sa jeune colocataire,également infirmière, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer, car musulman. Cette situation condamne ces deux femmes à une sorte de clandestinité.Autour d’elles, il y a le coeur de la ville qui bat trop vite et empêche de respirer. Car si, comme il est dit ici “la ville sert à oublier les peines de coeur”, elle peut aussi noyer les sentiments et assécher les êtres. Cette trame constitue la première partie du récit et privilégie l’équilibre entre les dialogues explicatifs et les non-dit. Le film prend ensuite une autre tournure, aux confins du fantastique, lorsque les deux jeunes femmes décident d’entreprendre un voyage au cours duquel elles vont tenter de s’affirmer dans leurs choix et revendications.
Payal Kapadia choisit la voie de la douceur et de la revelation; elle dispose d’un réel talent et sort des sentiers balisés, tant de la narration traditionnelle que du film à thèse verrouillé.
Du 17 au 22 Octobre
GIRLS WILL BE GIRLS
De Schuchi Talati – France, Inde – 2024 – VOST – 1h59
Avec Preeti Panigrahi, Kani Kusruti, kesav Binoy
Premier long réussi à mêler récit d’apprentissage, chronique d’une relation mère-fille riche de troubles et de non-dits et portrait implacable d’une société où la menace de la violence masculine continue de faire des ravages. Mira 16ans, élève brillante donc jalousée d’une école formant des élites du pays, s’emballe pour un de ses camarades venu de Hong kong. Tout son petit monde va s’en trouver bouleversé, à commencer par sa mère, ex-élève de la même école, qui la pousse à réussir les meilleures études pour ne pas vivre la même vie qu’elle, être trop dépendante de l’argent et des caprices de son mari. Le trouble qu’elle ressent elle-même face à ce garçon va créer jalousie et tension entre les deux femmes. Ce film se révèle aussi pertinent dans l’exploration des débuts de l’éveil sexuel de Mira que dans la montée en tension de ses rapports avec les autres garçons de l’école qui, par dépit amoureux ou incapacité d’accepter qu’elle ait été élue déléguée face à eux, vont pousser loin leur stratégie de harcèlement. Deux heures intenses, riches de sentiments contradictoires où Schuchi Talati épate par la fluidité de son écriture et la pertinence de son regard.
http://cinecimes.fr/schuchi-talati-girls-will-be-girls/
Du 24 au 29 Octobre
DAHOMEY
De Mati Diop – France – Bénin – Sénégal – 2024 – 1h 08 – VOST
Ce documentaire reparti avec l’OURS D’OR à la Berlinale a été aussi sélectionné aux festivals de Hong Kong, de Shanghaï, Toronto et Londres.
Annoncée par le président Macron en 2018, ce n’est qu’en 2021 qu’a eu lieu la restitution de 26 trésors royaux. Ils avaient été arrachés à ce pays, qui s’appelait alors le royaume de Danxomé, avant de devenir le Dahomey, par les troupes coloniales françaises en 1892. Partis du musée du quai Branly leur arrivée à Cotonou a été suivie par une foule impressionnante. Grâce à la profondeur de son récit, Mati Diop met en lumière la réappropriation d’un passé culturel, par la réflexion animée des étudiants d’une université de Cotonou. Film brillant et envoûtant qui donne l’impression de traverser des siècles, des océans et des civilisations.
Du 31 Octobre au 5 Novembre
VIET AND NAM
de Truong Minh Quy – Viet Nam – 2024 – 2h00 – VOST
Dans les profondeurs des mines de charbon, où le danger guette et l’obscurité règne, Nam et Viêt, deux jeunes mineurs, chérissent des moments fugaces avant le départ de Nam pour une nouvelle vie de l’autre côté de la mer. Mais quelque part, enfouie sous terre dans les profondeurs de la forêt, se trouve la dépouille du père de Nam, un soldat, qu’ils doivent absolument retrouver avant son départ. Ensemble, suivant les mystères des souvenirs et des rêves, ils retracent le chemin du passé . Le réalisateur explore les traumatismes de la guerre, dans defabuleux cadres en clair-obscur ou le sexe côtoie la mort.
http://cinecimes.fr/truong-minh-quy-viet-et-nam/
Du 7 au 12 Novembre
VIVRE,MOURIR, RENAÎTRE
De Gael Morel – France – 2024 – durée 1h49
Avec : Victor Belmondo, Lou Lampros, Théo Christine
Dans les années 90, un jeune couple avec enfant emménage dans un nouvel appartement, et fait connaissance de leur voisin photographe, qui va devenir ami puis amant… Ce triangle amoureux va être dévasté par le Sida… Le cinéaste filme ces émotions comme si on les vivait pour la première fois, et réussit un mélodrame entièrement tourné vers l’espoir et la consolation. Traçant le destin des personnages sur 10 ans, le film prend en compte l’arrivée de la trithérapie, qui va permettre aux survivants d’envisager enfin un avenir. Lou Lampros, exceptionnelle, Théo Christine et Victor Belmondo offrent à ces êtres passionnés une incarnation brûlante qui les transforme en inoubliables compagnons de vie.
Du 14 au 19 Novembre
MISERICORDE
D Alain GUIRAUDIE – France – 102 mn
avec Félix Kysyl, Jean-Baptiste Durant, Catherine Frot, David
Ayala, Jacques Develay.
Un homme, Jérémie, revient sur le lieu de son adolescence, de sa prime jeunesse, s’immisce dans la vie de ses habitants et s’y retrouve peu à peu emprisonné. Le titre du film s’est imposé en cours d’écriture à Alain Guiraudie. Pour lui, la miséricorde, «c’est l’idée de l’empathie, de la compréhension de l’autre au-delà même de toute morale. C’est l’élan vers l’autre.» À travers ce film, le cinéaste atteint des sommets, notamment en confrontant ses personnages à leur propre culpabilité et leurs petits – voire monstrueux – arrangements avec le contrat social. Partout le désir et la frustration se cognent violemment. Partout aussi, la jalousie s’immisce, comme le poison d’un champignon vénéneux. Avec ce polar rural, virtuose et gourmand, Guiraudie cuisine une recette savoureuse comme une omelette aux girolles. Avec, en guise de persillade, un humour tordant